Affichage des articles dont le libellé est Veronese. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Veronese. Afficher tous les articles

vendredi 6 janvier 2023

Frustration, donc retour au Blanc


Palazzo Bianco : Caravage, Ecce Homo, Simon Vouet, David avec la tête de Goliath
 et au milieu...mystère, impossible de retrouver l'auteur de ce superbe Saint Jérôme...
si quelqu'un sait ?

 

Genova du 18 au 23 Décembre 2022          Jeudi : Palazzo Reale, Palazzo Bianco, Palazzo Tursi 


Ce matin, direction le Palazzo Reale, autre splendeur totalement pour nous. C'est le désert ! J'adore la superbe calade qui orne le jardin où nous avons à nouveau une vue splendide sur Genova :



Vue du jardin du Palazzo Reale  sur le
fameux phare  

 

              












Palazzo Reale : Jardin                    photo Solvej

              



















 

 Ce palais grandiose et assez délabré, enfin, disons " dans son jus",  pour être aimable, c'est une succession de pièces toutes plus richement ornées les unes que les autres, de statues, d'objets précieux, et de tableaux inphotographiables, bref, un peu comme hier mais en plus clair.


Salon Veronese




Preseppe, c'est la saison


Un cabinet de toilette tout simple

Un lustre tout simple







































C'est très grand, très beau, et très agréable vu que nous sommes tous seuls. Mais le magnifique " Christ mourant " de Van Dyck, qui rappelle un peu l'extraordinaire crucifixion de Lille, est tellement frustrant car accroché très haut au-dessus d'un lit et donc impossible à voir vraiment bien :



Van Dyck, Christ mourant 1627

Ce très beau portrait est plus accessible :

Van Dyck, Portrait de Caterina
Balbi Durazzo 1624


Mais enfin, je ne suis pas venue à Genova que pour la peinture flamande ! Et les italiens ne  sont finalement pas trop à l'honneur, quelques portraits ( Tintoret, entre autres ), pas mal de ces génois, Strozzi, Castello, Parodi  etc... des fresques complètement repeintes, et le napolitain Giordano dont j'apprécie la touche fougueuse :


Giordano, Le combat de Persée
 et Phineas ( détail ) 1680

Mais enfin, je ressens comme une frustration !! Donc, nous allons retourner au Palazzo Bianco qui possède vraiment la collection la plus riche de Gênes.

Et puis, les oeuvres sont magnifiquement présentées ( image en haut  ). Je ne me lasse pas de Caravage et de Simon Vouet, et je vais regarder le reste avec plus d'attention qu'à ma première visite.

Dans les tableaus anciens, en plus de Memling, deux ravissantes Vierges de Gérard David :




Gérard David, Vierge et l'enfant
( polyptiche Cervara)  1506

Gérard David, Vierge et l'enfant 
à la soupe de lait 1515























et une Charité bien gironde :



Jan Metsys, La charité  1550


décoratif, baroque, certes...mais si séduisant ! Dans ce même registre, n'est-il pas délicieux ce charmant  Isaac ?

Giuseppe Vermiglio,
Sacrifice d'Isaac (détail)


Au passage, j'aime beaucoup ce " bozzetto" ( esquisse ):


Giovanni Battista Carlone,
Saints en gloire (esquisse)



et naturellement ce merveilleux Veronese, dont j'adore les couleurs si chaudes ( surtout, pas de lessivage !) :

Veronese, Suzanne et les vieillards  1586


Décidément, le  vénitien aura été mon grand plaisir génois ( en plus de Rubens et de Van Dyck ) !

A la suite du Bianco, on attaque le Palazzo Tursi, un incroyable labyrinthe ( au secours, Ariane, où est ton fil ? ) de salles consacrées aux arts décoratifs, impossible de prendre le moindre raccourci, on se perd dans les vases, les tissus brodés ( splen-dides ), les vestiges romains, on atterrit par hasard dans la salle Paganini, autre gloire de Gênes, ouf ! On est morts.

