samedi 20 décembre 2014

Souvenir...

 Evelyne Volpe  20 Décembre 2012



C'était à Londres, à la National Gallery, que nous découvrions ensemble avec la passion de notre jeunesse, et de salles en salles, c'était à laquelle trouverait la première le nom du peintre...ah oui, en ce temps-là, on pouvait encore s'amuser dans les musées déserts, et virevolter dans tous les sens, et regarder de près, de loin, rester une heure devant le même petit dessin, faire quelques crobards...surtout toi, d'ailleurs, tu aimais beaucoup évoquer en quelques traits, sur ( déjà ) ces petits carnets qui ne te quittaient jamais, les oeuvres qui te plaisaient.Moi, je ne voyais pas trop l'intérêt de faire en moins bien ce qui me paraissait parfait, et préférais dépenser tout mon argent de poche en cartes postales ...( depuis, j'ai une collection conséquente )

Après, quand les hordes disciplinées ont commencé à envahir les expos, tu continuais, et rien ne nous amusait plus que de créer des embouteillages ...le temps que tu fasses ton croquis.


Mais ce jour-là, nous avions le musée quasiment pour nous. Soudain, dans une salle, ahhh ! mais bien sûr, on ne connait que lui. Sauf que, impossible de se souvenir de son nom.






il n'était pas encore " restauré", à l'époque



On cherche avec ardeur. C'est un italien, bien sûr ??....Grrr...rien ne vient.

" Allez, on laisse tomber ".

                          Et nous voilà reparties , de Hogarth en Gainsborough, de Constable en Reynolds, dans les délices de la peinture anglaise. Mais naturellement, en dépit de ce qu'on avait dit, je continuais de chercher, ça m'a toujours énervée de "sécher" dans "mon" domaine, et notre conversation ( car nous commentions intarissablement tous les tableaux) s'éffilochait...
                    quand brusquement, d'une seule voix, absolument synchrone, nous hurlâmes :
                                                   
                                                         PAO-LO-U-CE-LLO  !!!

faisant sursauter   le malheureux gardien qui somnolait sur sa chaise et de terreur en perdit sa casquette.

J'imagine qu'au Paradis où tu zones depuis deux ans, tu as arrangé la déco à grands renfort de plumes roses et de paillettes multicolores, sous l'oeil réprobateur de St Pierre qui n'est guère connu pour son sens de l'humour et sa fantaisie.

Comme tu me manques, mon amie, mon Eve,...

jeudi 4 décembre 2014

Cristal glacé

Exposition "Baccarat , la légende du cristal "           Petit-Palais


Baccarat, la légende du cristal



La ballade de la pauvre Soso ( et de son Jules)




Que sont mes musées devenus 
Que j’avais de si près connus
Et tant aimés
Ils ont été trop fréquentés
Je crois vraiment qu’ils sont bondés
L’amour est morte
Ce sont foules que vent apporte
On fait la queue devant  la porte
Pauvre de moi

Avec le temps qu’arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n’aille à terre
Avec mon mari qui m’atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d’hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière

Que sont mes musées devenus
Qui m’avaient tant de fois reçue
Et réchauffée
Ils sont de ploucs toujours bourrés
Je crois je vais les oublier
L’amour est morte
Le froid ne me fait plus tenir
Dans mon foyer vais revenir
Par l’avenue

Et en scoot’  !! Gla-gla...


d'après Rutebeuf



Oui, ce premier dimanche de froidure, nous envisageons de faire un tour au Musée Picasso (retour aux sources pour moi, ah! ma chère vieille école...) ( en effet le dit- musée loge en l'Hôtel Salé, dans le Marais, qui avant d'abriter le Maître du XXème siècle était le siège de l'Ecole des Métiers d'Art, où je traînais mes mini-jupes Mary Quant, pour le plus grand bonheur du cher Mr Watkine, le prof de croquis de nu qui m'avait à la bonne ( tiens donc ) et où je fis mes brillantes ( euh...) premières armes artistiques.
 Or c'est " complet" jusqu'au 16 Décembre...


Bon, nous nous rabattons sur le  Petit- Palais, après une tentative du côté du Grand, Niki de St Phalle...2 h et 1/2 d'attente ! Là, ce sera seulement 3/4 d'heure ...
Dedans, il fait nettement plus chaud, et il y a foule...je suis sidérée de voir les gens regarder un par un TOUS les objets exposés, du plus petit verre aux gigantesques surtouts de table et autres patisseries étincelantes, surchargées de dorures, de bronzes, de facettes...C'est curieux parce que moi qui adore le "trop" en général, le rococo et l'opéra, et bien là, je trouve ça positivement affreux !
Bien sûr, ce sont des prouesses techniques, bien sûr, ça coûte très cher, mais quelle vulgarité !























