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vendredi 29 mars 2024

Rue de Thorigny, chez Pablo

Le temps retrouvé                               @Solvej



Musée Picasso : Dans l'appartement de Léonce Rosenberg

                            Collection permanente 



C'est toujours pour moi une émotion particulière de reprendre le chemin si souvent arpenté vers l'Hôtel Salé...que de souvenirs !! Les années Métiers d'Art, c'est comme si c'était hier, bien que le quartier ait beaucoup changé, à l'époque c'était tout noir, il y avait plein d'artisans et de petits commerces miteux, mais c'était le temps de l'insouciance et des grandes espérances...

Cela dit, franchement, je suis heureuse que ce magnifique bâtiment abrite aujourd'hui un des plus beaux musées de Paris, et l'hommage mérité au plus grand peintre du XXè siècle.

D'ailleurs, d'entrée dans l'expo en cours, on constate qu'on n'est pas du tout dans la même catégorie : Léonce Rosenberg, le premier marchand de Picasso, investissait dans la peinture contemporaine                 ( nez fin ! )  mais avait un goût prononcé pour les accrochages touche-touche façon 19è siècle. Et tous ces contemporains de PP sont bien loin d'être à sa hauteur. La salle à manger me coupe carrément l'appétit, quant à la chambre de Madame, les collages de Max Ernst me donneraient des cauchemars !

Il n'y a dans toute l'expo que ce cubisme joyeusement coloré que je prendrais pour chez moi :


Albert Gleizes, Peinture 1930/31
 @Solvej


Passons aux choses sérieuses. Le nouvel accrochage de la collection est vraiment plaisant, un peu chronologique mais pas trop, délicieusement éclectique, un bonheur !

Dès les premières salles ( époque cubiste ) on est frappé par l'expressivité qu'il y a dans ces compositions, bien au-delà d'un quelconque système :


Nu assis, étude pour Les demoiselles
d'Avignon 1906/7                 
@Solvej

Trois figures sous un arbre 1907/8          @Solvej




















et la beauté de la matière :

Trois figures sous un arbre (détail )
 1907/8                                
@Solvej


"Mon atelier, c'est une sorte de laboratoire. Comme toutes les expériences, il y en a qui réussissent et d'autres qui ratent ".  Cette phrase écrite sur un  cartel me parle particulièrement ...et il y a tout un mur de bricolages incroyables, qui me rappellent ma chère amie Eve :


Les amoureux 1919              @Solvej




Figure 1935 louche, griffes, bois,
ficelle et clous                 
@Solvej















                                                        et puis un homme qui aime autant                                                             Manet ne peut pas être mauvais !




Il me semble que dans mon récit précédent retour aux sources   j'avais déjà mis la nageuse ...mais je ne résiste pas à cet incroyable mouvement :

La nageuse 1929                                    @Solvej

Le peintre et son modèle 1926              @Solvej
















ni à ce peintre et son modèle, tellement bien composé, et tellement énigmatique ! Où est le peintre, où est le modèle ? Vous avez une heure .

Au dernier étage, sous les toits, les oeuvres plus récentes sont tout aussi fascinantes.

Cette toile exécutée pendant la guerre, c'est toute la vitalité créatrice contre l'horreur :



L'aubade 1942                                                            @Solvej


Et dans l'atelier, une toile vierge...travailler, toujours travailler, c'est la grande leçon et même le génie n'est rien sans le travail :

L'atelier de la Californie 1956               @Solvej


                                            Si seulement je pouvais en prendre de la graine ! 


Enfin, l'accrochage de portraits tellement photogénique qu'on l'a vu partout, mais je ne vais pas faire exception :
 
 
 
Accrochage sexy                                  @Solvej

et question portrait, le bougre en connaissait un rayon :

Vieil homme assis 1971           @Solvej

Portrait de Marie-Thérèse Walter    1937
@Solvej





















Il était quand même plus flatteur pour les dames ! Je suis époustouflée par ce portait de Marie-Thérèse Walter, si ressemblant en dépit ( ou peut-être grâce à ? ) du mix profil/face.

