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vendredi 5 février 2016

J'ai deux amours ... la la la...

Titien  Jeune femme à la fourrure  ca 1535

Rubens  La petite pelisse ( Hélène Fourment) 
( détail) 1636/38


 






 








Mardi : KunstHistorischesMuseum, Kunsthaus Wien







... On le sait, Rubens et Titien. Enfin, deux GRANDS amours, parce que j'en ai aussi plein d'autres. C'est dire si le KunsHistorischesMuseum, vulgairement appelé KHM, va me combler . A gauche, peinture "hollandaise-flamande", à droite peinture italienne. A gauche, la ravissante Hélène Fourment et sa petite pelisse, à droite la sublime inconnue à la fourrure: match nul. Et s'il n'y avait qu'elles deux ...mais le KHM est grand comme le Louvre, et tout aussi riche. Et en plus, il propose au visiteur exténué,  dans chaque salle,  de voluptueux canapés de velours bleu dont nous userons largement.
Nous commençons par la gauche, le " Nord". La salle Brueghel ( dont le KHM possède la plus grande collection au monde ) est le premier éblouissement. Je me perds dans les lointains du célèbre "Chasseurs dans la neige ",  j'adore la subtile harmonie du " Gloomy day" ( jour sombre ? ça le fait moins, je trouve ), je suis époustouflée par " La conversion de Paul", quelle extraordinaire composition, qui amène l'oeil juste sur la minuscule tache bleue du manteau de l'apôtre à terre.




Pieter Brueghel l'Ancien          La journée sombre  1565



Pieter Brueghel l'Ancien       La conversion de Paul     1567


Pieter Brueghel l'Ancien   La conversion de Paul
( détail )



La photo ne rend pas vraiment justice à la grande subtilité des couleurs, surtout la grande, le détail est plus juste. Mais quelle grande idée d'avoir installé un premier plan " important " ( le cavalier jaune) et d'avoir attiré l'attention sur le sujet ( Paul ) rien que par la composition et la couleur ! Génial .


On continue dans le génie ( mais je n'aurai bientôt plus aucun superlatif en magasin ! ) avec
" L'atelier du peintre", de Vermeer, quasiment aussi prenant que La vue de Delft. Pas de mur jaune, mais ces rayures noires...




Vermeer      L'atelier du peintre  ca 1666/68



Je ne voudrais pas oublier une belle de Van Dyck, qui me ravit



Anton Van Dyck     Portrait de jeune femme  1630



Et puis le voilà, le Maître, en plus ils ont eu la bonne idée de le laisser à côté de sa bien-aimée, le maître vieillissant  ( cet autoportrait date d'un an avant sa mort ) portant beau toujours, et ébloui, fou de la lumineuse beauté de sa jeune épouse...Je ne vais pas les séparer !




Rubens  La petite pelisse ( Hélène Fourment) 1636/38

Rubens          Autoportrait ca 1638/40






























On se perd dans cette chair éblouissante, ce doit être un des tableaux les jouissifs du monde, et on comprend pourquoi Rubens a légèrement triché sur la longueur du bras gauche, il voulait absolument traiter en gloire ce ventre chéri...Une vraie splendeur !



Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ...



Rubens        L'enfant Jésus avec Jean-Baptiste et deux anges  ca 1615/20



Retrouvons notre sérieux : l'admirable " Déploration du Christ ", les grandes compositions ( les fleuves, les miracles de St Ignace ( avec les modellos de la main de Rubens ) l'exquise Ste famille sous un pommier, etc..) je suis au paradis !




 Rubens        La déploration du Christ ca 1615



Bon, on a bien compris que TOUS les grands de la peinture du Nord étaient représentés dans les collections des Habsbourg, évidemment, j'allais oublier Rembrandt, Ruysdaël, Cranach, Dürer, Avercamp et, et tous les autres moins connus, aller, une petite halte, justement il y a une cafet' juste au milieu, dans une somptueuse rotonde, ouf !

         Une bière et une saucisse plus tard, on attaque l' Italie, non sans avoir jeté un oeil aux fresques de ...Klimt,   y avait longtemps. C'est loin ( il y a des jumelles ! )et pas très beau. ( mais ça fait riche ! ) Honneur au premier des premiers, Tiziano le grand, l'unique.


Titien         Il bravo ca 1520

Titien          Lucrèce et Lucius 
Tarquinius Collatinus        ca 1515








Le premier portrait qui retient mon attention, c'est le merveilleux " Bravo", ce mouvement, que l'on retrouve d'ailleurs un peu plus loin, dans  le " Lucrèce et Lucius Tarquinius", quel effet !
Mais peut-on vraiment ajouter des mots...est-ce utile ?



Titien          Portrait de Johann Friedrich de Saxe  1550/1


Et la composition grandiose du portrait de  J.F. de Saxe....Et les magnifiques Madonnes...



