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lundi 20 janvier 2025

Last but not least



Piero Pollaiuolo, Portrait d'une dame   1470



Milan du 2 au 6 Janvier 2025   Lundi : Museo Poldi Pezzoli 



Dernier jour, les valises sont bouclées, j'hésite à repartir vers un dernier musée...mais nous n'avons pas été au Poldi-Pezzoli, je l'avais gardé pour la fin car c'est le seul ouvert le lundi, et le tram n°1, dont nous sommes maintenant des habitués !  nous emmène sous la pluie juste devant.

Ah je ne vais pas regretter d'avoir considéré comme quantité négligeable  le stress pré-voyage de l'homme qui ne veux jamais rien faire le dernier jour à part arriver trois heures avant à l'aéroport ( et qui aujourd'hui se transformeront en 5 vu qu'il y aura 2 heures de retard ) car s'il n'avait fallu voir qu'un seul musée à Milan, ce serait  celui-là.

Bien caché derrière une porte cochère, presque en face de la Scala,  se dissimule en effet cette merveilleuse bâtisse dont chaque pièce est un véritable trésor. Merci Mr Poldi Pezzoli (1822-1879) dont le portrait par...Francesco Hayez 😉, trône dans l'entrée.

La première pièce est l'armurerie, on n'a pas le temps de regarder chaque arme une par une, dommage car ce sont des bijoux


Ils font un peu peur...


Réunir toutes les armures en troupe, quelle belle idée théâtrale ! De l'armurerie on passe à la dentelle et aux ouvrages de dames, contraste, non sans avoir admiré de splendides miroirs et tapisseries


Et en plus il y en a deux !

Touchant, trop joli




















et on emprunte ce ravissant escalier et sa fontaine habitée pour rejoindre l'exposition des tableaux à l'étage

Baroque n'roll, il fait des claquettes
sur l'escalier

Les locataires





















Ce Gian-Giacomo ( JJ ! ) était tout de même un sacré collectionneur, bien qu'évidemment certains tableaux sont des donations plus récentes. Mais quelle promenade délicieuse dans cet univers artistique qui évoque plus la  maison d'un esthète qui nous aurait invités pour partager ses coups de coeur ( il n'y a que nous 😊 ) qu'un musée . Dans un ordre plus ou moins chronologiques, mes coups de coeur à moi :


Bergognone, Vierge à l'Enfant
 1505/10 

Marco d'Oggiono,
Christ enfant 1510 ca



















                                                                                            
                                                               
                                                                                 Trop mimi ce petit Jésus " mon cousin "


Giovanni Bellini,
Imago Pietatis 1460//70

Botticelli, La Madone
au livre 1480/1 





















Toujours Giovanni Bellini, tellement émouvant...et ce Botticelli, tellement joli, mais la peinture, la vraie, est plus chez Giovanni que chez Sandro, ce virtuose. Ce n'est pas une insulte, mais la virtuosité doit avant tout servir l'art, qui disait, déjà " l'art doit cacher l'art " ? *


 Lorenzo Lotto,La Vierge et l'Enfant
avec St Jean Baptiste
 et St Zacharie  1546 



Giorgione ( cercle de) 
Portrait de gentilhomme 1510/20






















J'ai aussi beaucoup aimé un autoportrait de Sofonisba Anguissola, un curieux St Jérôme unijambiste (?) de Bernardino Luini, un St Antoine de Giordano et un beau Ribera, mais comme toujours, on ne peut pas tout mettre. Et la Dame de Pollaiuolo, la star du musée,( en haut )  qui est en train de se faire refaire une beauté dans une serre transparente.
Difficile de choisir entre :
 

Tiepolo,Allégorie de la Vertu
 et la Noblesse  1740/50

Rosalba Carriera, Portrait d'un
gentilhomme 1730/40 





















Sur les "vedutas" de Venise, pas d'hésitation, voici la plus belle :

Francesco Guardi, Gondoles sur la lagune
( lagune grise ) 1765 


J'ai gardé pour la fin  cette beauté sublimissime :



Palma il vecchio, Portrait féminin
dit La courtisane ( détail) 1520 


dont le visage est définitivement massacré...mais je vais encore m'énerver.  Ceux qui ne me croient pas peuvent regarder sur Internet  !

Encore quelques merveilles, pour prolonger un peu l'enchantement, avant les galères aéro-uneasy-jet



Les assiettes au plafond, ça j'aurais pas osé


Ah ! ❤️ Moi qui adore le verre...

 Et ce servizio da tè "solitaire"


















Et ces exquises chaises





















Et au moment de partir...une rencontre étonnante, mais bien sûr, nous sommes le 6 Janvier, est-ce que le petit JJ a été sage, aura-t'il des cadeaux...ou du charbon ?