Avant de rentrer à l'hôtel se changer pour un exquis dernier dîner "marin", jetons un coup d'oeil dans l'église qui est sur la piazza delle Vigne où nous crêchons :



Basilique Santa Maria delle Vigne,
"merci à la Madonne de m'avoir
donné un(e) fils (lle)"


Extraordinaire, non, ces ex-votos garçons et filles ? Ma collection de bavoirs en pâlit de jalousie !
Je me demande comment ils sont allés accrocher ceux d'en haut...

Ciao, Genova, et Auguri !!




lundi 2 janvier 2023

Rosso e bianco

Le Palazzo Rosso     photo Solvej



Genova du 18 au 23 Décembre 2022          Dimanche : Palazzo Rosso et Palazzo Bianco



Arriver à Genova par le train ( merci Trenitalia, nous avons échappé aux grèves honteuses de la SNCF ) dans cette gare toute fleurie de bougainvilliers , déjà, ça dépayse. Ensuite, trouver l'hôtel dans cet hallucinant labyrinthe de ruelles grouillantes le samedi soir, il faut être tombé comme moi dans la boussole ( et un peu aidé par une charmante autochtone ) ...

Après l'excellente colazione du Palazzo où nous logeons ( calmez-vous, il n'ya que ça, à Genova, des palazzi, la moindre trattoria a le même plafond peint que le Palazzo Reale ) nous affrontons à nouveau ces ruelles minuscules ( et les bâtiments sont très hauts ) et ça monte ! direction via Garibaldi et ses musées ouverts le dimanche. Bon choix pour moi que Genova, juste l'année où se tient dans toute la ville des expositions " Rubens à Genova", on connait ma passion, un heureux hasard.

Le Palazzo Rosso expose des tapis ( superbes d'ailleurs ) mais ce qui m'intéresse c'est sur les murs.
Premier plaisir :


Veronese, Judith avec la tête d'Holopherne




 

Un merveilleux Veronese ! Ce tissu rose m'enchante. Et puis il semblerait qu'il n'y ait pas eu trop de lifting... En revanche, sur ce splendide St Sébastien, qu'y-a-t'il donc au bout de la flèche de droite ? Un personnage trop lavé, bien sûr ! Fff...je ne comprends pas les restaurateurs, ils n'ont pas d'yeux ?




Guido Reni, Saint Sébastien



A l'étage suivant ( oui, les escaliers, c'est une spécialité génoise, nous aurons l'occasion d'escalader un nombre de marches considérable ici ) une très belle découverte : une collection de paysages grand format, un par mois , d'un certain Jan Wildens, au charme indéniable :



Jan Wildens, Mai La promenade dans le vallon

Jan Wildens, Juin, L'étang

















et puis Van Dyck, un Christ sublime, et le somptueux portrait de Anton Giulio Brignole :



Van Dyck, Anton Giulio Brignole
 à cheval

Van Dyck, Christ portant sa croix











 

 














...mais c'est tout, je me sens un peu frustrée sur la peinture italienne



 
Donc nous traversons la rue et attaquons le Palazzo Bianco.

Tout aussi splendide !

Et là, attention, encore plein de Van Dyck ! Mais ce sont des copies ( anciennes, certes ) qui ont d'ailleurs donné lieu à une sacrée controverse ( l'expo s'intitule " trop beau pour être vrai " ) si j'ai bien compris la conservatrice de l'époque ( qui habitait au dernier étage ( encore des marches ! ) du palais un somptueux pied-à-terre avec vue les avait fait passer pour des vrais...

Enfin il y a quand même de l'authentique, et pas rien :


 






Caravage, Ecce homo

Simon Vouet, David
avec la tête de Goliath



sur ces deux tableaux, je ne trouve rien à dire, à part AAAAHHHH!!!...( encore que le personnage de droite dans le Caravage me semble un peu trop caricatural pour être honnête  ? )

plus un autre Veronese merveilleux :



Veronese, Crucifixion





...et beaucoup de peintres génois que je découvre, Bernardo Strozzi, Grechetto, Luca Cambiaso      mais j'avoue que je ne suis pas très sensible à leur manière très mélodramatique...En grande pompe est exposé un Saint Sébastien de Filippino Lippi mais il ne doit pas y avoir plus de 2 cm2 peints par lui...



