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vendredi 20 septembre 2019

Méridiennes....farniente...vacances !!!

La donation Kronberger " Une invention du paysage azuréen au XIXème siècle "                Musée des Beaux-Arts de Nice  

 Collection Nahmad " De l'impressionnisme à Bonnard et Picasso"                                          Musée Bonnard   Le Cannet

 

 

Charles Camoin,   Terrasse à St Tropez      non daté                 photo Solvej


Rentrant de promenade niçoise, il me reste quelques forces pour mon "petit tour annuel" au Musée Chéret,  (qui recèle quelques trésors que l'on peut savourer en toute tranquillité, l'endroit étant depuis toujours boudé par le tourisme dit "de masse " ) surtout qu'il y a en ce moment une expo qui me tente bien sur le paysage au XIXème siècle.

Aussi je grimpe avec enthousiasme le magnifique escalier de marbre blanc, sous l'oeil sévère des grands anciens fresqués façon fin 19è-début 20è...
                    Cela commence très bien avec la ravissante " terrasse à St Tropez" de Charles Camoin, un merveilleux tableau qui résume bien l'été sur la Côte d'Azur...mais, damned !! V'la t-y pas qu'à Nice on donne dans l'expo chic façon Paris, avec grande scénographie, et tout et tout, et y z'on repeint les murs en jaune, reconstitué le café trucmuche, et tout ça pour quoi ? Pour une interminables collection de ...croutes, oui, désolée Mr Kronberger, nous n'avons pas tout à fait les mêmes goûts.


Chic accrochage...       photo Solvej




Je parcours tout cela au pas de course, il n'y a pas grand chose à sauver...heureusement, une fois sortie, le regard se nettoie avec bonheur



Hubert Robert, Les gorges d' Ollioules    1783
   photo Solvej


Voilà ce que j'appelle un paysage ! Il y aussi Narcisse Diaz, Courbet et Corot, mais "mon" Fragonard et "mon" petit Vernet sont en déplacement. Et toujours Van Dongen, l'exquise Marie Bashkirtseff et le père Chéret, tiens, son autoportrait n'est pas mal...



Jules Chéret, Autoportrait  1913
   photo Solvej

Bon, en plus, 10 €  pour ça...quand je pense que longtemps, cela a été gratuit...



En revanche, l'expo du Musée Bonnard au Cannet ( bien moins chère ) est beaucoup plus intéressante. Les amateurs de la gloire locale risquent d'être un tantinet frustrés, car il y a peu de Bonnard. Mais j'aime beaucoup ses vues de Paris, les quais, les boulevards, le climat parisien est si bien rendu...démonstration dans ces deux tableaux de 1904, proches mais différents :


Pierre Bonnard, Bd de Clichy et angle  rue de Douai 1904
   

Pierre Bonnard, Bd de Clichy 1904







Georges Braque, La caisse d'emballage  1947    photo Solvej

Le choix des oeuvres présentées est vraiment intéressant, d'autant que ce sont des tableaux que nous n'avons jamais vus. J'adore ce Braque, pour rester dans les gris... deux beaux Modigliani, quelques jolis Monet, Sisley, Picasso et Juan Gris, c'est un plaisir que ce petit musée ( et la vue du dernier étage est superbe) Mais en dehors du "maître des lieux", l'autre grand " local" c'est Renoir :
(https://solvejpeint.blogspot.com/2017/09/vacanceset-un-peu-de-travail.html )

dont tous les tableaux présentés sont enchanteurs. Je suis captivée par le rendu des   cheveux blonds de cette ravissante petite fille ( je le savais qu'il fallait mettre du vert ! )...

Oh! Pardon, c'est un garçon !

Renoir, Enfant assis en robe bleue 
portrait d'Edmond Renoir fils (détail) 1889  

Pierre Bonnard, Salle à manger au Cannet ( détail) 1932






















Je trouve le personnage ( femme? enfant,? je n'ose plus me prononcer ! ) de la "Salle à manger au Cannet " particulièrement réussi, pour une fois, par Bonnard, charmante expression rêveuse...



Federico Zandomeneghi, La corbeille de géraniums 1895/1901
   photo Solvej



Enfin, en parlant de charme, cette ombrelle rouge géranium est exquise, bien que l'on puisse légitimement se demander pourquoi la demoiselle relève sa jupe ...

