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vendredi 23 février 2018

Florence, scherzo vivace

Florence du 26 au 30/12/2017        Vendredi : Galleria Palatina, Galleria d'Arte Moderna, Capella Brancacci, San Miniato al Monte




Raphael  Vierge à l'enfant et St Jean enfant ( Vierge à la chaise )  1513/14        photo Solvej


Une fois passé le Ponte Vecchio, si pittoresque de bonne heure ( et sous un radieux soleil ), avant l'invasion barbare plus tardive, nous abordons le Palais Pitti et la fameuse Galerie Palatine. Voilà un musée comme je les aime, à l'instar de la Wallace Collection de Londres ou de notre Musée Jacquemard André, c'est à dire tout simplement la maison d'un collectionneur passionné ...C'est un émerveillement de flâner de pièce en pièce, toutes plus belle que la précédente, évidemment il n' y a quasiment QUE des chefs-d'oeuvres !



Galleria Palatina salle de Prométhée     photo Solvej

Galleria Palatina salle de Mars      photo Solvej

De plus, dans chaque salle, une fiche que l'on emprunte explique et décrit toutes les oeuvres, donc, c'est très pratique. Pas besoin d'odieux audio-guide ! Le mieux est de se promener, nez au vent et chaque nouvelle découverte est un pur moment de bonheur.



Tiens, je connais cette Judith 

Cristofano Allori    Judith tenant la tête
 d'Holopherne ca 1620         photo Solvej
qui n'a rien à envier à celles de la chère Artemisia, mais justement, elle est là aussi, en bonne compagnie

Artemisia Gentileschi         Judith avec la
 tête d'Holopherne 1613/18     photo Solvej

et dans le genre " beauté fatale", j'ai un faible pour la belle Cléopatre à la chair si laiteuse

Guido Reni  Cléopâtre 1640       photo Solvej

Cela dit , la belle des belles est signée Titien, elle s'appelle " la bella" et il n'y a rien à ajouter





Titien   Portrait de femme ( La bella)    1536


Certes, elle a subi un petit lifting, mais honnêtement, le résultat est convaincant. Elle n'a rien perdu de son velouté, de son expression à la fois sensuelle et majestueuse, la peau de son décolleté est peut-être un peu blanche..mais enfin, le bronzage n'était pas du tout tendance, au cinquecento. 

Sur le plan de la beauté pure, ces messieurs ne sont pas en reste :



Titien  Portrait d'homme
 ( Tommaso Mosti)    1526

Titien   Portrait d'homme ( le jeune anglais
ou l'homme aux yeux glauques)        1525






















Il y a aussi le formidable Arétin et son manteau cramoisi...et un Christ magnifique...mais je ne peux pas tout mettre, et ces deux tableaux où l'élève Titien répond superbement à son maître Giorgione


Titien  Concert   1510


Giorgione  Les trois âges de l'homme        photo Solvej





Un tableau que je trouve singulier, c'est cet Amour de Caravage


Caravage   Amour endormi 1608       photo Solvej


Endormi, peut-être, mais de quel sommeil cauchemardesque...cet enfant blafard ne serait-il pas plutôt mort ? Quand on connait (un peu) la vie tumultueuse de Michelangelo Merisi, on peut peut-être y voir une image allégorique, non ?

Une qui n'a pas de problème en amour, en revanche, c'est toujours notre ravissante Madone de Filippo Lippi :


Filippo Lippi   Vierge à l'Enfant et scènes de la vie de la Vierge 1452             photo Solvej


avec son enfant, bien vivant, lui. Mais je dois dire que celui qui m'a le plus impressionnée, dans ce musée, c'est Raphael. La pure beauté absolue de la Vierge à la chaise, on a beau la connaître et l'avoir vue orner des tonnes d'assiettes, éventails et autres sacs plastique, l'éblouissement est intact. Une révélation ! Je vais passer un bon moment devant la femme voilée, et le portrait de Tommaso Inguirami, qui semble chercher l'inspiration divine que Sanzio, lui n'eut aucun mal à trouver.


