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jeudi 16 janvier 2025

Labyrinthe

Raphaël, L'école d'Athènes  1509


Milan du 2 au 6 Janvier 2025     Samedi : Pinacoteca Ambrosiana 



Oui, après la noble installation chronologique ( et par écoles ) de la Pinacothèque de Brera, l'Ambrosiana nous apparaît au premier abord comme un dédale assez fantaisiste, et même au deuxième ( abord) , vues les explications hermétiques et embarrassées de la charmante gardienne quand on lui demande où sont les "toilette ",  et le parcours complet du musée dans l'autre sens qu'il faut accomplir avant d'aboutir. 

Pourtant j'avais pris deux plans, un en italien, un en anglais.

Mais dans ce merveilleux foutoir, où l'on trouve l'intégrale du Codex Atlanticus de Léonard de Vinci, la corbeille de fruits de Caravage, une sublime madone de Pinturicchio et une de Botticelli avec une trop grosse tête, une mèche de cheveux de Lucrèce Borgia, plusieurs Titien superbes, tout un tas de portraits barbants et poussiéreux, des gants de Napoléon,  un magnifique escalier aux murs de mosaïque, le carton de l'école d'Athènes de Raphaël, et toutes sortes de beaux objets, bref, on se perd mais avec bonheur.

Aussi, dans l'ordre des préférences, et pas de la visite :

En premier ( en haut ) le dessin  de Raphaël pour la fresque du Vatican. Choc !! Extraordinaire de beauté, de sensibilité, de justesse...et parfaitement présenté dans cette grande salle austère.

Raphaël, L'école d'Athènes ( détail )  1509


Puis évidemment Titien l'incomparable

Titien  (et Palma le jeune)
 La mise au tombeau ( détail )  1573
Titien   (et Palma le jeune)  
La mise au tombeau  1573


 

quoique, attention, celui-là est bien un faux ami...son style se rapproche de certaines saintes familles de Titien


Bonifacio de Pitati, Ste famille avec
St Jean-Baptiste, Tobie et
l'archange Raphaël 1527

Bonifacio de Pitati, Ste famille avec 
St Jean-Baptiste, Tobie
 et l'archange Raphaël ( détail ) 1527



 
Sur le  sujet Sainte Famille, on voit que le regard n'est pas le même selon l'époque, certes, ce n'est pas une découverte mais ces trois  oeuvres illustrent bien l'évolution, sur deux périodes de vingt ans seulement.



Pinturicchio, La Vierge et l'Enfant
 avec un donateur ca 1505 

 

Bassano, Repos durant la fuite en Egypte 1545

     
















 les chiens sont mieux chez Bassano ( un grand spécialiste ! ) mais celui de Pitati est craquant. 


Caravage, Corbeille de fruits 1597

Je m'interroge sur le mur noir pour la corbeille de Caravage, un contraste trop violent qui n'apporte rien à mon sens,


Anonimo, Portrait de dame 1490


  




           en revanche c'est pas mal pour la ravissante "duchessa del    cardinale ", qui est marquée " anonimo " ? Jusque là je croyais que c'était de Predis ?








Giuseppe Vermiglio,
Giaele et Sisara 1621

Depuis Gênes j'ai un faible pour Giuseppe Vermiglio, j'adore l'application que la douce créature met à accomplir sa tâche et son air concentré ! 

Bernardino Luini,
Christ bénissant   ca 1525

Léonard de Vinci,
 Portrait d'un musicien  
1490


Quand on voit un Vinci ( comme je disais hier à Brera) et qu'on sait que ce n'en est  pas un, hé hé, qu'est-ce qu'on dit ? 
Par contre celui-là, dans un genre de coffre-fort, il paraît que c'en est un, de Léonard. Ah bon, les spécialistes m'épateront toujours...

Deux belles Madeleine, celle de Guido Reni particulièrement émouvante car inachevée, on voit que c'est un peintre qui peignait directement et pas un colorieur.


Titien, La Maddalena 1540

Guido Reni, Madeleine
pénitente 1640




















La pendule astronomique de Léonard et le bel escalier en mosaïque

Donnée par Dolce e Gabbana !

Sala dell'Esedra
























Et pour terminer cette visite qui n'a ni queue ni tête, le meilleur
 

 








Titien,  Adoration des mages  1560

et le pire !  Et ils s'en vantent, de leur "restauro ", 🤬☠️🧨 ça y est je suis énervée !!!

