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dimanche 19 janvier 2025

Castello, et toujours ce Hayez




Le Castello Sforzesco

 

Milan du 2 au 6 Janvier 2025     Dimanche : Castello Sforzesco   Galleria d'Arte Moderna




C'est dimanche, c'est gratuit, il y a beaucoup de monde mais la queue avance vite, et comme c'est immense on ne sera pas trop gênés. Au vu du plan, que j'ai le temps d'étudier dans la queue, je dis " on ne fera que la Pinacothèque, et peut-être les instruments de musique car il y a un "hommage à Puccini", bon...car il y a une dizaine de musées dans cet édifice imposant.

Oui, mais...il n'y a qu'un circuit unique, et je n'ai pas trouvé l'astuce pour aller tout droit à la Pinacothèque, donc nous traversons ( rapidement ) le musée d'art ancien, statuettes, vases, débris, la salle des Asse où les élèves de l'école d'art locale sont en train de repeindre la fresque de Léonard ( mauvais esprit, comme d'habitude ) l'armurerie magnifiquement présentée,



Dans le musée d'Art ancien

la muséographie est très belle je dois dire. Encore davantage peut-être dans le musée des meubles et de la sculpture sur bois, qu'il faut traverser pour trouver la fameuse pinacothèque, mais on ne regrette pas car c'est superbe



Tiens, le fauteuil Proust
déjà vu à Gand



Sublime cabinet avec les
" Misères et malheurs de la guerre"
de Jacques Callot en ivoire 





 Le fil conducteur est assez opaque, il me rappelle un peu le musée d'Orsay au début, la première installation, celle de la grande Gae Aulenti avec des " points de vue",  
et des associations épatantes. Tiens, ça je connais :


Rubens, Trois femmes avec
des putti  ca 1640


 


Mais enfin, la Pinacothèque ? Nous y voilà, très chronologique, commençons par le commencement


Vincenzo Foppa, Martyre de
St Sébastien 1490/1500



Bergognone, San Rocco
1505/10

Cesare da Sesto, Polyptyque de St Roch 1523


Je retiens parmi des kms de saints dorés ce St Roch  émouvant, ce paysage très joli en fond de martyre de St Sébastien et un très beau retable. En fait depuis que nous sommes ici, je découvre un peu cette peinture des débuts de la Renaissance qui ne m'attirait pas d'habitude.

Bramantino, Lamentation du Christ
1515/20

Ce Bramantino est très émouvant avec cette très belle composition de bras, et un peu plus loin, ces anges, trop jolis ! On voit dans Mantegna, comme chez son beau-frère Giovanni Bellini, que la " raideur" du Moyen-Age laisse place à une peinture plus "vivante" et moins dogmatique, d'après nature


Mantegna, détail

Mantegna, Vierge en gloire
avec les Saints Jean Baptiste, Grégoire le grand,
Benoit et Jerôme  1497
 

 Cette évolution est bien mise en évidence dans ces deux portraits 

Correggio ,  Portrait d'un homme
 lisant 1517/23

 Giovanni  Bellini, Portrait du poète 
Raffaele Zovenzoni  1467






















le Bellini de la fin du Quattrocento et le Correggio du début du Cinquecento.

Sur les grands maîtres du 16è siècle que j'aime tant, le musée est moins riche , un Bronzino, un Lorenzo Lotto

Bernardino Licinio, Portrait de dame avec
l'effigie du défunt 1528 

Tintoretto, Tête d'homme  1548




















quelques vénitiens, pas des moindres, et ensuite une quantité industrielle de portraits XVIIIè dans une immense galerie assez ennuyeuse, au bout de laquelle on a quelques jolies vues de Venise, dont ce Guardi très impressionniste, que décidément je préfère nettement à Canaletto , et un beau Vermiglio que je commence à bien reconnaître !


 Giuseppe Vermiglio  
St Sébastien1621

Guardi, Bourrasque 1775/1793




















Mais c'est tout pour la Pinacothèque, les instruments de musique sont un peu poussiéreux et l'hommage à Puccini bien succinct, après, les Arts Décoratifs, céramiques, ivoires, bronzes et compagnie, sans oublier la verrerie ( et même contemporaine, au secours ! ) nous sommes au bord de l'indigestion, où est la sortie...


