dimanche 13 mai 2012

De l'Art...et du cochon

intérieur ou le viol

Degas et le nu    Musée d'Orsay

       Ce que c'est que de " ne pas avoir (ou ne pas prendre, plutôt)  le temps " de rédiger à chaud ...Je n'ai plus grand chose à dire sur cette expo bondée (d'accord, c'était un dimanche, mais le travailleur qui partage mes jours- z-et mes nuits ne peut y aller QUE le dimanche )...Je me souviens de tous petits dessins très difficiles à voir (forcément) et d'un merveilleux tableau ...de Manet !
      Le "regard" de Degas...me fait penser un peu à Rodin, j'ai un peu de mal avec ces papys du 19è/20è et le corps féminin, je les trouve...allez, j'ose, je les trouve un peu libidineux ! Toutes ces contorsions , ces vues tarabiscotées qui vous envoient l' oeil...juste "Là", humm..Je préfère de loin le direct Gustave ( Courbet ) et son origine du monde.
    De Degas ma tendresse ira aux blanchisseuses, buveuse d'absinthe, chanteuses de caf-conc et autres " comptoir de coton de la Nouvelle-Orléans " ! ( et tout de même, le splendide "intérieur ou le viol", dur mais magnifique) 


vendredi 11 mai 2012

Art déco, suite

Le Musée d'Art Moderne de Paris

la vie en rose   Raoul Dufy




       Donc, étant restée sur ma faim après l'exposition Wool, je vais faire un tour dans la collection permanente du Musée d'Art Moderne, que je n'ai pas (re)vue depuis quelques lustres...

        Je me souviens bien de la magnifique "fée électricité" de Dufy, dont le pouvoir magique est intact.

        Passé cela, c'est une succession de salles   assez ennuyeuses, il faut bien le dire (encore plus qu' à Pompidou) où règnent le maître des cercles colorés Delaunay (ffff..) et le mauvais génie de ceux-qui-veulent-avoir-l'air-de-reconnaître-les-zoeuvres, l'innefable Derain, dont la caractéristique principale semble être d'avoir toujours l'air d'être un autre...sale bête! Mention pour trois petits Léger qui sont assez forts. Avec un mobilier "Art Déco " certainement très beau (si on aime ce style..) il y a  une belle nature morte de Lurçat ( il n'a donc pas fait QUE des tapisseries ) et deux-trois Van Dongen,  dont la facture puissante dépasse la vulgarité affichée du sujet.
     Et puis il y a un mur magique, un élégantissime Foujita, nu superbe Matisse (oui ! celui-là je l'aime) un splendide Modigliani et deux Bonnard mous (c'est un pléonasme) encadrent un éclatant Dufy, je vais le photographier....il s'appelle "la vie en rose ".

      Je n'ai pas fait exprès, mais c'est le Dimanche 6 Mai.
       Le reste du Musée, c'est une succession de tout ce que le XXème siècle a produit de plus moche, de plus académique ( mais si, vous verrez...ou plutôt vos petits enfants verront) c'est laid, c'est (déjà) plein de poussière, (surtout tout ce qui a peu ou prou du relief ! ) tous ces gens qui ont été à la mode et qui n'y sont plus, les Rouault, Gromaire, Fautrier, Buffet, Vasarely et j'en oublie plein, tous ces tableaux qui puent la petite idée de style et la grande (bien) pensée, reprise à l'infini, tous ces "effets de matière", toutes ces taches, tous ces sujets lugubres , bref...je termine au pas de course.

      Après toutes ces épreuves, je me garderai bien de l'expo Crumb, rien que l'affiche dans le métro me donne la nausée.

mercredi 9 mai 2012

Abstraction et Art Déco

Christopher Wool - Musée d'Art Moderne de Paris

  Sans titre, 2010 Encre pour sérigraphie et peinture à l’émail sur papier    Christopher Wool



Voilà une exposition qui est très belle, très élégante. Les oeuvres, de très grand format, sont harmonieusement réparties, dans des gammes chromatiques assez minimalistes, c' est très chic, j' irai même jusqu'à dire que c'est beau, comme le tableau ci-dessus. (sérigraphie sur papier, avec des ajouts de peinture ) Ce qui est assez amusant, c'est que les spectateurs, qui généralement regardent de loin tous les "grands formats" classiques (  et qui ne savent pas ce qu'ils perdent, parce que la touche de Véronèse ou de Rubens de près, c'est quelque chose ! ) après un coup d'oeil général, regardent cela de très près...pour voir un peu comment c'est fait.
          
          Et en effet, une fois apprécié l'effet global,  quoi d'autre à se mettre sous la dent...? Sur une de ces gigantesques toiles, Wool (peut-être pas lui, d'ailleurs..) s'est "amusé" à repeindre TOUS les "petits ronds de l'impression sérigraphique !
          Je pense à l'ennui mortel de cette tâche, bien pire que de faire des ciels dans l'atelier d'un maître !
Mais l'effet est très joli.

       Un grand mur blanc avec trois énormes "gestes", un rose, un noir, un orange, plus une composition noire plus dense, c'est très décoratif.


Je me demande pourquoi personne ne parle jamais de l'aspect décoratif de la peinture abstraite actuelle, qui me semble rejoindre en cela la fresque avec vases Médicis fleuris du 19ème siècle, ou le trompe-l'oeil dans l'escalier...une forme d'académisme, en somme. Voilà qui ferait très joli dans mon loft...

