Affichage des articles dont le libellé est Renoir. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Renoir. Afficher tous les articles

vendredi 14 novembre 2025

Madame X et Mmes Y Z A B C D...etc


  Les filles d'Edward Darley Boit, détail   1882      MFA Boston 


John Singer Sargent    Eblouir Paris      Musée d'Orsay

Antiquités grecques          Louvre


 Je le dis ici solennellement : c'est la dernière fois que je vais voir une expo à Orsay tant qu'ils n'auront pas changé leur politique  et contingenté vraiment le nombre de visiteurs ( en faisant des "séances" de visite d'une heure par exemple) au lieu de faire semblant comme ils le font. D'accord, on fait la queue devant "L'atelier du peintre" de Courbet, c'est une consolation. Mais une fois à l'intérieur c'est un supplice d'essayer sans répit d'apercevoir les oeuvres entre les gens, ambiance métro ( à toute heure maintenant hélas )  bouchons devant les panneaux explicatifs, des groupes avec guide en plus, enfin c'est infernal.

Et puis, moi qui ADORE les aquarelles de Sargent, il n'y en a aucune ! Bon, alors sa peinture...

J'ai mis en ouverture le magnifique portrait des quatre petites filles, impossible naturellement de le photographier complètement, mais c'est vraiment mon préféré, cette composition avec ces deux triangles, le rouge ( qu'est-ce que c'est ? Un rideau ? Peu importe) et le vert du tapis, et le fond mystérieux et les deux potiches géantes, c'est vraiment très fort.

Fort, suprêmement habile, il l'est, incontestablement. Oserai-je dire qu'il l'est presque trop ? cette virtuosité  revendiquée finit par lasser, en fin de compte.

 Répétition de l'orchestre Pasdeloup
au Cirque d'Hiver,  1879/80
MFA Boston

 Etude de buste à Lille, 1877
Coll p












Quand on voit ses oeuvres "de jeunesse ", on se rend compte que le titre de l'expo est bien choisi. Il a 21/22 ans quand il peint cela, sous la férule  de Carolus-Duran.

Dont il va d'ailleurs s'affranchir rapidement, en découvrant l'impressionnisme, qu' il va toujours aussi brillamment adopter : 


 Coucher de soleil sur l'Atlantique,
 1876/78    Coll p

  Ramón Subercaseaux en gondole, 1880
DGG Memphis








tout en conservant une manière fin de siècle qui ne manque pas d'un certain charme :


  Intérieur vénitien, 1880/82         CMA Pittsburgh

et puis il y a toujours des fulgurances ( le rayon de soleil) pour lesquelles il lui sera beaucoup pardonné.

Et alors la fameuse Madame X ? L'exposition s'attarde beaucoup sur le scandale, les tenants et aboutissants de ce célèbre portrait, dessins préparatoires, etc, c'est vrai qu'il est très beau :


Madame X , 1884      MET New-York


mais je me demande si je ne préfère pas sa réplique inachevée :

 Réplique inachevée de Madame X
1884       Tate Londres

 Etude pour Mme Gautreau, 1883/84











et surtout cet autre portrait d'une qui est moins belle mais tellement expressive :


 Portrait de Mme Hary Vane
Milbank, 1883/84    Coll p

Très impressionnant aussi le portrait du Docteur avec sa magnifique harmonie de rouges

Le docteur Pozzi chez lui,  1881
Los Angeles


et l'épatante soirée en rouge, aussi :

 Le verre de porto, 1884     FAM San Francisco

  The birthday party (détail), 1885
 MIA Minneapolis









J'aime beaucoup la "coupe" sur le convive de droite.  Et sur les verres, il est vraiment bon, regardez cette carafe en trois coups de pinceau !


  La table sous la tonnelle,
dit aussi les verres de vin,  1875
NG Londres


En conclusion, je reste partagée :   trop de talent tue le talent, parfois.

Un petit tour au cinquième étage chez nos chers impressionnistes remet les pendules à l'heure, et on se rend compte que l'éblouissant Sargent éblouit le public, certes...

Manet, Vase de pivoines
sur un piédestal  1864 



Renoir, Jeune femme à la voilette 1870



Morisot, La chasse aux papillons 1874

...mais pas autant que ces trois là ! ( et je ne parle pas du Claude ).