Sur le chemin du retour, je ne veux absolument pas rater la Galleria d'Arte Moderna, ça nous changera un peu et il y aura peut-être  quelques macchiaioli  plaisants, en plus de Manet, Van Gogh, Modigliani, Picasso...

C'est une très belle villa néo-classique, déjà ça c'est agréable comme endroit, mais Manet etc...raté, car le deuxième étage est fermé, et de macchiaioli point,  mais deux salles entières de portraits de parents guindés et d'enfants mignonnets avec plein de fleurs de ce cher Hayez...

Cela dit, j'aime bien les paysages romantiques et leurs grands  mélodrames


Andreas Achenbach, Coucher de soleil
après une tempête dans le golf de
La Spezia 1857


Massimo d'Azeglio, 
 Una vendetta 1835


















Le clou du musée, c'est la grande toile " sociale " de Pelizza da Volpedo, peintre "divisionniste "  (dont j'avais bien aimé le " soleil"  à la Galerie d'Art Moderne de Rome )  qui occupe tout un mur au fond de la belle salle de bal de la Villa Reale.



Giuseppe Pellizza da Volpedo, Il quarto stato 1901


Il paraît que cela lui a pris dix ans, je veux bien le croire. C'est très impressionnant, mais je crois que je préfère ce petit tondo à la  fraîcheur charmante avec une belle étude d'ombres et lumières.

Pellizza da Volpedo, Idylle pastorale dans les
champs de l'église de Volpedo ( la ronde ) 1906



Il était très ami avec Segantini dont le fameux "Ange de la vie" est exposé en majesté dans la première salle. C'est un tableau que j'aimais bien à une certaine époque, je le trouve un tantinet décevant " en vrai", un peu fade, couleurs ternes, chichiteux,   comme sont la plupart des symbolistes  exposés ici,  à part le curieux Grubicy de Dragon ( déjà, avec un nom pareil!), un divisionniste comme lui 


Giovanni Segantini,
 L'Ange de la vie 1894 

Vittore Grubicy de Dragon,
 Sinfonia crepuscolare  1896




















Vittore Grubicy de Dragon, 
 Sinfonia crepuscolare
( détail) 1896


qu'il faut vraiment regarder de très près pour apprécier cette technique particulière. Mais le résultat est joli, plus sensible que chez nos pointillistes je trouve,sans doute est-ce le fait que ce sont des taches ( comme Pollock) et non des petits carrés ( comme Signac ou Cross), en tous cas chez Grubicy ( agrandissez le détail). 
Encore quelques réalistes très sombres et très plombants, et nous rentrons en traversant le joli parc Indro Montanelli où l'on reste dans la même ambiance... 

Je n'y ai pas pensé en prenant
la photo mais la ressemblance
est troublante


Toutes les photos crédit @Solvej

mardi 10 février 2015

Le plus beau n'est pas celui qu'on croit

Palazzo Colonna    Miroir et console   photo Solvej




Samedi : Palazzo Colonna, Galerie Borghese, Musée d'Art Moderne et encore Caravage




Deuxième jour, nous avons "rendez-vous" à la Gallerie Borghèse à 13h, en effet j'ai réservé sur Internet car on m'a dit que c'était indispensable ( c'est vrai ) .Mais nous avons la matinée, et le Palazzo Colonna n'est ouvert QUE le samedi matin, donc, c'est maintenant ou jamais.
Bonne idée ! Ce palais est une véritable merveille, on ne sait où porter le regard, et on est chaleureusement accueilli par une guide charmante, et française. En haut d'un petit escalier quelconque, on est d'entrée ébloui par la grande galerie, ses somptueux miroirs et ses consoles dorées et en forme d'esclaves turcs, pour commémorer la victoire du prince Colonna à la bataille de Lépante...


J'ai beaucoup aimé le boulet qui détruisit le superbe marbre de l'escalier, laissé à l'endroit où il tomba.
Un effet déco très chic, et sûrement moins onéreux que de refaire la marche....!


"Le" boulet de canon  photo Solvej

La grande galerie   photo Solvej























Francheement, dans la catégorie " palazzo avec meubles", je crois qu'on ne fait pas mieux. Chaque pièce est plus belle et plus riche que la précédente.
Les tableaux sont nombreux, et bien visibles, ceet fois : dans la même salle, je suis fascinée par le magnifique portrait de gentilhomme de Veronese et l'excellent ange gardien de Guercino, une découverte romaine, décidément, que Guercino, qui me "parle" plus que le fameux "mangeur de haricots" d' Annibale Carracci, un tableau à l'étonnante "modernité", certes, mais qui me laisse de marbre.











