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dimanche 16 octobre 2022

Souvenirs de l'été brûlant

 

Entrée de la Bibliothèque Inguimbertine : remerciements aux donateurs

Bibliothèque Inguimbertine et (futur!) Musée de Carpentras

Exposition "Fleurs d'artifice " Musée des Beaux-Arts Jules Chéret    Nice



La rentrée ayant été un peu "chaude", avec la préparation des Portes Ouvertes des Ateliers de Boulogne, je n'ai pas eu le temps de faire mes devoirs de vacances...   donc, voici quelques souvenirs ( déjà un peu flous ! ), qu'on me pardonne.

Fin Juillet, j'ai voulu aller voir la nouvelle présentation du merveilleux petit musée de Carpentras, que j'avais visité il y a déjà pas mal d'années, et qui m'avait enchantée, toute seule avec les splendides portraits de Joseph Siffred Duplessis, et quantité d'autres bonheurs, Joseph Vernet, Jules Laurens etc...qui a été déplacé dans le superbe Hôtel-Dieu. Damned !! Le Musée est en travaux et ne sera ouvert qu'en ...2024, "normaleument" (la formule magique du Vaucluse ) me dit-on.



Entrée du Musée et de la Bibliothèque dans l'Hôtel-Dieu


on ne peut pas mieux dire...





Mais il y a quelques tableaux accrochés ( très hauts ! difficile de faire de bonnes photos ) dans la Bibliothèque.


Petit florilège en vrac :



Louis Desmarest, Portrait de JulesLaurens 

Louis Agricol Montagné , Avignon au soleil couchant 1906



 
Paul Vayson,  Moine berger de l'abbaye de Sénanque 1903






























et mon préféré :


Paul  Saïn, La vesprée d'Avignon prise de la Barthelasse 1896



Après cela, j'ai fait mon petit tour annuel fin Août au Musée Chéret de Nice, qui propose une exposition brillamment ( c'est le cas de le dire !) intitulée " Fleurs d'artifice ", très décevante, ils ont sorti tous leurs moches bouquets de fleurs, il y en a des tonnes, de cela je ne retiendrai que ces deux-là :




Donato Creti,  Jeunes oiseleurs aux oeillets  ca 1700


un très beau tableau, les oeillets sont trop jolis, mais dont je n'ai trouvé que cette horrible photo


et ce virtuose  "papier peint " ( ou tissu ) de Dufy


Raoul Dufy, Composition aux chrysanthèmes sur fond noir  ca 1924



Heureusement il y a toujours les deux exquises anglaises, un de mes favoris au Musée Chéret, qui me fait ressentir le manque cruel de ma chère Albion :




Jacques-Emile Blanche, Lady Michelham et Miss Henriette Capel   1898


Et voilà, les vacances sont finies !



jeudi 17 mars 2022

Les sept péchés capitaux

... de l'artiste contemporain

 

 

Jérôme Bosch, Les sept péchés capitaux c. 1500  Prado(dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir du centre bas : la colère, l'envie, l'avarice, la gourmandise, la paresse, la luxure et l'orgueil )

 

L'envie

 

          L'artiste contemporain enrage de voir toutes les idées que les autres lui ont piquées...Bricolages astucieux, installations grandioses, utilisation de matériel le plus trivial possible, il fait feu de tout bois, ou de tout plastique, mais il n'arrivera jamais à la hauteur de Marcel Duchamp et de son urinoir ( surtout si c'est une fille ).

 Revoyons un peu nos classiques :
 
Géricault, La monomane de l'envie 1822

 

La paresse

 

 Magmas, coulures, monochromes, copies ( pardon, "interprétations" ) le pire c'est qu'il sort peut-être des Beaux-Arts ( quoique...j'en doute ), il n'a pas appris à dessiner, ou alors on l'a convaincu que cela ne servait à rien. Mais il n'arrivera jamais à la hauteur de..., non, je n'ai trouvé AUCUN peintre célèbre qui ne sache pas dessiner. 

Revenons à l'essentiel :

Greuze, Le petit paresseux 1755 Musée Fabre

 

La luxure

 

L'imagination de l'artiste contemporain est sans limites, et le nombre de ses positions bien supérieur à 32. Sade est un petit joueur à côté de lui ! Toutes les provocations, tous les orifices, tous les assemblages sont possibles. Chattes et bites, mais il ne sera jamais à la hauteur de Fragonard, son escarpolette, son verrou et ses petits chiens.
 

Régalons-nous deux minutes :

Courbet, La Bacchante 1847 Fond. Rau Cologne

 

La colère


Destruction de matériel en tous genres, découpages, lacérations, et surtout, hélàs, bien pensance ( légitime, parfois...toutes ces floraisons jaune et bleu...). Mais l'artiste contemporain n'égalera jamais ni la colère froide de Guernica, ni les sanglants innocents massacrés de Rubens, ni Courbet qui déboulonna la Colonne Vendôme un jour qu'il était un peu énervé.
 

