Un été ( un peu ! ) arty

Jules Laurens, Le mont Ventoux vu de la route de Bédoin 1884

Maison d'Emile Zola Musée  Dreyfus

Musée de Carpentras

Exposition Dufy   Musée des Beaux Arts de Nice 

Fin Juin, c'est la canicule à Paris, et donc une promenade à la campagne s'impose. Direction Médan, un ravissant village regorgeant de demeures secondaires somptueuses, et c'est là qu'Emile Zola allait chercher la fraîcheur, et l'inspiration. Et nous aussi, il est délicieux d'attendre le guide dans cette ombre bienvenue

Au frais

En effet c'est une visite guidée obligée, on sait que je n'aime pas trop mais le guide est charmant ( et incollable)  et le public peu nombreux. Le père Zola se payait quelques coquetteries, ( il avait gagné trois sous avec "Nana ") mais on est tout de même loin des folies de  Monte-Cristo.

Salamandre et monogramme

Paon pampa

 

La maison est simple, un peu style troubadour mais dotée de " tout le confort moderne "

La cuisine

 

Salle de bains tout confort

Ça c'est de la baguette !

J'aime beaucoup la porte de la cuisine ! Mais enfin, j'ai été assez déçue de ne pas voir le bureau du maître, qui ressemble comme un frère à celui de mon arrière grand-père que ma tante m'a fait promettre de garder. 🙄 Le musée Dreyfus qui complète la visite est une mine pour les historiens, mais il faudrait encore une après-midi pour lire tout ce qu'il y a sur les murs ...

Après cette échappée bol d'air dans les Yvelines, direction le sud et les vacances, pastis, piscine et tomates mozza. Mais une fois débarrassée des affectueux juilletistes , j'ai ENFIN été visiter le nouveau musée de Carpentras, installé avec la bibliothèque Inguimbertine dans le magnifique Hôtel Dieu, et j'avoue que là, j'ai été bluffée : le nouveau musée est absolument magnifique. Je l'avais visité dans ses anciens locaux, bien vétustes mais pleins de charme, la collection est toujours passionnante mais tellement mieux présentée.

Après avoir gravi ce splendide escalier, la galerie historique présente toute l'histoire de Carpentras, je fais ça au pas de course ( ce sera pour une autre fois ! ) car je suis venue voir la peinture

Vers le paradis

Jacques Bernus,( Mazan 1650/1728)
 tête de l'enfant Jésus 

Carmélites de Carpentras, Crèche de la Nativité

mais comment résister à ces choses charmantes !!

Comme la bibliothèque est une des plus riches de France, ils ont eu l'idée magnifique de présenter la peinture ancienne sur fond de livres anciens

Etienne Parrocel, Vierge à l'enfant
1733

Joseph Vernet, Port sous un clair de lune

une atmosphère très sombre mais grandiose ! A tout seigneur tout honneur:

Denis Bonnet, Portrait de Malachie d'Inguimbert

et puis je me régale de retrouver le cher Joseph Vernet :

Vernet, La  tempête 1735

Vernet, Le calme 1735

Vernet, Clair de lune 1753

Vernet, Incendie nocturne 1753

ainsi que :

Anonyme 18è Les adieux de Diane à Endymion

...anonyme ? Diable, il est bien beau. Je suis aussi charmée par cette Vierge ravissante, assortie aux spécialités locales 🍬

 

 Pierre Parrocel,  La Conception

Berlingots, incontournables !

Et comment résister à cet extraordinaire étalage qui sent bon la marée :

Snyders, La poissonnerie

Snyders, La poissonnerie
 ( détail)

Snyders, La poissonnerie
 ( détail)

et ses minets chapardeurs !

Il y a aussi plusieurs salles de jolis paysages 19è locaux, Jules Laurens, Denis Bonnet, et bien d'autres, ainsi que les fascinants petits formats du voyageur Joseph Eysséric ( mais où n'est-il pas allé celui-là ?)

Laurens, Paysage du Comtat Venaissin

 

Ce beau chêne me rappelle un certain cousin du Doubs...

Pour terminer, le musée présente une superbe exposition de notre gloire locale, Joseph Siffred Duplessis, éminent portraitiste de Louis XV, et qui gagnerait à être plus connu à mon sens, car ses portraits sont remarquables

Duplessis, Autoportrait  1780

Duplessis, Joseph Péru 1795
 M Calvet Avignon

Intéressant accrochage, je ne sais lequel des trois est le meilleur ? Celui du centre, peut-être...

Duplessis, Trois portraits de Joseph Marie  François de Lassone 1785 ca

Après cette matinée merveilleuse, retrouver le bleu :

En sortant de l' Inguimbertine

Le bleu, ce n'est pas ce qui manque à Nice, ni aux tableaux de Dufy dont le Musée Chéret présente une très belle exposition pompeusement intitulée " Le miracle de l'imagination" et agrémentée comme ça se fait dans les musées chics par les temps qui courent de créations contemporaines, HORRIBLES céramiques géantes et pleines de piquants d'un certain Racca Vammerisse, un nom très facile à oublier, ça tombe bien.

