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lundi 2 mars 2015

Farnesina et Fornarina






Raphael Sanzio      La Fornarina


Mardi : Villa Farnesina, Palazzo Barberini, les barbares et le dernier Caravage




C'est le dernier jour...retour au Trastevere, un quartier calme, qui s'éveille doucement dans le petit matin. La Villa Farnesina est l'un de ces lieux enchanteurs oubliés des tours operators, quelle chance...Dès le jardin, on est séduit : les orangers sont amoureusement enveloppés pour les protéger du gel, quelques oiseaux chantent le beau soleil de ce matin ; 


Villa Farnesina         photo Solvej



on entre : c'est tout de suite l'éblouissement...Les fresques ne sont pas toutes entièrement de Raphael ( et comment aurait-il fait, le pauvre, mort à 37 ans ! ) mais l'ensemble est d'une grande homogénéité.





Raphael   Le triomphe de Galatée 1513


Celle là est de la main de Raphael, il paraît. Toutefois, sur les autres fresques, les amours ont un petit air de déjà vu...









Encore une grande famille romaine ( les Farnese ) qui avait l'art de se concocter de charmantes petites ( ! ) résidences " à la campagne " !





Loggia de l'Amour et Psychée              photo Solvej



Le rez-de-chaussée, avec grandes baies sur le splendide jardin, est un délice ...Je suis éblouie par la somptuosité de la décoration. Le premier étage , avec son splendide trompe-l'oeil, ne l'est pas moins.







Baldassare Pedruzzi


Je me régale à photographier des " putti" plus grassouillets et délicieux les uns que les autres































Voilà une dernière journée qui commence bien...Nous retraversons le Tibre pour rejoindre le centre, et éventuellement faire quelque lèche-vitrine...moins artistique et plus frivole...et puis nous n'avons même pas été Piazza di Spagna ! Horreur, malheur et barbarie, ce ne sont que vitrines de la vulgarité mondialisée,  Vuitton, Dior and co, le veau d'or est une fois de plus toujours debout. Adieu les beaux camélias qui ornaient l'escalier de la Trinité des Monts, elle-même cachée derrière une immonde bâche à l'effigie géante de Carla Bruni, égérie de Bulgari qui doit payer la facture des travaux en cours...encore une déception !



Au Palazzo Barberini, autre déception : Narcisse et Judith sont " en déplacement " ( enfin, Judith n'est pas très loin, mais c'est une autre expo et nous n'avons plus trop de courage...) Tant pis, on se contentera de saluer la Fornarina de Raphael , c'est toujours émouvant, je trouve, de voir "en vrai" un tableau que l'on connaît si bien, et puis il y a tout de même un bouleversant St François en méditation qui sera donc mon dernier Caravage :




Caravage    St François en méditation



C'est une fois de plus un musée très riche, très intéressant, qui mérite beaucoup plus que le temps que nous lui avons consacré, mais nous reviendrons...  puisque j'ai jeté une pièce dans la Fontaine de Trevi !  Au hasard des salles, mon coup de coeur pour Guercino se confirme avec la superbe flagellation du Christ, un tableau   qui ne me fait pas oublier le Caravage de Naples sur le même thème, mais qui est quand même somptueux.




Guercino    La flagellation



Puisqu'on est dans "le même thème ", je crois avoir déjà vu cet ange gardien...mais non ! Celui-là est de Pietro da Cortone, avouez qu'il ressemble beaucoup à celui de Guercino ( du Palazzo Colonna)


Pietro da Cortone   L'ange gardien
Guercino    L'ange gardien


                                                   C'est qui qu'a copié sur l'autre ?




Un autre ange me charme, celui de Gentileschi qui soutient St François



Orazio Gentileschi   St François soutenu par un ange



Et enfin, pour finir en beauté, deux ravissantes, la si émouvante Béatrice Cenci de Guido Reni...



Guido Reni    portait de Béatrice Cenci


           ...  et une merveilleuse découverte, un tableau saisissant, qui vous arrache le coeur au milieu de tant de splendeurs, on ne sait pas pourquoi, on reste scotché, pourquoi celui-là ? C'est le beau et grand mystère de l' art....




Piero di Cosimo    La Maddalena



                                                Arrivederci Roma !!




jeudi 12 février 2015

Simon, François, Jean ( Baptiste ) et les autres



Dimanche :  Galleria Corsini, Place St Pierre, Castel Sant'Angelo et toujours Caravage




Galleria Corsini    photo Solvej





Dimanche matin dès l'aube, direction Trastevere pour être à l'ouverture au Palazzo Corsini. Cette fois, nous sommes vraiment TOUS SEULS. Ce bâtiment austère et désert ne paye pas de mine....Une fois de plus, de multiples cadres à touche-touche m'angoissent un peu. Mais le plan est très clair ( chaque pièce possède sa propre couleur et les "highlights" sont reproduits, donc c'est simple ) et dans chaque salle, on peut emprunter un carton qui donne tous les titres et les auteurs. Tiens, le lièvre de Dürer ! Mais, il n'était pas à Vienne ? C'est une copie, de Hans Hoffmann.  Joli.  