Une belle salle espagnole, avec un ravissant Murillo, la belle sainte Orsola    de Zurbaran et un beau Ribeira, et l'on retrouve nos flamands, Rubens, qui a donc beaucoup oeuvré à Gênes ( on verra demain) Van Dyck, ( vrai cette fois ! ) et quelques plus anciens, dont cet émouvant Memling :




Rubens, Venus et Mars






Memling, Christ bénissant





















Après tout cela, nous avons un peu besoin d'air ...et un ascenseur superbe nous hisse jusqu'à Castelleto, où la vue sur la ville est magnifique.


Vue de Castelletto  photo Solvej




 Sur le chemin du retour, nous entrons dans quelques boutiques ...pas moins séduisantes :






















Une première journée bien remplie !

 

vendredi 5 février 2016

J'ai deux amours ... la la la...

Titien  Jeune femme à la fourrure  ca 1535

Rubens  La petite pelisse ( Hélène Fourment) 
( détail) 1636/38


 






 








Mardi : KunstHistorischesMuseum, Kunsthaus Wien







... On le sait, Rubens et Titien. Enfin, deux GRANDS amours, parce que j'en ai aussi plein d'autres. C'est dire si le KunsHistorischesMuseum, vulgairement appelé KHM, va me combler . A gauche, peinture "hollandaise-flamande", à droite peinture italienne. A gauche, la ravissante Hélène Fourment et sa petite pelisse, à droite la sublime inconnue à la fourrure: match nul. Et s'il n'y avait qu'elles deux ...mais le KHM est grand comme le Louvre, et tout aussi riche. Et en plus, il propose au visiteur exténué,  dans chaque salle,  de voluptueux canapés de velours bleu dont nous userons largement.
Nous commençons par la gauche, le " Nord". La salle Brueghel ( dont le KHM possède la plus grande collection au monde ) est le premier éblouissement. Je me perds dans les lointains du célèbre "Chasseurs dans la neige ",  j'adore la subtile harmonie du " Gloomy day" ( jour sombre ? ça le fait moins, je trouve ), je suis époustouflée par " La conversion de Paul", quelle extraordinaire composition, qui amène l'oeil juste sur la minuscule tache bleue du manteau de l'apôtre à terre.




Pieter Brueghel l'Ancien          La journée sombre  1565



Pieter Brueghel l'Ancien       La conversion de Paul     1567


Pieter Brueghel l'Ancien   La conversion de Paul
( détail )



La photo ne rend pas vraiment justice à la grande subtilité des couleurs, surtout la grande, le détail est plus juste. Mais quelle grande idée d'avoir installé un premier plan " important " ( le cavalier jaune) et d'avoir attiré l'attention sur le sujet ( Paul ) rien que par la composition et la couleur ! Génial .


On continue dans le génie ( mais je n'aurai bientôt plus aucun superlatif en magasin ! ) avec
" L'atelier du peintre", de Vermeer, quasiment aussi prenant que La vue de Delft. Pas de mur jaune, mais ces rayures noires...




Vermeer      L'atelier du peintre  ca 1666/68



Je ne voudrais pas oublier une belle de Van Dyck, qui me ravit



Anton Van Dyck     Portrait de jeune femme  1630



Et puis le voilà, le Maître, en plus ils ont eu la bonne idée de le laisser à côté de sa bien-aimée, le maître vieillissant  ( cet autoportrait date d'un an avant sa mort ) portant beau toujours, et ébloui, fou de la lumineuse beauté de sa jeune épouse...Je ne vais pas les séparer !




Rubens  La petite pelisse ( Hélène Fourment) 1636/38

Rubens          Autoportrait ca 1638/40






























On se perd dans cette chair éblouissante, ce doit être un des tableaux les jouissifs du monde, et on comprend pourquoi Rubens a légèrement triché sur la longueur du bras gauche, il voulait absolument traiter en gloire ce ventre chéri...Une vraie splendeur !



Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ...



Rubens        L'enfant Jésus avec Jean-Baptiste et deux anges  ca 1615/20



Retrouvons notre sérieux : l'admirable " Déploration du Christ ", les grandes compositions ( les fleuves, les miracles de St Ignace ( avec les modellos de la main de Rubens ) l'exquise Ste famille sous un pommier, etc..) je suis au paradis !