Dufy, en revanche, je ne m'en lasse pas. Petit florilège :

  Le port de Marseille  1952

 Le mai à Nice 1933  

Jardin public à Hyères 1952

La plage à Ste Adresse 1935/45

Et puis lui aussi a fait de la céramique, mais de la belle

Avec J.Llorens i Artigas
Vase aux baigneuses sur fond rose
1925

Avec J.Llorens i Artigas
Tauromachie 1927

 

Grand arbre à Ste Maxime 1942

Un été merveilleux !

Toutes les photos ©Solvej

 

Rubens above all

Rubens, Autoportrait   1605      Coll Part

Genova du 18 au 23 Décembre 2022          Lundi : Cathédrale San Lorenzo  Palazzo Ducale   Chiesa del Gesù

Aujourd'hui, grand jour : rendez-vous avec mon  "Dieu", Pierre-Paul Rubens. Mais le matin, c'est fermé ! Donc, nous allons voir l'imposante cathédrale San Lorenzo (aux rayures qui nous rappellent une certaine mezquita ), juste à côté. Il y a un superbe retable de Barocci qui a été restauré récemment, mais qui vaut le détour ( bien que l'éclairage ne suive pas ! je n'ai pas trouvé de tronc où mettre des pièces pour que la lumière fut...) :

Federico Barocci, La crucifixion avec la Vierge,
Saint Jean et Saint Sébastien 1596

           

         Ensuite, nous allons découvrir le port et la mer et déjeunons dans une délicieuse trattoria de pâtes frutti di mare, miam !!

Mais c'est l'heure...

Comme je l'ai dit hier, à Gênes, c'est l'année Rubens et il y a des événements dans toute la ville, mais le plus important c'est cette exposition au Palazzzo Ducale, encore un magnifique ( et immense ) édifice ( et encore des marches à monter 😊 ).

Dès l'entrée, je suis captivée par cet autoportrait, ( en haut ) le plus ancien connu du maître ( il s'agit d'une étude pour "La famille Gonzague devant la Sainte Trinité " ). Il était tellement content de cette commande qu'il a voulu se représenter dans le tableau...modeste, toujours !

Collection privée...quand je pense qu'il y en a qui ont ça chez eux...

Un autre portrait épatant  de cette époque :

 Ferdinand Gonzague de Mantoue
 ( fragment ) 1605 Parme

La modernité de sa touche est incroyable. Rubens a passé pas mal de temps en Italie, au début de sa carrière, et a eu plusieurs commandes de portraits de la gentry génoise, dont ces deux splendides grands formats :

 Violante Maria Spinola Serra, 1607
 Buscot Park

 Geronima Spinola et sa nièce Maria
Giovanna Serra, 1606   Stuttgart

et surtout celui-là :

Giovanna Spinola Pavese, 1605  Bucarest

je suis captivée par les détails, surtout qu'il n'y a pas grand monde, et que donc on peut approcher, reculer, tout à loisir. Vous avez vu le détail délicieux de l'eau qui jaillit de la fontaine sur la robe ? Deux petits traits de pinceau trois poils blancs ...

Giovanna Spinola Pavese, ( détail) 1605    Bucarest

Cette exposition est remarquable, le fond bleu gris (et un très bon éclairage ) rend pleinement justice aux harmonies chaudes du maître flamand. Il n'y a que le vernis brillant qui gêne un peu, surtout pour les photos, mais bon. Et les cadres sont somptueux, tous plus beaux les uns que les autres ( je les ai supprimés quand c'était possible pour plus de compréhension de la peinture ).

Il y a aussi pas mal de "modellos" ( modelli ), dont ceux des grands retables de l'église du Gesù qui n' ouvre qu'à 16h30 :

Circoncision de Jésus, 1605 Vienne 

Le miracle de St Ignace de
Loyola, 1619 Coll Part

Et comment ne pas arriver à l'extase ( picturale ) absolue devant ces chairs si sensuelles, si vraies, ah ! cette touche...

 

Déjanire ( détail) et  Hercule , 1638   Turin

Evidemment c'est la spécialité de Pier Paolo, mais je ne m'en lasse pas :

  Venus, Cupidon, Bacchus et Ceres, 1613   Kassel

Au passage, je retrouve même mon chien ( qui me manque tant ! ) grâce à l'excellent Snyders, le "préposé" aux animaux dans la bottega de Rubens:

Snyders, Chiens attaquant un
cerf 1640 Coll G.E.Sperone.

Snyders, Chiens attaquant un 
cerf ( détail) 1640 Coll G.E.Sperone.

Pour finir en apothéose, un " nouveau ", il paraît que c'est une copie d'atelier d'un original mystérieusement évaporé. En tous cas, c'est une belle découverte :

Rubens (et atelier),  Christ ressuscité
apparaissant à sa mère, 1616     Coll Part

Et je ne peux pas tout mettre, bien que j'en aie envie, les somptueux dessins, les fascinantes façades des palazzi, et tous les trésors que recèle cette exposition parfaite...

Après ces grands moments, nous entrons dans la charmante église del Gesù, en face, une église baroque comme il y en des milliards en Italie, ornée des deux fameux retables en question, superbes mais encore une fois bien mal éclairés:

Circoncision de Jésus,   Chiesa del Gesù

Sur le chemin  du retour, on admire à nouveau des boutiques comme des musées :

Antiquités                    photo Solvej

Baskets                          photo Solvej

Et ce soir nous irons  dîner dans un restaurant qui ne nous changera pas beaucoup !

Le plafond du restaurant "Les Rouges"