En somme, une très belle exposition à ne pas rater si vous passez par les Alpes-Maritimes !






dimanche 13 novembre 2016

Un avant-goût

Monet 1901    Les mouettes, le parlement de Londres 






"Icônes de l'art moderne"  La collection Chtchoukine   Fondation Louis Vuitton



Un avant-goût, si l 'on peut dire, car justement, ces tableaux-là, nous ne les verrons pas au Musée de l'Hermitage ( bientôt, bientôt ! ) puisqu'ils sont ici jusqu'en Février.
Aussi, pour ne pas pâtir des "trous" que nous aurons là-bas, allons les voir ici.

Je dois dire que je n'ai pas regretté d'avoir fait la queue sous la pluie ( bon, pas trop, 1/4 d'heure) ( malgré résa Internet ) car cette exposition est véritablement époustouflante. Un must .Et puis, la Fondation Vuitton est suffisamment spacieuse pour accueillir des foules, et enfin, nous verrons les galeries ( qui étaient inaccessibles lors de notre première visite).

Dans la première salle, les autoportraits de ses "favoris", Cézanne (superbe!) Gauguin, Van Gogh ( humm..) Picasso etc..et son portrait, bon, il a plutôt une bonne tête.

Sa "première collection" est assez éclectique, mais  le romantique "Château enchanté" m'enchante...


James Paterson 1896   Le château enchanté          photo Solvej  

...et j'ai envie de mettre en "pendant" le paysage de Guillaumin, certes plus loin ( dans la collection) et plus moderne, mais il y a un air de famille certain


Armand Guillaumin 1897      Paysage aux ruines 

Evidemment dans un coin, un petit Gustave me fait de l'oeil :


Courbet 1874   Le châlet dans la montagne        photo Solvej


Bon, d'accord, il fait un peu chromo...mais la belle montagne !!


On passe aux impressionnistes. En majesté, le " Déjeuner sur l'herbe " de MOnet, ( et pas MAnet, comme c'était écrit (si, si ! ) dans le Paris-Match de la semaine dernière), dont nous connaissons bien les deux grands morceaux qui sont à Orsay. Admirable ! ( et ce n'était qu'une esquisse).Je remarque un petit détail rigolo :




Monet 1866     Le déjeuner sur l'herbe (détail)
photo Solvej

C'est qui ce P avec un coeur percé d'une flèche ?


Mais le tableau qui me sidère littéralement c'est le Parlement avec les mouettes, d'une subtilité, d'un culot, si j'avais ce tableau-là chez moi je crois que je le regarderais tous les jours et j'y trouverais à chaque fois quelque chose d'encore plus extraordinaire...




Monet 1901      Les mouettes, le parlement de Londres ( détail)           photo Solvej


Après ce grand choc, on continue : je ne suis pas fanatique de Cézanne, mais je dois dire que les Cézanne de Chtchoukine sont tous merveilleux, depuis l'homme à la pipe du début jusqu'à cette Ste Victoire, et ces arbres superbes ( même le Derain est bien), et la dame en bleu:



Paul Cézanne 1888   La dame en bleu        photo Solvej


 et puis, on arrive à Braque et Picasso.
Le cubisme, ce n'est pas ma grande passion, mais l'harmonie du Braque et des deux Picasso, c'est un régal



Braque 1909   Le château de la Roche-Guyon
photo Solvej

Picasso 1908      Maisonnettes dans un jardin photo Solvej
























Un étage au-dessus, ce qu'ils appellent " la grande iconostase" : une salle entière de Gauguin, que Chtchoukine avait rassemblés dans la salle à manger de son palais, et on peut regretter ( mais ils ont tellement de place chez Bernard! ) ( et puis cela ne se fait plus) que l'on n'aie pas jugé bon de les présenter à touche-touche, comme c'était. Mais je comprends la fascination de ce russe pour la peinture en aplats de Gauguin, qui, en effet, évoque l'art des icônes ( surtout quand le fond est jaune). Après la salle à manger, le salon, rose ( je préfère) et ses Matisse, très joli effet. Cela manque un peu de tapis, mais on imagine que l'effet déco était foudroyant. Ca irait très bien dans mon salon à la campagne.