Sortons donc de nos gonds ( oui, il y du bleu et du jaune, mais aussi du rouge ) :

Bengt Lindstrõm, Colère 1994


 

La gourmandise

 

Le peintre contemporain ne peint QUE sur des GRANDS formats, utilise des litres de peinture, des kilos de pigments hors de prix et de ce fait enrichit grandement les Marin, Rougier et Plé et autres Géant des Beaux-Arts. Il a les moyens. Il en a sous le pied. Son appétit est incommensurable. Mais il n'arrivera jamais à la hauteur de Michel-Ange ( surtout quand il peignait le plafond de la Chapelle Sixtine ).

 
Après ça, prenons un repos bien mérité :

Brueghel L'Ancien, Le pays de Cocagne 1567 Alte P. Munich


L'orgueil


Etre artiste, de nos jours, c'est surtout se proclamer artiste. L'artiste se doit d'avoir un style dans son oeuvre, certes ( ce qui ne veut pas dire faire tout le temps la même chose ) mais surtout de mettre en scène ce personnage hors du vulgaire, extravagant, unique : L'ARTISTE. D'où toutes ces photos (de mode, surtout les femmes, qui posent fièrement devant leur oeuvre en sac Chanel assorti) (ou en pantalon Gucci maculé de peinture ) instagramesques. (  les hommes sont en général plus sobres, surtout les jeunes, se contentent d'être le plus crade possible...il n'y a que les vieux qui osent les lunettes roses. Ce sont parfois des génies...alors on leur pardonne, suivez mon regard, dear David.) Mais ils ne seront jamais à la hauteur de Picasso, qui disait : " Je ne cherche pas, je trouve ".
 
Admirons un de ces "prétennntieux " :

 


Raoul Dufy, Portrait de l'artiste 1898 C.Pompidou

 

L'avarice

 

Facilité de la " série" ( hé hé, j'en sais quelque chose ), mesquinerie d'idées, peur de s'aventurer hors de sa zone de confort...L'artiste contemporain tient tellement serrés les cordons de son art qu'il est aisé de le reconnaître. L'avantage, c'est que les amis chics peuvent s'extasier facilement au prochain dîner, car ils ont vu le même chez François Arnaud, ou Bernard Pinault, ou peut-être l'inverse. Mais il n'égalera jamais Cézanne qui n'a acheté que deux pommes et une seule montagne dans toute sa vie.
 
 
Ne soyons pas mesquins :

Mathias Stomer, L'avarice 17è s Musée de Grenoble


 
                                            Ceci dit, je m'aperçois, en me relisant, que je relève d'à peu près toutes les catégories, ha ha !! Donc, je suis un artiste contemporain. CQFD

vendredi 11 mai 2012

Art déco, suite

Le Musée d'Art Moderne de Paris

la vie en rose   Raoul Dufy




       Donc, étant restée sur ma faim après l'exposition Wool, je vais faire un tour dans la collection permanente du Musée d'Art Moderne, que je n'ai pas (re)vue depuis quelques lustres...

        Je me souviens bien de la magnifique "fée électricité" de Dufy, dont le pouvoir magique est intact.

        Passé cela, c'est une succession de salles   assez ennuyeuses, il faut bien le dire (encore plus qu' à Pompidou) où règnent le maître des cercles colorés Delaunay (ffff..) et le mauvais génie de ceux-qui-veulent-avoir-l'air-de-reconnaître-les-zoeuvres, l'innefable Derain, dont la caractéristique principale semble être d'avoir toujours l'air d'être un autre...sale bête! Mention pour trois petits Léger qui sont assez forts. Avec un mobilier "Art Déco " certainement très beau (si on aime ce style..) il y a  une belle nature morte de Lurçat ( il n'a donc pas fait QUE des tapisseries ) et deux-trois Van Dongen,  dont la facture puissante dépasse la vulgarité affichée du sujet.
     Et puis il y a un mur magique, un élégantissime Foujita, nu superbe Matisse (oui ! celui-là je l'aime) un splendide Modigliani et deux Bonnard mous (c'est un pléonasme) encadrent un éclatant Dufy, je vais le photographier....il s'appelle "la vie en rose ".

      Je n'ai pas fait exprès, mais c'est le Dimanche 6 Mai.
       Le reste du Musée, c'est une succession de tout ce que le XXème siècle a produit de plus moche, de plus académique ( mais si, vous verrez...ou plutôt vos petits enfants verront) c'est laid, c'est (déjà) plein de poussière, (surtout tout ce qui a peu ou prou du relief ! ) tous ces gens qui ont été à la mode et qui n'y sont plus, les Rouault, Gromaire, Fautrier, Buffet, Vasarely et j'en oublie plein, tous ces tableaux qui puent la petite idée de style et la grande (bien) pensée, reprise à l'infini, tous ces "effets de matière", toutes ces taches, tous ces sujets lugubres , bref...je termine au pas de course.

      Après toutes ces épreuves, je me garderai bien de l'expo Crumb, rien que l'affiche dans le métro me donne la nausée.