Deux madones ma plaisent particulièrement, dans la première salle : celle d'Orazio Gentileschi ( Papa se débrouille bien aussi ) et la Madonna della paglia, de Van Dyck, qui réduit à néans ma chère théorie de " la copine du peintre " ( la ressemblance des personnages féminins chez le même auteur ) elle ne ressemble pas du tout à un Van Dyck !  La touche, peut-être...


Orazio Gentileschi  Madonna col bambino
Anton Van Dyck    Madonna della paglia




 


Dans la salle suivante, de merveilleux portraits de Rosalba Carriera, cette pastelliste hors-pair, me donnent la nostalgie de cette délicate matière...mais un peu plus loin, il y a une étude de tête de vieillard de Rubens...qui me ramène à mes grandes amours



P.P.Rubens   étude de tête de vieillard




Toutes les salles sont somptueuses, je remarque au passage la chambre de la Reine Christine, si si , Greta Garbo,  (c'est là qu'elle est morte, je l'ignorais ) ( Christine, pas Greta ) , la divine Salomé de Guido Reni, encore une délicieuse madone " del latte", de Murillo, la belle Hérodiade ( ah ! Simon Vouet ) et des natures mortes d'un extraordinaire raffinement, d'un certain Christian Berentz.




la chambre de la Reine Christine  photo Solvej

Simon Vouet    Hérodiade


















































Mais ce qui domine, sans conteste, les dernières salles,  c'est l'impérial St Jean Baptiste de Caravage, d'une sobriété, d'une grandeur..ces deux taches rouges, ce mouvement comme hésitant..Le temps est suspendu.




Caravage    St Jean Baptiste





Décidémment ce musée-là est mon préféré à Rome, tableaux bien mis en valeur, bien éclairés, collection très riche, personne, bref, un grand moment. En sortant je photographie un petit paysage d'hiver qui irait bien chez moi, et dans l'entrée où l'on vend les cartes postales et les billets, un ravissant Fra Angelico entre deux présentoirs publicitaires...




Frans de Momper   Paysage d'hiver





C'est d'un pied léger que nous nous dirigeons vers la place St Pierre, car c'est Dimanche, et je traîne mon catholique de mari " voir le Pape", ce qui ne semble guère le passionner , mais j'y tiens. Et c'est encore un grand moment, mais qui n'a rien à voir avec la peinture...Ce François, tout de même, il m'a bluffée.

  Non loin de là, une longue queue nous attend au Château St Ange, mais il paraît que la vue est belle ( oui) de la terrasse. Donc nous prenons notre mal en patience. Le mélange "prison-château-fort" et " appartements -Renaissance -des papes" est intéressant. Il y a même une très belle exposition avec de beaux Guercino ( oui, c'est ma tocade du moment ) et ...




Simon Vouet   Ste Cécile
Guercino   La crèche




et oui, un autre Simon Vouet ! 



                                              Enfin, pour clore en beauté cette journée qui n'en manquait déjà pas, nous nous promenons un peu en attendant l'ouverture de l'église Sant'Agostino. A Rome les églises ne sont pas payantes ( contrairement à Venise ) mais du coup, les horaires d'ouverture sont assez fantaisistes...5h, ouverture : je ne dirai qu'une chose : cela valait le coup d'attendre !...




Caravage    La madone des pèlerins


...parce que j'ai épuisé tous mes superlatifs, et puis, à quoi bon rajouter des mots, il suffit de regarder....


















mardi 10 février 2015

Le plus beau n'est pas celui qu'on croit

Palazzo Colonna    Miroir et console   photo Solvej




Samedi : Palazzo Colonna, Galerie Borghese, Musée d'Art Moderne et encore Caravage




Deuxième jour, nous avons "rendez-vous" à la Gallerie Borghèse à 13h, en effet j'ai réservé sur Internet car on m'a dit que c'était indispensable ( c'est vrai ) .Mais nous avons la matinée, et le Palazzo Colonna n'est ouvert QUE le samedi matin, donc, c'est maintenant ou jamais.
Bonne idée ! Ce palais est une véritable merveille, on ne sait où porter le regard, et on est chaleureusement accueilli par une guide charmante, et française. En haut d'un petit escalier quelconque, on est d'entrée ébloui par la grande galerie, ses somptueux miroirs et ses consoles dorées et en forme d'esclaves turcs, pour commémorer la victoire du prince Colonna à la bataille de Lépante...


J'ai beaucoup aimé le boulet qui détruisit le superbe marbre de l'escalier, laissé à l'endroit où il tomba.
Un effet déco très chic, et sûrement moins onéreux que de refaire la marche....!


