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dimanche 20 février 2022

Whistler ( du pipeau ! ) ( jeu de mot pour anglophones 😂 ) ...et les autres

James McNeill Whistler ( 1834-1903), Chefs-d'oeuvre de la Frick Collection, New-York



Whistler, Symphonie en gris et vert : l'Océan ( détail) 1866 Frick Coll New-York          photo Solvej

 
 
On ne regarde jamais assez les titres des expos, moi, je vois dans les médias "Whistler au Musée d'Orsay", j'adore tous ses Nocturnes en gris, en noir, de toutes les couleurs, je me précipite. J'avais tout de même remarqué, sur une vue de l'expo sur Instagram, le Portrait de sa mère ( et je m'étais étonnée auprès du VIP qui avait publié cette photo du vernissage : " Mais, celui-là, il n'était pas déjà à Orsay ? " ( bien sûr, ça fait des années que je l'adore ).

Donc, nous nous précipitons.

Mais...attend, c'est cette ( toute petite ) salle pompeuse, certes ...et bien remplie, de monde, en tous cas.
Mais de tableaux...en dehors du portrait bien connu précité, il y a trois grands portraits et une pauvre marine, plus une certaine quantité de gravures et trois minuscules pastels, absolument inabordables ( la foule ). De nocturnes, point.
 
 
Arrangement en noir et or : Le comte Robert de Montesquiou-Fezensac 1891/92

Arrangement en brun et noir : Portrait de Miss Rosa Corder 1876/78   photo Solvej

 
,

 

                                                 Bon, ces portraits sont indéniablement très beaux, et le jeu des noirs pourrait en redire à certain fameux peintre français...suivez mon regard ! La présence du corps vêtu de noir, sur fond noir, ça c'est fort. ( et difficile à réaliser sur les photos ).

 Quoique, je suis un peu déçue de la touche dans le grand portrait " nude", et surtout des fleurs du premier plan, franchement baclées.  

 

Symphonie en couleur chair et rose :Portrait de Mrs Frances Leyland 1873

Disons qu'elles sont faites avec trop de " chic" pour être autre chose que décoratives, et ça affadit un peu, je trouve. Pareil pour la petite branche sur le paysage marin, trop de chic !

 

Symphonie en couleur chair et rose :Portrait de Mrs Frances Leyland  (détail) 1873   photo Solvej

 Symphonie en gris et vert : l'Océan ( détail) 1866   photo Solvej


 
En revanche, la petite vague ( en haut ) me ravit.
 
 
 
Bon, ben voilà, c'est tout pour Whistler ! Ah non, j'oubliais, j'arrive en jouant des coudes à apercevoir les pastels, magnifiques, qui mériteraient une( grande ) exposition à eux tous seuls. ( avec d'autres, please ! ) 

Heureusement, Orsay, c'est grand, et il ne faut pas aller bien loin ( juste la sallle suivante ) pour tomber sur ce grandiose tableau de Cuno Amiet :



Cuno Amiet, Paysage de neige 1904

Alors là, c'est le jeu des blancs. Comment il fait pour rendre perceptible la trace sur la neige...Extraordinaire !! ( mais ça aussi, très dur à photographier ) :


Cuno Amiet, Paysage de neige ( détail )1904
  photo Solvej

Cette salle contient une donation Philippe Meyer ( non, pas lui, un autre ) et celui-là n'avait pas du tout mauvais goût, la preuve :


Fantin-Latour Rêverie 1885   photo Solvej

Cézanne, Portrait de l'artiste au fond rose 1875   photo Solvej

Vuillard, La place Vintimille 1910   photo Solvej

Vlaminck, Restaurant de la Machine à Bougival 1905   photo Solvej


 
 
Voilà qui me rend ma bonne humeur ! Après, nous flânons dans le niveau bas du musée, beaucoup de tableaux ont changé de place depuis Gae Aulenti, mais il y a toujours mes chéris Manet, Courbet,Bazille et autres Barbizon...Depuis que l' "Atelier du peintre" a été restauré, je constate qu'il est resté là ( il était pas au Petit Palais, avant ? ) 
 

Courbet, Remise de chevreuils au ruisseau de Plaisir-Fontaine 1866   photo Solvej

 

Admirez la façon dont Courbet rend le soyeux du pelage des chevreuils, on les caresserait...et le contraste avec la végétation derrière !

