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lundi 16 mars 2015

A Saint Quentin cinquante Quentin ...





Musée Antoine Lecuyer    première salle des pastels

Maurice-Quentin de La Tour         Musée Antoine Lecuyer




...Oui, le printemps me rend l'humeur primesautière...( d'où ce titre en forme de comptine !  en fait, il paraît qu'ils sont 90, je n'ai pas compté ) et le premier soleil de ce lundi  porte mes pas vers la belle ville de St Quentin, berceau et fief d'un de mes chéris-chéris, Maurice-Quentin de La Tour ( ou Delatour, même au musée, on n'a pas tranché en faveur de l'une ou l'autre version ) le Maître incontesté du pastel .

Voilà le musée de mes rêves : grand, beau, vide ( de visiteurs, pas d'oeuvres ! )
On peut regarder les tableaux de très près ( pas de barrières ),   toutes les époques sont représentées,  le personnel est charmant, et ça coûte 2 € 50...et il y a plein de cartes postales.

Mais je suis venue pour "Lui"...C'est agréable de constater ( en se promenant dans la ville) que pour une fois, le grand homme du lieu est un peintre ( ce n'est pas si courant ) Il y a même des chocolats à son effigie ! ( ça s'appelle des " quentins" )...et puis les "vieux" se souviennent du billet de 50 frs, inspiré par cet autoportrait saisissant




Autoportrait réalisé sans doute pour l'Autoportrait au chapeau en clabaud ( disparu)  1742


Dans ces trois salles plongées dans la pénombre ( puisqu'on nous dit que la lumière risque d'abîmer les pastels, je laisse ce point aux spécialistes ) ( le conservateur a même fait murer les fenêtres ) on a intérêt à sortir ses lunettes ! Mais cela ajoute à l'impression extraordinaire d'un voyage dans le temps, nous voici tout à coup retournés au XVIIIème siècle




Portrait de François Dachery

Portrait de M JC Garnier d'Isle









 Bien sûr les perruques y sont pour quelque chose, mais ce n'est pas uniquement une question de costume : c'est le génie du grand Maurice, sa technique époustouflante, et surtout ce je-ne-sais-quoi en plus qui donne l'impression de CONNAITRE les modèles. D'ailleurs, lui-même  ( les génies sont toujours conscients de leur génie ) ne disait-il pas :

"Ils croient que je ne saisis que les traits de leurs visages, mais je descends au fond d'eux-mêmes à leur insu et je les remporte tout entiers "

On ne peut pas mieux dire, aussi, foin de superlatifs banals et plats, je vous présente quelques uns de mes amis d'un jour :


 la belle cantatrice



Préparation au portrait de Mademoiselle Fel 1757



la charmante jeune fille




Tête de jeune fille




une actrice, une danseuse




Madame Favart

Mademoiselle Pavigne























les collègues



 Louis de Silvestre  1753

Claude Dupouch 1739


























le beau militaire




Le Maréchal de Saxe 1747



des ecclésiastiques




Frère Fiacre  1739

Le Père Emmanuel




























le joyeux et le grave




Jean-Jacques Rousseau réplique du pastel exposé au Salon de 1753

Portrait de Manelli 1753









...mais je ne peux les mettre tous ! ( ce n'est pas l'envie qui me manque ) Dommage d'oublier Voltaire et Dalembert,  Louis XV,  la Pompadour,  le violoniste de Mondoville, les peintres Restout et Vernezobre, le merveilleux "petit buveur" d'après Murillo ( " ce qui m'épate, c'est le verre" nous dit le gardien ) et le superbe Diogène qui me rappelle la tête de vieillard de Rubens du musée Corsini à Rome ( gagné ! " inspiré par un tableau de Rubens", dit le catalogue ).



Dans le musée, beaucoup d'autres centres d'intérêt : 2 jolis J.Vernet, quelques délicieux Corot et un magnifique Daubigny, Albert Lebourg, Guillaumin et même Lebasque, plus un pastel de Renoir qui me semble très faible...après Quentin ! Et plein de faïences et orfèvreries en veux-tu en voilà.




Daubigny    La Mahoura à Cauterets



Mais je ne veux pas quitter cet endroit de rêve sans un petit dernier, le portrait que fit Perroneau, élève de Quentin, pour le salon de 1750, à l'instigation du second, qui prépara secrètement, dit-on, son autoportrait et l'accrocha en pendant de celui du jeune ambitieux...




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2





                                     

                                                  D'après vous, qui gagna le " concours" ? ...







Il en rit encore....



P.S.  : 1 Perroneau Portrait de Maurice-Quentin de La Tour  1750  St Quentin
          2 Quentin de La Tour Autoportrait au jabot de dentelle ca 1751  Amiens