mercredi 28 mars 2012

Après Matisse

Le Centre Pompidou



portrait de jeune fille 1914   Pablo Picasso





Comme cela fait très longtemps que je n'ai pas traîné à "Beaubourg", et que finalement, j'ai "expédié" Matisse assez vite (et puis, bien sûr, il y avait foule...) l'envie d'un dialogue plus "solitaire" avec les oeuvres me prend et je descends deux étages (et d'ailleurs j'en remonte un aussitôt, et à pied, on ne peut pas accéder au "haut" par l'escalator, encore une bizarrerie architecturale..ou plutôt, vraisemblablement, encore une restriction budgétaire côté gardiens !) pour baguenauder à mon aise dans le "fonds".


       Une très grande nature morte de Braque me "cueille" dès l'entrée. Magnifique harmonie sourde, et ce trait faussement incertain, les différents traitements selon la matière...un régal !

fruits sur une nappe et compotier 1925 Georges Braque


Malheureusement, bien sûr il n'y a pas de carte postale reproduisant cette oeuvre, et je ne l'ai pas trouvée sur Internet. A la place je vous offre celle-ci qui lui ressemble beaucoup...





















 Au  détour d'une salle "cubiste", (pas vraiment ma passion, le cubisme...)  je vérifie le "théorème de Ruysdael (au milieu d'une foule de petits paysages hollandais, il y en a un qui est beaucoup plus beau que les autres : approchez, c'est Ruysdael (Jacob, attention, pas Salomon, il y en a 2) mais cette fois -ci c'est Picasso : la maîtrise du portrait de jeune fille, à la belle harmonie froide, et l'oeil ovale de la petite fille (qui semble poser telle une Gilberte aux Champs-Elysées)  m'enchantent.



fillette au cerceau 1912  Pablo Picasso
Il faut beaucoup de kilomètres  de compositions immenses et ennuyeuses ( à part quelques Kandinsky 1ère manière, aux
couleurs éclatantes et les projets d'un architecte fou dont j'ai oublié le nom qui envisageait de faire passer les voitures sous la Seine, bonne idée, dommage qu'il n'ait pas persisté....)
          pour arriver enfin à quelques bribes de rêve sensible, poésie de petits Klee, force expressive d'Eugène Leroy
 (quel dommage qu'il n'y ait que quelques croquis de nus)
 délires "bruts" de Dubuffet, et puis ce paysage de Bacon
(et aussi quelques portraits) dans lequel je me perds,
enchantée un long moment et qui sera décidémment mon préféré pour aujourd'hui.


Il n'y a pas Lucian Freud, il n'y a pas David Hockney .
(ou alors ça m'a échappé !)
Allons à Londres.
Van Gogh in a landscape  1957   Francis Bacon

Pourquoi je n'aime pas Matisse

Matisse, paires et séries    Centre Pompidou


                                           paysage marocain (Acanthus)   Henri Matisse 1911


                C'est la question que je me suis posée tout au long de cette exposition assez "bidon", je trouve, montrer deux (ou plusieurs) toiles avec un "air de famille", on peut faire ça avec quasiment n'importe quel peintre, tous les peintres font souvent une esquisse grandeur, et quand elle ne leur plaît pas recommencent, et les classiques usaient et abusaient du "modello", plus petit, pour mettre au point leur composition, je ne vois pas ce qu'il y a là de particulièrement novateur.


        Quant à ce qu'on nous montre, on a l'impression parfois que la deuxième version est moins bien que la première, il aurait dû s'arrêter...Au delà de cela, je m'interroge: pourquoi cette exposition, belles compositions, couleurs chatoyantes, m'ennuie-t'elle autant ? Je crois qu'au fond, les "recherches" de Matisse ne me touchent pas. Pourtant c'est un virtuose, rien à dire, ses couleurs sont souvent magnifiques ( ci-dessus) son trait est ô combien habile, mais devant cette peinture, je ne ressens rien, en fait elle m'indiffère...
               Je lui trouve un côté "décoratif" remarquable, mais pas de sensibilité. 
(et puis je me souviens du livre que j'ai lu, à l'époque des Métiers d'Art, où il expliquait gravement comment, quoi qu'il arrive, il travaillait tous les matins de 9h à 12h et l'après-midi de 14h à 18h (les horaires sont peut-être faux...) et ça, ça m'énerve !


Séville 2     Henri Matisse
  

jeudi 22 mars 2012

Bonjour à tous...et pardon pour ce "vide" prolongé. J'ai continué ce blog sur mon site, c'était plus facile, mais la " Pomme " nous abandonnant lâchement ( les "Mac" comprendront...) je reviens vers Blogger !
A très bientôt !

dimanche 18 mars 2012

Mais où est donc Artemisia ?

           Exposition "Artemisia, Pouvoir, gloire et passions d'une femme peintre "

 Musée Maillol



                                                  Judith et sa servante        Artemisia Gentileschi


Déjà, le titre m'énerve...A-t'on vu des expositions intitulées "Pablo", ou "Henri" ? Mais voilà, Artemisia Gentileschi est une femme, avec une passionnante vie de femme, (elle a été violée par un collègue ) et d' artiste, en plus, quel beau "produit" !! A la sortie on pourra vendre des crayons, gommes et carnets "Artemisia", et même des bougies parfumées (si,si) "Artemisia"...Je me souviens d'un très beau film, il y a longtemps, évidemment cela a ajouté à la légende d' "Artemisia". (c'était d'ailleurs le titre du film).

      Mais ce qui est le plus frustrant, dans cette expo, c'est qu'en dehors de deux trois tableaux, dont "Judith et sa servante", "Judith et Holopherne"(celui de l'affiche, et encore, la bouche me paraît bizarre)
tous les tableaux sont tellement nettoyés, restaurés, arrangés pour plaire au public contemporain qui ne veut pas voir des oeuvres trop sombres qu'on ne sait vraiment plus ce qui a été réellement peint par Artemisia Gentileschi, d'où une impression d'un style peu homogène, en dépit de la violence passionnée que heureusement, on perçoit encore.
        Et aussi des erreurs de perspective absolument grossières, on ne me fera pas croire que cette virtuose du drapé, copine de Simon Vouet (autre virtuose),  dessinait des balustres avec 2 points de fuite, comme on voit dans certaines des oeuvres.("le bain de Bethsabée") (bon, cela dit, peut-être que ça ne l'intéressait pas, les balustres, je la comprends...) Au diable les maudits "réintégrateurs illusionnistes"! (c'est comme ça que ça s'appelle, quand on repeint sur les oeuvres..pardon, qu'on "restaure")

       Un autre truc qui m'amuse, de la part des "savants", qui ont étudié les oeuvres : il y a plusieurs autoportraits, et aussi plusieurs personnages féminins où l'on nous dit que c'est elle qui s'est représentée
(Suzanne et les vieillards, Ste Cécile jouant du luth, etc) et l'on voit une jeune femme blonde...or, l'autoportrait le plus connu (qui d'ailleurs n'est pas présenté ici) d'Artemisia Gentileschi en "allégorie de la Peinture" représente plutôt ce que j'appellerais une "brunette"...Mystère !
        Le plus émouvant, dans toute l'exposition, c'est peut-être les lettres manuscrites, dans une petite vitrine...Devant je rêve à la vraie Artemisia, une soeur de l'époque Baroque, belle et talentueuse.