Et cette merveilleuse nature morte ! Sur un tableau de 3m61 x 5m98 ... Ca me rappelle la pantoufle de "La mort de Sardanapale ".


Courbet, L'atelier du peintre ( détail ) 1855   photo Solvej

 

 


Monet, L'hôtel  des Roches Noires, Trouville 1870

Ici le vent de la Manche souffle, on sent l'air marin ( et avec quelle économie de moyens, regardez le drapeau ). Et là, c'est la lumière de la lune, si particulière, et encore de beaux noirs ...Manet.


Manet, Clair de lune sur le port de Boulogne 1869

 

 


Pour finir sur une note tendre, la magnifique statue du prince impérial avec son chien, trop mignon !


Carpeaux, Le prince impérial et le chien Néro ( détail) 1865    photo Solvej



dimanche 24 octobre 2021

Emportés par la foule... qui nous traîne, nous entraîne 🎵 ...

La collection Morozov  Icones de l'art moderne 

Fondation Louis Vuitton

 

 

Sisley, La campagne de Veneux. Le printemps 1882    Herm St P  photo Solvej

                           
 
                             ...ça devient difficile d'apercevoir les tableaux, et encore plus de les photographier !! Bon, vous me direz, tu n'as qu'à y aller en nocturne en semaine, et pas le dimanche après-midi à 16h. Oui.

Donc, après queue et re-queue, on accède enfin au saint des saints. Tout de suite, passés les portraits de famille ( certains ne sont pas mal, d'ailleurs ) le bonheur Renoir, les merveilleux portraits de Jeanne Samary, celui-là qui s'appelle aussi " rêverie ", mais elle a l'air bien présente, au contraire :

 
 
Renoir, Portrait de Jeanne Samary Rêverie 1877  MP Moscou

 
 
et dans les salles suivantes, encombrées de Bonnard, ( bof ) et pas uniquement ! en plus de Renoir, encore, je découvre un petit russe inconnu qui ne me déplait pas :



Korovine, Un café à Paris 1890 Gal Tretiakov Moscou
photo Solvej
 
                                                     
                     
                                       
                   la composition avec cette tache rouge, et la lumière à travers les arbres, c'est bien.

 
Et alors j'ai un grand coup de coeur pour deux paysages de Sisley, je m'aperçois que je l'avais vraiment sous estimé ( surtout que le premier, celui en haut,  j'ai dû le voir à Saint-Pétersbourg ! )
 
 
 
Sisley, Lisière de la forêt de Fontainebleau 1885 MP Moscou photo Solvej

 


         C'est poétique, on sent le vent, le soleil, ça fait du bien. C'est digne de Corot ( c'est même mieux ! )



Corot, L'étang à Ville d'Avray 1874 MP Moscou
photo Solvej

 
 
A propos de Saint-Petersbourg, on ne se battra pas pour les deux grands Monet devant lesquels nous passâmes une heure délicieuse à l' Hermitage, tous seuls, et même assis. (  Monet Coin de jardin et mare à Montgeron   )
Sinon, en fendant la foule, j'arrive tout de même à apercevoir les fauves couleurs de Valtat, et la charmante baigneuse de Manguin. 
Manguin, La baigneuse 1906 MP Moscou

Valtat, Soleil sous les arbres 1909 Herm St P
Valtat, La mer à Antheor 1907  MP Moscou
photos Solvej

 

Certes, le traité "en applats" fait un tantinet "déco", mais on sent la mer miroiter dans la grande lumière de l'été méditerrannéen, et j'adore ces pins tordus, si justes. Un autre très beau pin :


Cézanne, Le grand pin 1895  Herm St P
photo Solvej


Dans ce premier niveau, il y a aussi des Marquet sublimes, les admirables jeunes filles sur le pont de Munch, un beau lac finlandais de Gallen-Kallela, tout cela est magnifique, une mer bleue de Van Gogh et au milieu une curiosité 


Serov, Sirène 1896   Gal Tretiakov Moscou
photo Solvej

 

Je lui trouve un charme certain, à cette sirène, il faudra aller voir cette galerie Tretiakov, à Moscou, l'an prochain peut-être ?