Pour rivaliser avec Madame X, une très belle grecque mycénienne :

 

6 ème siècle avant JC
Terre cuite
corinthienne ou de Béotie
                                                                     

  

En effet après l'Egypte et ses bandelettes, nous avons emmené le jeune homme voir les antiquités grecques au Louvre. La Vénus de Milo et la Victoire de Samothrace l'ont laissé de marbre 🤭 et moins emballé que les dieux et héros de la mythologie qu'il connait par coeur, un coup d'oeil sur LA fenêtre du casse des bijoux de la couronne l'a ravi, ( et il l'a longuement étudié 🕵️‍♂️ ) quant aux escaliers ils ont eu raison de notre enthousiasme à nous. Mais c'est vraiment beau....

toutes les photos ©Solvej

vendredi 20 septembre 2024

" Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans..." 🎶

Suzanne Valadon, Nature morte aux fleurs et à l'ananas
 1922 Musée de Montmartre @Solvej




La peinture dans les églises de Paris : Saint Pierre de Montmartre 

Musée de Montmartre  Atelier de Suzanne Valadon




..." Montmartre en ce temps-là accrochait ses lilas jusque sous nos fenêtres "

Oui oui, Charles Aznavour, mais aujourd'hui les lilas sont artificiels ( et Dieu sait s'il y en a partout sur les bistrots, et pas seulement ici ) ( quelle mode horrible ) la bohème aussi ( est artificielle )  et les foules considérables. Même la petite église Saint Pierre  est envahie.

Ca change, d'habitude ces lieux sont plutôt calmes...mais évidemment l'édifice est situé entre la place du Tertre et le Sacré-Coeur !

Le choeur avec le tableau  
de Parrocel  @Solvej


Ce qui ne change pas, en revanche c'est l'éclairage inexistant,  sur la photo on aperçoit vaguement le "Christ au jardin des oliviers " de J.F.Parrocel, quant au tableau que je suis venu voir, le " Reniement de Saint Pierre " de Guercino, ce n'est pas mieux et en prime, un panneau vous arrête : " No visit, no photo " . J'y vais quand même ( vu que les touristes ne se gênent pas ) mais le résultat n'est guère probant :

 

Guercino, Le reniement de Saint Pierre @Solvej

Et Internet ne propose pas beaucoup mieux. Dommage, c'est un tableau intéressant  on imagine bien le dialogue entre les trois, et la présence de Jésus hors champ ( désigné par la servante ).
On comprend mieux sur cette version  ( ou copie ? ) d'une collection particulière (? )

Guercino, Le reniement de Saint Pierre 1646 Coll p

Cette visite est un peu frustrante, heureusement non loin il y a le charmant Musée de Montmartre, où nous sommes déjà allés mais il y a fort longtemps.

Le ravissant jardin du musée @Solvej


Et puis j'avais oublié l' atelier de Suzanne Valadon, un rêve, ah ! Si j'avais un espace pareil, qu'est-ce que je serais heureuse !   


Moins pompeux que celui de Rosa Bonheur
 ( mais tout aussi poussiéreux ! ) 
@Solvej

Matériel @Solvej

Et un coin pour ranger les tableaux
@Solvej






















 

 

Le fantôme de la grande Suzanne erre dans ces lieux pleins de poésie. Quelques autres aussi, à commencer par son fils, ce pochtron d'Utrillo, qui lui a si longtemps fait de l'ombre, on se demande vraiment pourquoi.

 


La chambre du fiston
 ( avec des munitions 🤪 ) 
@Solvej


Atmosphère...@Solvej














Mais pour les oeuvres, on repassera, il n'y a pas d'originaux.






Il faut aller dans la partie "Musée" pour ça.

On y apprendra énormément sur l'histoire de Montmartre, ses cabarets, ( ah la superbe enseigne du Lapin Agile ) ses artistes, la Commune, la vigne, le Maquis etc...



Steinlen, Le Maquis 1900 @Solvej

magnifiquement illustré par Steinlen

et la maison qui est devenue le Musée :


Charles Camoin, La maison de Paco Durrio
dans le Maquis 1927 
@Solvej

peinte par le jeune Camoin qui fut aussi coutumier du lieu,


Utrillo, Place Pigalle 1910 @Solvej

Renoir, Ambroise Vollard 1905
@Solvej





















ainsi que Renoir, à qui elle servit souvent de modèle. Je ne suis pas pas vraiment fan d'Utrillo, mais j'ai tout de même une tendresse pour cette place Pigalle pleine de charme.

 Mais honneur à Suzanne Valadon :


D'après moi, 1902 @Solvej


  

Paysage à Montmartre
( le jardin de la rue Cortot ) 1919 Coll p

























Utter dans le jardin de la rue Cortot 1922

























Le calme de cet un endroit romantique est une bénédiction avant de se retrouver dans les foules touristiques de la place du Tertre et ses alentours, un cauchemar !

En partant, petit clin d'oeil à d'autres grands artistes bien-aimés qui ont fréquenté le coin :

La  galerie Roussard a laissé place à
 une célèbre boutique de macarons...
Retour à la patisserie ! ( Patachou 😉 )
@Solvej


Je t'aime, Suzanne !
Valadon, Palette @Solvej


lundi 22 janvier 2024

El Salvador et la baronne éclectique

Goya, El entierro de la sardina      1814


Madrid du 1 au 7 Janvier 2024                    Mardi : Le Museo de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando      La collection Carmen Thyssen 



Premier matin à Madrid : sur le chemin de la Puerta del Sol, petite halte ( que je crois ! ) au Musée des Beaux Arts. En fait nous allons y rester toute la matinée, car cet endroit regorge de merveilles...et il n'y a personne, mon rêve, comme l'on sait.