 
Andrea Schiavone, Adoration des mages 1547

 

Toutes les photos crédit @Solvej


mercredi 24 janvier 2024

Je reprendrai bien un peu de Goya

A l'angle du Paseo de la Florida et de la calle Mozart,
il y a un club de skate



Madrid du 1 au 7 Janvier 2024                  Jeudi : Ermita de San Antonio de la Florida     Galería de                                            las Colecciones Reales  

                                                                                                    



 C'est au bout d'une très longue avenue bordée d'immeubles banals que se cache le charmant Ermitage de San Antonio de la Florida, précédé d'une fresque Street art qui nous conforte dans l'idée que nous sommes dans la bonne direction !  Cette petite église un peu éloignée du centre touristique abrite le tombeau du maître et un ensemble de fresques que je ne manquerais pour rien au monde.

Et en effet, je ne pensais pas pouvoir encore ajouter à l'enchantement d'hier, mais si !


Vue d'ensemble des fresques depuis le côté gauche                         Goya 1798



Merci @Culturez-vous

Cette coupole centrale, qui forme comme un balcon où le miracle se produit, avec des gens qui le regardent, et d'autres qui nous regardent, grande idée ! ( peut-être inspirée par des italiens genre Piazzetta/Tiepolo ?) Et tout cela soutenu par les anges ravissants qui sont en-dessous. Merveille.

On ne peut pas prendre de photos, aussi j'ai dû piocher sur Internet ces documents qui sont bien loin de rendre justice à la splendeur de cette petite chapelle ! On resterait là des heures, à découvrir chaque exquis détail :

Détail coupole

Détail coupole

Détail coupole

C'est vraiment le bonheur ...Après cela, c'est sur un nuage que nous nous dirigeons vers le Palais Royal, prochaine étape, qui n'est pas si loin. Que je crois. Mais j'ai l'impression que je n'ai pas vraiment pris l'échelle de Madrid, cette belle et grande, très grande, ville ...et assez en pente ! Et quand enfin ( aïe nos pieds ) nous atteignons ce magnifique édifice, on redescend dare-dare de notre nuage en voyant la queue des gens qui ont un billet ( pas nous ) et celle de ceux qui n'en ont pas :

Le Palacio Real
depuis les jardins Sabatini

La queue...en fond la Cathédrale de la Almudena

















Donc, on oublie. Mais après la cathédrale, il y a le Musée des Collections Royales et là, il fait chaud et il n'y a personne ( et c'est gratuit pour les seniors, mais attention, on me demande ma carte d'identité : quels flatteurs, ces espagnols ! ) Et comme souvent, à quelque chose malheur est bon, parce que ce Musée est remarquable, d'une richesse hallucinante, et une fois de plus, on pourrait y passer trois jours!


Juan de Flandes, Polyptique
 d'Isabel la Catholique 1496/1504


On commence par l'étage " Austrias ", et ce délicieux " Polyptyque d'Isabel la Catholique ",  ( mais à cette allure là on n'arrivera jamais au bout ). Il y a pléthore d'objets d'art admirables , de tapisseries, de meubles, de carrosses,  et on retrouve nos chéris d'hier :

Dürer, 1503 Iris


Titien, Christ crucifié 1565





















Je ne sais plus si c'était à cet étage, peut-être plutôt à l'étage "Borbones " , mais cette superbe tapisserie, d'après un carton de qui ?

Tapisserie d'après Rubens

De Rubens, bien sûr. J'aurais pu photographier l'ensemble du musée, mais il faut bien se limiter, aussi :

Vitrine avec Vierge de la
Conception XVIIIè siècle

Nécessaire d'église en corail Sicile XVIIIè siècle




















Deux favoris. 

Et encore des chefs-d'oeuvre, un superbe accrochage de ces trois là qui vont très bien ensemble :

Caravage, Salomé avec la tête
de Jean Baptiste 1607

Ribera,St François
dans le roncier 1632

Seghers  Herodiade et Salomé
avec la tête de Jean Baptiste 1630 













C'est fou à quel point le rouge circule bien entre ces trois tableaux 
( qui sont alignés dans le musée, mais désolée, Blogspot ne veut pas ) ( les aligner )

En face un cheval énigmatique, qui attend son cavalier depuis plusieurs siècles :



Velázquez, Cheval blanc  1638

                                Très bel effet de le présenter ainsi, au milieu ( comme un certain Caravage à Syracuse )  et pas contre un mur.
 

Et enfin voici les tapisseries exécutées d'après les cartons de Goya qui nous ont éblouis hier au Prado :


La gallina ciega
  
El pelele





















Ravissant et très intéressant à observer de près, le travail des artisans est extraordinaire. Mais observer de près, pour comprendre vraiment un artiste, n'est-ce pas toujours indispensable ?