Mais grimpons au deuxième étage...je ne dirai RIEN sur toute une salle Gauguin, quand je pense que je l'adorais, jeune fille, et maintenant je déteste ces taches de couleurs criardes et ces personnages laids, et toute une salle Matisse, avec Chtouchkine, ils faisaient un concours ces deux-là. Et quelques horreurs        " modernes " , d'où émerge la radieuse beauté d'un saltimbanque de Picasso. 


Et après cela...deux cent personnes au bas mot qui attendent de pouvoir pénétrer dans un réduit où loge la "ronde des prisonniers ", le fameux affreux Van Gogh ! Eh bien non, nous ne ferons pas cette queue là. Sorry, Vincent.

En résumé, oui, c'est une belle et grande exposition, oui, ce sont des chefs d'oeuvre que l'on ne voit pas tous les jours à Paris, mais je rêve d'un tête-à-tête tranquille, oui, je sais, je suis élitiste...snob !


                                                Restons sur une bonne impression...


Renoir, Baignade dans la Seine ou la Grenouillère 1868 MP Moscou

 
...et avec une petite foule !!!




dimanche 17 octobre 2021

A great year, and a violin, mais je préfère le piano

David Hockney  "A year in Normandie "  et  "Le violon d'Ingres de Paul Guillaume "

Musée de l' Orangerie 

 
 
David Hockney, Rain on the pond 25/7-7/8 2021

 

 
 
 
Retour à l'Orangerie, décidément, ça devient une habitude ! On aurait pu "grouper " avec  Soutine et de Kooning, ( voir mon article " Un petit couple de grands " du 26/9 )  mais je ne vous le conseille pas, ces univers sont trop différents.

Sir David, cela fait ...hum, presque 50 ans que je l'aime !!  Depuis son exposition au Musée des Arts Déco en 1974, et le merveilleux " contrejour in the french style " qui m'avait tellement marquée. Eh bien, enfin une bonne nouvelle ! le jeune homme de 84 ans n'a pas pris une ride...il a toujours cet oeil émerveillé par la beauté de la nature, ce dessin si juste, et cette inaliénable curiosité pour tout ce qui est nouveau, sans faire la moindre concession à la seule vérité qui lui importe, celle de l' art. C'est un véritable bonheur que cette fresque normande, cela vous réjouit les yeux et le coeur, courez-y !

 
A year in Normandie, détail:  la fin de l'hiver

A year in Normandie, détail: le début du printemps
 
 
L'observation des troncs, le côté " poilu" du premier et l'aspect " moussu" du second, c'est parfait. Et tout ça avec un I-Pad, quand je pense au mal que j'ai à dompter la bête...
 
Une meule qui n'a rien à envier à celles de Monet ( mais plus moderne, comme forme ! ) : 


A year in Normandie, détail: Meule de foin, été

 
Hockney a vraiment utilisé toutes les possibilités de l'engin, avec une virtuosité ahurissante...


A year in Normandie, détail: petite chute d'eau

 
 
...mais pas que, avec aussi un raffinement de couleurs, ces roses et ces violines qui exaltent les verts...

A year in Normandie, détail: pluie d'été

A year in Normandie, détail:le début de l'automne


surtout le vert " pétant " de la grasse prairie normande bien arrosée, comme chacun sait,


A year in Normandie, détail: l'été

 

bref, c'est magnifique, je n'ai rien à ajouter. 

 

A year in Normandie, détail: la mare au printemps

A year in Normandie, détail:   un jour de neige



 

 

 

 

 

 

 

En revanche, sur " le violon d'Ingres de Paul Guillaume "...d'abord, Paul, c'est clair, tu as bien fait de collectionner tes potes plutôt que d'encombrer tes murs avec ta production. Ensuite, bon, on n'a pas vraiment les mêmes goûts...Derain, Utrillo ( quoique...un beau blanc, à l'entrée), Marie Laurencin...Matisse...pas tout à fait my cup of tea, il faut arriver dans les Cézanne , merveilleux portrait de Mme, avec qui il ne devait pas rigoler tous les jours :


Cézanne, Portrait de Mme Cézanne 1890

 

 

et Renoir, bien sûr, Renoir !

Renoir, Baigneuse assise s'essuyant une jambe 1914


Le geste de l' " essuyage " est tellement bien observé malgré un rendu plutôt flou.


Renoir et David Hockney sont des jouisseurs, des amoureux de la vie sous toutes ses formes. Je n'en dirais pas autant de Cézanne, plus cérébral, j'ai toujours trouvé que ses natures mortes étaient vraiment mortes !

