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vendredi 26 septembre 2025

Reprendre au commencement

Simon Vouet, L'allégorie de la Charité 1640


Musée du Louvre :    Les Antiquités égyptiennes, minuscule aperçu, et la Peinture Française, suite


J'avais promis depuis longtemps à mon charmant petit-fils de l'emmener au Louvre voir la momie, car il est passionné par l'Egypte ancienne sur laquelle il en sait bien plus que moi !! C'est enfin chose faite, et j'avoue que c'est véritablement splendide , des kilomètres d'objets plus merveilleux les uns que les autres, épuisant ! En plus le jeune homme ( 6 ans) veut tout savoir.

Tout petit mais très joli

LA momie



















Moi je me contente d'admirer, de petites choses ravissantes comme celle-ci ou l'incroyable agencement des bandelettes de la momie, bien loin de l'idée " bandes Velpeau" que j'en avais !   


Mais foin de sarcophages et de cigares du pharaon revenons à la Peinture Française.
Cette fois je ne me fais pas avoir, et j'attaque en escalator et dans l'ordre chronologique : on est accueilli par la Pietà de Villeneuve, sur fond gris bleu, grandiose !


Enguerrand Quarton, Pietà de Villeneuve-lès-Avignon   1460


Ce tableau a beau être très connu, c'est un choc. Il faut dire que la composition est tellement extraordinaire, ces diagonales, la pointe des mains de la Vierge au centre, la courbe du corps du Christ prolongée par les mains de Jean et du donateur, bon, mais si on commence comme ça on ne finira jamais la peinture française...

Surtout que dans le très ancien il y a d'autres merveilles

ravissants personnages et paysage
Lieferinxe, La Visitation  1497/1508
                    extraordinaire effet de lumière
André d'Ypres, Le baiser
de Judas  1445/50
                                                       bouleversante expressivité
André d'Ypres, La crucifixion du
Parlement de Paris ( dét )  ca 1445

le Moyen-Age n'ayant jamais vraiment été ma période favorite, j'avoue que je découvre maintenant et il y a vraiment de quoi se régaler. Dans l'école de Fontainebleau, une jolie salle pleine de Clouet me rappelle le château de Chantilly, ( et avec " mon" Elisabeth d'Autriche, il en aurait fait deux, le bougre ? *) donc pas de photo puisque déjà fait  à Château de Chantilly ,  en revanche dans un couloir je vais prendre celui- là qui me fait mourir de rire:

Antoine Caron, Les funérailles de l'Amour 1570

*Bon j'ai cherché, eh bien oui, il y en a  deux, une occasion de  jouer aux " sept erreurs " 😉

François Clouet, Elisabeth
d'Autriche 1571 Chantilly

François Clouet, Elisabeth 
d'Autriche 1571 Louvre






















Mais assez rigolé, on attaque Poussin et s'il y en a un qui ne m'amuse pas c'est bien lui ( enfin, il y a pire, il y a aussi Le Sueur et Jouvenet, des salles entières ).
Pourtant j'admets que les bergers d'Arcadie ont un certain charme, mais ce que je n'aime pas trop chez Poussin c'est cette façon de peindre en aplats qui rend l'ensemble extrêmement statique, en fait je pense que c'est un " colorieur", le dessin vient en premier et la couleur ensuite. Evidemment c'était le cas la plupart du temps chez les peintres anciens, mais il en est, Titien, Rubens, Caravage et bien d'autres, qui donnent l'impression de dessiner avec le pinceau, et ça, ça me parle davantage.

Poussin, L'été ( dét) 1664

Poussin, Orphée et Eurydice 1650



















Bon, c'est ce qui s'appelle le classicisme, mais j'ai toujours été plus émue par les envolées baroques..

Poussin, Eliézer et Rébecca 1648

..et puis alors, merci la restauration contemporaine, les taches de couleurs quasi primaires, on dirait un collage de chromos victoriens.

Mais justement  nous arrivons dans les caravagesques, changement de style !

Valentin de Boulogne, Le jugement
 de Salomon 1629


voilà qui me plaît  davantage, ainsi que la petite cousine du benêt de de La Tour :

Nicolas Régnier, La diseuse
de bonne aventure 1626

et puis Simon Vouet, un de mes chéris, le roi du drapé....

Vouet, Jeune saint guerrier, peut-être
 St Guillaume d'Aquitaine 1627



Vouet, La Vierge au rameau de chêne dite
la Madone Hesselin 1645






















Un qui n'est pas maladroit non plus ,et que je découvre, c'est Charles Le Brun :


Le Brun, Sainte Famille avant
le retour d'Egypte 1655

Vous avez vu cette fourrure !


















Après, je m'attendais à des murs vides, mais non,  tous les chefs-d'oeuvre de Georges de La Tour sont toujours là, le tricheur à l'as de carreau, l'adoration des bergers, Marie-Madeleine, inutile d'aller s'entasser à Jacquemart André...

Derrière une cloison ( quand y en n'a plus, y en a encore! ) une jolie collection de natures mortes , au milieu des fameuses de Lubin Baugin et de Louise Moillon, une splendeur :


François Garnier, Groseilles à maquereau
 et cerises 1644 


J'adore ça ! Mais j'adore aussi les magnifiques Le Nain, l'extraordinaire forge  et la famille de paysans, la beauté de cette peinture si émouvante ( mais très difficile à photographier, éclairage pas possible et vernis brillant) 

Louis Le Nain, La forge 1643

Louis Le Nain, Famille de paysans
dans un intérieur 1642

Louis Le Nain, Famille de paysans
 dans un intérieur( détail) 1642

la mère d'une noblesse incroyable, soeur en peinture des religieuses de Port Royal, Philippe de Champaigne, magnifique aussi, mais au bout du bout du musée, on n'en peut plus, et...

...il y a des salles fermées, et on ne peut rejoindre le XVIIIè siècle...qu'en refaisant le tour complet ! 

Ce sera donc pour une autre fois. Avant de partir, un dernier plaisir :

Philippe de Champaigne,  La Cène 1652
J'adore les plis de la nappe

P.S. Je m'aperçois que j'ai oublié de parler d'un de mes autres chéris, croisé du côté de Poussin, celui que les anglais appellent Claude et nous Le Lorrain, merveilleux poète des aurores et des ports...

Toutes les photos ©Solvej