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mardi 11 mars 2014

La " Journée de la Femme " ... avec un peu de retard ...

La femme du peintre


Je voudrais vivre comme un moine dans une cellule pourvu que j'aie de quoi peindre sans souci ni dérangement.
             Henri Matisse, cité par Jean Puy ( " Souvenirs", le Point, 1939 )

Moi aussi !!




Je me souviens de ce livre  de Matisse, " Ecrits et propos sur l'art ",  que j'ai lu ...il y a bien longtemps, aussi vous me pardonnerez une certaine approximation...Il disait, et cela m'avait beaucoup marquée, qu'il travaillait tous les jours de 9h à 12h, heure à laquelle Mme Matisse fournissait le déjeuner, et de 14h à 18h30, heure à laquelle Mme Matisse servait le dîner. Dans un livre sur Marquet, on racontait que Mme Marquet apportait un pique-nique à Mr "sur le motif " dans la campagne. On remarque, si on regarde un peu les bios de ces messieurs, qu'il est très fréquent que ces grands hommes aient épousé leur servante, ou leur modèle.

  Les grands maîtres sont principalement des hommes, qui ne se sont pas privés de considérer qu'ils étaient par essence investis du Génie Créateur, ou touchés de l'Etincelle Divine, contrairement aux femmes, qui en étaient malheureusement dépourvues...question de génétique, ajoutaient même les plus machos.   
La Femme serait-elle par définition privée  de talent, d'inspiration, de technique, de velléité créatrice,  de souffle divin ? La Femme, cette création parfaite qui a suivi l'esquisse un peu ratée que fit Dieu en premier, l' Homme ... Mais non !


Tout simplement, la femme peintre n'a pas de femme du peintre  .


Certes, la femme peintre peut vivre avec un mécène ( dans le meilleur des cas ),   un frère en art  ( un concurrent ! ),  un marchand,  un artiste dans une autre spécialité,  mais jamais, au grand jamais, avec un cuisiner, un homme de ménage, un blanchisseur, un secrétaire ou un baby-sitter, et c'est bien là son principal problème !

 Alors, pour cette journée de la Femme, je veux rendre hommage à toutes mes soeurs sous-estimées,    Artemisia, Sofonisba, Rosalba, Mary, Lavinia, Elisabeth-Sophie, Elisabeth, Adélaïde, Louise, Angelica, Anna, Rosa, Louise, Marie, Anne, Eva, Mary, Suzanne, Berthe, Romaine, Leonor, Frida, Marie, Tamara, Giorgia, Dorothea, Niki, Maria-Helena, Hélène, Joan, Annette,   et j'en oublie évidemment,  Gloire à vous !!!


Gloire à vous les observatrices attentives du temps qui passe, à des siècles de distance, Hélène Schjerbeck et Sofonisba Anguissola

Helene Schjerfbeck, autoportrait 1884/85
Helene Schjerfbeck, autoportrait à la tache rouge 1944
Sofonisba Anguissola, autoportrait  1554
Sofonisba Anguissola, autoportrait 1613









































Gloire à vous les tendres, les raffinées, portraitistes  délicates, fines psychologues,  Elisabeth Vigée-Lebrun, Rosalba Carriera, Angelica Kauffmann


Rosalba Carriera ,    Portrait du consul français Leblond   1727 

Angelika Kaufmann, portrait de Johann Joachim Winkelmann  

Elisabeth Vigée-Lebrun,  le frère de l'artiste  1773



Gloire à vous les originales, les singulières, les inventives, Niki de St Phalle, Maria-Helena Vieira da Silva, Tamara de Lempicka, Annette Messager


Annette Messager,  Articules-Desarticules  2001

Niki de Saint Phalle, Nana 1974

Maria Helena Vieira da Silva,  Atlantide,  Lithographie  1973/74


Tamara de Lempicka, portrait du marquis d'Afflito 1925


Gloire à vous les sauvages, les violentes,  les passionnées, les différentes, Artemisia Gentileschi, Frida Kahlo, Joan Mitchell,  Suzanne Valadon



Artemisia Gentileschi,  Judith décapitant Holopherne  1620





Joan Mitchell, sans titre  1961 

Frida Kahlo, la colonne brisée 1944 

Suzanne Valadon,   les deux baigneuses  1923


                     
                             Et surtout Gloire à toi, la plus grande, Berthe Morisot, qui rangeait ton matériel dans un placard du salon quand tu avais ton " jour ", Madame Eugène Manet ...



