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lundi 5 mai 2025

Orazio, Michelangelo et Francesco, héros de l'art

 Artemisia Gentileschi,   Cléopâtre ( détail)
1625 


Exposition "Artemisia héroïne de l'Art"  Musée Jacquemart André 


Il y avait longtemps que je ne m'étais pas un peu énervée sur ce genre de choses,  aurait-on idée d'intituler une expo Rubens " Pierre-Paul "  ? Pourquoi cette familiarité avec ce peintre, parce que c'est une femme ? Parce que "Artemisia Gentileschi " ça fait trop long sur l'affiche ? Parce que Artemisia est devenue un produit culturel, faut dire qu'elle a tout pour, elle est plus sexy que Rosalba Carriera ou Sofonisba Anguissola ( encore plus long sur l'affiche) c'est une héroïne Me-too et puis maintenant on a plein de beaux tableaux pimpants.
Bon, on se calme.
J'ai eu un billet pour cette expo par une copine anglaise qui s'était trompée de date, sinon je ne sais pas si j'y serais allée, les expos à Jacquemart c'est toujours bondé et  les salles sont minuscules. Essayons d'analyser calmement.

Artemisia Gentileschi, ça fait une paye qu'on se connait, bien avant que tu ne sois tellement à la mode, il y avait eu un film épatant ( en 1997)  que j'avais adoré mais j'étais bien la seule car il n'avait eu aucun succès. Après, il y a eu une grande expo ( en 2012 )mais où est donc Artemisia ? et en mettant le lien, je m'aperçois que je disais exactement la même chose il y a 13 ans...fff  🙄

En fait, j'ai le regret de vous le dire, mais ce qui ressort de cette ( somptueuse, oui la scéno  est top) expo est que lorsque notre jeune femme se frotte aux mecs, c'est qui qui gagne ?

Caravage, Le couronnement d'épines
( dét) 1605 BP de Vicenza

 Orazio Gentileschi,  Le couronnement
d'épines ( dét)  1615
HAUM Brunswick




















Evidemment quand c'est Caravage ( parce que ça,  c'est le plus beau tableau de l'exposition )                                                                                     
                                                                                                                    ou même Papa, c'est moins                                                                                                                             fort mais j'aime bien quand même 




Artemisia Gentileschi, Judith et sa servante
1615 UFF Florence
            
Orazio Gentileschi, Judith et sa servante
1612  MBAB Bilbao


 


 
Non mais je suis d'une mauvaise foi, pire qu'un homme ! Parce que dans le duel avec Orazio, c'est nettement fifille qui l'emporte.

A. Gentileschi, Allégorie de
l'inclination  1616
FCB Florence

F. Bianchi Buonavita,
Allégorie du génie 1617
FCB Florence


 

Et aussi avec Francesco Buonavita , même si je ne suis pas fan de l' Allégorie de l'inclination, un de ses nombreux autoportraits. Est-ce qu'elle aurait été Miss Selfie, de nos jours ?



A. Gentileschi, Autoportrait en
joueuse de luth 1615
WAMA Hartford

A. Gentileschi, Danaé 1612  SLAM St Louis

  Vénus endormie 1626
VMFA Richmond 


En tous cas ces nus féminins, est-ce elle, on ne sait pas, sont absolument délectables.
Je ne sais pas pourquoi je suis tellement désagréable avec cette pauvre Artemisia, pure jalousie, sans doute, car franchement, sa peinture est très belle, ses portraits sont magnifiques 

A. Gentileschi, Portrait d'un gentilhomme
(Antoine de Ville)  1627
Coll p

A. Gentileschi, Clio,
muse de l'Histoire 1632 PB Pise  




surtout dans les années de maturité, je trouve , où elle s'abandonne à cette sorte de furie vengeresse, et avec cet orgueil magnifique qui la fait signer sur le livre de l'Histoire :


A. Gentileschi, Clio, 
muse de l'Histoire ( détail) 1632 PB Pise 

Naturellement on n'échappe pas à des repeints , oh pardon, des réintégrations ( oui, car les restaurateurs d'avant, ils ont fait des affreux repeints que l'on doit se dépêcher d'enlever, alors que ceux de maintenant  ils " rendent leur beauté aux oeuvres ") bizarroïdes :



A.Gentileschi, Cléopâtre ( dét)
1635     Coll p
  


mais enfin, la pauvre Artemisia n'y est pour rien si son serpent est tout plat sur son bras, et si elle a deux manches gauches à sa chemise.

