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vendredi 1 mars 2024

Delacroix, suite et fin

Delacroix, Piéta  ( détail ) 1844      Eglise St Denys du Saint Sacrement                               @Solvej




La peinture dans les églises de Paris : Eglise Saint Paul Saint Louis 

                                                                Eglise Saint Denys du Saint Sacrement 


Ce vendredi nous ramène vers le Marais, station Saint-Paul que je fréquentai assidûment les trois années des Métiers d'Art ( Hôtel Salé, rue de Thorigny,  l'actuel Musée Picasso ) .
Cela a bien changé côté circulation (😵‍💫) mais au passage, je savoure le plaisir de retrouver la chère silhouette de Notre-Dame, avec sa flèche retrouvée. 

L'église est toujours la même, sans doute plus propre, car " de mon temps", le Maris était un quartier ouvrier un peu délaissé, et très en ruines, et très noir.   Il y a des changements qui ont du bon...


La façade                   @Solvej
Non, on n'est pas en Italie !

Intérieur  pur baroque           @Solvej





















Changement de style aussi ( par rapport à la semaine dernière ) ici nous sommes dans le baroque triomphant , mais question visibilité des oeuvres, c'est toujours pareil ! on ne voit rien, trop haut, mal éclairé , la routine, quoi. Pour apprécier cette beauté...c'est bête mais on se régale plus devant son écran :



Delacroix, Le Christ au jardin des oliviers 1824


Le tableau dans l'église                           @Solvej

Derrière, j'admire au passage cette extraordinaire sculpture :


Germain Pilon, La Vierge de douleur
1586 
 @Solvej
 



En revanche, en allant un peu plus loin dans la rue de Turenne, il y a l'église Saint Denis du Saint Sacrement :


Intérieur                               @Solvej


     autre ambiance, autre style ! Un peu quelque chose de la charmante " Notre petite Dame de Lorette ", comme disait Ondine   ( qui comparait avec la Madeleine, plus impressionnante en effet pour ma petite-fille à l'époque ! )   et là, on peut vraiment apprécier l'art de notre grand romantique :



Le tableau dans l'église                           @Solvej



Delacroix, Piéta  1844      Eglise St Denys du Saint Sacrement                                              @Solvej


" Ce chef-d'oeuvre qui laisse dans l'esprit un sillon profond de mélancolie" disait joliment Baudelaire.


Ce qui frappe d'abord, c'est la composition : croix des bras de Marie, dont le visage à l'expression bouleversante attire tout de suite le regard, volutes caravagesques du suaire du Christ et du manteau rouge de l'apôtre Jean, et cette diagonale, le ciel, la robe de Marie-Salomé, le bras de la Vierge qui nous envole vers l'infini...et ces couleurs vénitiennes ( attention,  si on restaure ! 👿)  ...et la douleurs des visages humains, en contraste avec la presque abstraction du Christ ...


Une merveille.


Redescendre sur terre et regagner vite notre cheval motorisé, car la pluie arrive. On s'abrite dans la galerie Initiales, jolie expo de paysages " Rivages " , j'ai particulièrement aimé celui-là ( peut-être que ce peintre aime aussi Delacroix ! ) :



Jean-Marie Dart ( quel nom !) A9  2020
    @Solvej


et comme d'hab au Marais, quelques boutiques rigolotes pour finir :

Découpages artistiques
  @Solvej

Street ...art ?
  @Solvej

 
 










Collection de boî-boîtes
  @Solvej
    
Porte turquoise...mais on n'est pas à Londres !
  @Solvej



vendredi 9 février 2024

Toujours le même problème !

Les tours de St Sulpice                                                  @Solvej


La peinture dans les églises de Paris :  Saint Sulpice 


Eh oui, toujours le même problème : l'éclairage ! Et ici, c'est particulièrement critique.
Saint Sulpice, ou le presque opposé à la semaine dernière, cette église est  lugubre, pompeuse, sentant la poussière et l'encens ... 

Entrée dans l'église            @Solvej


...et d'un style plus XIXè siècle obscur  ( Saint Sulpicien ! ) que lumineux gothique. Mais je suis venue pour Delacroix, et on le voit tout de suite dans la première chapelle à droite en entrant. Enfin, on  le voit...on le distingue, plutôt :



Saint Michel terrassant le démon             1854/61
@Solvej

Héliodore chassé du Temple     1854/61  
 @Solvej

La lutte de Jacob avec l'ange 1854/61
 @Solvej




















  

 Dommage, car ces magnifiques fresques, ( qui me semblent en plus assez mal restaurées ! ) sont très belles . J'aime beaucoup le superbe arbre de Jacob, le fougueux combat avec l'ange et la composition de couleur de Héliodore.