"Le" boulet de canon  photo Solvej

La grande galerie   photo Solvej























Francheement, dans la catégorie " palazzo avec meubles", je crois qu'on ne fait pas mieux. Chaque pièce est plus belle et plus riche que la précédente.
Les tableaux sont nombreux, et bien visibles, ceet fois : dans la même salle, je suis fascinée par le magnifique portrait de gentilhomme de Veronese et l'excellent ange gardien de Guercino, une découverte romaine, décidément, que Guercino, qui me "parle" plus que le fameux "mangeur de haricots" d' Annibale Carracci, un tableau à l'étonnante "modernité", certes, mais qui me laisse de marbre.











Veronese   Portrait de gentilhomme ( Stefano Colonna ? )



Guercino  L'ange gardien



Au passage, je répère un petit modello de Rubens et la ravissante Lucrezia du Maestro celle Mezze Figure


Rubens   La réconciliation de Esau et Jacob 





 Maestro delle mezze figure    Lucrezia


Nous sortons éblouis de ce palais de rêve et filons vers notre " rendez-vous" à la Villa Borghese.


Là, c'est une autre affaire...On n'entre pas "comme ça" dans le Saint des Saints de la peinture romaine ! Le temps est minuté ( 2 heures, mais finalement ça suffira ) la foule conséquente et TOUS les sacs et autres choses en bandoulière priés de rester au vestiaire. J'essaie de me ruer au premier étage ( peintures ) mais le troupeau précédent n'ayant pas fini d'évacuer les lieux, il nous faudra attendre et rester dans notre cheptel ( ceux de 13h ) C'est une légère déception, car la présentation des oeuvres est assez vieillotte, quelle horreur ce tissu jaune derrière le délicat " Amour sacré et amour profane " de Titien, un de mes préférés,


Titien L'amour sacré et l'amour profane


 ( l'amour sacré étant comme chacun sait la dame nue et l'amour profane celle avec la belle robe )



Titien Vénus bandant les yeux de l'amour ( détail )


et puis bien sûr il y a l'incontournable lot de restaurations pourries qui brouille les pistes, ah bon, c'est Giovanni Bellini ce petit arbre minable ( qu'on retrouve d'ailleurs un peu partout, il n'y a qu' un spécialiste de l'arbre " renaissance" ? ), enfin, il y a Caravage, et son "auto" en tête de Goliath, et la Vierge qui empêche le petit de marcher sur le serpent, et sa sublime corbeille de fruits...et puis quantité d'autres choses intéressantes.



bizarre...oui, j'ai dit bizarre ( cette main )

un arbre de Giovanni Bellini ? my foot !



Mais finalement, c'est en bas, dans les sculptures, que je suis épatée...par l'incroyable Daphné de Bernin, ce mouvement qui est la vie même, en marbre, ces orteils qui se changent en racines...quasiment sous nos yeux. Incroyable !



Bernin    Le rapt de Proserpine

Bernin    Daphné ( détail )




































Après tout cela, ce sont nos pieds à nous qui refusent le mouvement ! Pourtant, il y a encore le Musée  d'Art Moderne, qui n'est pas (trop) loin et où je ne voudrais pas rater les " Macchioli", un mouvement de peinture italien fin 19è...dont je serai tout de même privée, car cette section est fermée, faute de personnel ! Néanmoins, dans cet immense ( encore ! ) ( help !! ) musée, d'abord il y a de divins moelleux canapés de velours, que nous adoptons tout de suite ( ouf ! ) et que je quitterai de temps en temps pour des petites virées passionnantes, ce superbe Klimt ( le tournesol ) de sa période "carrés", un très beau portrait de Van Dongen et l'ébouriffante marquise Luisa Casatti   de Boldini, et surtout la présentation de Felice Casorati, ses merveilleuses vieilles et leur harmonie brune,  un nom que je retiendrai.



Felice Casorati    le vecchie




Gioanni Boldini  Portrait de la marquise Luisa Casatti aux plumes de paon






Nous attendons l'ouverture de la section "fin 19è" pour saluer le maestro Verdi ( déjà vu à Paris ) quelques Van Gogh et Renoir et voir en vrai l'intrigant soleil de Giuseppe Pellizza da Volpedo, dont j'ai fait la connaissance sur Pinterest. Un grand beau tableau, à découvrir, en attendant le printemps  !


Giuseppe Pellizza da Volpedo   Il sole



Mais il aurait fallu consacrer une journée entière à cet endroit si riche ! On redescend vers la Piazza del Popolo, et son église Santa Maria, allez, un dernier effort : les 2  Caravage l'un en face de l'autre, un effet extraordinaire, cela valait bien de puiser dans nos dernières ressources...Admirez la grandiose composition de ces deux oeuvres, clignez des yeux, quel modernisme !



Caravage  La conversion de St Paul
Caravage   Le martyre de St Pierre