Raphael  Portrait de femme 
( la femme voilée) 1515       photo Solvej

Raphael  Portrait de Tommaso Inghirami
ca 1510            
photo Solvej


Dans la galerie, il y a encore de sublimes Perugino, Guercino,  une Ste Agnès de Gentileschi qui m'enchante, un repos en Egypte magnifique de Van Dyck,   de merveilleux Rubens, et mille autres chefs-d'oeuvre. Aussi, lorsque nous montons à l'étage supérieur pour voir la Galleria d'Arte Moderna, dont j'attends avec impatience de découvrir la collection des "macchiaoli" que j'aime beaucoup, la déception est immense.


D'abord, la présentation vieillotte des oeuvres, pour le coup, ne les avantage pas. Ils sont mal éclairés, et le format souvent petit, après les grandes oeuvres anciennes, leur confère une sorte d'insignifiance..Il y a quand même le charme de Silvestro Lega, la patte de Zandomeneghi, la poésie de Telemaco Signorini, mais aussi des kilomètres de tableautins- bourgeois-19è, c'est assez barbant, après les cîmes de l'étage du dessous. J'en distingue un, malgré tout, dont la facture furieuse m'époustoufle, un certain Giovanni Fattori ( pardon, amis italiens, mais je ne le connaissais pas avant cela ) dont le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne recherche pas la facilité.



Giovanni Fattori  Le désarçonné  1880

 

Après une agréable promenade dans ce quartier très authentique de Florence, nous arrivons à la Chapelle Brancacci, vous reprendrez bien un peu de fresques ? Surtout que celles-là sont vraiment exceptionnelles, Masaccio, Masolino et Filippino ( et oui, le petit) Lippi.



Filippino Lippi La crucifixion de  St Pierre
( détail) 1481/83              
photo Solvej
  
C'est lui qui nous regarde, au milieu, justement.




La chapelle Brancacci       photo Solvej


 La façon dont Masaccio et Masolino content l'histoire d'Adam et Eve est très impressionnante. Comment on passe de l'"idéal" de la première Renaissance à une représentation vraiment réaliste... 
Et comment des sensibilités très différentes finissent par créer un ensemble  admirable, c'est prodigieux  et nous y passons un bon moment.


Masolino
La tentation d'Adam et Eve  ca 1423

Masaccio
Adam et Eve chassés du Paradis ca 1423




Enfin, nous terminons cette superbe journée en prenant le bus ( ce qui est en soi, une aventure! ) jusqu'à la sublime petite église de San Miniato al Monte, d'où la vue sur la ville, dans la douce lumière du soir, est extraordinaire.



photo Solvej

lundi 19 février 2018

Florence, allegro ma non troppo

Florence du 26 au 30/12/2017       Mercredi : Uffizi, Santa Croce, Museo Franco Zeffirelli




Titien     La Vénus d'Urbino 1538


Mercredi, en route pour la Galleria Uffizi, aaaaahhhh !! Enfin, les choses sérieuses. Au passage, toujours la même queue au Duomo. Demain ! Et la queue aussi aux Uffizi, en dépit des prenotazione.
Mais que vois-je sur la Piazza della Signoria ( en face de Michel-Ange, le faux, mais tout de même! )



Piazza della Signoria      photo Solvej

Non, pas vous, les italiens, si raffinés, si soucieux de la bellezza !           Quelle époque...


J'oublie vite cette horrible vision avec la superbe bataille ( la troisième ) de mon cher Paolo Uccello :



Paolo Ucello    La bataille de San Romano 1456


et quelques autres merveilles " primitives", avant la star du lieu, Botticelli



Masolino     Madonna dell'umiltà 1415

Antonello da Messina      San Giovanni evangelista,
Madonna col Bambino in trono e angeli 1470/5


La salle est grande, mais pas assez sans aucun doute pour les centaines de chinois armés de leur bien-aimé portable et uniquement soucieux de s'immortaliser devant Vénus ou la Primavera. C'est dur d'arriver à regarder les oeuvres du grand florentin d'un peu plus près



Botticelli     Le printemps ( détail) 1478/82


mais j'y arrive quand même ! Je n'ai jamais vraiment goûté le côté "maniéré" de Botticelli, mais j'avoue que ses Madones me touchent, surtout celle-là :



Botticelli     Annonciation 1481


et aussi le si beau jeune homme au médaillon, et la superbe Pallas


Botticelli     Portrait de jeune homme
tenant un médaillon 1475



Botticelli      Pallas et le centaure 1482/85


En fait Botticelli est un somptueux dessinateur, décorateur aussi, sans doute lui manque- t'il à mon goût la "touche" émotionnelle du peintre que j'adore voir, et là, même de très près, on ne voit que la virtuosité
 ( exceptionnelle, certes ).



