dimanche 31 mars 2013

Et les fontaines, en plus !


"Jeune garçon apportant des grenades " Pieter De Hooch 1663 



Wallace Collection


S'il n' y en avait qu'un...à visiter à Londres, je crois que ce serait ce musée, d'une richesse absolument incroyable, des collections de toutes sortes, porcelaines, armures, meubles, objets d'art, il y en a pout tous les goûts vraiment, et surtout peintures, c'est magnifique : évidemment celles-ci ( les peintures ) sont parfois accrochées un peu haut, au-dessus de ces somptueux meubles, mais l'ensemble, qui donne l'impression de pénétrer dans la demeure d'un richissime collectionneur ( c'est le cas ) est admirable. La "grande galerie " de peintures est actuellement en réfection, je suppose que le futur accrochage sera plus "moderne", je ne sais pas si ce sera  mieux...Peut-être que cela perdra un peu de son charme. En attendant, au hasard des pièces, aux pimpantes ( typique british ! ) tentures murales, on ne sait où donner de l'oeil !

       On commence par un magnifique Bronzino, "Eléonore de Tolède", on poursuit avec le Titien qui ne-me-plaît-pas-trop et qui n'est pas à Courtauld ( cf "Picasso over all" ) ( il faut dire que la pauvre Andromède a été si bien lavée qu'on dirait un Bouguereau, c'est dire ! ) et quelques Rubens (ah la la, ces "placards" bleus et rouges, encore la lessive) et de beaux Rembrandt, mais le clou du musée c'est la fameuse "escarpolette" de Fragonard, ce petit bijou ( car il est vraiment petit !)  dont je ne savais pas qu'elle était ici, encore une lacune....une de plus !!  Ce Wallace avait une prédilection pour le XVIIIème siècle français, et cela se voit.



"L'escarpolette" Jean-Honoré Fragonard 1767

Dans la pièce juste à côté, très petit aussi mais absolument exquis,  "le chiffre d'amour",  j'adore !



"Le chiffre d'amour" Jean-Honoré Fragonard 1776/8


Il y a aussi bien sûr des anglais, et sans doute le plus emballant de tous, l'ensorcelant Gainsborough, à la touche si poétique







"Miss Elizabeth Haverfield"  Thomas Gainsborough















"Mrs Mary Robinson ("Perdita")" Thomas Gainsborough























        





"la dame à l'éventail " Diego Velasquez env 1640




"le cavalier souriant " Frans Hals 1624

























 Et puis , et je ne résiste pas à l'envie de les marier, le "cavalier souriant" de Frans Hals, sa truculence, sa joyeuse extériorité et l'austère " dame à l'éventail" de Vélasquez , raide dans sa tenue mais intense d'intériorité...mais qu'est-ce-que c'est que cette espèce d'auréole claire qu'elle a autour de la tête ? Encore un savonnage effréné..
      Il y a mille autres délices dans ce musée, quelle chance que cette superbe collection soit restée intacte, c'est miraculeux. Et en plus, ce Wallace, c'est lui qui a offert ( oui, oui, il était vraiment très riche) à Paris les gracieuses fontaines qui portent son nom, il y en a une devant le musée.






"la Camargo dansant"      Nicolas Lancret

Je termine avec un ravissant tableau de Lancret, qui me parle particulièrement ...en me rappelant le délicat biscuit de Sèvres qui me vient de ma tante, qui, en effet, me disait toujours que c'était "la Camargo "..et surtout,  n'y touche -pas !! "

samedi 30 mars 2013

Picasso over all




Le bar des Folies-Bergère        Edouard Manet  1881-82



Courtauld Gallery


Je n'étais jamais allée au Courtauld Institute, et pourtant j'avais le sentiment d'avoir visité ( en plusieurs voyages et différentes époques ) tous les musées de Londres, mais peut-être ai-je oublié...et puis, aux temps lointains du swinging London, si j'allais tout de même déjà dans les musées, je fréquentais surtout  mon adoré magasin "Biba" ( aaaaaahh ! celles qui ont connu cela me comprendront ) et Carnaby Street..Donc, c'est une découverte et un endroit tout à fait exquis, superbe cour intérieure ( et il y a même un rayon de soleil) (si, si ) splendide collection..et magnifique expo. Quelques tableaux anciens pour commencer, mais justement je commence à m'énerver ( voir mon récit "National Gallery") car je les trouve un peu bizarres...


