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mercredi 24 janvier 2024

Retour vers le futur

Picasso, Guernica 1937



Madrid du 1 au 7 Janvier 2024                Vendredi : Museo Sorolla  Centro de Arte Reina Sofia 




Vendredi matin sous un soleil radieux nous prenons le bus ( je commence à réaliser la grandeur de Madrid ! ) pour la maison de Joaquin Sorolla, un peintre qui m'éblouit en photos mais que je veux découvrir en vrai. Déjà sa maison et son jardin sont un enchantement :


l'Andalousie à Madrid

collection de  poteries















J'adore ces lieux d'où l'on croirait que l'artiste est parti hier, comme les musées Gustave Moreau et Henner à Paris, entre autres. L'atelier où tout est resté en place, l'épatant autoportrait dédié à sa femme, les portraits de toute la famille...



 Mi mujer y sus hijos 1897
Comme le mouvement est juste,
avec si peu de moyens !

  Autoportrait " A mi Clotilde" 1909






















Ce Sorolla est un grand sentimental. Mais c'est aussi un grand peintre :




  Madre  1895


Je ne sais pourquoi ce grand tableau me fait penser à l'extraordinaire mère de Whistler d'Orsay, les gris, sans doute. C'est curieux comme les espagnols, Velazquez, Goya, Picasso, et beaucoup d'autres auxquels je ne pense pas maîtrisent les harmonies de gris comme personne ( et aussi Juan Gris, bien sûr 😂 ) ( pardon pour ce jeu de mots calamiteux ! )


Mais Sorolla est aussi, et surtout, un peintre de plein air ( d'ailleurs, il me semble qu'il y a eu à Giverny une expo il y a quelques années ) et c'est vraiment passionnant de le suivre dans toutes ses pérégrinations :


 L'ombre de la barque  1903





 Cabo de San Antonio,
Jávea  1905

 Port de Valence  1907





Cette façon  de rendre la mer, incroyable !! ( et il y en a tout un mur )

  Fuente de los caballos, La Granja ( dét)  1907

et les reflets dans l'eau, et les bassins et fontaines de Grenade, inspiration pour nos musiciens français...


 Orage sur Peñalara, Segovia  1906

Paysage de Guipúzcoa  1912















et il est aussi à l'aise dans les plaines pelées de Castille que dans la verdure de l'Espagne du nord. C'est vraiment un super impressionniste, touche rapide et dessin parfait.



Retour en bus, qui nous offre un bel aperçu des splendides paseos de Madrid, vers le Centre d'Art Reina Sofia.

C'est un changement radical : d'abord, je ne suis pas convaincue par le fait d'installer un musée dans un ancien hôpital ( qu'est-ce que ça va donner à Carpentras ? ) car l'atmosphère me plombe, il me semble voir encore des brancards dans les couloirs...( j'ai trop regardé " Autant en emporte le vent " ! )

Et puis surtout, j'apprends que des intellectuels ont repensé toute la muséographie, par "thèmes sociaux", ce qui fait que tout est mélangé, peinture, sculpture, arts graphiques, architecture, spectacles ...on erre dans d'immense salles remplies de trucs qui ne nous intéressent pas forcément, ( à moins peut-être de très bien connaître l'histoire de l'Espagne contemporaine ).


aperçu des deux salles " Guernica"


Agrémenter Guernica d'un énorme mur d'affiches genre "no pasaran", je ne vois pas ce que cela apporte à ce chef-d'oeuvre, sauf peut-être pour quelques historiens, et même je trouve que cela nuit à la peinture, et lui enlève de sa force tragique. L'art graphique n'est pas négligeable mais c'est autre chose.En revanche les études de Picasso et les photos du cheminement de l'oeuvre, ça, c'est très intéressant.



Picasso, Cabeza de mujer
llorando con pañuelo 1937

Quelle idée incroyable que ces "étoiles" dans les yeux ...