La Befana ! 



 * Un certain Joseph Joubert ? Merci Mr Google


Toutes les photos crédit @Solvej

mardi 11 mars 2014

La " Journée de la Femme " ... avec un peu de retard ...

La femme du peintre


Je voudrais vivre comme un moine dans une cellule pourvu que j'aie de quoi peindre sans souci ni dérangement.
             Henri Matisse, cité par Jean Puy ( " Souvenirs", le Point, 1939 )

Moi aussi !!




Je me souviens de ce livre  de Matisse, " Ecrits et propos sur l'art ",  que j'ai lu ...il y a bien longtemps, aussi vous me pardonnerez une certaine approximation...Il disait, et cela m'avait beaucoup marquée, qu'il travaillait tous les jours de 9h à 12h, heure à laquelle Mme Matisse fournissait le déjeuner, et de 14h à 18h30, heure à laquelle Mme Matisse servait le dîner. Dans un livre sur Marquet, on racontait que Mme Marquet apportait un pique-nique à Mr "sur le motif " dans la campagne. On remarque, si on regarde un peu les bios de ces messieurs, qu'il est très fréquent que ces grands hommes aient épousé leur servante, ou leur modèle.

  Les grands maîtres sont principalement des hommes, qui ne se sont pas privés de considérer qu'ils étaient par essence investis du Génie Créateur, ou touchés de l'Etincelle Divine, contrairement aux femmes, qui en étaient malheureusement dépourvues...question de génétique, ajoutaient même les plus machos.   
La Femme serait-elle par définition privée  de talent, d'inspiration, de technique, de velléité créatrice,  de souffle divin ? La Femme, cette création parfaite qui a suivi l'esquisse un peu ratée que fit Dieu en premier, l' Homme ... Mais non !


Tout simplement, la femme peintre n'a pas de femme du peintre  .


Certes, la femme peintre peut vivre avec un mécène ( dans le meilleur des cas ),   un frère en art  ( un concurrent ! ),  un marchand,  un artiste dans une autre spécialité,  mais jamais, au grand jamais, avec un cuisiner, un homme de ménage, un blanchisseur, un secrétaire ou un baby-sitter, et c'est bien là son principal problème !

 Alors, pour cette journée de la Femme, je veux rendre hommage à toutes mes soeurs sous-estimées,    Artemisia, Sofonisba, Rosalba, Mary, Lavinia, Elisabeth-Sophie, Elisabeth, Adélaïde, Louise, Angelica, Anna, Rosa, Louise, Marie, Anne, Eva, Mary, Suzanne, Berthe, Romaine, Leonor, Frida, Marie, Tamara, Giorgia, Dorothea, Niki, Maria-Helena, Hélène, Joan, Annette,   et j'en oublie évidemment,  Gloire à vous !!!


Gloire à vous les observatrices attentives du temps qui passe, à des siècles de distance, Hélène Schjerbeck et Sofonisba Anguissola

Helene Schjerfbeck, autoportrait 1884/85
Helene Schjerfbeck, autoportrait à la tache rouge 1944
Sofonisba Anguissola, autoportrait  1554
Sofonisba Anguissola, autoportrait 1613









































Gloire à vous les tendres, les raffinées, portraitistes  délicates, fines psychologues,  Elisabeth Vigée-Lebrun, Rosalba Carriera, Angelica Kauffmann


Rosalba Carriera ,    Portrait du consul français Leblond   1727 

Angelika Kaufmann, portrait de Johann Joachim Winkelmann  

Elisabeth Vigée-Lebrun,  le frère de l'artiste  1773



Gloire à vous les originales, les singulières, les inventives, Niki de St Phalle, Maria-Helena Vieira da Silva, Tamara de Lempicka, Annette Messager


Annette Messager,  Articules-Desarticules  2001

Niki de Saint Phalle, Nana 1974

Maria Helena Vieira da Silva,  Atlantide,  Lithographie  1973/74


Tamara de Lempicka, portrait du marquis d'Afflito 1925


Gloire à vous les sauvages, les violentes,  les passionnées, les différentes, Artemisia Gentileschi, Frida Kahlo, Joan Mitchell,  Suzanne Valadon



Artemisia Gentileschi,  Judith décapitant Holopherne  1620





Joan Mitchell, sans titre  1961 

Frida Kahlo, la colonne brisée 1944 

Suzanne Valadon,   les deux baigneuses  1923


                     
                             Et surtout Gloire à toi, la plus grande, Berthe Morisot, qui rangeait ton matériel dans un placard du salon quand tu avais ton " jour ", Madame Eugène Manet ...



Berthe Morisot, saules dans le jardin de Bougival 1884