Au Chien Royal

François Desportes, Pompée 1739 @Solvej
sur un papier peint ravissant...

Musée de la Chasse & de la Nature  

Exposition "La chair du monde " Tamara Kostianovsky

Tentée par un reportage de superbes photos sur Instagram, je décide ce vendredi de retourner au Musée de la Chasse & de la Nature, dont j'avais gardé un excellent souvenir. Et en effet, ce musée est un véritable bijou, un bonheur absolu pour tout amateur de " curiosités" en tous genres, mais aussi d'art tout court puisqu'en plus d'une exposition d'art contemporain on peut admirer une magnifique collection de tableaux au hasard des salles dédiées chacune à un animal plus ou moins sauvage, en plus de meubles et objets d'une beauté telle qu'on ne sait lequel admirer le plus.

L'exposition démarre en bas, elle est assez bluffante, j'avoue, surtout que les "sculptures" ne sont pas peintes comme je l'avais pensé en regardant ( trop )  rapidement les photos, mais gainées de tissus cousus à la main, y a du taf ! 

Tamara Kostianovsky, Rosewood root 
2020                                    @Solvej

Tamara Kostianovsky,  détail                  @Solvej

C'est très impressionnant, et plutôt beau. Je n'ose imaginer le poids de la souche pendue au mur !

Les autres oeuvres de Tamara  Kostianovsky sont dispersées au hasard des salles du musée, et si l'effet est très esthétique lorsqu'elles sont ensemble, les marier à des antiquités leur donne un côté kitsch qu'elles n'ont pas au premier abord :

Mélange des genres   @Solvej

Tamara Kostianovsky, Foul decorations
2020    @Solvej

Harmonie en vert avec banc design
(mais sur lequel on peut s'asseoir )
@Solvej 

 

 

 

Mais c'est tout le charme et l'esprit du musée de mélanger les genres, façon "Cabinet de curiosités " et le voeu des fondateurs, dont on peut admirer une reproduction de la " cabane" d'où ils observaient la nature :

La cabane Sommer            @Solvej

Légende                            @Solvej

 

Des animaux sauvages, je ne sais lequel je préfère, ce magnifique sanglier, ou ce cerf à l'oeil langoureux :

Rendez-vous galant    @Solvej

Tête de sanglier  ? @Solvej

 

et toujours ce sublime dialogue entre les objets qui semblent poursuivre une conversation secrète

Avec Saint Eustache de Cranach
  @Solvej

Corine Borgnet, Bouquet royal
en os de volailles et de  lapin 2023
  @Solvej

Verres gravés et chouette    @Solvej

De la lecture    @Solvej

Et enfin, last but not least, le musée possède cette très belle collection d'oeuvres de François Desportes, un merveilleux peintre de natures mortes, de scènes de chasse et surtout de chiens, mais pas n'importe les quels: les chiens de Louis XV ( en haut ). Il n'y a guère que Oudry qui l'égale dans ce domaine :

Desportes, chien debout
                @Solvej

Desportes, Chienne blanche devant
un buisson de sureau ( détail ) 1714   @Solvej

Oudry, La lice et ses petits 1752
  @Solvej

 Des chiens, des oiseaux aussi ...ce geai parfait (que je pourrais intituler "autoportrait au geai " avec mon reflet dans la glace ! )

Desportes, geai
  @Solvej

Les dernières salles sublimes, où la charmante gardienne nous autorise à rêvasser encore un peu car " on ferme !" ,  point d'orgue :

Chardin, Canard colvert à la
bigarrade 1730

Chardin, Nature morte au lapin et
à la perdrix 1728   @Solvej

L'inégalable Chardin, sa sensibilité bouleversante, sa touche si moderne, mon grand amour.

Mais enfin, j'ai également un grand faible pour ce Desportes plus méconnu...Faisons preuve d'un peu de vantardise, pour une fois : lorsque j'exposai au Salon des Indépendants mon pastel " La chasse " (natures mortes ) un visiteur inconnu m'appela " l'égale de Desportes ", compliment qui ne me fit ni chaud ni froid vu qu'à l'époque, dans mon ignorance je ne savais pas de qui il parlait ...