Berthe Morisot, saules dans le jardin de Bougival 1884

mardi 14 janvier 2014

Le premier... Caravage...le premier !

Museo di Capodimonte     Certosa di San Martino



Danaé   Titien 1545/46

 



Après une exquise "collazione " dans ce décor magnifique :












                   

                       nous prenons l'autobus pour Capodimonte. C'est une vraie volière, tout le monde s'interpelle, le chauffeur taille une bavette avec le collègue qui arrive en sens inverse, ( et après on se demande pourquoi la circulation est inextricable à Naples ! ) un monsieur nous indique l'arrêt ( pas du tout devant le musée) et nous explique, gestes à l'appui, "d'ouvrir l'oeil" et de faire attention à notre porte-monnaie..Ce musée est dans un grand et beau parc rempli de joggeurs et de chiens en promenade, encore...gratuit ! la la la... et toujours aussi grand et déserté. C'est un musée " à l'ancienne", pas de grandes mises en scènes, des kms à parcourir, de la poussière, des éclairages assez pourris, pas de "produits dérivés " ni...de cartes postales ( ou si peu ). La première salle, merveille, pleine de Titien...Ah ! mon amour.


Paul III et ses neveux Alessandro et Ottavio Farnese   Titien 1546


Paul III  Titien 1543



Le cardinal Alexandre Farnese   Titien 1546

Je me demande toujours pourquoi je l'aime tellement, ce Titien, plus que tous les autres de son temps, plus que le joli Raphaêl qui est à côté, plus que le Lorenzo Lotto d'en face...Je crois que c'est parce qu'il est tellement PICTURAL, sa touche m'émeut au possible, son art de la composition parfaite me bluffe, j'adore ses couleurs " vénitiennes" ( quand elles ne sont pas trop savonnées ! ), et puis l'intensité des visages, et puis...enfin bref, je l'aime.

                                       Dans ce musée, il y a tout de même aussi de belles découvertes , Parmigianino et sa superbe Antéa,  une remarquable Pieta d' Annibal Carracci ( attention, il y a d'autres Carracci, c'est Annibal le bon, c'est comme Ruisdael ) la Transfiguration de Giovanni Bellini, les aveugles de Brueghel, un autoportrait de Sofonisba Anguissola qui permet de briller en société, (parce qu'on ne peut pas se tromper ! ) un milliard d'autres merveilles et puis un splendide portrait, et là, je sèche :





Ha ha, vous aussi ?  "Giulio Clovio" par...Le Greco, si,si,  ça...j'aurais jamais cru...! Il remonte dans mon estime...:)


Transfiguration   Giovanni Bellini 1490/95




Pieta   Annibale Carracci



Antéa  Parmigianino 1524


La parabole des aveugles ( détail )  Pieter Brueghel  1568


Autoportrait à l'épinette   Sofonisba Anguissolla

Et puis, au bout du bout, roulement de tambour...car là, grandiose présentation, tout seul dans un petit cabinet,  sur un beau fond jaune ...de Naples, la flagellation du Christ de Caravage



La flagellation du Christ   Michelangelo Merisi, Le Caravage  1607


                          AAAAAAAAhhhhhhhh !!!


Après ce grand choc, petite immersion dans ces rues fabuleuses, où tout est imbriqué, les églises  et les maisons, où les personnages des tableaux et des crèches sont partout, pizzeria où l'on vous met sous la table une bassine de braises pour vous réchauffer les pieds ( délicieux ! ) et, "funiculi-funicula ", on monte à la Certosa di San Martino voir la vue ( grandiose ) et encore mille merveilles. Bien mal éclairée, mais admirable :



Descente de croix (  détail )  Juseppe de Ribera  1637


Ca y est, nous sommes napolitains !