Le Ponte Vecchio vue du Musée des Offices     photo Solvej
Au bout du couloir, il y a "la" vue sur le Ponte Vecchio, allez, je ne suis pas en veine d'originalité, je fais comme tout le monde...




Quelques Perugino, Signorelli et autres Lorenzo Lotto, plus deux trois "allemands", joli Cranach, formidable Dürer plus loin...



Perugino   Portrait de Francesco delle Opere 1494

Cranach     Portrait de femme 1530























...je ne résiste pas aux adorables putti de Rosso Fiorentino, ni aux portraits d'enfants de Bronzino



Rosso Fiorentino  Autel de L'Hopital de Santa Maria Nuova 1518

Bronzino    Portrait de Marie de Médicis 1551


mais enfin, une salle presque vide...tiens, les groupes font l'impasse, chic ! Je l'aurai pour moi toute seule ( égoïste, va !)




Titien    Portrait d'homme
dit " l'homme malade" 1514

Titien    Flora 1515



Titien   Flora (détail )  1515


Pour moi le vrai bonheur s'appelle Titien, ah, le décolleté sublime de Flore, et ces cheveux blonds frisouillés, la délicatesse de sa chemise, ah, l'intensité du regard  du bel "homme malade", et l'éblouissement absolu : la Vénus d'Urbino. C'est un immense bonheur de revoir ce tableau sublime, de se délecter du moindre détail, du regard ambigu du modèle et de l'harmonie absolue de la composition. ❤️❤️❤️ !! LA définition de la beauté. Manet était de mon avis, il me semble...



Après cela, le Musée présente en grande pompe l'adoration des mages, un tableau inachevé  de Léonard de Vinci récemment restauré, avec moult explications et justifications, je ne suis pas sûr qu'il n'était pas mieux avant...


Vinci    L'adoration des mages restaurée 1481

Vinci    L'adoration des mages dessin préparatoire

Vinci      L'adoration des mages avant restauration.
Je persiste et signe, il était mieux avant.


L'après midi, nous retournons à Santa Croce, ouverte cette fois. C'est une immense église qui abrite les tombeaux de Michel-Ange, Galilée et Dante, rien que ça.Et des chapelles peintes par Giotto, Brunelleschi et de beaux et immenses Bronzino, ainsi qu'un crucifix de Cimabue qui m'a beaucoup impressionnée :



Le crucifix de Cimabue

Taddeo Gaddi   Arbre de vie et dernière cène 1350


et un inconnu ( pour moi ! ) Taddeo Gaddi, dont l'original arbre de vie m'emballe plus que l'ultima cena de Vasari, énorme et barbante.



C'est sous une pluie diluvienne que nous courons jusqu'au musée Zeffirelli, un palais somptueux ( cela ne m'étonne pas de lui ),  assez de fresques ! La première salle est dédiée à sa grande amie :



Musée Zeffirelli salle Maria Callas
Le costume du "Turc en Italie" de Rossini


et le souvenir de l'inoubliable Traviata de Visconti, au temps où c'était un bonheur d'aller à l'opéra
 (  " je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans 🎵 " etc...)



Lila de Nobili    Maquette pour la Traviata de Verdi 1955


mais toutes les autres sont largement aussi intéressantes, ce ne sont que décors, costumes, accessoires, magnifiques, plus quelques vidéos superbes, bref un must pour les amateurs de théâtre !


Retour au Duomo, tiens, encore la queue ...avec parapluies, ce soir.

Le baptistère sous la pluie    photo Solvej


Nous terminerons cette journées de  grandioses émotions artistiques avec la découverte de l'art remarquable des pickpockets locaux  dans un restaurant où la pizza va nous coûter très cher...