Titien           Madonne des bohémiens   ca 1510

Titien           Madonne aux cerises   ca 1516/18



Un enchantement. Notre préféré, je crois :




Titien             Le Christ et la femme adultère   1512/30 



Ce qui se passe dans ce tableau me laisse un long temps rêveuse devant...
Mais il faut continuer,  il y en a tant et tant, de Veronese  en Palma il vecchio, de Corregio en Lotto,  de Giorgione en Bellini ( mais la Suzanne de Tintoret, niet ? déplacement ? ) aussi une somptueuse salle Velasquez sur fond rose assorti  aux robes des infantes, aussi deux-trois peintures françaises, tiens, notre né-natif de Carpentras, Joseph Siffrein Duplessis, et enfin bien sûr le cher Caravage...





Palma il Vecchio       Jeune femme de profil ca 1512

Titien           Violante  1510/15


















Giovanni Bellini       Jeune femme à sa toilette (détail) 1515

Veronese             Lucrèce ( détail)  1580/3





























                   Concluons avec ces quatre belles vraiment belles cette visite si riche qu' elle nous laisse  dans les yeux un indéniable éblouissement,  mais aussi dans la tête ...une confusion certaine ! Il va falloir faire le tri. 

Pour nous changer les idées, nous prenons le tram ( qui nous donnera un bon aperçu  de la belle cité de Vienne) pour aller dans les fins fonds voir la maison-musée Hundertwasser, " KunstMuseum" Wien. Ce n'était peut-être pas une bonne idée, mon mari est resté à Titien et apprécie mollement les centaines de petits tableaux colorés qui se ressemblent tous un peu, il faut dire. Quant à moi, après l'épreuve KHM, je ne suis pas d'accord avec sa théorie du " sol pas plat", c'est un cauchemar pour les pieds  fatigués !



Kunsthaus Wien           photo Solvej

Friedrich Undertwasser          Le grand chemin 1955






















               

               Et je ne parlerai pas de l'exposition d' Eêêuvres dernier-cri à l'étage supérieur...

Mais enfin, j'aime bien cette " maison du Fada" locale, il en faut des imaginatifs dans son genre...




Friedrich Undertwasser     Immeuble écologique
« Je suis impatient
De devenir humus moi même
Enterré nu sans cercueil
Sous un hêtre planté par moi
Sur ma terre de Ao Tea Roa
La mise en terre devra se faire sans cercueil,
Enveloppé dans un suaire, dans une couche de terre
D’au moins 60 centimètres d’épaisseur.
Un arbre devra être planté sur la tombe
Afin de garantir que le défunt vivra
Symboliquement et réellement.
Une personne décédée est sujette à la réincarnation sous la forme
Par exemple d’un arbre qui pousse sur
Lui et à travers lui. Le résultat serait
Une forêt sacrée de morts-vivants.
Un Jardin de la mort joyeuse. »

                                                                F.Undertwasser

















mercredi 6 février 2013

Mauritshuis, Gemeente et Boijmans van Beuningen






La leçon d'anatomie du Dr Tulp      Rembrandt 1632


A la recherche du petit pan de mur jaune...


Troisième jour, vaste programme : La Haye et Rotterdam. C'est faisable car les trains sont nombreux et pratiques, mais tout de même " lourd" ...
Donc, nous ne verrons pas le Mauritshuis, en travaux, mais l'affreux (et immense ) Gemeente au plus pur style "Piscine Molitor ". Les "highlights" du M sont hébergés dans une multitude de petites salles , une grande pour le boeuf de P.Potter et la leçon d'anatomie du Dr Tulp de Rembrandt.
Il est intéressant de comtempler côte à côte ce magnifique témoignage du génie de Rembrandt, ( très jeune, alors) et ce boeuf qui brille surtout par ses dimensions (déjà, à cette époque, on est épaté par les grands formats)



Le boeuf     Paulus Potter 1647





Bon, mais il est OU, ce fameux petit pan de mur jaune ? se demande-t"on pendant un quart d'heure, plantés devant la vue de Delft . On finit par décider que le cher Marcel s'est trompé, et que son mur, c'est un toit à droite. De retour à Paris, en relisant le texte, je verrai que 1) c'est un "tout petit" pan de mur jaune et que 2) Bergotte se répète : petit pan de mur jaune " avec un auvent "...
Il faut que je retourne à La Haye...Finalement ce doit être le petit morceau en demi-lune derrière le pont basculant (qui ressemble à un auvent) à l'extrême droite.


Vue de Delft       Johannes Vermeer 1660/61 




                                                 Avec ou sans Proust, il se dégage de ce tableau une indéniable magie,  je ne sais pas d'où ça vient, l'eau calme, l'ombre fraîche, les nuages qui sont l'habituel ciel des Pays-Bas,
 et ce génial coup de soleil  ( jaune ! ) qui éclaire la ville...C'est aussi cet effet  de lumière que recherche souvent Jacob van Ruisdael, mais il y a plus de vent dans son tableau, celui de Vermeer a l'immobilité et le silence de l'éternité .


Vue de Haarlem avec étendages    Jacob van Ruisdael 1670/75

Il n'y a que des merveilles dans ce musée, et aussi des curiosités ;  mon oeil est attiré par ce tableau:




vieille femme et garçon à la chandelle PP Rubens 1616


                                      Mais non, ce n'est pas Georges de la Tour, c'est Rubens !