 

Desportes, Nature morte de gibier prêt à 
mettre en broche 1716 

En y repensant, je crois que c'était plutôt ma tenue sexy que mon oeuvre qui suscitait cet intérêt  ! 👗 😉

Quoi qu'il en soit, j'ai décidé d'entreprendre le portrait de mon chien...

Et si je m'offrais un Van Dyck ?

Anton Van Dyck   Portrait of a lady

Paris Tableau (  Salon International de la Peinture Ancienne )      Palais Brongniart

C'est un salon commercial : en effet, tous les tableaux exposés sont à vendre...Malheureusement pour acheter le Van Dyck, il me faudrait vendre ma maison...!  Contentons-nous de regarder, ça on peut, certes ce n'est pas gratuit, ( c'est même cher, 15 € l'entrée, mais avec un magnifique catalogue illustré, donc finalement...) et surtout c'est extrêmement intéressant. 

Je n'étais jamais entrée dans le " temple de l'argent " ( la Bourse  où travaillait mon papa à ses débuts ) c'est assez somptueux, je dois dire. Les tableaux sont superbement éclairés, et présentés dans les stands des marchands tendus de tissus dans une gamme de bleus-gris très très chics. Mais surtout, bien que l'affluence soit conséquente, on peut se promener agréablement et regarder de près, et il y a toutes sortes de régals. Dans chaque stand je fais mon petit choix, dès l'entrée, deux remarquables portraits de Largillière, quel patte, et même, et oui, un délectable petit Joseph Vernet...ah ! si j'étais riche, ti la li la li la li la lère, des français, des hollandais, la tête me tourne.

                       Un admirable Démocrite... de Hendrick Bloemaert, ?,  je connaissais Abraham, bon, il semble que ce soit son fils aîné. 

 Hendrick Bloemaert     Démocrite  

Au hasard des allées, je mettrais bien dans mon "panier" , comme on dit chez Amazon et cie, ce joli Desportes ...

Alexandre François Desportes   L'hallali du loup 1721

...un merveilleux portrait pas fini ( tiens, peut-être qu'il est moins cher ? ) d'une belle anglaise de Thomas Lawrence, un beau mec de Simon Vouet, un ( tout petit ) et intrigant romantique danois, le Tarquin et Lucrèce de Luca Giordano et aucun raton-laveur.

Luca Giordano    Tarquin et Lucrèce

Johan Thomas Lundbye   Peter Christian Skovgaard appuyé contre un muret dans une étable 1843 

Simon Vouet   Portrait d'homme

Mais mon coup de coeur absolu, cette après-midi sera pour le modello de fresque de Francesco Solimena, magnifique composition, touche enlevée comme je les aime, couleurs...napolitaines

Francesco Solimena (Canale di Serino 1657 – Naples, 1747), La Conversion de Saul - Huile sur toile, 129 x 102 cm. Bozzetto pour la fresque dans la Sacristie de l’église San Paolo Maggiore à Naples.

Jose de Ribera   Tête coupée de St Janvier

ou alors, pour revenir à Naples en pensée, la tête de San Gennaro ( celui du miracle du sang qui se liquéfie ) de Ribera,  qui ferait un effet boeuf dans mon salon.

                                    Bon, assez rêvé...Naturellement, il y'a le lot habituel de grossiers repeints, (c'est le même restaurateur qui a refait tous les arbres dénudés, ils sont tous pareils !! quel que soit le peintre ...il a dû leur faire un prix de gros ! ) de couleurs clinquantes et de frisettes au pinceau trois poils ( là aussi, c'est le même, barbe hollandaise ou accroche-coeurs britanniques, même technique ) et le " pire du pire "...

Bernardino Licinio  (!)   jeune femme et son soupirant

mais non, ce n'est pas une BD de 2014, pauvre Bernardino Licinio, il n'y a plus que le sein ( très beau, au demeurant ) de la dame que tu aies peint, c'est comme la chapelle de Dufilho, " entièrement d'époque " !!