J'ai trouvé sur Internet une photo "avant restauration " d'Héliodore et dans mes archives une photo de Jacob :

Héliodore chassé du Temple
avant restauration           @D.Rykner



La lutte de Jacob avec  l'ange, avant ?




















C'est pas pour dire, mais les nouvelles couleurs si froides ne me semblent pas vraiment rendre justice au grand romantique admirateur de Rubens et Titien ! Et puis c'est toujours pareil, quand les tableaux sont "nettoyés", plus de plans. C'est particulièrement visible dans le Jacob, quelle profondeur esthétique en plus, et quelle profondeur dramatique en plus aussi dans l'ancienne version !

Bref...😥

Et je ne parlerai pas des autres chapelles, peintures dans un état de délabrement désolant, impossible de trouver quoi que ce soit d'intéressant.

Question couleur, beaucoup de plaisir en revanche dans la très belle exposition de Guy de Malherbe, à la galerie La Forest Divonne. Si j'étais riche, je m'offrirais celui-là :



Malheureusement je n'ai pas noté les titres...🙄
 @Solvej



Je connaissais ce peintre par Instagram, où j'avais déjà repéré un concurrent sérieux 😉 sur les huîtres !

 @Solvej


Je trouve épatant la façon dont il a évolué vers une plus grande liberté, cela me donne beaucoup d'idées.  (et j'emprunte cette excellente phrase, de Delacroix justement, qui est calligraphiée sur un mur de la Galerie : " La peinture se fait en se faisant " )  Cette touche sensible et ces couleurs à la fois  sourdes et vives, c'est tout ce que j'aime. C'est un peintre du minéral, il n'est jamais autant à l'aise qu'avec les rochers, les strates, et aussi les ciels, moins sans doute avec le végétal ou les portraits, qui bien que parfaitement dessinés, me paraissent un peu statiques. 

Beau comme Courbet                               @Solvej

Strates ...                                                 @Solvej

Entre les deux lieux, la promenade offre des surprises amusantes :

Des livres colorés
 @Solvej


En direct du Brésil
 @Solvej

Et un flamant rose de plus !
 ( pour ma collection )
 @Solvej


Il y a des après, à Saint Germain des Prés...où la place s'appelle désormais "Juliette Gréco" ( devant l'église )  et "Sartre Beauvoir "( carrefour bd St Germain ) !

mardi 2 avril 2019

Eugène, Edouard, Gustave...mais pas Vincent !



Van Gogh, Nuit étoilée sur le Rhône   1888          Musée d'Orsay

Musée Eugène Delacroix        Musée d' Orsay



                La charmante visite  de ma jeune nièce niçoise qui veut visiter le Musée Delacroix, et voir la "nuit étoilée" porte mes pas vers la place Furstenberg, délicieusement calme et baignée d'un exquis soleil de printemps. L'endroit est véritablement évocateur, et lui plaît beaucoup. Il y a une exposition assez "pointue", elle me pose des tas de questions, " c'est quoi une lithographie ?", damned, j' aurais dû écouter pendant les cours de d'Andon chez Penninghen !

                            ...quelques portraits, auto et pas, beaucoup de gravures ( lithos 😉 ! ), des palettes, je m'étonne que les couleurs soient si " propres", à quoi le sympathique ( et très motivé ) gardien me répond : " c'est un nuancier", ah, mais où diable ont-ils mis mon préféré ? " Il est dans l'atelier ".   Quelques marches plus loin :




Delacroix,  Madeleine dans le désert         1845  



              Mais quelle merveille ! J'en profite pour  raconter à ma nièce  comment je suis "tombée" dans la peinture à 13 ans, au Louvre devant " La mort de Sardanapale ", le nez à la hauteur de la pantoufle de l'esclave. Je lui explique qu'il faut regarder les tableaux de loin, bien sûr, pour la composition, le sujet, mais surtout de près, car on découvre alors le geste de l'artiste, particulièrement  quand c'est un fougueux comme Delacroix. Nous admirons aussi le très beau portrait de la chère George, et comment son ami Eugène a parfaitement portraituré sa grande âme romantique...