Fuyons vite ces émerveillements de nouveaux riches, et avant de repartir, ( furieuse ! 3/4 d'heure de queue pour voir des verres !! )  jetons un petit coup d'oeil dans le bas du Musée,  Nantes a prêté la belle, très belle Madame de Senonnes du père Ingres, beau boulot, mais un peu tape-à-l'oeil aussi, non ?



Ingres  Portrait de Mme de Senonnes



Tiens, je suis sûre qu' elle avait des verres Baccarat...et qu'elle aurait adoré ce lampadaire !



Il y a tout de même un petit plaisir, un ravissant Corot, et puis sur le chemin de la sortie, mes vieux potes Pieter Claesz et Willem Heda ...On joue ?


1
2






Corot    Canteleu près de Rouen



 Allez, je ne vais pas vous faire languir...le 1, c'est Pieter Claesz " nature morte au jambon" et le 2, Willem Claesz Heda " nature morte à l'aiguière ".









dimanche 16 novembre 2014

Et si je m'offrais un Van Dyck ?

Anton Van Dyck   Portrait of a lady


Paris Tableau (  Salon International de la Peinture Ancienne )      Palais Brongniart





C'est un salon commercial : en effet, tous les tableaux exposés sont à vendre...Malheureusement pour acheter le Van Dyck, il me faudrait vendre ma maison...!  Contentons-nous de regarder, ça on peut, certes ce n'est pas gratuit, ( c'est même cher, 15 € l'entrée, mais avec un magnifique catalogue illustré, donc finalement...) et surtout c'est extrêmement intéressant. 

Je n'étais jamais entrée dans le " temple de l'argent " ( la Bourse  où travaillait mon papa à ses débuts ) c'est assez somptueux, je dois dire. Les tableaux sont superbement éclairés, et présentés dans les stands des marchands tendus de tissus dans une gamme de bleus-gris très très chics. Mais surtout, bien que l'affluence soit conséquente, on peut se promener agréablement et regarder de près, et il y a toutes sortes de régals. Dans chaque stand je fais mon petit choix, dès l'entrée, deux remarquables portraits de Largillière, quel patte, et même, et oui, un délectable petit Joseph Vernet...ah ! si j'étais riche, ti la li la li la li la lère, des français, des hollandais, la tête me tourne.

                       Un admirable Démocrite... de Hendrick Bloemaert, ?,  je connaissais Abraham, bon, il semble que ce soit son fils aîné. 



 Hendrick Bloemaert     Démocrite  


Au hasard des allées, je mettrais bien dans mon "panier" , comme on dit chez Amazon et cie, ce joli Desportes ...



Alexandre François Desportes   L'hallali du loup 1721


...un merveilleux portrait pas fini ( tiens, peut-être qu'il est moins cher ? ) d'une belle anglaise de Thomas Lawrence, un beau mec de Simon Vouet, un ( tout petit ) et intrigant romantique danois, le Tarquin et Lucrèce de Luca Giordano et aucun raton-laveur.



Luca Giordano    Tarquin et Lucrèce



Johan Thomas Lundbye   Peter Christian Skovgaard appuyé contre un muret dans une étable 1843 



Simon Vouet   Portrait d'homme




Mais mon coup de coeur absolu, cette après-midi sera pour le modello de fresque de Francesco Solimena, magnifique composition, touche enlevée comme je les aime, couleurs...napolitaines




Francesco Solimena (Canale di Serino 1657 – Naples, 1747), La Conversion de Saul - Huile sur toile, 129 x 102 cm. Bozzetto pour la fresque dans la Sacristie de l’église San Paolo Maggiore à Naples.

Jose de Ribera   Tête coupée de St Janvier




ou alors, pour revenir à Naples en pensée, la tête de San Gennaro ( celui du miracle du sang qui se liquéfie ) de Ribera,  qui ferait un effet boeuf dans mon salon.



                                    Bon, assez rêvé...Naturellement, il y'a le lot habituel de grossiers repeints, (c'est le même restaurateur qui a refait tous les arbres dénudés, ils sont tous pareils !! quel que soit le peintre ...il a dû leur faire un prix de gros ! ) de couleurs clinquantes et de frisettes au pinceau trois poils ( là aussi, c'est le même, barbe hollandaise ou accroche-coeurs britanniques, même technique ) et le " pire du pire "...




