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vendredi 10 octobre 2025

Rêve ou cauchemar ?


 
Anonyme,  Jeune fille endormie ca 1620
 MFA Budapes
t


L'empire du sommeil    Musée Marmottan Monet 


Dangereux comme titre, pour une expo, il y a des mauvaises langues qui seraient tentées d'intituler leur compte-rendu " soporifique "...ce que je ne ferai pas. C'est une expo à thème, bon, pourquoi pas, en plus c'est plus facile à peindre un modèle qui dort au moins il ne bouge pas !

On est accueilli par la belle de l'affiche, que, vue de loin ( et à cause d'une vague ressemblance avec sa soeur Zélie ) j'avais pris pour un Courbet...euh...personne n'est parfait. Vue de près en effet c'est plus ancien, le musée de Budapest dit que c'est de Domenico Fetti mais des experts italiens l'attribuent à Sigismondo Coccapani, Marmottan qui n'a pas voulu se mouiller dit "anonyme". J'ai regardé mais franchement je ne sais pas. En tous cas c'est un bien beau tableau.

Carolus-Duran, L'homme endormi 1861
 PBA Lille

Là j'aurais pu dire Courbet aussi, d'ailleurs je pense qu'il s'est certainement inspiré de "l'homme blessé".

Une fois passé quelques jolies siestes et autres dodos,

Michael Ancher, La sieste  1890     AM Skagen
Garofalo, Le sommeil de l'enfant Jésus
1550 Louvre

on passe directement au sommeil éternel, j'avoue que je ne saisis pas trop le fil conducteur , surtout que la salle suivante est dévolue au sommeil.. érotique 🤪

Je suis très impressionnée par le beau et tragique portrait de sa bien-aimée agonisante :

Ferdinand Hodler, Valentine Godé-Darel malade
1914 KM Soleure

et toujours bouleversée par la pauvre Camille sur son lit de mort, j'ai toujours trouvé hallucinant que Monet ait trouvé l'envie de peindre dans ce moment là...(   Zola reprendra cet épisode dans l'oeuvre, ou Lantier peint son enfant mort ) J'ai remarqué une chose :

 






                                                               il y a un coeur dans la signature 


Mais quittons les sombres rivages du Styx pour des contrées plus excitantes ( Eros et Thanatos ? ) La belle Vénus de Vouet, onirique et charnelle,  est bien tentante :

Atelier de SimonVouet, Vénus dormant
sur des nuages  ca 1635 MFA Budapest


Il y a un merveilleux dessin de Rembrandt mais Picasso n'est pas ridicule :

Rembrandt, Antiope et Jupiter en satyre
1659

Picasso, Faune dévoilant une dormeuse
 ( Jupiter et Antiope d'après Rembrandt )
1936

















 et pour finir de rêver :

Goya, El sueño  1790
NGI Dublin


Mais calmons nous, on passe aux cauchemars et autres insomnies ( trop de siestes coquines, c'est ça le fil conducteur ?)  Il y a un tableau croquignolet avec une somnambule sur une corniche, c'est sûr, ça va mal finir. Mais heureusement aussi deux merveilles :


Munch, Le noctambule
1924   MM Oslo

Courbet, La voyante ou la somnambule
1865   MBA Besançon






















et puis après, on passe au mobilier, chambre, lits, il y a même un bonnet de nuit, pourquoi pas une collection de pyjamas pendant qu'on y est 🥳   mais enfin c'est une occasion de se délecter de la splendide petite aquarelle de Delacroix

Delacroix, Un lit défait  1824    MED Paris


Pour finir, deux jolies chambres à coucher fin de siècle :

Zandomeneghi, Jeune fille endormie
1878 PP Florence 

Bastien-Lepage, La jeune femme endormie
1880  MJBL Montmédy


















et d'inévitables babioles contemporaines sans grand intérêt.

Bon, j'ai rien compris au "parcours muséal" comme on dit, mais l'ensemble n'est pas désagréable et pas     ( encore ) trop fréquenté, contrairement à Singer Sargent à Orsay que je voulais aller voir mais qui est complet tout le week-end.

Et puis j'ai aussi pu piquer ma petite crise ...

Lotto, Apollon endormi avec les Muses
 qui se dispersent et la Renommée qui s'enfuit 1532 MFA Budapest

Lorenzo Lotto repeint par des élèves de CM2  ( surtout l'arbre ! 😱) et Giovanni Bellini, mon Dieu, je vais pleurer. (où l'on voit qu' à Besançon on n'est pas meilleur qu'à Budapest ).

Giovanni Bellini, L'ivresse de Noé  1515 MBA Besançon

C'est quoi ce moignon en guise de bras, et le fils de droite qui a du mal à rentrer dans la composition, et la jambe du fils de gauche, et le bras droit du fils du centre, et l'emballage en carton qui est devant, et, et 😤🧨☠️😡🔫  il n'y a guère que les visages qui évoquent un peu le grand vénitien.



Pour se remettre on termine avec un petit tour dans le musée, saluer la belle Morisot, et, tiens, une collègue rouquine ! 

