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lundi 25 mars 2024

Forêts enchantées




 

Rousseau,  L'arbre penché au carrefour de l'Epine  1852  La Haye
Ce tout petit personnage sous un arbre immense...on voit quelles étaient ses priorités !


La voix de la Forêt    Théodore Rousseau    Petit Palais

Bois sacrés   Yoann Estévenin                       Galerie du Passage

Le monde comme il va      Coll Pinault         Bourse de Commerce  




Je sens que je vais avoir du mal à écrire sur Théodore Rousseau  autre chose que "magnifique", "sublime" et autres superlatifs, car c'est un peintre que j'adore.Le Petit Palais, toujours dans la tendance "scénographie  grandiose " nous met tout de suite dans l'ambiance sylvestre

Scénographie sylvestre         @Solvej

Dès l'entrée je suis éblouie :

  Le Mont-Blanc, vu de la Faucille Effet de tempête  "commencé en 1834"  ( il avait 22 ans !) @Solvej


tout autant par un très grand format  ...que par un tout petit

  La plaine en avant des Pyrénées,
1844  Louvre 
 @Solvej

 Ce qu'il y a de merveilleux chez ce Rousseau-là ( en dehors de l'amour de la nature qu'il partage avec l'autre, le JJ ) c'est cet oeil quasiment infaillible capable de noter le plus infime détail ainsi que de synthétiser la forme générale et ce mélange parfait d'un geste fougueux ( pour l'impression  ! ) et d'une calme précision ( pour les structures ).

  Etude de troncs d'arbres, 1833 MBA Strasbourg
 @Solvej 

 
  Paysage avec ciel orageux, 1842 V&A Londres
 @Solvej
















"Finir" a été le grand tourment de sa vie " nous dit un cartel. J'en connais une autre, en tous cas...

Certaines oeuvres évoquent de grands anciens, paraît-il, mais je suis d'accord :


Caspar Friedrich :

  La mare aux fées, forêt de Fontainebleau
1848 Coll p 
 @Solvej
Ruysdael :                                                                                                                         Constable :

 La mare près de la route,
 ferme dans le Berry (dét)
1848 Orsay  
 @Solvej

  L'abreuvoir (dét), 
1860 MBA Reims
 @Solvej


 


 
En ce qui me concerne, je pense surtout à Courbet, son contemporain, tout en préfèrant  quand même "mon" 😉 ( vu que j'ai donné 20 balles pour le racheter ) Chêne de Flagey :


Rousseau 1855 Groupe de chênes,
Apremont Louvre  
 @Solvej
Courbet 1864 le chêne de Flagey Ornans 

















Sur le chemin de la sortie, petit tour dans le musée, il y en a encore un qui a dû bien l'inspirer ( précision et touche "enlevée" ) Je ne résiste pas à ce chien !  :


Rembrandt, Portrait de l'artiste en
costume oriental (détail)  1633
Petit Palais  
 @Solvej

 Une autre forêt, particulièrement enchantée, se cache dans l'exquise Galerie Vérot-Dodat, chez Pierre Passebon ( Galerie du Passage ). C'est la superbe exposition de Yoann Estévenin, dont les peintures sont  brillamment accompagnées par des meubles étonnants , d'un style onirique qui met parfaitement en valeur les tableaux et céramiques de l'artiste :

Détail de la console de Benjamin Pagart  @Solvej

Estevenin, Sweet night et trois céramiques avec
la console de Benjamin Pagart             @Solvej


















Estevenin, Un ami en or            2023
 
@Solvej

Estevenin, Sweet night    @Solvej





 














Il est rare que les photos soient moins bien que les oeuvres, mais là, c'est le cas ! Aussi je vous invite à vous précipiter à la Galerie Vérot-Dodat, vous ne serez pas déçu.

 Cosmic garden 2023    @Solvej


  Quite a show 2023       @Solvej



















 
 

  Ballade nocturne (dét) 2024  @Solvej

Ballade nocturne 2024         @Solvej




















Dans les forêts, il y a des arbres, et parfois des elfes...Celui-ci en est un, et ce travail d'une extrême poésie est un véritable enchantement.



Après cela, juste au bout de la rue il y a la Bourse de Commerce/ Collection Pinault, comme cela fait longtemps que je voulais y aller, c'est l'occasion.

L'exposition actuelle s'intitule "Le monde comme il va".    Eh bien je vous le dis, il va mal !!

Autant d'horreurs dans un si bel endroit ( remarquable architecture intérieure de Tadao Andō ) il faut  le faire ! Ce ne sont que voiture cabossée, ( Lavier ) armoire à pharmacie, ( Damien Hirst ) photos inintéressantes ou ridicules, peintures ni faites ni à faire de 5mx7m minimum, et l'inévitable Jeff Koons.

Prix spécial du Jury pour ces deux-là :


Rosemarie Trockel, Replace me
 2009      
@Solvej

Kimsooja, Meta-painting 2022
250 feuilles de papier de riz coréen
@Solvej

















Je sauverais bien quand même le beau tableau de Peter Doig :


Doig Pélican 2023/24                        @Solvej

...et le Hitler de Maurizio Cattelan, toujours très impressionnant. Sinon le public adore l'installation géante de miroirs sur le sol qui reflète la coupole et sur laquelle on marche dûment chaussé d'emballages feutrés, vertige garanti, et les fauteuils roulants avec vieillards endormis qui jouent les autos tamponneuses...