Judith avec la tête d'Holopherne      Titien



...déjà, j'ai du mal à reconnaître mon bien-aimé Titien, encore celui-là, à la rigueur, mais il y a un "Andromède " affreux..( Pardon, mille pardons, Andromède est à la Wallace collection ! Et je ne me souviens plus de celui que j'ai trouvé "affreux". Honte...) et quelques Rubens étonnamment "léchés"...bizarre, oui, j'ai dit "bizarre"


Don Francisco de Saavedra    Goya  1778


En revanche, le superbe portrait de Goya, immédiatement repéré dans l'encadrement  d'une double porte, me comble. Il y a aussi une très belle collection d'impressionnistes, cocorico, et puis " le bar des Folies-Bergère " de Manet (voir en haut de la page) qui a lui seul vaut le voyage. En plus, devant ce tableau-là, on peut rester une heure et discuter à l'infini, ce que je ne me prive pas de faire avec mon amie anglaise. Les "explications officielles" ( à lire à côté du tableau) mettent longuement l'accent sur le reflet dans le miroir de la serveuse...mais je ne peux m'empêcher de trouver...encore un truc bizarre?( Décidément...) Le soi-disant reflet me semble penché en avant, vers son interlocuteur, alors que la jeune femme qui rêvasse face à nous est bien droite, sanglée dans son corset...et pourquoi n'y aurait-il pas deux serveuses, aux Folies-Bergère ? Et...la bouteille de bière à gauche n'est pas vraiment placée au même endroit dans le reflet, et, et, vous avez vu en haut à gauche les deux petits pieds verts ?
           Bref, c'est un régal et j'ignorais jusque là ( et oui! ) que ce célèbre chef-d'oeuvre était ici, à London.

      Au dernier étage, quelques beaux tableaux "XXème siècle " et l'exposition "Becoming Picasso", qui présente des oeuvres de ses débuts à Paris. Ce Picasso, c'est vraiment LE grand génie du siècle dernier, quelle force, quelle maîtrise, quelle émotion, enfin...quelle peinture !



Yo, Picasso      Pablo Picasso  1901



Oui, il peut fièrement intituler cet autoportrait de 1901 " Yo, Picasso ". Il se savait génial, et il l'était. Il maîtrisait totalement tout ce qui compte réellement dans la peinture, le dessin, la couleur, la composition, et en plus, comme dit le sage chinois ( lequel ? je ne sais plus..!!!) "ce qui ne peut pas s'apprendre " . Des valeurs qui par les temps qui courent semblent un tantinet obsolètes, et c'est bien dommage, mais bon. Il y en a tout de même encore quelques uns qui résistent...à la mode, à l'argent, au concept-à-la-con, berf, au non- art...







La naine   Pablo Picasso  1901



On se régale de la superbe et hispanique gamme colorée de " la naine" à la composition asymétrique mais parfaitement en équilibre ( et le "rendu" des pointes de satin rose !), mais on peut aussi se souvenir que les grands maîtres espagnols, de Velasquez à Goya, sont des virtuoses du gris, et s'enchanter de cette magnifique "spanish woman" :




Femme espagnole     Pablo Picasso 1901

Enfin, on voit que le jeune Pablo, avant d'être le puissant centaure créatif ( il paraît qu'il disait "je ne cherche pas, je trouve "..est-ce-que c'est vrai ?)  qu'il allait devenir, savait rendre hommage à ses prédécesseurs, dans cet " enterrement ", non du Comte d'Orgaz, mais de son ami Casagemas ...


Evocation ( l'enterrement de Casagemas )  Pablo Picasso 1901




lundi 18 mars 2013

Un avant-goût...

Les petits, suite


                               En avant-première de l'exposition qui s'approche avec des bottes de sept lieues, voici la deuxième série des "petits", "vite fait ", ( pas les tableaux, les photos !!! ) pardon, mais c'est juste pour vous donner un peu envie...de venir les voir "en vrai" !



le Platane, été                         le Tilleul, printemps                                       le Pin, printemps
 le Platane, hiver                         le Platane, printemps                                                  le Pêcher, été
le Tilleul, été                                          le Cerisier, été                                                                     le Pin, automne





                                                             Alors, à très bientôt ? Tous les détails pratiques seront mis en ligne cette semaine.

