dimanche 11 novembre 2018

Une araignée au plafond

"On air"  Carte blanche à Tomás Saraceno     Palais de Tokyo



Webs of at-tent(s)ion       photo Solvej


Le souvenir de l'exposition à la gare de Hambourg   il y a quelques années   (Berlin la Gare de Hambourg )  m'a donné l'envie de voir cette exposition, Tomàs Saraceno étant certes un artiste
" conceptuel" et on sait que ce n'est pas trop mon truc, mais qui produit du BEAU, et ça, ça me parle.Malheureusement, comme cette énorme exposition cumule différents centres d'intérêts top-tendance, la science, l'écologie, les astres, les araignées, les sacs plastique, bref il y en a pour tous les goûts et donc pour les foules : queue dehors, queue dedans...


D'emblée, c'est dommage qu'il y ait tant de monde, car l'immense salle noire entièrement remplie de toiles d'araignées de toutes formes et magnifiquement éclairée dégage une indiscutable magie poétique...mais sont-ce des vraies ? et si oui, où sont les responsables ? 😱... Ou est-ce l'oeuvre de Tomas himself ?
En tous cas, le résultat est magique. Apparemment, d'après le prospectus, ce sont des vraies : " plus de 500 araignées habitent le Palais de Tokyo " nous dit-on. Ca ne m'étonne pas vu l'état du ménage dans ce lieu...à l'Hermitage, ils ont des chats ( et plein de femmes de ménage) pour chasser les souris qui risqueraient de se faire un fast-food Rembrandt.


Bon, je ne vais pas me risquer à commenter les diverses inventions extraordinaires de notre Géo Trouvetout du jour ( les stylos "à-encre-de-pigments-de-particules-de-pollution-de-Mumbai" attachés à des ballons qui dessinent tous seuls font un tabac auprès du jeune public ) ( et le gardien a fort à faire pour les empêcher de souffler, de pousser les ballons, de marcher dans les oeuvres etc...) instruments divers et variés très très sophistiqués pour enregistrer les mouvements des particules flottantes, les pierres qui captent, les multiples graphiques et autres poussières cosmiques, tout cela dépasse grandement mes pauvres connaissances scientifiques...

Mais je vous taquine, Mr Saraceno, cela ne veut pas dire que je ne suis pas remplie d'admiration devant ce monstrueux travail...et ces superbes convictions.


En revanche, j'adore au fil des salles quelques superbes dessins ( assez difficiles à photographier, je dois dire ) comme celui-ci :



Solitary mapping of CL 1358+G2G1
by a solo tegenaria domestica two weeks 2015 
photo Solvej

...évidemment faits avec ( ou par ? ) de la toile d'araignée et de l'encre.



Encore une salle très belle, où l'on retrouve les sphères chères à l'artiste



A thermodynamic imaginary      photo Solvej



et l'on arrive dans une extraordinaire construction interactive, où l'on prend son ticket pour aller titiller les cordes ( sans chaussures)


Algo-R(h)i(y)thms             photo Solvej

J'avoue que c'est une expérience extraordinaire, qui a elle seule justifie toute l'exposition. Les cordes produisent une musique sublime, envoûtante, là, vraiment, je suis bluffée.
Un pur moment de poésie.


Algo-R(h)i(y)thms, détail      photo Solvej

On ose à peine y toucher, tellement c'est beau...d'ailleurs, les gens sont très respectueux, là.



L'exposition se termine par un grand fourre-tout écolo-communautaro-intello, avec des ateliers participatifs, plein de choses certainement passionnantes et bien pensées, mais je suis encore dans le rêve d'"Algo-R(h)i(y)thms". Une dernière idée que je vais expérimenter au Castelas :


Aerocene : Museo aero solar        photo Solvej


...un musée volant fait d'un assemblage de sacs en plastique dans lequel on peut entrer !


Est-ce que Tomàs Saraceno sera le Leonardo de notre temps ? C'est bien possible...