En résumé, ce qu'il y a de plus artistique ici ce sont les cartels, jugez vous-mêmes :


😂 @Solvej


De l'aaaiiirr !! Retournons vite dans le Wonder woods de Yoann Estevenin :


Estevenin 2024        Holy owl et Past
@Solvej

Estevenin    The charming snake (dét)
@Solvej


lundi 22 janvier 2024

El Salvador et la baronne éclectique

Goya, El entierro de la sardina      1814


Madrid du 1 au 7 Janvier 2024                    Mardi : Le Museo de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando      La collection Carmen Thyssen 



Premier matin à Madrid : sur le chemin de la Puerta del Sol, petite halte ( que je crois ! ) au Musée des Beaux Arts. En fait nous allons y rester toute la matinée, car cet endroit regorge de merveilles...et il n'y a personne, mon rêve, comme l'on sait.

Première salle, premier bonheur :


Giovanni Bellini, El Salvador 1502

"C'est le tableau le plus ancien du Musée", me confie  la  gardienne qui s'ennuie et qui est tout à fait charmante.

Dans cette même salle, il y a aussi ce magnifique Guido Reni et cette ravissante Madonne, Juan de Juanes, inconnu de moi, on le reverra. 


Juan de Juanes, Sainte famille

 Guido Reni, Christ embrassant
 la croix  1621






















Puis, autres bonheurs, Rubens mon amour ... Le Christ avec St Augustin me rappelle furieusement le tableau " retrouvé" de Gênes l'an dernier.

 

Rubens, Suzanne et les vieillards
(détail) 1610

Rubens, St Augustin entre le Christ
 et la Vierge 1615





















Il est vraiment superbe, en revanche, la pauvre Suzanne est passée à la laverie, regardez cet horrible cerné noir ( le bras, le dos ) hélas, ce n'est qu'un début. Je vais vite constater que ces espagnols sont déchaînés comme leurs cousins british  ( voir demain, le Prado ).



 
"attribué à "Rubens, Hercule et
 Omphale (détail) 1625
Je trouve incroyable qu'on puisse
douter de cette attribution !

Rubens, St Augustin entre le Christ
 et la Vierge  ( détail) 1615



Au passage, je retrouve avec joie Ribera, le napolitain qu'en Italie on prénomme Giuseppe et ici... José !
Ce Carreño de Miranda,une belle découverte, est bien espagnol, lui.



Carreño de Miranda, Madeleine pénitente  1654

Ribera,St Jérôme pénitent 1650


J'adore cette vibrante Marie-Madeleine !


Dans les gloires ibériques, Zurbaran, bien sûr, des moines...et de merveilleuses natures mortes :


Francisco de Zurbarán, Agnus dei 1639

Juan de Zurbarán, Nature morte de citrons 1640


















ces citrons magiques, déclinés en toutes sortes d'aimants de frigo et autres marques-pages...mais ils ne sont pas de Francisco, mais de son fils, Juan ! On en apprend tous les jours...
Cette splendeur, elle, est bien de Pieter Claesz :



Pieter Claesz, Nature morte 1650


Et on arrive à Goya, dont le musée possède un bon nombre de chefs-d'oeuvres, c'est ce qui m'a attirée...Enfer et damnation !! La charmante à mes questions répond qu'ils sont en déplacement à Milan. 

On aura quand même de quoi se consoler avec le grandiose portrait de Godoy et la délicate beauté de la robe de la Tirana :



Goya,  La Tirana (détail) 1793


Nous quittons à regret ce havre de paix idyllique pour retrouver la ville et ses foules joyeuses, la Puerta del Sol, la Plaza Mayor, le Mercado de San Miguel et ses encombrements de tapas, le couvent des Descalzas Reales, eh bien non, c'est complet toute l'après-midi...tant pis ! Sur le chemin du retour, essayons le Musée Thyssen- Bornemisza, plus accessible.

C'est très grand. On commence par le bas ( en fait il fallait commencer par le deuxième étage, heureusement qu'en allant faire un tour à la boutique, j'ai vu plein de tableaux que nous n'avons pas vu...donc, on reviendra )

En bas c'est la collection Carmen Thyssen. Bien que la visite débute par le Paradis de Jan Brueghel, et 2,3 tableaux XVIIIè dont un joli Fragonard, la baronne affectionne plutôt le XIXè siècle et les beaux ciels romantiques :


Courbet, Les enfants du pêcheur 1867

Anton Mauve,Traversée de bruyère 1888

Théodore Rousseau, Vue de la plaine de
Montmartre   1848
 


mais elle a aussi une sacrée collection d'impressionnistes, et pas des moindres :


Gauguin, Le feu sur la berge de la rivière 1886

Monet, Marée basse à Varengeville  1882

Renoir,  Champ de blé ( détail ) 1879
Sisley, L'inondation à Port-Marly 1876


Lui aussi ? Ha, ha, perdu ! ( oui, moi aussi, de loin, j'ai cru que c'était Degas )

Forain,  Ballerines en rose  1905


Une salle entière d'américains très moches pour la plupart, puis quelques fauves bien apprivoisés :


Manguin  Le repos du modèle 1905

Vlaminck, Champs, Rueil      1907




















et pour finir des modernes épouvantables, la baronne était très éclectique !

Et donc, je vais à la boutique, je vois Rembrandt ...mais je l'ai déjà dit.

C'est riche pour un premier jour...