jeudi 14 mars 2013

Louvre, encore

Jeune femme à la toilette    Tiziano Vecellio

Le Louvre avec Ondine, suite


La princesse est très emballée à l'idée d'aller voir les bijoux de la Couronne...J'en profite !
Il y a beaucoup de monde et je me perds un peu dans le dédale...Tiens, tu veux voir la Joconde ?
Mona Lisa et son immuable sourire la laissent de marbre : en fait, ce qui l'intéresse dans ce tableau, c'est l'histoire du " vol de la Joconde " racontée sur le site du Louvre ! Très vite, elle sature dans la peinture italienne et me tire par le bras. Je lui montre le chien et le chat qui se chamaillent dans le bas des "Pélerins d'Emmaus" de Titien, mais rien n'y fait. A propos, mais où est donc passé mon amoureux ( l'homme au gant ) ? Nettoyage ? Prêt ? ...Inquiétude. Au passage je jette tout de même un oeil sur la " jeune femme à la toilette", qui a été restaurée, je l'ai vu sur Internet, mais j'avoue que c'est plutôt bien fait, ça ne se voit pas trop. Le site "C2RMF" propose une série de tableaux en très haute définition dont l'étude est absolument passionnante.Pour ceux que cela intéresse :

                   En ce qui me concerne, j'avoue que je ne me lasse pas de plonger ainsi au coeur même des oeuvres....Grisant !




Par exemple, on voit très bien au centre de l'image ci-dessus, la ligne de démarcation entre la peinture de Titien et  le repeint. Si on regarde d'encore plus près, cela saute aux yeux:




Dans la réalité, je dois avouer que je ne l'ai pas vue, cette différence...Mais sur ce sujet, j'aurai beaucoup à dire ( hélàs) après ma visite à Londres..à suivre, donc.

Les bijoux de la Couronne enfin retrouvés, après quelques Oh ! et Ah !, il faut dire qu'il y a de quoi s'extasier, la princesse décrète qu'elle aimerait voir " la momie". Direction Antiquités Egyptiennes, donc. Cela fait ( presque ) 40 siècles que je n'y ai pas mis les pieds. Nostalgie de voir défiler tous les bloody plâtres que je dessinais aux Métiers d'Art, ah oui, ils sont tous là, le pharaon, le scribe, le chat Bastet et tous leurs potes.Ondine est ravie, elle m'explique car elle y est allée avec la classe, mais où diable est cette fichue momie ? Ni une ni deux la jeune fille interroge un gardien, et nous pourrons donc quitter ces souterrains délétères en ayant éprouvé de délicieux frissons d'horreur, il y a bien une "vraie" momie ! (Belphégor ?)







mardi 5 mars 2013

Cher ( bien que gratuit ! ) Musée Chéret


Le Musée des Beaux-Arts de Nice




A Nice, c'est formidable car le Musée Chéret ( je l'ai toujours connu sous ce nom, mais maintenant c'est le Musée des Beaux-Arts, je ne sais pas si c'est plus chic ?)   ( il faut dire qu'en dehors de Nice,              ( et encore) je pense que plus personne ne sait qui était Jules Chéret, formidable dessinateur et affichiste du début du 20 ème siècle, chantre de la Riviéra et des jolies filles au pastel..)  est gratuit. 

On peut donc en user et abuser, mais bien que ce soit un endroit magique, il est assez désert...

                Ce musée est pourtant une vraie délectation,d'abord un superbe bâtiment typiquement niçois, à la belle couleur ocre détrempée, puis une " petite collection", Fragonard, Joseph Vernet, Brueghel, Dufy, Van Dongen, excusez du peu, le magnifique autoportrait de Marie Bashkirsteff, (qui n'était pas présenté cette fois-ci ?) , plus des statues superbes  ( Carpeaux, entre autres ) dans une délicieuse ambiance " jardin d'hiver de la duchesse de Guermantes " bref, c'était déjà un régal que je m'octroyais à chaque intermède niçois, mais en plus, cette année, une salle entière est dévolue à l'école de Barbizon, avec un superbe Corot :





La clairière, souvenir de Ville d'Avray      Camille Corot 1872


C'est un prêt du Musée d'Orsay, il paraît, mais si vous êtes niçois, même de passage, profitez-en ! Laissez les autres s'entasser devant la Crucifixion  " de  Bronzino ", (dont la magnifique restauration remplit les instances zofficielles d'une fierté dont la légitimité est à la hauteur de leur magnifique investissement )   avec ses colonnes "en tôle" complètement repeintes, son Christ "en caoutchouc" et son petit pagne rose layette ( si vous voulez voir :  http://www.musee-beaux-arts-nice.org/ )
...mais sur ce sujet, il y a beaucoup, beaucoup à dire, c'est bientôt mon expo et  j'ai besoin de sérénité, aussi je retourne très vite à Barbizon :





Route dans la forêt de Fontainebleau, effet d'orage 1860/65     Théodore Rousseau
    

 ...non sans avoir, bien sûr salué Fragonard et "mon " Joseph Vernet, ( il est tout petit, il irait très bien chez moi, j'ai regardé, il y a juste deux petites vis à enlever ...)  LOL !!!


Joseph Vernet