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vendredi 5 avril 2024

Trésors cachés

 

Tintoretto, La Cène  (détail)    1533/66  

 




La peinture dans les églises de Paris : Saint François-Xavier

                                                                 Saint Thomas d'Aquin 



Et bien cachés, car je suis venue pour voir un Tintoret, et point de vénitien à l'horizon dans ce  vaste et assez lugubre édifice, ( bien que  très richement décoré, on est dans le VIIème, hein !)  quasiment désert, en plus, hormis une improbable forme endormie sur un banc près de l'autel.


Somptueuse mais bien vide..;@Solvej 


Nous cherchons. Un grand tableau 19ème, un peu Manet,un peu Caravage,  attire mon attention :

Henri Lerolle,  La Communion des Apôtres 1878
@Solvej

Pas mal, ma foi. Une découverte. Mais après, ce ne sont que sombres bondieuseries, on s'ennuie un peu. Mais, tiens, enfin ! le cartel du Tintoret. La porte est fermée à clef, celle d' à côté, non, je rentre. Une dame un peu guindée me demande ce que je veux : mais oui, "il " est là, et même, elle allume l'éclairage. 👏🏻

Merveille ! 

Tintoretto, La Cène       1533/66             @Solvej
 


Mais pour l'apprécier vraiment, mieux vaut trouver une bonne photo sur Internet :


Tintoretto, La Cène     1533/66  


Ce chef-d'oeuvre serait sûrement mieux au Louvre,  c'est sûr,  mais au moins ici on est tous seuls pour l'admirer.  Cette nappe d'un blanc pur, éclairée en fait par la lumière du Christ, quel effet ! comme on aurait dit au 19è siècle.  Et le "disciple qu'il aimait", qui pique un petit somme...et Judas qui cache la bourse avec les trente deniers au premier plan, on peut rester un bon moment devant cette splendeur.



Tintoretto, La Cène  (détail)        1533/66
@Solvej 


Je comprends qu'ils le planquent, par les temps qui courent...Mais il y a aussi à voir à St François-Xavier d'autres belles surprises ( toujours aussi difficiles à photographier, pardon ) :


Giordano, Le crucifiement de St Pierre      1634
@Solvej 

Ribera, Copie de  La déposition de croix   1628/30
@Solvej



















Un vrai Giordano, plus une copie de Ribera pas extraordinaire, et un "anonyme vénitien" magnifique:


"Anonyme vénitien "                              @Solvej



Et l'autre chef-d'oeuvre de l'église ? Eh bien, caché, lui aussi, et dans la "Sacristie des prêtres", moins accessible...on risquerait de trouver Mr l'abbé en petite tenue  et celui qui est là ( habillé, ouf! ) me fait remarquer "que à titre exceptionnel, je peux regarder le tableau 30 secondes " :


Lubin Baugin, Vierge à l'enfant avec
St Jean-Baptiste et Ste Geneviève              1650
@Solvej


Dommage, car il est vraiment ravissant. Encore une découverte pour moi, je ne connaissais de Baugin que la jolie nature morte avec la mandoline du Louvre.

Sur le chemin de notre autre italien du jour, comme toujours de jolies photos à faire :


Potentilles ? Lysimache ?
Millepertuis ?ou simplement bidens,
mais ça me paraît un peu tôt
@Solvej

Ma tasse de thé ( de café, plutôt )
@Solvej























Je me demande quelles fleurs printanières composent  cette cascade ensoleillée ?

St Thomas d'Aquin, c'est tout aussi sinistre que la précédente, plus petit mais encore plus vide.  Le choeur baroque est assez décoratif, mais le reste est bien bien sombre, impossible même de voir le Guercino pour lequel nous sommes venus :


Joli choeur baroque            @Solvej

Guercino, La Vierge apparaissant
 à St Jérôme 1650 ( derrière un lustre !)
@Solvej






















Entre le non-éclairage, le vernis brillant, les confessionnaux et le lustre...bon, retour à l'ordi :


Jean Restout, Transfiguration
1755/60

Guercino, La Vierge apparaissant à St Jérôme               1650





















Même problème pour la belle Transfiguration de Restout.










Moi qui garde le souvenir ému de l'Angelo Custode de Rome, je me sens frustrée.







Mais Tintoret m'a comblée. Je passerais bien plus de temps devant assise dans ce joli fauteuil :


 Pas forcément confortable...
@Solvej

Une porte magnifique
@Solvej

C'est l'heure de rentrer, en admirant au passage les beaux édifices de ce quartier privilégié,  ambassades, consulats et ministères  ( Matignon, entre autres ). 

                                            A propos de privilèges, vous avez vu la plaque sur ce somptueux hôtel particulier ? ( en face de chez Mr Attal ) :

Idéaux mis en pratique !
@Solvej


Pour des encartés au PC !!!  😂   Ah y créchaient pas dans le neuf treize...