Anonyme,Portrait d'une femme peintre
élève de David XVIIIè s

Anonyme on a commencé, anonyme on termine

toutes les photos ©Solvej

samedi 22 mars 2025

Un peu plus de frivolités

C.Dior J.Galliano 2004/5

Exposition Louvre Couture     Musée du Louvre 



C'est très tendance en ce moment de présenter en majesté la Haute Couture,    ( rien que le terme, ça fait musée !  ) ce n'est pas forcément un mal car la plupart des robes présentées sont d'authentiques oeuvres d'art, et puis le magasin Louvre a sans doute voulu "booster" son rayon "mobilier et objets d'art" qui était largement à l'écart des hordes Jocondo-selfiesques, donc c'est une réussite, je ne sais pas si ça a donné de l'air à Mona Lisa mais côté Rivoli il y a du monde, maintenant.

Bon, disons le tout net, rien à voir avec l'éblouissement D&G, mais ce n'est pas vraiment le même concept. Au Grand Palais, on plonge dans un univers unique, celui de deux créateurs inspirés par une mythologie personnelle ( que nous partageons intégralement),  alors qu'ici, le fil conducteur c'est plutôt un dialogue entre l'objet d'art et la création de mode, un peu comme l'épatante démarche de Matchwithart  que je suis sur Instagram avec grand intérêt.


Joseph Stella, Flores 1931 et la robe  
©Matchwithart ça serait pas
 D&G par hasard ?

  

J.C. de Castelbajac 2010/11


Mais on ne va pas bouder son plaisir, la plupart des "matchs" sont très réussis, et les robes somptueuses. Et puis, en effet, on peut aussi apprécier au passages quelques chef-d'oeuvres moins textiles

Ravissante table en "Vieux Paris"

Et cette marqueterie de pierres dures !

Passion verre

❤️

          





























Ah ! Ces verres...je me demande toujours comment
ils ont réussi à parvenir intacts jusqu'à nous.




Le problème avec cette exposition est que l'on fait des kilomètres entre chaque présentation ! Et qu'à la fin de l'après-midi, épuisée, on constate en prenant ( enfin) le plan ( ce qu'on aurait pu faire au début, cela aurait évité quelques errances dans l'argenterie et le buffet Henri II )  qu'on en a vu à peine la moitié...

Première visite :

J.P.Gaultier 2008/9

G.Valli 2018/19

Givenchy A.Mc Queen 1997

C.Dior M.G.Chiuri 2018/19

Chanel K.Lagerfeld 2012/13

Undercover J.Takahashi 2017/18

A.Mc Queen 2010










                                      



                                                                             et ma préférée




Seconde visite : 

Cette fois bien organisés, ah ah, on attaque dans le bon sens, et surtout dans l'esprit de l'exposition, qui est un dialogue entre l'objet d'art et l'objet mode ( dixit la brochure ) et en effet, on apprécie beaucoup plus et les uns et les autres. Et comme " L'exposition joue donc de ces échos, quelquefois exacts et précis, souvent fantasmés et oniriques" ( toujours la brochure ) voici mon choix perso, subjectif et tout à fait onirique :

Charles de Vilmorin 2024/25
prenons en de la graine 😂

Exquises et fragiles
floraisons

V. Westwood 2012/13 et une sublime 
marqueterie de nacre




 
 

Blanc d'abord...tout est dans les creux et les pleins, les jeux de 
lumière, subtil subtil ...










Puis un prisme de couleurs douces, les images de 
ce manteau me rappellent quelque chose ...qui n'est pas au Louvre


C. Dior  M.G. Chiuri 2017/18

Tarot en cours...

Une ravissante façon de présenter
une collection de tasses
 On ne voit pas très bien sur la photo,
 mais ce sont les cartes du Tarot 
Visconti di Modrone qui sont brodées sur le manteau




Or, il y en a à profusion, du bronze doré en veux-tu en voilà, du clinquant mais pas que, c'est tout de même bluffant et puis au milieu de toute cette richesse, la ravissante petite jeune fille florentine , sur fond or aussi. Je suis toujours éblouie par les faiences d'Andrea della Robia, si vivantes...quand on pense à la prouesse technique.

 




T.Mugler 1995/96

Andrea della Robia, buste de jeune
femme en médaillon 1465/70

L.Vuitton Marc Jacobs
 2009/10


Toujours dans le jaune, toujours affriolant mais plus citron





Versace Donatella Versace 2002/3

Atelier Fontana
 Ecuelle d'accouchée et son assiette
Le bain du nouveau-né

Cette galerie de grands hommes de Juste de Gand
et Berruguete fait son effet, mais difficile à admirer de près

Bleu baroque, bleu rococo, mais le plafond est 19è, je n'aurais pas cru

Chanel K.Lagerfeld 2019

Carolus-Duran,
Le triomphe de Marie de Médicis 
1878

Gucci A.Michele 2017





Le pantalon écossais avec le manteau à fleurs !😉


Rose Pompadour

A. Mc Queen 2007

François Boucher, Portrait de la 
marquise de Pompadour 1750

Viktor et Rolf 2021/22








Rouge sang-de-boeuf et grande élégance





Nécessaire en or ciselé
Angleterre 1770

Brummel et Madame

Un amour de petite
bouteille et deux délicieux
pots à fard






Un véritable régal que cette exposition, et qui nous a fait découvrir une ( toute ) petite partie des trésors
que renferme le musée, mais maintenant qu'on ne fait plus la queue ( quel piiiiieeeeddd !! ) nous reviendrons. Pour terminer, un petit jeu : cherchez l'intrus dans cette vitrine 

Dolce Gabbana 2016 

Toutes les photos crédit @Solvej