Bernardino Licinio  (!)   jeune femme et son soupirant



mais non, ce n'est pas une BD de 2014, pauvre Bernardino Licinio, il n'y a plus que le sein ( très beau, au demeurant ) de la dame que tu aies peint, c'est comme la chapelle de Dufilho, " entièrement d'époque " !!

mercredi 5 novembre 2014

Peinture, reprise !!

Après une année sabbatique...



Oui, il faut bien ça...pour récupérer après 2013 et TROIS expositions, du boulot installation, secrétariat, vernissages et autres relations publiques !   Cela fait un an depuis l'expo à la cave Terraventoux, il est temps de reprendre le chemin de l'atelier.

Commençons par du "facile", un petit Ventoux pour ma collection ! Une légère gelée blanche ce matin me rappelle une magnifique harmonie de couleurs, photographiée en Février, gel turquoise et brume bleue. Je vais m'en inspirer :



état Novembre 2014


Ca donne ça. Mais on dirait qu'il y a un lac, au pied de ma montagne, il va falloir corriger ! Enfin, je suis contente d'avoir réussi à reprendre le travail...

vendredi 5 septembre 2014

Ode à l' odalisque


Odalisque au coffret rouge    Henri Matisse 1926



Le rêve des odalisques     Musée Matisse  Nice  



     Il y avait des lustres que je n'avais pas été respirer " l'air de la montagne" à  Cimiez, aussi, pourquoi pas ? Le Musée Matisse, merveilleusement situé dans un grand parc un peu sauvage, nous change agréablement de la plage-fournaise. On sait que je n'ai pas une passion pour Matisse...
              mais cette expo se laisse voir, il y a surtout de magnifiques dessins, là, je m'incline, et puis un tableau qui me plait beaucoup, hors sujet, quoique, cette jeune personne alanguie pourrait bien en être une ( une odalisque )


Laurette avec une tasse de café     Henri Matisse



Comme je suis épuisée d'avoir rattrapé tout le retard de 2014 en 2 jours, et que je n'ai pas grand chose à dire de plus sur Matisse ( ce ne sont pas ses petits découpages qui me feront changer d'avis ) je vous offre mes esclaves préférées, en commençant ( tout de même ! ) par Matisse ...


Odalisque à la culotte rouge   Henri Matisse

Odalisque au tambourin, harmonie bleue   Henri Matisse




Tiens, y a longtemps qu'on n'a pas fait un petit jeu...saurez-vous rendre à chacun sa belle dame ? Allez, je vous aide : Ingres, Renoir, Fortuny, Chassériau, Corot, Courbet, Delacroix....
A vous !




1


2


3




4



5




6



7


Solution : 1/ Corot,  2/ Renoir,  3/  Ingres, 4/ Fortuny, 5/ Chassériau, 6/ Delacroix et 7/ bien sûr, mon chéri  Courbet...Bravo !



Avouez qu'elles sont tout de même nettement plus sexy que celles de Mr Matisse ....












dimanche 27 avril 2014

Jamais deux sans trois !

Modestes tropiques         photo Solvej



Modestes tropiques    Hervé Di Rosa       Musée du Quai Branly   





Cette fois, nous partons tôt, direction Marmottan, ah mais !  Ah mais non...la queue est toujours aussi longue. Tant pis ! Ce sera donc bien " privée d'impressionnistes privés ". Point final.


Au musée du Quai Branly, un lieu dont déjà, le jardin me ravit, ( sans oublier l'épatante " rivière de mots " qu'adorent les petits ( et les grands, moi, en tous cas ! ) enfants )  les collections glanées aux quatre coins du monde par Hervé Di Rosa ressuscitent immédiatement ma très chère Eve...Ah, ta maison, mon amie, qu'est-ce qu'elle aurait plu à Mr Di Rosa ! Il y avait là-bas de quoi fournir deux ou trois expos de ce tabac. Hervé, petit joueur ! Tes bricoles, c'est rien à côté de l'antre des Lilas. On m'a dit que quelqu'un l'avait filmé, il faut que je me renseigne, moi je n'avais pris que deux trois pauvres photos...


Hervé Di Rosa       photo Solvej
Hervé Di Rosa        photo Solvej


chez Eve         photo Solvej
                 


Bon c'est très joli, très bien présenté, et comme toujours à Branly, on a le plaisir de se dire " tiens, j'ai le même à la maison", mais enfin, je suis très frustrée, car il y a en tous et pour tout deux tableaux de Di Rosa, c'est un peu court, jeune homme.
Sinon, c'est sympa !


marionnettes de Bali (je ne suis pas sure ?)          photo Solvej


 et puis cela ne dépare pas le reste du Musée, la section "Amérique latine ", notamment, et ses joyeux petits squelettes ...