Delacroix,  Portrait de George Sand
 en costume d'homme               1834



                        Après une petite pause au soleil dans ce délectable jardin, direction Orsay.

On taille la route jusqu'aux impressionnistes, mais diable, VVG n'est plus là. Ah ?
Nouvelle installation en majesté, deux étages plus bas, avec quelques Gauguin et beaucoup de monde. Mais PAS de nuit étoilée ! Il est en déplacement à Londres...La petite est déçue.

Moralité : Il ne faut jamais aller exprès dans un musée pour voir un tableau précis, il est toujours en déplacement.

On se contentera donc du superbe autoportrait bleu, de la chambre à coucher ( je me demande vraiment ce qu'on trouve à ce moche petit tableau, dessin grossier, couleurs vulgaires...??? ) de l'église d'Auvers et autres vues d'Arles.

                     On se console en se promenant un peu en bas, tiens, mais c'est de qui, ça ?


Delacroix,  Chasse aux lions       1854



           Et oui, Delacroix, elle l'a reconnu. En revanche je peine à lui faire aimer Courbet, il n'y a que "l'origine du monde " ( hé hé ) qui l'intéresse cinq minutes. C'est vrai que cet enterrement est glaçant...




Courbet, Un enterrement à Ornans       1850



J'ai un peu plus de succès avec mon cher Manet, le superbe portrait de Berthe au balcon lui plaît beaucoup. Elle me fait remarquer que la jeune fille à droite est " moins gâtée", à cela je rétorque que celle-ci n'avait sans doute pas la magnifique personnalité de la sauvage Morisot, et puis, pour faire bon poids, je lui raconte  l'histoire du bouquet de violettes ( "amour caché" en language des fleurs ). Elle est ravie.




Manet, Le balcon       1868/9


Mais encore plus par la salle des orientalistes, ( ma foi...moi aussi j'ai un petit faible ), alors terminons avec son préféré :



Léon Belly, Pélerins allant à La Mecque       1861



Etonnant, non ? Et nous sommes chassées, car c'est l'heure, j'ai juste le temps d'un petit coup d'oeil au magnifique " Printemps" de Millet, important car je travaille sur " Arc-en-ciel "...à suivre !




Millet,  Le printemps      1868/73  

mercredi 30 janvier 2019

Le noir (Manet) et le rouge (Bacon)

J.C.Dahl, Le matin après la tempête  1819      photo Solvej

Munich du 26 au 31 Décembre 2018      Samedi : Neue Pinakothek, Pinakothek der Modern, Asam kirche




La Neue Pinakothek va fermer pour deux ans de travaux...à partir du 1er Janvier 2019 ! Voilà qui explique l'énorme queue qui serpente en ce matin glacé devant le bâtiment...et en plus c'est gratuit ! J'eusse préféré que ce fut payant, je l'avoue et ne pas faire le pied de grue une heure et demie dehors...Mais bon, nous sommes (enfin) dans le temple du romantisme, et moi, le romantisme, j'adore ça.Je me régale dans la belle salle du voyage en Grèce de Carl Rottmann, je m'enchante du naufragé consolé par son chien de J.C.Dahl ( pas allemand, mais bon) et il y a aussi de merveilleux Delacroix, Géricault, Courbet, Corot, 



 Delacroix, Clorinda sauve Olindo et Sophronia   1856

l'été de C.D. Friedrich,  et bien d'autres, enfin, grands plaisirs...Dans les premières salles, deux merveilles :



Goya,  Dinde plumée  1808/12

Goya, mon grand amour, ses portraits sont incomparables, mais j'aime qu'il soit ici représenté par cette magnifique volaille, on comprend que Manet l'aimait tellement ! Ce noir !




Gainsborough, Paysage avec berger et troupeau   1784
photo Solvej


et ce somptueux paysage de Gainsborough, qui illumine toute la salle " anglais" de sa splendeur. Dans les anglais, je ne résiste pas au sourire de  ce coquin canin ...


