mercredi 21 février 2018

Florence, angelico cantabile

Florence du 26 au 30/12/2017       Jeudi : Duomo 2, San Marco, Palazzo Medici-Riccardi, San Lorenzo









Fra Angelico   L'Annonciation  ca 1437        photo Solvej




Remis de nos émotions d'hier soir, et ragaillardis par un léger rayon de soleil, nous allons de bonne heure faire la queue au Baptistère afin de ( tout de même) (re) voir l'intérieur. Il n'y a pas encore trop de monde, je suis optimiste, la porte est ouverte ( et il y a écrit " billets de l'autre côté" sur celle qui est fermée ce matin, ah bon, ça change selon les jours ?) j'ai le temps d'admirer les merveilleux bronzes de Ghiberti.


Lorenzo Ghiberti  Moïse reçoit les tables de la Loi photo Solvej

Lorenzo Ghiberti  Joseph vendu par ses frères    photo Solvej














Enfer et damnation !  ( pour la "porte du Paradis"...) " L'autre côté", c'était derrière moi, bon, j'y vais, et là, une machine infernale refuse de me donner quoi que ce soit, et il y a une queue énorme au guichet. Sur la place, il est 9h, et 200 personnes attendent déjà pour entrer dans la cathédrale, qui ouvre à 10h...On abandonne définitivement, direction le cloître de San Marco.


Là, tout de suite, c'est le bonheur. Monter l'escalier vers l' exquise Annonciation du Beato, ( en haut ) on a beau la connaître depuis longtemps, mais je retrouve l'émotion première qui m'avait saisie il y a, hum, au moins vingt ans, devant cette peinture si fraîche, non pas naïve, émerveillée,véritablement sincère. Fra Angelico me semble être le Bach de la peinture, ça coule de source, il n'y a aucun trucage, aucun étalage de virtuosité inutile,  il croise le regard de Dieu, comme disait Michel Berger ( plus que Cézanne, d'ailleurs! ) Bien sûr, il y a de la restauration, sans doute, il n'était pas tout seul, mais toutes ces petites cellules, plus jolies les unes que les autres, c'est profondément émouvant .



Cellule 1   Noli me tangere photo Solvej

Cellule 2   Lamentation sur le corps du Christ photo Solvej



Cellule 39 Adoration des Mages      photo Solvej


Cellule 37 Crucifixion avec St Jean, la Vierge,
St Dominique et St Thomas
     photo Solvej

Vue sur le cloître      photo Solvej























Si je m'écoutais, je les mettrais toutes...Cet endroit est un véritable paradis. Allez, la dernière, ma préférée :



Cellule 7 Christ bafoué, la Vierge et St Dominique 
 photo Solvej


Le raffinement des couleurs, de la composition, la finesse du dessin ...un régal. Et les expressions si vivantes des personnages, à une époque où, tout de même, on était habitué à une certaine raideur.

 Il y a aussi une magnifique bibliothèque, dans l'ancien réfectoire, où l'on peut admirer des livres superbement illustrés et tout un tas d'explications techniques passionnantes


Matériel pour fresques...    photo Solvej

C'est sur un nuage que nous quittons ce lieu bénit, direction la Galleria de l' Accademia, où la star Michel-Ange et son David ( le vrai) ...aaaaaargh !! Décidément, ce n'est pas notre jour : on nous annonce ..2h de queue !  Adieu David, Perugino, Sandro, Filippino !

Est-ce qu'on va tout de même pouvoir voir la chapelle des Mages ? Oui, le palazzo Medici-Riccardi semble plus accessible. Après l'enchantement de Fra Angelico, Benozzo Gozzoli me semble nettement " en-dessous", mais le parti-pris décoratif et tous les petits détails rigolos ne manquent pas de charme.