Je ne sais pas s'il est vrai qu'il ait dit "je ne cherche pas, je trouve " mais en tous cas, c'est une belle légende et fort appropriée. Je n'ai pas mis les somptueux dessins, on ne peut pas tout mettre, ce sera pour une autre aventure.

En retournant vers notre monture à moteur, plein de jolies boutiques, ces bougeoirs sont trop mignons, mais bien sûr, rien n'égale la créativité de Picasso :

poteries de Picasso                               @Solvej

oiseaux-bougeoirs                                     @Solvej














          


           Y a pas photo !

mercredi 24 janvier 2024

Retour vers le futur

Picasso, Guernica 1937



Madrid du 1 au 7 Janvier 2024                Vendredi : Museo Sorolla  Centro de Arte Reina Sofia 




Vendredi matin sous un soleil radieux nous prenons le bus ( je commence à réaliser la grandeur de Madrid ! ) pour la maison de Joaquin Sorolla, un peintre qui m'éblouit en photos mais que je veux découvrir en vrai. Déjà sa maison et son jardin sont un enchantement :


l'Andalousie à Madrid

collection de  poteries















J'adore ces lieux d'où l'on croirait que l'artiste est parti hier, comme les musées Gustave Moreau et Henner à Paris, entre autres. L'atelier où tout est resté en place, l'épatant autoportrait dédié à sa femme, les portraits de toute la famille...



 Mi mujer y sus hijos 1897
Comme le mouvement est juste,
avec si peu de moyens !

  Autoportrait " A mi Clotilde" 1909






















Ce Sorolla est un grand sentimental. Mais c'est aussi un grand peintre :




  Madre  1895


Je ne sais pourquoi ce grand tableau me fait penser à l'extraordinaire mère de Whistler d'Orsay, les gris, sans doute. C'est curieux comme les espagnols, Velazquez, Goya, Picasso, et beaucoup d'autres auxquels je ne pense pas maîtrisent les harmonies de gris comme personne ( et aussi Juan Gris, bien sûr 😂 ) ( pardon pour ce jeu de mots calamiteux ! )


Mais Sorolla est aussi, et surtout, un peintre de plein air ( d'ailleurs, il me semble qu'il y a eu à Giverny une expo il y a quelques années ) et c'est vraiment passionnant de le suivre dans toutes ses pérégrinations :


 L'ombre de la barque  1903





 Cabo de San Antonio,
Jávea  1905

 Port de Valence  1907





Cette façon  de rendre la mer, incroyable !! ( et il y en a tout un mur )

  Fuente de los caballos, La Granja ( dét)  1907

et les reflets dans l'eau, et les bassins et fontaines de Grenade, inspiration pour nos musiciens français...


 Orage sur Peñalara, Segovia  1906

Paysage de Guipúzcoa  1912















et il est aussi à l'aise dans les plaines pelées de Castille que dans la verdure de l'Espagne du nord. C'est vraiment un super impressionniste, touche rapide et dessin parfait.



Retour en bus, qui nous offre un bel aperçu des splendides paseos de Madrid, vers le Centre d'Art Reina Sofia.

C'est un changement radical : d'abord, je ne suis pas convaincue par le fait d'installer un musée dans un ancien hôpital ( qu'est-ce que ça va donner à Carpentras ? ) car l'atmosphère me plombe, il me semble voir encore des brancards dans les couloirs...( j'ai trop regardé " Autant en emporte le vent " ! )

Et puis surtout, j'apprends que des intellectuels ont repensé toute la muséographie, par "thèmes sociaux", ce qui fait que tout est mélangé, peinture, sculpture, arts graphiques, architecture, spectacles ...on erre dans d'immense salles remplies de trucs qui ne nous intéressent pas forcément, ( à moins peut-être de très bien connaître l'histoire de l'Espagne contemporaine ).


aperçu des deux salles " Guernica"


Agrémenter Guernica d'un énorme mur d'affiches genre "no pasaran", je ne vois pas ce que cela apporte à ce chef-d'oeuvre, sauf peut-être pour quelques historiens, et même je trouve que cela nuit à la peinture, et lui enlève de sa force tragique. L'art graphique n'est pas négligeable mais c'est autre chose.En revanche les études de Picasso et les photos du cheminement de l'oeuvre, ça, c'est très intéressant.