Terminer l'exposition par Picasso, c'est bien : contrairement à Matisse, ses oeuvres n'iraient pas forcément avec ma déco ( quoique) et comme disait Chtchoukine, quand il était largué, " c'est probablement lui qui a raison et pas moi"...mais quelle force, quel trait, quelle expressivité dans cette peinture ( que je n'"aime" pas toujours, je suis comme Chtchoukine ! )



Picasso 1908    Femme nue assise ( méditation)          photo Solvej



Oui Picasso est TOUJOURS expressif, quel que soit son "style" ou sa période ( d'ailleurs à mon avis c'est dans sa période bleue qu'il l'est le moins) ( c'est ça qui est magnifique (  le génie) il a progressé toute sa vie) n'est-ce pas cela la peinture, éprouver quelque chose en peignant et le faire partager aux spectateurs, et le reste, on s'en tape ! Ce n'est ni intellectuel, ni décoratif ( n'est-ce pas Mr Matisse )




Picasso 1908     Trois femmes


Je passe  ( très vite ) comme on est passés (très vite) sur les " modernes" et autres Malevitch de la dernière salle. Je suis désolée mais la subtilité du carré noir ( qui ne l'est même pas ) ( carré) sur fond blanc me laisse de marbre.

J'emporte un petit Picasso, une vanité, allez...et avec son cadre.



Picasso 1908          Composition à la tête de mort ( étude)
photo Solvej



A propos, les cadres sont tous splendides, c'est assez rare pour être noté.

Bref, une exposition MAGNIFIQUE, merci Bernard d'avoir réglé les assurances ( que nos pov' musées ne pouvaient pas payer ) avec les sous que les oligarques et leurs chéries t'ont donnés pour tes Dioreries et autres valises en carton siglées, mais ce n'est que justice !  Et encore bravo.

mercredi 28 mars 2012

Après Matisse

Le Centre Pompidou



portrait de jeune fille 1914   Pablo Picasso





Comme cela fait très longtemps que je n'ai pas traîné à "Beaubourg", et que finalement, j'ai "expédié" Matisse assez vite (et puis, bien sûr, il y avait foule...) l'envie d'un dialogue plus "solitaire" avec les oeuvres me prend et je descends deux étages (et d'ailleurs j'en remonte un aussitôt, et à pied, on ne peut pas accéder au "haut" par l'escalator, encore une bizarrerie architecturale..ou plutôt, vraisemblablement, encore une restriction budgétaire côté gardiens !) pour baguenauder à mon aise dans le "fonds".


       Une très grande nature morte de Braque me "cueille" dès l'entrée. Magnifique harmonie sourde, et ce trait faussement incertain, les différents traitements selon la matière...un régal !

fruits sur une nappe et compotier 1925 Georges Braque


Malheureusement, bien sûr il n'y a pas de carte postale reproduisant cette oeuvre, et je ne l'ai pas trouvée sur Internet. A la place je vous offre celle-ci qui lui ressemble beaucoup...





















 Au  détour d'une salle "cubiste", (pas vraiment ma passion, le cubisme...)  je vérifie le "théorème de Ruysdael (au milieu d'une foule de petits paysages hollandais, il y en a un qui est beaucoup plus beau que les autres : approchez, c'est Ruysdael (Jacob, attention, pas Salomon, il y en a 2) mais cette fois -ci c'est Picasso : la maîtrise du portrait de jeune fille, à la belle harmonie froide, et l'oeil ovale de la petite fille (qui semble poser telle une Gilberte aux Champs-Elysées)  m'enchantent.



fillette au cerceau 1912  Pablo Picasso
Il faut beaucoup de kilomètres  de compositions immenses et ennuyeuses ( à part quelques Kandinsky 1ère manière, aux
couleurs éclatantes et les projets d'un architecte fou dont j'ai oublié le nom qui envisageait de faire passer les voitures sous la Seine, bonne idée, dommage qu'il n'ait pas persisté....)
          pour arriver enfin à quelques bribes de rêve sensible, poésie de petits Klee, force expressive d'Eugène Leroy
 (quel dommage qu'il n'y ait que quelques croquis de nus)
 délires "bruts" de Dubuffet, et puis ce paysage de Bacon
(et aussi quelques portraits) dans lequel je me perds,
enchantée un long moment et qui sera décidémment mon préféré pour aujourd'hui.


Il n'y a pas Lucian Freud, il n'y a pas David Hockney .
(ou alors ça m'a échappé !)
Allons à Londres.
Van Gogh in a landscape  1957   Francis Bacon