       Mais pour l'émotion que suscite la peinture....tintin !!! Il y a le plaisir visuel, en effet ; mais (n' )est-ce ( que ) cela, " l'essence-même de la peinture " (ça, ça me rappelle certain examen d'esthétique, où j'avais réussi l'exploit de pondre 6 pages sur un peintre dont je n'avais jamais VU une seule oeuvre, en usant et abusant de cette formule magique, et obtenu une note avec mention !!), comme je l'ai lu dans une critique de cette exposition ?

    "Otez la couleur, enlevez le geste et plus tard, vous pouvez le réintroduire. Mais il est plus facile de définir les choses par ce qu'elles ne sont pas que par ce qu'elles sont ". Voilà ce que dit Christopher Wool. Il a sûrement raison....

                  Mais enfin, comme j'ai encore "faim" de peinture, je vais faire un tour dans la collaction permanente du Musée.


vendredi 4 mai 2012

Belle Morisot

Berthe Morisot (1841-1895)    Musée Marmottan



"...la singularité de Berthe Morisot fut (...) de vivre sa peinture et de peindre sa vie "  Paul Valéry
in "Berthe Morisot et ses "confrères les impressionistes" de Sylvie Patin



autoportrait 1885      Berthe Morisot
Le Musée Marmottan consacre une magnifique rétrospective à Berthe Morisot, dont une bonne quantité d'oeuvres est déjà exposée en permanence dans cet endroit, aussi j'y vais parce que je l'adore, mais en me disant que je ne verrai peut-être pas grand chose de nouveau. Erreur !! Bien sûr mes "habituels" sont là, mais beaucoup d'autres tableaux que je n'ai jamais vus, aussi.


            Je suis toujours étonnée de lire, ici ou là, à propos de la peinture de Berthe Morisot, les adjectifs "charmant", "gracieux", "délicat", etc...car moi je lui trouve au moins autant de force et de violence qu'Artemisia Gentileschi. Certes, la Berthe peignait des femmes, des scènes quotidiennes, son entourage, des fleurs (pas tant que ça) mais bon sang, avec quelle "patte" !


branches d'oranger   1889
                                                        D'accord, sa palette est souvent plus suave que sombre, mais n'oublions pas que c'est une impressionniste, et pas la plus mauvaise, loin de là. Je vais de ce pas enfourcher un de mes chevaux de bataille favori, mais c'était une femme, et il lui a manqué, comme à toutes ses soeurs créatrices, la "femme du peintre", si utile à ses confrères (relisons un peu la vie des grands peintres (masculins).

la fable   1883

       Mademoiselle Morisot, épouse Manet, belle-soeur de, mère de famille (bon, un  seul enfant, mais tout de même) bourgeoise, jolie femme, votre peinture égale celle de Renoir (tiens lui n'est pas gracieux et délicat, juste "sensuel") de Degas, même de Monet (peut-être pas tout à fait...) bref de tous vos collègues impressionnistes plus célèbres que vous, et si vous n'étiez pas morte si jeune (54 ans ) vous auriez certainement été encore beaucoup plus loin dans la spontanéité de la touche et l' art de capter un instant fugace, un moment de la nature, l'art de la peinture vivante, en un mot.
    
      
le corsage rouge  1885 
jeune femme en gris étendue   1879

Admirez la touche large et décidée de la robe de soie ( avec une "tournure", années 1870 ) , la fine bordure de dentelle, la ravissante (ça y est, je m'y mets aussi !) harmonie de gris-bleu, une perfection...






 Certainement vous auriez avancé dans le chemin de la peinture pure vers ce qu'on appelle l'abstraction (à tort ) comme votre ami Monet, et votre lointain cousin du Nord Edvard Munch.





 
sous-bois à l'automne 1894





 Cette exposition est un enchantement.








enfants à la vasque   1886



Admirez le mouvement si juste des enfants qui jouent....avec la concentration de leur âge.

Berthe Morisot, digne descendante des grands maîtres du XVIIIè siècle français, Fragonard, Watteau, Chardin, Quentin de La Tour, dans la lignée de Hals et de Rubens, de la famille des peintres qui vivent physiquement leur art, et dont le seul "concept " est juste : PEINDRE .
                          ... et cela se voit sur la toile.
       Un petit (il l'est !) dernier :


paysage de Tours    1892


mardi 1 mai 2012

Portraits d'enfants, suite

L'anniversaire d'Ondine

                        Ma fille chérie, qui ne doute jamais de rien, me demande pour l'anniversaire d'Ondine, de me livrer à un petit jeu que je n'ai pas pratiqué depuis...belle lurette !    ( je suppose qu'elle a été marquée par une animation que j'avais acceptée pour la fête de son école primaire, je me revois dans la cour, sous un parasol, le défilé des "modèles" de tout acabit, même une petite fille handicapée   -je me souviens de son nom, Christine- et de son bonheur à la vue de son portrait,  qui justifiait tout mon travail !)
                    donc, allons-y, je sors les crayons de couleur, "ne bouge pas !"


Inès

Rouna




Maia

Michelle




Violette

Robin


                             En tous cas, les enfants étaient ravis !