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vendredi 24 mars 2023

Salon du dessin...mais je n'y vais pas !


Mathieu Wehrmann, Voisin du "danseur" d'Alexandre  2022




Exposition " Le dedans du dehors " Maison de la Parole Meudon 


En ce moment se tient à Paris, entre deux Himalayas de détritus, au Palais Brogniart le Salon du dessin, j'ai vu ça sur Instagram. Je l'ai même d'ailleurs tellement vu que cela m'a ôté l'envie d'y aller...affronter la circulation parisienne, ses trottinettes et ses vélos...fff...et puis j'en ai tellement fait, des dessins, des plâtres, des croquis de nu, des anatomies, des perspectives sans parler des plans, puis des illustrations, enfin, je suppose que c'est cette accumulation qui fait que je ne vénère pas le dessin comme la peinture, quoique paradoxalement, il soit la base indispensable de quoi que ce soit de peint, à mon sens.

Je vais me faire mon petit Salon du Dessin perso.

Oui, du plus lointain qu'il m'en souvienne, j'ai toujours dessiné : surtout pendant les cours de maths, par exemple, et quand même en " dessin " ( qu'on appelle aujourd'hui "art plastique" ) option facultative qui me gratifia de quelques points de plus au bac, et qui, avec le soutien du professeur, décida de mon avenir.



  Serre d'Auteuil 1963


Chez Met de Penninghen, on avait des cours de plâtres, de nus, d'études documentaires, etc...et surtout on nous conseillait de faire beaucoup de dessin d'après nature , judicieux conseil  que je m'efforçai de suivre en mettant mon entourage immédiat à contribution , et d'ailleurs aux Métiers d'Art, même chanson :



Lady recto-verso  1965  
Papa se repose 1966  

















 
chaumière typique-Fyn  1967  


                          sans compter les autoportraits, exercice auquel je me livrai passionnément :



autoportrait au catogan   1967  


A la fin de mes études, j'ai donc continué, avec ma famille de jeune mariée :



JJ tire sur sa pipe  1972  

Tulipe  1972  le regard du chien
rappelle celui de la maîtresse...





















                                et de jeune maman :


Aurore -2 études   1973  



Tout ce travail m'a bien évidemment servi pour ma carrière d'illustratrice, mais nous verrons cela un autre jour...Je ne suis donc pas allée au Salon du Dessin, mais je suis allée enfin voir la formidable exposition de Vincent Bebert et cie à Meudon (pas de poubelles et pas de stress circulation ).


J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de cet artiste, un grand, vraiment, jugez-en :




Bebert,  Chêne au soir 2017

 
Bebert, Sardines et tasse à café  2020





Bebert,  Grandes baigneuses II 2020


Mais pour en revenir au dessin, j'ai fait la découverte éblouie du travail de Mathieu Wührmann,  qui m'a vraiment enthousiasmée. Je ne sais pas si on peut appeler ça du dessin ... "tempera et cire d'abeille " ? mais c'est vraiment BEAU, et tant qu'il y aura des jeunes comme Bebert et lui, tout n'est pas perdu !



2 oeuvres de Mathieu Wührmann, avec reflets !

Allez y vite, ça se termine vendredi prochain. Et en sortant, faîtes une petite pause spirituelle dans la charmante chapelle adjacente :



Détail d'un vitrail de la chapelle



dimanche 11 décembre 2022

Dr Szafran and Mr Sam



Szafran, L'atelier de la rue de Crussol
( détail )1972 Coll part



Exposition Sam Szafran , " Les obsessions d'un peintre "  Musée de l'Orangerie 


L'adorable Vincent Bebert, à qui j'ai acheté un grand format qui fait ma joie de tous les jours, m'a envoyé en remerciement le beau livre qu'il a écrit sur son amitié avec Sam Szafran.



Vincent Bebert, 2019   Coll Solvej ( en attente d'un bel éclairage ad hoc ! )


Je l'ai dévoré, il est passionnant, à la fois  très très érudit ( ils connaissent tout, ces deux-là, je me sens toute petite ) et plein de petites anecdotes un tantinet alcoolisées épatantes,  donc, j'ai voulu découvrir illico l'oeuvre de ce personnage que j'avais l'impression de connaître après cette lecture et je me suis précipitée à l'Orangerie qui présente actuellement une grande exposition sur Sam Szafran, fort courue d'ailleurs ce dimanche matin.

Alors...me voilà fort dubitative devant l'oeuvre : déjà, je m'étonne que ces bonshommes aient autant sympathisé, tant leur style est diamétralement opposé.



Szafran,  Interior II
 (L'atelier de la rue de Crussol ) 1972 Met N-Y


Cela dit dans le livre, Szafran évoque cette question plusieurs fois, en disant (en gros, je cite de mémoire " toi tu peins avec les tripes, moi, avec le cerveau " ) et en effet, ces compositions incroyablement travaillées, cette recherche obsessionnelle de la perfection sur un thème semblable, ce dessin parfait et très méticuleux, tout cela est extrêmement cérébral...Bon, évidemment je suis totalement bluffée par cette technique absolue ( tiens, il fait du pastel sur calque, il faudra que j'essaie ) oui, tous ses dessins sont parfaits, mais...

Mais je me demande si c'est vraiment de la peinture, et pas plutôt..oserai-je le dire ? de l'illustration ?? De la magnifique illustration, mais de l'illustration tout de même. 


Szafran, L'atelier de la rue de Crussol
( détail ) 1972 Coll part


Et puis alors, je me demande comment cet individu qui passait pas mal de temps au bistrot ! pouvait maîtriser son trait à ce point...c'est fou ! La perfection graphique de ces feuilles, j' imagine les heures passées à réaliser cette végétation, sans le moindre tremblement...chapeau ! 