Veronese   Portrait de gentilhomme ( Stefano Colonna ? )



Guercino  L'ange gardien



Au passage, je répère un petit modello de Rubens et la ravissante Lucrezia du Maestro celle Mezze Figure


Rubens   La réconciliation de Esau et Jacob 





 Maestro delle mezze figure    Lucrezia


Nous sortons éblouis de ce palais de rêve et filons vers notre " rendez-vous" à la Villa Borghese.


Là, c'est une autre affaire...On n'entre pas "comme ça" dans le Saint des Saints de la peinture romaine ! Le temps est minuté ( 2 heures, mais finalement ça suffira ) la foule conséquente et TOUS les sacs et autres choses en bandoulière priés de rester au vestiaire. J'essaie de me ruer au premier étage ( peintures ) mais le troupeau précédent n'ayant pas fini d'évacuer les lieux, il nous faudra attendre et rester dans notre cheptel ( ceux de 13h ) C'est une légère déception, car la présentation des oeuvres est assez vieillotte, quelle horreur ce tissu jaune derrière le délicat " Amour sacré et amour profane " de Titien, un de mes préférés,


Titien L'amour sacré et l'amour profane


 ( l'amour sacré étant comme chacun sait la dame nue et l'amour profane celle avec la belle robe )



Titien Vénus bandant les yeux de l'amour ( détail )


et puis bien sûr il y a l'incontournable lot de restaurations pourries qui brouille les pistes, ah bon, c'est Giovanni Bellini ce petit arbre minable ( qu'on retrouve d'ailleurs un peu partout, il n'y a qu' un spécialiste de l'arbre " renaissance" ? ), enfin, il y a Caravage, et son "auto" en tête de Goliath, et la Vierge qui empêche le petit de marcher sur le serpent, et sa sublime corbeille de fruits...et puis quantité d'autres choses intéressantes.



bizarre...oui, j'ai dit bizarre ( cette main )

un arbre de Giovanni Bellini ? my foot !



Mais finalement, c'est en bas, dans les sculptures, que je suis épatée...par l'incroyable Daphné de Bernin, ce mouvement qui est la vie même, en marbre, ces orteils qui se changent en racines...quasiment sous nos yeux. Incroyable !



Bernin    Le rapt de Proserpine

Bernin    Daphné ( détail )




































Après tout cela, ce sont nos pieds à nous qui refusent le mouvement ! Pourtant, il y a encore le Musée  d'Art Moderne, qui n'est pas (trop) loin et où je ne voudrais pas rater les " Macchioli", un mouvement de peinture italien fin 19è...dont je serai tout de même privée, car cette section est fermée, faute de personnel ! Néanmoins, dans cet immense ( encore ! ) ( help !! ) musée, d'abord il y a de divins moelleux canapés de velours, que nous adoptons tout de suite ( ouf ! ) et que je quitterai de temps en temps pour des petites virées passionnantes, ce superbe Klimt ( le tournesol ) de sa période "carrés", un très beau portrait de Van Dongen et l'ébouriffante marquise Luisa Casatti   de Boldini, et surtout la présentation de Felice Casorati, ses merveilleuses vieilles et leur harmonie brune,  un nom que je retiendrai.



Felice Casorati    le vecchie




Gioanni Boldini  Portrait de la marquise Luisa Casatti aux plumes de paon






Nous attendons l'ouverture de la section "fin 19è" pour saluer le maestro Verdi ( déjà vu à Paris ) quelques Van Gogh et Renoir et voir en vrai l'intrigant soleil de Giuseppe Pellizza da Volpedo, dont j'ai fait la connaissance sur Pinterest. Un grand beau tableau, à découvrir, en attendant le printemps  !


Giuseppe Pellizza da Volpedo   Il sole



Mais il aurait fallu consacrer une journée entière à cet endroit si riche ! On redescend vers la Piazza del Popolo, et son église Santa Maria, allez, un dernier effort : les 2  Caravage l'un en face de l'autre, un effet extraordinaire, cela valait bien de puiser dans nos dernières ressources...Admirez la grandiose composition de ces deux oeuvres, clignez des yeux, quel modernisme !



Caravage  La conversion de St Paul
Caravage   Le martyre de St Pierre