 Et une fois terminé les "highlights" du Mauritshuis, il y a encore le musée Gemeente, Je note au passage un joli Van Gogh, "le jardin à Arles", un superbe Kandinsky de la bonne époque ( celle que j'aime...!!!) et naturellement, des kilomètres de salles de superbes et innovantes ( et encombrantes) créations plus ou moins  contemporaines. Il y a aussi plusieurs expos qui semblent magnifiques, mais nous sommes déjà épuisés et il reste Rotterdam...

        Avant de partir un petit tour dans le paysage hollandais "typique", pour le plaisir :


J.H.Weissenbruch 1887
Jacob Maris  1878
Willem Maris

  













Chez les Maris c'est comme chez Ruisdael, il y a Jacob...et...Willem ! Je renonce à mettre les titres des oeuvres, en hollandais sur les cartes, au secours !





Piet Mondriaan  1906





















Rotterdam : le musée Boijmans van Beuningen 



Dès l'entrée, on s'interroge : les vêtements qui pendent du plafond, est-ce le vestiaire ou une oeuvre ?
Je ne saurai pas, je garde mon manteau, et attaque décidée  (..euh, je commence à faiblir )
les  "collections anciennes"  ( plus le temps, ni le courage, pour les modernes)   car c'est encore un immense dédale, ( un plan genre Louvre, on prend la porte à droite ou à gauche, ah non, celle-là, déjà vue, ehh! on n'y a pas été, là, j'aurais jamais dû mettre ces chaussures-là ) 
               Soyons bref : pour ce musée, il faut au moins trois jours...Au hasard des salles, Jérôme Bosch, huuum !,  St Jérôme de Van Dyck, aaah !, une belle de Rubens,  et un somptueux paysage "la charrette", à propos de paysage, Théodore Rousseau, Jongkind et...Van Gogh, si, si (le charme triste de son "allée de peupliers à Nuenen"), un Titus de Rembrandt, et, oh! tiens, mon pote Paudiss (qui est classé dans les "élèves de Rembrandt ", tout s'explique ) ( et je comprends à présent, mais j'avais oublié, pourquoi j'ai découvert la première de ses natures mortes à Dijon, expo "Rembrandt et son école")



                             
 Nature morte avec bière, hareng et pipe   Christopher Paudiss  1660


                La modernité de sa facture m'étonnera toujours, la subtilité de ses harmonies, moins,
                                              il a eu un bon maître !!




Le champ de blé    Jacob van Ruisdael

Bien sûr, j'ai rendez-vous avec Ruisdael au détour d'une petite salle. La sublime composition asymétrique du "champ de blé" m'enchante. Prenez un peu de recul, clignez des yeux : vous avez là un magnifique tableau abstrait, parfaitement équilibré.

Et pour terminer, si vous n'êtes pas trop épuisés,  notre jeu : Pieter Claesz ou Willem Heda ? :














               solution dans notre prochain numéro !!

vendredi 27 janvier 2012

Images de Berlin 2

La Gemäldegalerie

Images de Berlin 2

Jeudi 26 Janvier 2012

Deuxième jour, la Gemäldegalerie , un musée immense, un labyrinthe d’une richesse exceptionnelle, où nous errons un peu au hasard (ayant oublié de nous munir du plan à l’entrée) mais les “amis “ sont nombreux et familiers ...Tiens, le Cupidon de Caravage ,ahhh, le casque 
d’or de Rembrandt, ooohh, Giorgione..
Deuxième jour, la Gemäldegalerie , un musée immense, un labyrinthe d’une richesse exceptionnelle, où nous errons un peu au hasard (ayant oublié de nous munir du plan à l’entrée) mais les “amis “ sont nombreux et familiers ...Tiens, le Cupidon de Caravage ,ahhh, le casque 
d’or de Rembrandt, ooohh, Giorgione..

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mais non, nulle ! C’est “la jeune vénitienne” de Dürer, un portrait magnifique, le fond a été un peu trop “nettoyé”, mais tout de même...et puis l’autoportrait du  “vieux “Titien, le marchand de Holbein, une dame de Velasquez, la jeune femme au collier de perles de Vermeer,




la sensible “Présentation au Temple” de Mantegna, que je 
n’aime pas trop d’habitude (trop “dessiné”, pas assez “pictural”) mais...où ai-je déjà vu ce tableau ? Bien sûr, à Venise...mais...n’était-il pas de G.Bellini ?







Renseignements pris, Giovanni Bellini était le gendre de Mantegna .Il est passionnant de comparer les 2 oeuvres, à la fois jumelles et si différentes. A cette époque-là on ne se cassait pas la tête avec des notions de “concept” ou des problèmes de plagiat, on peignait, c’est tout, le mieux que l’on pouvait ! Dans le genre “bien fait”, je note aussi le superbe “portrait d’un couple”, de Gonzales Coques :


(peintre flamand qui m’était jusque là totalement inconnu, je l’avoue à ma grande honte)



Et cette “Proserpine”, à la technique parfaite, brillante, sur un fond quasiment symboliste, presque abstrait..Mais non, ce  n’est pas Gustave Moreau, ni Odilon Redon...c’est  Rembrandt !