Lawrence, Les deux enfants du Ier comte de Talbot
 ( détail) 1793
         photo Solvej



Dans cet " Orsay" local, on voit aussi beaucoup de petits "tableaux de genre", dont certains sont très séduisants, comme ces deux-là :


Adolf Hölzel, Prières domestiques   1890

Georg Friedrich Kersting, Jeune femme
 cousant à la lumière d'une lampe   1828






















et également beaucoup de " grandes machines" très ennuyeuses, Von Marées, curieux celui-là, Feuerbach, beaux portraits, Thoma, beaux paysages, Menzel, j'aime toujours,   Böcklin dans ses délires de nymphes et on arrive aux impressionnistes, mais on est tellement gâtés chez nous que les quelques uns qui sont présentés ne m'impressionnent pas vraiment, c'est le cas de le dire. Degas, Renoir et Monet, le pont d'Argenteuil, il a fait beaucoup mieux, Cézanne ( de 1870 ) tellement maladroit que je me pose des questions...En revanche, là, je ne m'en pose aucune :



Manet,   Le déjeuner dans l'atelier     1868

Ah, cet emploi du noir pur chez Manet, quel génie ! et ces dégradés de gris... C'est magnifique. Je retournerais bien au poulet de Goya, mais c'est trop loin. Nous terminons avec Vincent, les tournesols, mouais, toujours pas convaincue, un beau paysage d'Arles, un Gauguin pas mal pour une fois, Les quatre bretonnes, un grand beau portrait blanc de Klimt qu'on avait vu à Vienne et un nymphéa du Claude, mais pas le meilleur.




Il reste du temps, direction la Pinakothek der Modern, beau ( et immense, toujours) bâtiment au plan " en rond" qui me laissera perplexe, un peu comme le parking de Roissy. Impossible de faire un quelconque circuit " dans l'ordre "...


Ce sera donc aléatoire. En haut du pharaonique escalier, une sorte de gigantesque méduse en plastique...
Oeuvre ...??    photo Solvej




bien que j'aie deux pages d'explications (en allemand)
 je n'ai pas réussi à trouver le nom de l'auteur !   
photo Solvej
...suivie d'une salle entière de " créations" diverses et variées, mais plutôt désopilantes

...j'imagine le travail pour faire la poussière, là-dedans...

surtout ce genre de truc   photo Solvej










et même un canapé qui brûle !   photo Solvej



















 ...suivie d'une autre salle dans le noir où il y a toutes sortes d'assemblages hétéroclites, vidéos, bruitages...bon, je ne m'ennuie pas, mais je me dis que ce musée va être très vite " fait " !




Erreur : on arrive enfin aux choses sérieuses. Alors, dans le désordre ( à cause du plan ! ) Twombly, Miro, Picasso, Jorn, Klee, Marc, Braque, Manguin, tout le monde est là, et  j'en oublie c'est sûr ( je n'ai retenu que mes préférés ). Une fois de plus, un superbe Kandinsky:



Kandinsky,  Improvisation-Rêverie 1913

splendide composition, d'un équilibre remarquable, et dynamisée par ce ballet de taches rouges

rouges aussi, la robe dans ce tableau de Munch*, et le tout petit carré de la maison derrière, une composition elle aussi pleine de mouvement ( toutes les courbes ) mais stabilisée par ces deux rouges

Munch, Rue de village en Aasgardstrand 1902




rouges encore, Hans Hoffman et Asger Jorn

Hans Hofmann, Paysage 1939

Asger Jorn, La parodontite des aigles 1958






Francis Bacon, Crucifixion triptyque 1965



Mais incontestablement, le grand choc de ce musée, pour moi, c'est la Crucifixion de Bacon, une oeuvre d'une puissance exceptionnelle, assez terrifiante ( je ne la mettrais pas dans mon salon ) mais lorsque l'on est devant, on est véritablement saisi à la gorge, par le tragique à la fois "baroque" compulsif des morceaux de chair, ce fond sanglant, et la glaçante géométrie du décor. J'ai lu que Bacon n'était pas religieux, sans doute ici il n'y a pas de résurrection possible, aussi tout le monde fait silence. Désespérant mais grandiose.



Prendre un tram et marcher jusqu'à la délicieuse Asam Kirche, une sorte de super pâtisserie rococo ( adeptes du minimalisme, passez votre chemin ) nous fera terminer la journée sur une note plus tendre.

Asam Kirche     photo Solvej


Et à propos de pâtisserie, une petite crème bavaroise chez Zum Durbräu pour finir en douceur !



délectable !     photo Solvej
* Il semblerait que j'aie un peu mélangé...et les cartes postales, et les souvenirs, car ce tableau de Munch est à la Neue Pinakothek, et non à la Pinakothek der Modern, comme je le croyais...errare humanum est !