Sans rancune, signorina Gentileschi, et honneur à une grande peintre,  " Brava ! "

Simon Vouet,
Portrait d'Artemisia Gentileschi
1626   PB Pise


Toutes les photos  crédit ©Solvej

jeudi 16 janvier 2025

Labyrinthe

Raphaël, L'école d'Athènes  1509


Milan du 2 au 6 Janvier 2025     Samedi : Pinacoteca Ambrosiana 



Oui, après la noble installation chronologique ( et par écoles ) de la Pinacothèque de Brera, l'Ambrosiana nous apparaît au premier abord comme un dédale assez fantaisiste, et même au deuxième ( abord) , vues les explications hermétiques et embarrassées de la charmante gardienne quand on lui demande où sont les "toilette ",  et le parcours complet du musée dans l'autre sens qu'il faut accomplir avant d'aboutir. 

Pourtant j'avais pris deux plans, un en italien, un en anglais.

Mais dans ce merveilleux foutoir, où l'on trouve l'intégrale du Codex Atlanticus de Léonard de Vinci, la corbeille de fruits de Caravage, une sublime madone de Pinturicchio et une de Botticelli avec une trop grosse tête, une mèche de cheveux de Lucrèce Borgia, plusieurs Titien superbes, tout un tas de portraits barbants et poussiéreux, des gants de Napoléon,  un magnifique escalier aux murs de mosaïque, le carton de l'école d'Athènes de Raphaël, et toutes sortes de beaux objets, bref, on se perd mais avec bonheur.

Aussi, dans l'ordre des préférences, et pas de la visite :

En premier ( en haut ) le dessin  de Raphaël pour la fresque du Vatican. Choc !! Extraordinaire de beauté, de sensibilité, de justesse...et parfaitement présenté dans cette grande salle austère.

Raphaël, L'école d'Athènes ( détail )  1509


Puis évidemment Titien l'incomparable

Titien  (et Palma le jeune)
 La mise au tombeau ( détail )  1573
Titien   (et Palma le jeune)  
La mise au tombeau  1573


 

quoique, attention, celui-là est bien un faux ami...son style se rapproche de certaines saintes familles de Titien


Bonifacio de Pitati, Ste famille avec
St Jean-Baptiste, Tobie et
l'archange Raphaël 1527

Bonifacio de Pitati, Ste famille avec 
St Jean-Baptiste, Tobie
 et l'archange Raphaël ( détail ) 1527



 
Sur le  sujet Sainte Famille, on voit que le regard n'est pas le même selon l'époque, certes, ce n'est pas une découverte mais ces trois  oeuvres illustrent bien l'évolution, sur deux périodes de vingt ans seulement.



Pinturicchio, La Vierge et l'Enfant
 avec un donateur ca 1505 

 

Bassano, Repos durant la fuite en Egypte 1545

     
















 les chiens sont mieux chez Bassano ( un grand spécialiste ! ) mais celui de Pitati est craquant. 


Caravage, Corbeille de fruits 1597

Je m'interroge sur le mur noir pour la corbeille de Caravage, un contraste trop violent qui n'apporte rien à mon sens,


Anonimo, Portrait de dame 1490


  




           en revanche c'est pas mal pour la ravissante "duchessa del    cardinale ", qui est marquée " anonimo " ? Jusque là je croyais que c'était de Predis ?








Giuseppe Vermiglio,
Giaele et Sisara 1621

Depuis Gênes j'ai un faible pour Giuseppe Vermiglio, j'adore l'application que la douce créature met à accomplir sa tâche et son air concentré ! 

Bernardino Luini,
Christ bénissant   ca 1525

Léonard de Vinci,
 Portrait d'un musicien  
1490


Quand on voit un Vinci ( comme je disais hier à Brera) et qu'on sait que ce n'en est  pas un, hé hé, qu'est-ce qu'on dit ? 
Par contre celui-là, dans un genre de coffre-fort, il paraît que c'en est un, de Léonard. Ah bon, les spécialistes m'épateront toujours...

Deux belles Madeleine, celle de Guido Reni particulièrement émouvante car inachevée, on voit que c'est un peintre qui peignait directement et pas un colorieur.


Titien, La Maddalena 1540

Guido Reni, Madeleine
pénitente 1640




















La pendule astronomique de Léonard et le bel escalier en mosaïque

Donnée par Dolce e Gabbana !

Sala dell'Esedra
























Et pour terminer cette visite qui n'a ni queue ni tête, le meilleur
 

 








Titien,  Adoration des mages  1560

et le pire !  Et ils s'en vantent, de leur "restauro ", 🤬☠️🧨 ça y est je suis énervée !!!