 

mercredi 24 janvier 2024

Je reprendrai bien un peu de Goya

A l'angle du Paseo de la Florida et de la calle Mozart,
il y a un club de skate



Madrid du 1 au 7 Janvier 2024                  Jeudi : Ermita de San Antonio de la Florida     Galería de                                            las Colecciones Reales  

                                                                                                    



 C'est au bout d'une très longue avenue bordée d'immeubles banals que se cache le charmant Ermitage de San Antonio de la Florida, précédé d'une fresque Street art qui nous conforte dans l'idée que nous sommes dans la bonne direction !  Cette petite église un peu éloignée du centre touristique abrite le tombeau du maître et un ensemble de fresques que je ne manquerais pour rien au monde.

Et en effet, je ne pensais pas pouvoir encore ajouter à l'enchantement d'hier, mais si !


Vue d'ensemble des fresques depuis le côté gauche                         Goya 1798



Merci @Culturez-vous

Cette coupole centrale, qui forme comme un balcon où le miracle se produit, avec des gens qui le regardent, et d'autres qui nous regardent, grande idée ! ( peut-être inspirée par des italiens genre Piazzetta/Tiepolo ?) Et tout cela soutenu par les anges ravissants qui sont en-dessous. Merveille.

On ne peut pas prendre de photos, aussi j'ai dû piocher sur Internet ces documents qui sont bien loin de rendre justice à la splendeur de cette petite chapelle ! On resterait là des heures, à découvrir chaque exquis détail :

Détail coupole

Détail coupole

Détail coupole

C'est vraiment le bonheur ...Après cela, c'est sur un nuage que nous nous dirigeons vers le Palais Royal, prochaine étape, qui n'est pas si loin. Que je crois. Mais j'ai l'impression que je n'ai pas vraiment pris l'échelle de Madrid, cette belle et grande, très grande, ville ...et assez en pente ! Et quand enfin ( aïe nos pieds ) nous atteignons ce magnifique édifice, on redescend dare-dare de notre nuage en voyant la queue des gens qui ont un billet ( pas nous ) et celle de ceux qui n'en ont pas :

Le Palacio Real
depuis les jardins Sabatini

La queue...en fond la Cathédrale de la Almudena

















Donc, on oublie. Mais après la cathédrale, il y a le Musée des Collections Royales et là, il fait chaud et il n'y a personne ( et c'est gratuit pour les seniors, mais attention, on me demande ma carte d'identité : quels flatteurs, ces espagnols ! ) Et comme souvent, à quelque chose malheur est bon, parce que ce Musée est remarquable, d'une richesse hallucinante, et une fois de plus, on pourrait y passer trois jours!


Juan de Flandes, Polyptique
 d'Isabel la Catholique 1496/1504


On commence par l'étage " Austrias ", et ce délicieux " Polyptyque d'Isabel la Catholique ",  ( mais à cette allure là on n'arrivera jamais au bout ). Il y a pléthore d'objets d'art admirables , de tapisseries, de meubles, de carrosses,  et on retrouve nos chéris d'hier :

Dürer, 1503 Iris


Titien, Christ crucifié 1565





















Je ne sais plus si c'était à cet étage, peut-être plutôt à l'étage "Borbones " , mais cette superbe tapisserie, d'après un carton de qui ?

Tapisserie d'après Rubens

De Rubens, bien sûr. J'aurais pu photographier l'ensemble du musée, mais il faut bien se limiter, aussi :

Vitrine avec Vierge de la
Conception XVIIIè siècle

Nécessaire d'église en corail Sicile XVIIIè siècle




















Deux favoris. 

Et encore des chefs-d'oeuvre, un superbe accrochage de ces trois là qui vont très bien ensemble :

Caravage, Salomé avec la tête
de Jean Baptiste 1607

Ribera,St François
dans le roncier 1632

Seghers  Herodiade et Salomé
avec la tête de Jean Baptiste 1630 













C'est fou à quel point le rouge circule bien entre ces trois tableaux 
( qui sont alignés dans le musée, mais désolée, Blogspot ne veut pas ) ( les aligner )

En face un cheval énigmatique, qui attend son cavalier depuis plusieurs siècles :



Velázquez, Cheval blanc  1638

                                Très bel effet de le présenter ainsi, au milieu ( comme un certain Caravage à Syracuse )  et pas contre un mur.
 

Et enfin voici les tapisseries exécutées d'après les cartons de Goya qui nous ont éblouis hier au Prado :


La gallina ciega
  
El pelele





















Ravissant et très intéressant à observer de près, le travail des artisans est extraordinaire. Mais observer de près, pour comprendre vraiment un artiste, n'est-ce pas toujours indispensable ?