Picasso, Cabeza de mujer
llorando con pañuelo 1937

Quelle idée incroyable que ces "étoiles" dans les yeux ...


Donc, dans tout ce fatras, j'ai quand même trouvé à grand peine quelques peintures plaisantes :

 
Fernand Léger, Nature morte
 à la lampe 1914

Juan Gris, La guitare sur la table 1913

Picasso, Les oiseaux morts 1912

Metzinger, Livre et pipe rouge 1921

Miró, Peinture ( hirondelle ) 1937









































Miró, Le sourire des ailes flamboyantes 1953 
















Jusqu'ici, je n'étais pas vraiment fan de Miró, mais là, j'avoue que ces deux tableaux m'ont particulièrement réjouie, peut-être aussi par leur vitalité et la gaieté de leurs couleurs, qui tranchent sur la morosité ambiante. On va rester sur ce sourire ! Et on n'ira pas voir l'aile " Jean Nouvel", gloire nationale, tant pis !

En somme, en dehors du choc de Guernica ( banal ! ) il est indéniable que je me sens plus proche de Sorolla...

samedi 5 octobre 2019

Retour aux sources

Dans le fameux escalier, sujet du Diplôme en perspective...merci Mai 68 qui nous épargna ce travail inhumain dont rien que l'idée terrorisait l'artiste débutante que j'étais...

 

 Musée National Picasso

 

 

Oui, retour aux sources...me voici, quelques ( !! ) années après, gravissant le magnifique escalier qui menait à mon école, l'Ecole des Métiers d'Art, où je fis mes études ...et où je n'appris pas grand chose, il faut bien le dire, mais n'est-ce pas un peu le lot de toutes les écoles ( surtout artistiques ). Ce n'est  pas sans émotion, je l'avoue, que je retrouve le superbe lieu de ma superbe jeunesse !

Mais nous sommes ici pour Picasso, et pas pour rêvasser sur le temps  perdu, reprends-toi, Soso !
Dans les salles du rez-de chaussée et du premier, une grande exposition intitulée " Tableaux magiques" ...me laisse un peu de marbre, je dois dire, je ne vois pas où est la magie ( mais évidemment, je n'ai pas lu la notice, comme d'habitude ). On sait que j'aime pas qu'on m'explique les zoeuvres...Et d'ailleurs, Pablo, il aime pas expliquer non plus, la preuve :



Ca, c'est ben vrai.   Aussi je montre un tableau que perso, j'ai trouvé vraiment magique :


Femme endormie dans un fauteuil  1927 Yokohama Museum of Modern Art photo Solvej

 et surtout remarquablement expressif, on dirait moi quand je regarde la télé...Un autre qui m'a beaucoup plu, mais pardon, PP, j'ai regardé de près ( oui, j'avoue, je me suis demandé comment c'était fait )

Tête ( Figure) Cannes été 1927 AI Chicago photo Solvej

Tête ( Figure) Cannes été 1927  ( détail) AI Chicago
photo Solvej






































...des crachottis, des superpositions...wouah, quelle matière, et puis surtout quel trait, et les harmonies de gris espagnoles ( cf Goya, Velasquez ) bon , ça c'est magique ! Sinon, beaucoup de dessins, d'inspiration art africain ( pas trop mon truc )...
mais il y a encore deux étages !! Diable, de mon temps ça s'arrêtait au premier. Donc, nous gravissons. Niveau 2, " Diurnes" . Ah ...il y a des baigneuses ( d'ailleurs ce ne sont pas forcément celles de Picasso que je préfère ) ( je préfère Renoir ou Cézanne )  quoique celle-ci :



La nageuse 1929   photo Solvej

est tout de même formidablement expressive, on sent l'eau, le mouvement...il y a aussi des autoportraits, notamment les célèbres et très beaux de la période bleue et de  l'automne 1906



Autoportrait fin 1901

Autoportrait 1906
                    

                                        mais j'ai gardé pour la fin mon chouchou du jour :


Le jeune peintre Mougins Avril 1972  photo Solvej

 Quand on sait qu'il est mort juste un an après, le jeune peintre ...à 92 ans...