Première salle, premier bonheur :


Giovanni Bellini, El Salvador 1502

"C'est le tableau le plus ancien du Musée", me confie  la  gardienne qui s'ennuie et qui est tout à fait charmante.

Dans cette même salle, il y a aussi ce magnifique Guido Reni et cette ravissante Madonne, Juan de Juanes, inconnu de moi, on le reverra. 


Juan de Juanes, Sainte famille

 Guido Reni, Christ embrassant
 la croix  1621






















Puis, autres bonheurs, Rubens mon amour ... Le Christ avec St Augustin me rappelle furieusement le tableau " retrouvé" de Gênes l'an dernier.

 

Rubens, Suzanne et les vieillards
(détail) 1610

Rubens, St Augustin entre le Christ
 et la Vierge 1615





















Il est vraiment superbe, en revanche, la pauvre Suzanne est passée à la laverie, regardez cet horrible cerné noir ( le bras, le dos ) hélas, ce n'est qu'un début. Je vais vite constater que ces espagnols sont déchaînés comme leurs cousins british  ( voir demain, le Prado ).



 
"attribué à "Rubens, Hercule et
 Omphale (détail) 1625
Je trouve incroyable qu'on puisse
douter de cette attribution !

Rubens, St Augustin entre le Christ
 et la Vierge  ( détail) 1615



Au passage, je retrouve avec joie Ribera, le napolitain qu'en Italie on prénomme Giuseppe et ici... José !
Ce Carreño de Miranda,une belle découverte, est bien espagnol, lui.



Carreño de Miranda, Madeleine pénitente  1654

Ribera,St Jérôme pénitent 1650


J'adore cette vibrante Marie-Madeleine !


Dans les gloires ibériques, Zurbaran, bien sûr, des moines...et de merveilleuses natures mortes :


Francisco de Zurbarán, Agnus dei 1639

Juan de Zurbarán, Nature morte de citrons 1640


















ces citrons magiques, déclinés en toutes sortes d'aimants de frigo et autres marques-pages...mais ils ne sont pas de Francisco, mais de son fils, Juan ! On en apprend tous les jours...
Cette splendeur, elle, est bien de Pieter Claesz :



Pieter Claesz, Nature morte 1650


Et on arrive à Goya, dont le musée possède un bon nombre de chefs-d'oeuvres, c'est ce qui m'a attirée...Enfer et damnation !! La charmante à mes questions répond qu'ils sont en déplacement à Milan. 

On aura quand même de quoi se consoler avec le grandiose portrait de Godoy et la délicate beauté de la robe de la Tirana :



Goya,  La Tirana (détail) 1793


Nous quittons à regret ce havre de paix idyllique pour retrouver la ville et ses foules joyeuses, la Puerta del Sol, la Plaza Mayor, le Mercado de San Miguel et ses encombrements de tapas, le couvent des Descalzas Reales, eh bien non, c'est complet toute l'après-midi...tant pis ! Sur le chemin du retour, essayons le Musée Thyssen- Bornemisza, plus accessible.

C'est très grand. On commence par le bas ( en fait il fallait commencer par le deuxième étage, heureusement qu'en allant faire un tour à la boutique, j'ai vu plein de tableaux que nous n'avons pas vu...donc, on reviendra )

En bas c'est la collection Carmen Thyssen. Bien que la visite débute par le Paradis de Jan Brueghel, et 2,3 tableaux XVIIIè dont un joli Fragonard, la baronne affectionne plutôt le XIXè siècle et les beaux ciels romantiques :


Courbet, Les enfants du pêcheur 1867

Anton Mauve,Traversée de bruyère 1888

Théodore Rousseau, Vue de la plaine de
Montmartre   1848
 


mais elle a aussi une sacrée collection d'impressionnistes, et pas des moindres :


Gauguin, Le feu sur la berge de la rivière 1886

Monet, Marée basse à Varengeville  1882

Renoir,  Champ de blé ( détail ) 1879
Sisley, L'inondation à Port-Marly 1876


Lui aussi ? Ha, ha, perdu ! ( oui, moi aussi, de loin, j'ai cru que c'était Degas )

Forain,  Ballerines en rose  1905


Une salle entière d'américains très moches pour la plupart, puis quelques fauves bien apprivoisés :


Manguin  Le repos du modèle 1905

Vlaminck, Champs, Rueil      1907




















et pour finir des modernes épouvantables, la baronne était très éclectique !

Et donc, je vais à la boutique, je vois Rembrandt ...mais je l'ai déjà dit.

C'est riche pour un premier jour...