         ...qui me remettent en tête les jolies pom -pom-pom-pom-pom-pompes funèbres de nos vingt ans, si chères à tonton Georges !







samedi 5 avril 2014

Du bon usage du plastique à bulles

  Ocellures 1, 2010    Beatrice Casadesus



Impressions...     Béatrice Casadesus           Galerie Dutko    






Ces impressions là sont plus faciles à appréhender que les "privées" de Marmottan ! Je suis conviée, en ce samedi ensoleillé, au bout de l'île St Louis, dans la superbe galerie Dudko, où l'on m'offre dès l'entrée une coupe d' exquis champagne rosé ( chut ! pas de publicité )...qui me fait une excellente impression !

Trêve d'humour : les toiles qui sont présentées, grands formats,  poétique harmonie de couleurs, mystérieux petits points...en dégustant une deuxième coupe, je regarde de plus près...
C'est indiscutablement très joli, le sens m'échappe un peu, la technique encore davantage.
Chic ! Il y a une vidéo qui va me dévoiler le mystère, et un charmant maître d'hôtel qui m'offre une troisième coupe...

En fait le mot "impressions" est entendu dans son acception technique, Béatrice Casadesus travaille en effet en "pressant" des plastiques à bulles enduits de couleur sur des fonds préparés. En somme, exactement le contraire de l'impression ( ratée !) ( l'expo ) des maîtres de Marmottan, qui entendaient par ce mot  la sensation produite par le modèle, et la tentative de traduire avec la matière  cette donnée abstraite en réalité, alors qu' ici, il me semble que l'impression n'est produite que par l'objet-tableau à postériori, par le biais d'une technique ( au demeurant parfaitement maîtrisée ) ...
Au bout du compte, on peut s'interroger, qui de Monet ou de Mme Casadesus est le plus "abstrait " ?



Infinito 1    Beatrice Casadesus



Il y aussi des voiles en non-tissé teints qui volètent dans lea brise printanière, c'est chic et poétique, et cela s'accorde bien avec le sombre décor minimaliste de la Galerie Dutko.

Mais je ne saurai jamais parler de l'art de Béatrice Casadesus aussi bien que le poète  Maurice Benhamou :

" Le terme d'Impressions ne se réfère pas à l'effet qu'une cause quelconque, par exemple un soleil levant, produit sur notre sensibilité,  mais à une acception tout à fait concrète, l'action d'exercer une pression sur quelque chose ou de tirer des empreintes d'une surface qui offre des saillies. C'est d'ailleurs le caractère concret qui explique le mieux ce travail. Lui encore qui montre la distance qui le sépare de l'impressionnisme : la même qui distingue le réel de l'illusion.

Mais, allant beaucoup plus loin, c'est l'être même du support que questionne Béatrice Casadesus."

                        Maurice Benhamou, in "Béatrice Casadesus Dévoilements..."
                  Catalogue de l'exposition Musée Barrois 14 Juin - 21 Septembre 2014

dimanche 30 mars 2014

Les impressionnistes en privé... privée !

Les Serres d'Auteuil   photo Solvej


L'état du ciel 1   Palais de Tokyo       



Il y a deux semaines,  confortés par un temps printanier qui jette l'ensemble de la population parisienne aux terrasses et autres pelouses, nous nous dirigeons confiants vers le musée Marmottan où l'exposition " Les impressionnistes en privé " vient de commencer. ( souvent un bon plan, le tout début ).  Erreur : les parisiens assoiffés de Culture sont là en foule, une heure de queue au bas mot, on abandonne...et on va aux Serres d'Auteuil, superbe endroit. (très couru aussi, mais sans attente ! )

                                Deuxième tentative ce jour : même punition !

           Bon, essayons autre chose : le Musée d'Art Moderne ? Rien ( et les collections permanentes, je les connais par coeur ) Galliera ? de la photo de mode, pas pour Jules. Guimet ? des tapis...bof ?

                      Allez, à Tokyo il n'y a personne, et " L'état du ciel ", prometteur...
                                             Le ciel, je le regarde souvent.


Dès l'entrée, on est dans le noir, normal, c'est du " contemporain ",  il y a des images sur les murs, sur le sol...tiens, là, au milieu, je reconnais tout de suite la Maria dans "Médée"...j'y cours. Même, je peux marcher dessus. ( ça sera bien la première fois ) Ce sont des vidéos, qui démarrent de façon aléatoire, certaines nous intéressent plus que d'autres ...un extrait de " la Ricotta", un court de PPP, aux images magnifiques, et commentées par le poète lui-même ( quelle voix ! ) nous fascine tellement qu'on le regarde deux fois. Tout cela est dans l'ensemble intéressant ( le thème c'est " la lamentation dans le langage du cinéma" ). Il y a aussi Jeanne d'Arc de Dreyer, Goya, enfin ...on ne s'ennuie pas.