Alors que ces pêches .....


Renoir, Pêches 1881/2

   


dimanche 10 décembre 2017

Dans la chambre à coucher de Monet

Monet collectionneur     Musée Marmottan-Monet



Renoir    La mosquée, fête arabe   1881     photo Solvej
(le tableau le plus cher que Monet ait jamais acheté ! )



La vie de Monet, quelle histoire ! Je ne peux m'empêcher de me remémorer " L'oeuvre", ce terrible roman de Zola qui magnifie    l'artiste " maudit", façon fin 19ème. La description du peintre peignant son "enfant mort" ( et exposé au Salon, à une hauteur telle qu'on ne le voyait pas !)  m'avait arraché des larmes et évidemment, chaque fois qu'à Orsay je passe devant " Camille sur son lit de mort" j' y pense. Je ne sais pas si le père Zola s'est inspiré de cette oeuvre, c'est bien possible, mais enfin c'est sûr que Claude Oscar ( comme l'appellent les anglais) n'a pas eu tout de suite la vie facile.
       Au départ, entre rapins, et entre deux bocks, on s'échangeait des oeuvres, normal, c'est comme ça qu'il a commencé sa collection.   Et puis après, le maître ayant du succès ( et plus de moyens, de ce fait ) se souvenant de ses déboires passés, encourageait un peu ses collègues...c'est beau.  Et à la fin, le Maître avec majuscule, quand il avait fini de ciseler son jardin-chéri-Giverny, entre deux achats de nymphéas  ( "oh! mais je l'ai pas, ce rose-mauve irisé "), ce que c'est que la collectionnite, le Maître faisait de la déco sur ses murs.


Cette jolie petite exposition ambitionne de recréer un peu l'ambiance de la maison de Monet, et surtout nous permet de découvrir certains tableaux que nous n'avons jamais vus. Assez peu, ils en ont quand même exposé beaucoup que l'on a l'habitude de voir ici, mais bon ; puisque j'ai parlé de Camille, deux tableaux nous la montrent :

Manet    Monet peignant dans son atelier   1874  Stuttgart Staatsgalerie


Cette magnifique " esquisse " de Manet, qu'Edouard avait laissé chez Claude, pensant la finir, et puis il n'est jamais revenu, nous dit la notice, et Monet l'a gardée sur son mur...

...et ce touchant portrait signé Renoir, pendant de celui de l'artiste fumant la pipe, splendide !


Renoir Portrait de Madame Claude Monet 1872

Renoir  Claude Monet lisant 1873






















Je ne vais pas les séparer, même s'ils se tournent le dos !

Dans la famille de coeur de Monet, il y a bien sûr la belle Morisot :



Morisot  Julie Manet et Laërte  1893 Marmottan


Mais Monet, s'il aimait ses collègues impressionnistes, savait aussi apprécier les grands "anciens", comme Delacroix et Corot :



Delacroix Falaises près de Dieppe 1855 Marmottan

Corot Ariccia, Palais Chigi 1827 Musée Langmatt Baden


et aussi ceux " à la mode", comme Chéret, par exemple, et même des "modernes" comme Cézanne


Cézanne  Neige fondante à Fontainebleau 1880 MOMA New-York


et sa vibrante "neige fondante à Fontainebleau", qui, pour ce qui est de l' "impression" humide n'a rien à envier à la rue mouillée de Caillebotte



Caillebotte Rue de Paris, temps de pluie esquisse  Marmottan


J'ai gardé pour la fin le délicieux enfant dans les fleurs de Manet, mais je ne suis pas vraiment sûre que la couleur bleu turquoise vif des tentures de l'exposition, (censée, je suppose, être dans l'esprit du collectionneur, qui, on le sait, affectionnait les murs de couleur ( cf Giverny, jaune tournesol, bleu intense ) le mette particulièrement en valeur :


Manet  Garçon dans les fleurs ( Jacques Hoschédé) 1876 NMWA Tokyo


Pour sortir, on passe dans la salle basse de Marmottan, et au passage, un petit coup d'oeil sur les derniers chef-d'oeuvres de Monet, heureusement qu'il ne s'est pas fait opérer de la cataracte, lui !



Monet Le pont japonais 1924  Marmottan