 


Goya, Charles IV en uniforme de
colonel de la Guarde Royale( dét)  

Goya, La reine Marie-Louise de Parme en
robe de cour ( détail) 1800






Voilà pourquoi j'aime tellement Goya ...

vendredi 6 janvier 2023

Frustration, donc retour au Blanc


Palazzo Bianco : Caravage, Ecce Homo, Simon Vouet, David avec la tête de Goliath
 et au milieu...mystère, impossible de retrouver l'auteur de ce superbe Saint Jérôme...
si quelqu'un sait ?

 

Genova du 18 au 23 Décembre 2022          Jeudi : Palazzo Reale, Palazzo Bianco, Palazzo Tursi 


Ce matin, direction le Palazzo Reale, autre splendeur totalement pour nous. C'est le désert ! J'adore la superbe calade qui orne le jardin où nous avons à nouveau une vue splendide sur Genova :



Vue du jardin du Palazzo Reale  sur le
fameux phare  

 

              












Palazzo Reale : Jardin                    photo Solvej

              



















 

 Ce palais grandiose et assez délabré, enfin, disons " dans son jus",  pour être aimable, c'est une succession de pièces toutes plus richement ornées les unes que les autres, de statues, d'objets précieux, et de tableaux inphotographiables, bref, un peu comme hier mais en plus clair.


Salon Veronese




Preseppe, c'est la saison


Un cabinet de toilette tout simple

Un lustre tout simple







































C'est très grand, très beau, et très agréable vu que nous sommes tous seuls. Mais le magnifique " Christ mourant " de Van Dyck, qui rappelle un peu l'extraordinaire crucifixion de Lille, est tellement frustrant car accroché très haut au-dessus d'un lit et donc impossible à voir vraiment bien :



Van Dyck, Christ mourant 1627

Ce très beau portrait est plus accessible :

Van Dyck, Portrait de Caterina
Balbi Durazzo 1624


Mais enfin, je ne suis pas venue à Genova que pour la peinture flamande ! Et les italiens ne  sont finalement pas trop à l'honneur, quelques portraits ( Tintoret, entre autres ), pas mal de ces génois, Strozzi, Castello, Parodi  etc... des fresques complètement repeintes, et le napolitain Giordano dont j'apprécie la touche fougueuse :


Giordano, Le combat de Persée
 et Phineas ( détail ) 1680

Mais enfin, je ressens comme une frustration !! Donc, nous allons retourner au Palazzo Bianco qui possède vraiment la collection la plus riche de Gênes.

Et puis, les oeuvres sont magnifiquement présentées ( image en haut  ). Je ne me lasse pas de Caravage et de Simon Vouet, et je vais regarder le reste avec plus d'attention qu'à ma première visite.

Dans les tableaus anciens, en plus de Memling, deux ravissantes Vierges de Gérard David :




Gérard David, Vierge et l'enfant
( polyptiche Cervara)  1506

Gérard David, Vierge et l'enfant 
à la soupe de lait 1515























et une Charité bien gironde :



Jan Metsys, La charité  1550


décoratif, baroque, certes...mais si séduisant ! Dans ce même registre, n'est-il pas délicieux ce charmant  Isaac ?

Giuseppe Vermiglio,
Sacrifice d'Isaac (détail)


Au passage, j'aime beaucoup ce " bozzetto" ( esquisse ):


Giovanni Battista Carlone,
Saints en gloire (esquisse)



et naturellement ce merveilleux Veronese, dont j'adore les couleurs si chaudes ( surtout, pas de lessivage !) :

Veronese, Suzanne et les vieillards  1586


Décidément, le  vénitien aura été mon grand plaisir génois ( en plus de Rubens et de Van Dyck ) !

A la suite du Bianco, on attaque le Palazzo Tursi, un incroyable labyrinthe ( au secours, Ariane, où est ton fil ? ) de salles consacrées aux arts décoratifs, impossible de prendre le moindre raccourci, on se perd dans les vases, les tissus brodés ( splen-dides ), les vestiges romains, on atterrit par hasard dans la salle Paganini, autre gloire de Gênes, ouf ! On est morts.

Avant de rentrer à l'hôtel se changer pour un exquis dernier dîner "marin", jetons un coup d'oeil dans l'église qui est sur la piazza delle Vigne où nous crêchons :



Basilique Santa Maria delle Vigne,
"merci à la Madonne de m'avoir
donné un(e) fils (lle)"


Extraordinaire, non, ces ex-votos garçons et filles ? Ma collection de bavoirs en pâlit de jalousie !
Je me demande comment ils sont allés accrocher ceux d'en haut...

Ciao, Genova, et Auguri !!