 Rubens        La déploration du Christ ca 1615



Bon, on a bien compris que TOUS les grands de la peinture du Nord étaient représentés dans les collections des Habsbourg, évidemment, j'allais oublier Rembrandt, Ruysdaël, Cranach, Dürer, Avercamp et, et tous les autres moins connus, aller, une petite halte, justement il y a une cafet' juste au milieu, dans une somptueuse rotonde, ouf !

         Une bière et une saucisse plus tard, on attaque l' Italie, non sans avoir jeté un oeil aux fresques de ...Klimt,   y avait longtemps. C'est loin ( il y a des jumelles ! )et pas très beau. ( mais ça fait riche ! ) Honneur au premier des premiers, Tiziano le grand, l'unique.


Titien         Il bravo ca 1520

Titien          Lucrèce et Lucius 
Tarquinius Collatinus        ca 1515








Le premier portrait qui retient mon attention, c'est le merveilleux " Bravo", ce mouvement, que l'on retrouve d'ailleurs un peu plus loin, dans  le " Lucrèce et Lucius Tarquinius", quel effet !
Mais peut-on vraiment ajouter des mots...est-ce utile ?



Titien          Portrait de Johann Friedrich de Saxe  1550/1


Et la composition grandiose du portrait de  J.F. de Saxe....Et les magnifiques Madonnes...



Titien           Madonne des bohémiens   ca 1510

Titien           Madonne aux cerises   ca 1516/18



Un enchantement. Notre préféré, je crois :




Titien             Le Christ et la femme adultère   1512/30 



Ce qui se passe dans ce tableau me laisse un long temps rêveuse devant...
Mais il faut continuer,  il y en a tant et tant, de Veronese  en Palma il vecchio, de Corregio en Lotto,  de Giorgione en Bellini ( mais la Suzanne de Tintoret, niet ? déplacement ? ) aussi une somptueuse salle Velasquez sur fond rose assorti  aux robes des infantes, aussi deux-trois peintures françaises, tiens, notre né-natif de Carpentras, Joseph Siffrein Duplessis, et enfin bien sûr le cher Caravage...





Palma il Vecchio       Jeune femme de profil ca 1512

Titien           Violante  1510/15


















Giovanni Bellini       Jeune femme à sa toilette (détail) 1515

Veronese             Lucrèce ( détail)  1580/3





























                   Concluons avec ces quatre belles vraiment belles cette visite si riche qu' elle nous laisse  dans les yeux un indéniable éblouissement,  mais aussi dans la tête ...une confusion certaine ! Il va falloir faire le tri. 

Pour nous changer les idées, nous prenons le tram ( qui nous donnera un bon aperçu  de la belle cité de Vienne) pour aller dans les fins fonds voir la maison-musée Hundertwasser, " KunstMuseum" Wien. Ce n'était peut-être pas une bonne idée, mon mari est resté à Titien et apprécie mollement les centaines de petits tableaux colorés qui se ressemblent tous un peu, il faut dire. Quant à moi, après l'épreuve KHM, je ne suis pas d'accord avec sa théorie du " sol pas plat", c'est un cauchemar pour les pieds  fatigués !



Kunsthaus Wien           photo Solvej

Friedrich Undertwasser          Le grand chemin 1955






















               

               Et je ne parlerai pas de l'exposition d' Eêêuvres dernier-cri à l'étage supérieur...

Mais enfin, j'aime bien cette " maison du Fada" locale, il en faut des imaginatifs dans son genre...




Friedrich Undertwasser     Immeuble écologique
« Je suis impatient
De devenir humus moi même
Enterré nu sans cercueil
Sous un hêtre planté par moi
Sur ma terre de Ao Tea Roa
La mise en terre devra se faire sans cercueil,
Enveloppé dans un suaire, dans une couche de terre
D’au moins 60 centimètres d’épaisseur.
Un arbre devra être planté sur la tombe
Afin de garantir que le défunt vivra
Symboliquement et réellement.
Une personne décédée est sujette à la réincarnation sous la forme
Par exemple d’un arbre qui pousse sur
Lui et à travers lui. Le résultat serait
Une forêt sacrée de morts-vivants.
Un Jardin de la mort joyeuse. »

                                                                F.Undertwasser