Le reste, c'est autre chose : les habituels immondes assemblages de déchets divers et variés, des trucs et des bidules qui prendront bien la poussière, et au sous-sol, après descente ( aux enfers ! ) ( si, si, c'est terminé ! ) dans les entrailles du monstre, d'horribles, énormes et prétentieuses zeuvres censées évoquer...Tchernobyl, je crois, je ne sais même plus.



La " déco " du Palais de Tokyo    photo Solvej




Bref, heureusement, il y avait la voix de Pasolini....

" I'm too sad to tell you  "  Jan Ander  (remarquez au milieu en bas Maria Callas dans "Médée"...)
"L'état normal du ciel, c'est la nuit " a dit Victor Hugo ( dans " le promontoire du songe " ?? ceci expliquant peut-être cela... pardon, c'est pas dans "les misérables" ni dans "la légende des siècles ) nous apprend-on dans le feuillet explicatif ( indispensable ) Même les génies auraient parfois intérêt à réfléchir ( davantage) avant d' écrire...!!




lundi 17 mars 2014

Barbizon, un rêve de printemps

Dans le village   photo Solvej


Musée Départemental de l'Ecole de Barbizon / Maison-Atelier de J.F. Millet         


C'est par un soleil radieux que je réalise (enfin ! ) le voyage à Barbizon dont je rêvais depuis si longtemps...S' il est des désirs profonds qu'il faut garder en l'état, de peur de les détruire, celui-là s'est révélé plus beau encore que je ne l'avais imaginé. 
                     Il faut dire que déjà, le lieu est enchanteur, surtout dans ce début de printemps rempli de promesses, et vide de touristes ( choisir impérativement un jour de semaine, je pense ) Simplement se promener dans ce charmant village est  un véritable bonheur.  L'auberge Ganne, puisque c'était son nom, est restée l'endroit ravissant qui accueillait les collègues du 19ème siècle, venus en train de Paris se frotter à la belle nature.



La cuisine de l'auberge    photo Solvej


 Sur les murs de cet établissement béni, les rapins désargentés, pour payer leur écot, ont laissé des traces plus enchanteresses les unes que les autres.

Intérieur de l'auberge     photo Solvej
Intérieur de l'auberge     photo Solvej


Et comme les rapins en question s'appelaient Narcisse Diaz, Théodore Rousseau, pour les plus connus, on imagine sans peine que la déco est grandiose.


trompe-l'oeil attribué à Antoine Vollon      photo Solvej


Le musée lui-même est très joliment aménagé, dans les pièces de l'auberge, aux plafonds très bas et aux murs chaulés, pas de scénographie moderniste qui troublerait cette paisible atmosphère campagnarde, pas d'invention anachronique qui serait hors de propos : juste une jolie idée-hommage, les noms des peintres inscrits sur le petit escalier pentu qui mène à l'étage :


L'escalier     photo Solvej


Dans ce musée de rêve, je me régale de mes amours déjà cités, Rousseau, Diaz,Corot, Millet et de belles découvertes, Georges Gassies, Olivier de Penne, Alexandre Defaux et tant  d'autres que j'oublie sûrement.


Salle d'expo      photo Solvej




Le pavé de Chailly       Théodore Rousseau



Fleurs      Narcisse Diaz


Oui, j'ai oublié le magnifique Lavieille


Barbizon sous la neige     Eugène Lavieille

et l'excellent Luniot

Femme ramassant du bois dans une clairière      Edmond-Louis Luniot


Après cette parenthèse enchantée, le retour aux réalités modernes va être dur : dans la maison atelier de Jean-François Millet ( prononcer " Milet", il y tenait beaucoup ! ) un troupeau pépiant extrême oriental remplit tout l'espace ( déjà très chargé ! )


Intérieur de la Maison-Atelier de J.F.Millet     photo Jean-Louis Gautreau

Mais là aussi, le charme opère...Pour finir  sur une note un peu kitsch, mais si délicieuse, à l'image de cette délicieuse journée :
Mésanges sous la neige    Karl Bodmer

                   et, comme le dit la chanson :

" Une auberge à la lisière
D'la forêt de Fontainebleau
Là vont y manger du veau
Les peintres à la lisière.
Ces peintres de Barbizon
Ont des barbes de bisons."


et du talent à revendre !!!