Pour le 3ème étage, " Intérieur nuit", j'en parlerai une autre fois, j'avais trop mal aux pieds...il faudra revenir !

mardi 16 avril 2019

Tristesse...

Notre belle Dame de Paris   15 Avril 2019


Santiago Rusiñol i Prats

De gauche à droite,en haut : Tavik-Frantisek Simon, Joseph Kleitsch,        en bas : Albert Marquet, Edward Moran                                            






De gauche à droite, en haut : Albert Lebourg, Pablo Picasso    en bas : Auguste Herbin, Albert Lebourg

dimanche 19 mars 2017

Must have

De Kooning         Sans titre IV    



Collection Alicia Koplowitz    Musée Jacquemart-André


Dans le charmant Musée Jacquemart-André, une foule nombreuse se presse en ce dimanche après-midi, heureusement que nous avions pris les billets...et bien sûr, les (toutes) petites salles d'exposition sont bondées. Dès la première, trois magnifiques Goya et un merveilleux Zurbaran me ravissent. D'ailleurs, il y a dans cette collection une évidente suprématie espagnole, qui sera confirmée plus loin avec Picasso, Juan Gris, Barcelo, Tapies, et j'allais oublier un très beau portrait de Juan Pantoja de la Cruz, qui m'était jusque là inconnu, je l'avoue, honte à moi. Mais après tout, la dame au nom " polonais" s'avère être espagnole...

En tous cas cette comtesse de Haro est bien séduisante, et rappelle à la fois, par sa retenue un peu timide, l'adorable comtesse de Chinchon, et par sa beauté brune, la belle actrice de l'Hermitage.




Goya 1803                Portrait de la comtesse de Haro  


La délicatesse de la robe en mousseline n'a d'égale que la subtilité de son petit sourire contrit , un peu contredit par ces accroche-coeur coquins et l'opulente rose rouge...toute une histoire !
Les deux autres Goya, "L'attaque de la diligence" et "Hercule et Omphale" ( c'était quoi, l'histoire, déjà ...? ) ont en commun une tache rouge symétriquement placée qui attire l'oeil irrésistiblement. L'art de la composition...



Goya 1784   Hercule et Omphale ( détail) 

Goya  1787            L'attaque de la diligence



Le très beau Zurbaran


Zurbaran 1661               Vierge à l'enfant avec St Jean Baptiste 


Je passe sur un fameux bouquet de fleurs de Van Gogh qui ne me plaît pas du tout, un Toulouse-Lautrec guère plus, un chien en bronze de Bugatti qui n'intéresse personne...( sauf moi)

Dans la salle suivante, il y a foule devant un   grand ( et très beau) Picasso :



Picasso 1906                 Demi-nu à la cruche 


Du coup, je le regarde de côté, et, oh surprise :


photo Solvej ( interdites, hi hi, mais il y a
tellement de gens bien serrés qui me dissimulent !)

le maître avait d'abord peint le visage de face ! Amusant, non ? ( merci le vernis brillant ). En face un Juan Gris élégant, un Modigliani, bon, et au fond un superbe Van Dongen :



Gris 1917                Violon et journal   

Van Dongen 1906     Femme au grand chapeau  




L'exposition se termine avec quelques modernes, Rothko, bof, Tapiès, hum, Freud, oui, beau portrait, et surtout le De Kooning que j'ai mis en titre et qui me parle.

Mais enfin, tout ça pour ça...bon, nous finissons en faisant le tour du délicieux musée et de ses merveilleux classiques. Mes préférences du jour :



Rembrandt 1626                             Les pèlerins d'Emmaeus 



Ruisdael 1660         Paysage des environs de Haarlem 


En conclusion, une exposition pas inintéressante, mais pas forcément indispensable....( contrairement à ce que dit la rumeur publique ! )