Szafran, Végétation à la Besnardière
 1969 Coll L.Szafran

Szafran 1974 Lilette dans les feuillages
 Coll Phoebe L.Dreyfus




















      


 Les escaliers me parlent moins, cela me rappelle le sujet de diplôme de perspective des Métiers d' Art, ( l'escalier de l'Hôtel Salé/Musée Picasso ) dont je repoussais sans cesse l'exécution tellement cela me terrorisait et qui fut à mon grand bonheur supprimé pour cause de "révolution" Mai 68. Quant à ses grands paysages urbains, je les trouve raides et insensibles.


    Mais enfin tout cela est beau, ce qui console de l'horrible gigantesque composition qui vous accueille en-bas de l'escalier du musée ( et la vidéo ridicule qui occupe toute une salle ) , un hommage ( !! ) à Monet par une certaine Mickalene Thomas :

 

MickaleneThomas ,
La maison de Monet 2022 Gal Obadia



Et le texte explicatif croquignolet...femme et noire,
 un  must pour la carrière par les temps qui courent


Pardon de vous infliger ça ! 

Quelle époque...
 

samedi 25 février 2017

De l'original et de la reproduction

Lars Fredrikson,    Sans titre       Technique mixte  1978

Exposition  " Le vide libéré"   Galerie Jacques Levy 14/1,  Street art 2/2,  Exposition Vincent Bebert Galerie Susse Frères 19/2,   Salon 3F Art contemporain 28/1





Reçues par la poste, trois invitations pour des expos, y vais-je, y vais-je pas ? La première, tombée par terre, j'ai cru que c'était un vieux papier...mais comme cela vient d'une relation "choisie", on y va.

Et je dois avouer que ce tableau, qui illustre parfaitement le titre de l'exposition, gagne grandement à être vu, il est même tout à fait intéressant. Mais j'imagine que l'imprimeur s'est arraché les cheveux...Car bien sûr, comment rendre ces différents blancs, ces effets de matière ténus, ces infimes variations de non-couleur qui font tout l'intérêt de cette oeuvre. Je tombe également sous le charme de ce petit (64x57 cms)  souffle d'aquarelle, où je vois un envol, par la fenêtre  :



Lars Fredrikson,     Sans titre    Aquarelle  1979



Ce suédois était indéniablement un poète. Une belle découverte. En revanche, je ne comprends pas vraiment les autres artistes de l'exposition...quel ennui, quel vide !  ( mais c'était le sujet, justement ).

Pour continuer dans les mondanités, je me rends à un vernissage très chic de " Street art " ( merci Jack Lang). Me promenant là-dedans avec une coupe de champagne à la main (excellent) et quelques petits canapés ( excellents), en observant du coin d'un oeil tous les (chics) clients potentiels et de l'autre les zeûvres accrochées aux murs, qui me donnent la nausée, mais qui ont l'air de plaire beaucoup ( j'entends quelques réflexions savoureuses ), je suis accablée. Là pour le coup c'est pas vide, enfin...ce n'est pas le même genre de vide !! On me donne un splendide catalogue en couleurs, dans un splendide sac assorti, je ne le laisserai pas traîner par terre.



Banga,     I say Muhamad Ali, You Say Cassius Clay
 
Aérosol sur toile 2016




Quelques temps après, je regarde le splendide catalogue, et je me dis : "oh, mais finalement, ce n'est pas si mal que ça..." Allons, Soso, rappelle-toi comme tu étais dégoûtée par toute cette vulgarité, ces couleurs horribles, ces "trucs" virtuoses ( quoique...enfin, certains, si ) immondes, et surtout cette répugnante soumission à tout ce qui peut caresser le bourgeois moderne dans le sens du poil et lui donner le délicieux frisson de l'interdit (commercial ! ), la délectable sensation de comprendre l'artiste maudit...maudit, my foot, oui !



Un qui, je l'espère pour lui, ne sera pas maudit, c'est Vincent Bebert. Un article de l'excellent Olivier Cena dans Télérama m'a donné envie d'aller voir de plus près, et hasard extraordinaire, le dimanche nous nous promenons au Palais-Royal, quand soudain, dans une vitrine, un tableau attire mon oeil : c'est lui ! Je trouve cela magnifique, malheureusement c'est fermé et l'expo se termine le lendemain. Mais c'est mille fois plus beau que dans Télérama ! ( et que sur mes photos pourries à travers la vitrine, bien sûr )


Vincent Bebert avec reflets         photo Solvej

Au Palais-Royal un dimanche :
Vincent Bebert    photo Solvej





















Théorème : toute reproduction ( ou magnifique image sur un écran ) n'est qu'un pense-bête, n'a de valeur que si c'est le souvenir de ce que l'on a vu EN VRAI. Même si vous connaissez par coeur La Ronde de nuit, vous êtes époustouflé, bouleversé, tétanisé,lorsque vous êtes au Rijksmuseum, devant.

Corollaire : si c'est mieux en reproduction, si c'est magnifique sur un mur XVIIIème ( siècle), c'est que ça ne vaut rien ( ou pas grand chose ). Tous les grands Maîtres sont beaux quel que soit le cadre ou la présentation ou l'environnement .

Mais enfin, on pourrait améliorer l'éclairage de La Mort de la Vierge de Caravage au Louvre...:)

Quant au Salon 3F Art contemporain, à la Porte de Versailles, je n'en dirai rien, car là, j'ai vraiment touché le fond. Des kilomètres d'horreurs. Je citerai juste Jean-Marc Gaillard, Martine Pinsolle, et ma copine Patoune que j'ai eu le plaisir de revoir, égarés dans cette galère !


Vincent Bebert    La Drôme