Donc, dans tout ce fatras, j'ai quand même trouvé à grand peine quelques peintures plaisantes :

 
Fernand Léger, Nature morte
 à la lampe 1914

Juan Gris, La guitare sur la table 1913

Picasso, Les oiseaux morts 1912

Metzinger, Livre et pipe rouge 1921

Miró, Peinture ( hirondelle ) 1937









































Miró, Le sourire des ailes flamboyantes 1953 
















Jusqu'ici, je n'étais pas vraiment fan de Miró, mais là, j'avoue que ces deux tableaux m'ont particulièrement réjouie, peut-être aussi par leur vitalité et la gaieté de leurs couleurs, qui tranchent sur la morosité ambiante. On va rester sur ce sourire ! Et on n'ira pas voir l'aile " Jean Nouvel", gloire nationale, tant pis !

En somme, en dehors du choc de Guernica ( banal ! ) il est indéniable que je me sens plus proche de Sorolla...

dimanche 19 mars 2017

Must have

De Kooning         Sans titre IV    



Collection Alicia Koplowitz    Musée Jacquemart-André


Dans le charmant Musée Jacquemart-André, une foule nombreuse se presse en ce dimanche après-midi, heureusement que nous avions pris les billets...et bien sûr, les (toutes) petites salles d'exposition sont bondées. Dès la première, trois magnifiques Goya et un merveilleux Zurbaran me ravissent. D'ailleurs, il y a dans cette collection une évidente suprématie espagnole, qui sera confirmée plus loin avec Picasso, Juan Gris, Barcelo, Tapies, et j'allais oublier un très beau portrait de Juan Pantoja de la Cruz, qui m'était jusque là inconnu, je l'avoue, honte à moi. Mais après tout, la dame au nom " polonais" s'avère être espagnole...

En tous cas cette comtesse de Haro est bien séduisante, et rappelle à la fois, par sa retenue un peu timide, l'adorable comtesse de Chinchon, et par sa beauté brune, la belle actrice de l'Hermitage.




Goya 1803                Portrait de la comtesse de Haro  


La délicatesse de la robe en mousseline n'a d'égale que la subtilité de son petit sourire contrit , un peu contredit par ces accroche-coeur coquins et l'opulente rose rouge...toute une histoire !
Les deux autres Goya, "L'attaque de la diligence" et "Hercule et Omphale" ( c'était quoi, l'histoire, déjà ...? ) ont en commun une tache rouge symétriquement placée qui attire l'oeil irrésistiblement. L'art de la composition...



Goya 1784   Hercule et Omphale ( détail) 

Goya  1787            L'attaque de la diligence



Le très beau Zurbaran


Zurbaran 1661               Vierge à l'enfant avec St Jean Baptiste 


Je passe sur un fameux bouquet de fleurs de Van Gogh qui ne me plaît pas du tout, un Toulouse-Lautrec guère plus, un chien en bronze de Bugatti qui n'intéresse personne...( sauf moi)

Dans la salle suivante, il y a foule devant un   grand ( et très beau) Picasso :



Picasso 1906                 Demi-nu à la cruche 


Du coup, je le regarde de côté, et, oh surprise :


photo Solvej ( interdites, hi hi, mais il y a
tellement de gens bien serrés qui me dissimulent !)

le maître avait d'abord peint le visage de face ! Amusant, non ? ( merci le vernis brillant ). En face un Juan Gris élégant, un Modigliani, bon, et au fond un superbe Van Dongen :



Gris 1917                Violon et journal   

Van Dongen 1906     Femme au grand chapeau  




L'exposition se termine avec quelques modernes, Rothko, bof, Tapiès, hum, Freud, oui, beau portrait, et surtout le De Kooning que j'ai mis en titre et qui me parle.

Mais enfin, tout ça pour ça...bon, nous finissons en faisant le tour du délicieux musée et de ses merveilleux classiques. Mes préférences du jour :



Rembrandt 1626                             Les pèlerins d'Emmaeus 



Ruisdael 1660         Paysage des environs de Haarlem 


En conclusion, une exposition pas inintéressante, mais pas forcément indispensable....( contrairement à ce que dit la rumeur publique ! )