 
Andrea Schiavone, Adoration des mages 1547

 

Toutes les photos crédit @Solvej


mercredi 24 janvier 2024

Je reprendrai bien un peu de Goya

A l'angle du Paseo de la Florida et de la calle Mozart,
il y a un club de skate



Madrid du 1 au 7 Janvier 2024                  Jeudi : Ermita de San Antonio de la Florida     Galería de                                            las Colecciones Reales  

                                                                                                    



 C'est au bout d'une très longue avenue bordée d'immeubles banals que se cache le charmant Ermitage de San Antonio de la Florida, précédé d'une fresque Street art qui nous conforte dans l'idée que nous sommes dans la bonne direction !  Cette petite église un peu éloignée du centre touristique abrite le tombeau du maître et un ensemble de fresques que je ne manquerais pour rien au monde.

Et en effet, je ne pensais pas pouvoir encore ajouter à l'enchantement d'hier, mais si !


Vue d'ensemble des fresques depuis le côté gauche                         Goya 1798



Merci @Culturez-vous

Cette coupole centrale, qui forme comme un balcon où le miracle se produit, avec des gens qui le regardent, et d'autres qui nous regardent, grande idée ! ( peut-être inspirée par des italiens genre Piazzetta/Tiepolo ?) Et tout cela soutenu par les anges ravissants qui sont en-dessous. Merveille.

On ne peut pas prendre de photos, aussi j'ai dû piocher sur Internet ces documents qui sont bien loin de rendre justice à la splendeur de cette petite chapelle ! On resterait là des heures, à découvrir chaque exquis détail :

Détail coupole

Détail coupole

Détail coupole

C'est vraiment le bonheur ...Après cela, c'est sur un nuage que nous nous dirigeons vers le Palais Royal, prochaine étape, qui n'est pas si loin. Que je crois. Mais j'ai l'impression que je n'ai pas vraiment pris l'échelle de Madrid, cette belle et grande, très grande, ville ...et assez en pente ! Et quand enfin ( aïe nos pieds ) nous atteignons ce magnifique édifice, on redescend dare-dare de notre nuage en voyant la queue des gens qui ont un billet ( pas nous ) et celle de ceux qui n'en ont pas :

Le Palacio Real
depuis les jardins Sabatini

La queue...en fond la Cathédrale de la Almudena

















Donc, on oublie. Mais après la cathédrale, il y a le Musée des Collections Royales et là, il fait chaud et il n'y a personne ( et c'est gratuit pour les seniors, mais attention, on me demande ma carte d'identité : quels flatteurs, ces espagnols ! ) Et comme souvent, à quelque chose malheur est bon, parce que ce Musée est remarquable, d'une richesse hallucinante, et une fois de plus, on pourrait y passer trois jours!


Juan de Flandes, Polyptique
 d'Isabel la Catholique 1496/1504


On commence par l'étage " Austrias ", et ce délicieux " Polyptyque d'Isabel la Catholique ",  ( mais à cette allure là on n'arrivera jamais au bout ). Il y a pléthore d'objets d'art admirables , de tapisseries, de meubles, de carrosses,  et on retrouve nos chéris d'hier :

Dürer, 1503 Iris


Titien, Christ crucifié 1565





















Je ne sais plus si c'était à cet étage, peut-être plutôt à l'étage "Borbones " , mais cette superbe tapisserie, d'après un carton de qui ?

Tapisserie d'après Rubens

De Rubens, bien sûr. J'aurais pu photographier l'ensemble du musée, mais il faut bien se limiter, aussi :

Vitrine avec Vierge de la
Conception XVIIIè siècle

Nécessaire d'église en corail Sicile XVIIIè siècle




















Deux favoris. 

Et encore des chefs-d'oeuvre, un superbe accrochage de ces trois là qui vont très bien ensemble :

Caravage, Salomé avec la tête
de Jean Baptiste 1607

Ribera,St François
dans le roncier 1632

Seghers  Herodiade et Salomé
avec la tête de Jean Baptiste 1630 













C'est fou à quel point le rouge circule bien entre ces trois tableaux 
( qui sont alignés dans le musée, mais désolée, Blogspot ne veut pas ) ( les aligner )

En face un cheval énigmatique, qui attend son cavalier depuis plusieurs siècles :



Velázquez, Cheval blanc  1638

                                Très bel effet de le présenter ainsi, au milieu ( comme un certain Caravage à Syracuse )  et pas contre un mur.
 

Et enfin voici les tapisseries exécutées d'après les cartons de Goya qui nous ont éblouis hier au Prado :


La gallina ciega
  
El pelele





















Ravissant et très intéressant à observer de près, le travail des artisans est extraordinaire. Mais observer de près, pour comprendre vraiment un artiste, n'est-ce pas toujours indispensable ?

 


Goya, Charles IV en uniforme de
colonel de la Guarde Royale( dét)  

Goya, La reine Marie-Louise de Parme en
robe de cour ( détail) 1800






Voilà pourquoi j'aime tellement Goya ...