 


Goya, Charles IV en uniforme de
colonel de la Guarde Royale( dét)  

Goya, La reine Marie-Louise de Parme en
robe de cour ( détail) 1800






Voilà pourquoi j'aime tellement Goya ...

lundi 22 janvier 2024

El Salvador et la baronne éclectique

Goya, El entierro de la sardina      1814


Madrid du 1 au 7 Janvier 2024                    Mardi : Le Museo de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando      La collection Carmen Thyssen 



Premier matin à Madrid : sur le chemin de la Puerta del Sol, petite halte ( que je crois ! ) au Musée des Beaux Arts. En fait nous allons y rester toute la matinée, car cet endroit regorge de merveilles...et il n'y a personne, mon rêve, comme l'on sait.

Première salle, premier bonheur :


Giovanni Bellini, El Salvador 1502

"C'est le tableau le plus ancien du Musée", me confie  la  gardienne qui s'ennuie et qui est tout à fait charmante.

Dans cette même salle, il y a aussi ce magnifique Guido Reni et cette ravissante Madonne, Juan de Juanes, inconnu de moi, on le reverra. 


Juan de Juanes, Sainte famille

 Guido Reni, Christ embrassant
 la croix  1621






















Puis, autres bonheurs, Rubens mon amour ... Le Christ avec St Augustin me rappelle furieusement le tableau " retrouvé" de Gênes l'an dernier.

 

Rubens, Suzanne et les vieillards
(détail) 1610

Rubens, St Augustin entre le Christ
 et la Vierge 1615





















Il est vraiment superbe, en revanche, la pauvre Suzanne est passée à la laverie, regardez cet horrible cerné noir ( le bras, le dos ) hélas, ce n'est qu'un début. Je vais vite constater que ces espagnols sont déchaînés comme leurs cousins british  ( voir demain, le Prado ).



 
"attribué à "Rubens, Hercule et
 Omphale (détail) 1625
Je trouve incroyable qu'on puisse
douter de cette attribution !

Rubens, St Augustin entre le Christ
 et la Vierge  ( détail) 1615



Au passage, je retrouve avec joie Ribera, le napolitain qu'en Italie on prénomme Giuseppe et ici... José !
Ce Carreño de Miranda,une belle découverte, est bien espagnol, lui.



Carreño de Miranda, Madeleine pénitente  1654

Ribera,St Jérôme pénitent 1650


J'adore cette vibrante Marie-Madeleine !


Dans les gloires ibériques, Zurbaran, bien sûr, des moines...et de merveilleuses natures mortes :


Francisco de Zurbarán, Agnus dei 1639

Juan de Zurbarán, Nature morte de citrons 1640


















ces citrons magiques, déclinés en toutes sortes d'aimants de frigo et autres marques-pages...mais ils ne sont pas de Francisco, mais de son fils, Juan ! On en apprend tous les jours...
Cette splendeur, elle, est bien de Pieter Claesz :



Pieter Claesz, Nature morte 1650


Et on arrive à Goya, dont le musée possède un bon nombre de chefs-d'oeuvres, c'est ce qui m'a attirée...Enfer et damnation !! La charmante à mes questions répond qu'ils sont en déplacement à Milan. 

On aura quand même de quoi se consoler avec le grandiose portrait de Godoy et la délicate beauté de la robe de la Tirana :



Goya,  La Tirana (détail) 1793


Nous quittons à regret ce havre de paix idyllique pour retrouver la ville et ses foules joyeuses, la Puerta del Sol, la Plaza Mayor, le Mercado de San Miguel et ses encombrements de tapas, le couvent des Descalzas Reales, eh bien non, c'est complet toute l'après-midi...tant pis ! Sur le chemin du retour, essayons le Musée Thyssen- Bornemisza, plus accessible.

C'est très grand. On commence par le bas ( en fait il fallait commencer par le deuxième étage, heureusement qu'en allant faire un tour à la boutique, j'ai vu plein de tableaux que nous n'avons pas vu...donc, on reviendra )

En bas c'est la collection Carmen Thyssen. Bien que la visite débute par le Paradis de Jan Brueghel, et 2,3 tableaux XVIIIè dont un joli Fragonard, la baronne affectionne plutôt le XIXè siècle et les beaux ciels romantiques :


Courbet, Les enfants du pêcheur 1867

Anton Mauve,Traversée de bruyère 1888

Théodore Rousseau, Vue de la plaine de
Montmartre   1848
 


mais elle a aussi une sacrée collection d'impressionnistes, et pas des moindres :


Gauguin, Le feu sur la berge de la rivière 1886

Monet, Marée basse à Varengeville  1882

Renoir,  Champ de blé ( détail ) 1879
Sisley, L'inondation à Port-Marly 1876


Lui aussi ? Ha, ha, perdu ! ( oui, moi aussi, de loin, j'ai cru que c'était Degas )

Forain,  Ballerines en rose  1905


Une salle entière d'américains très moches pour la plupart, puis quelques fauves bien apprivoisés :


Manguin  Le repos du modèle 1905

Vlaminck, Champs, Rueil      1907




















et pour finir des modernes épouvantables, la baronne était très éclectique !

Et donc, je vais à la boutique, je vois Rembrandt ...mais je l'ai déjà dit.

C'est riche pour un premier jour...