Benozzo Gozzoli   photo Solvej

Benozzo Gozzoli    photo Solvej


Disons que ce n'est pas du tout le même but, ici cette somptueuse bande dessinée géante est faite pour exalter la grandeur du commanditaire et des Médicis. Cela dit, c'est pareil pour Angelico, sauf que lui n'a pas été payé par le céleste commanditaire !! Enfin, c'est tout de même très beau, et le palais regorge de beautés ( il y a même quelques "modernités" pas toutes horribles) . J'ai un petit faible pour le petit chien qui boit " à la régalade " :


 mais aïe, j'ai oublié de noter le nom de l'auteur ??   photo Solvej



Filippo Lippi  Madonna del Palazzo Medici-Riccardi  1469          photo Solvej
 


et pour cette ravissante Madone, on comprend que le cher Fra Filippo Lippi ait succombé à son charme ( heureusement, comme ça on a eu Filippino )

Dans l'austère mais superbe basilique San Lorenzo de Brunelleschi, un autre Lippi très renommé :

Filippo Lippi   Annonciation Martelli 1440     

me charme moins...peut-être à cause de ces architectures remarquablement dessinées, qui me rappellent les cauchemars des cours de perspective aux Métiers d'Art !

lundi 19 février 2018

Florence, allegro ma non troppo

Florence du 26 au 30/12/2017       Mercredi : Uffizi, Santa Croce, Museo Franco Zeffirelli




Titien     La Vénus d'Urbino 1538


Mercredi, en route pour la Galleria Uffizi, aaaaahhhh !! Enfin, les choses sérieuses. Au passage, toujours la même queue au Duomo. Demain ! Et la queue aussi aux Uffizi, en dépit des prenotazione.
Mais que vois-je sur la Piazza della Signoria ( en face de Michel-Ange, le faux, mais tout de même! )



Piazza della Signoria      photo Solvej

Non, pas vous, les italiens, si raffinés, si soucieux de la bellezza !           Quelle époque...


J'oublie vite cette horrible vision avec la superbe bataille ( la troisième ) de mon cher Paolo Uccello :



Paolo Ucello    La bataille de San Romano 1456


et quelques autres merveilles " primitives", avant la star du lieu, Botticelli



Masolino     Madonna dell'umiltà 1415

Antonello da Messina      San Giovanni evangelista,
Madonna col Bambino in trono e angeli 1470/5


La salle est grande, mais pas assez sans aucun doute pour les centaines de chinois armés de leur bien-aimé portable et uniquement soucieux de s'immortaliser devant Vénus ou la Primavera. C'est dur d'arriver à regarder les oeuvres du grand florentin d'un peu plus près



Botticelli     Le printemps ( détail) 1478/82


mais j'y arrive quand même ! Je n'ai jamais vraiment goûté le côté "maniéré" de Botticelli, mais j'avoue que ses Madones me touchent, surtout celle-là :



Botticelli     Annonciation 1481


et aussi le si beau jeune homme au médaillon, et la superbe Pallas


Botticelli     Portrait de jeune homme
tenant un médaillon 1475



Botticelli      Pallas et le centaure 1482/85


En fait Botticelli est un somptueux dessinateur, décorateur aussi, sans doute lui manque- t'il à mon goût la "touche" émotionnelle du peintre que j'adore voir, et là, même de très près, on ne voit que la virtuosité
 ( exceptionnelle, certes ).



Le Ponte Vecchio vue du Musée des Offices     photo Solvej
Au bout du couloir, il y a "la" vue sur le Ponte Vecchio, allez, je ne suis pas en veine d'originalité, je fais comme tout le monde...




Quelques Perugino, Signorelli et autres Lorenzo Lotto, plus deux trois "allemands", joli Cranach, formidable Dürer plus loin...



Perugino   Portrait de Francesco delle Opere 1494

Cranach     Portrait de femme 1530























...je ne résiste pas aux adorables putti de Rosso Fiorentino, ni aux portraits d'enfants de Bronzino



Rosso Fiorentino  Autel de L'Hopital de Santa Maria Nuova 1518

Bronzino    Portrait de Marie de Médicis 1551


mais enfin, une salle presque vide...tiens, les groupes font l'impasse, chic ! Je l'aurai pour moi toute seule ( égoïste, va !)




Titien    Portrait d'homme
dit " l'homme malade" 1514

Titien    Flora 1515



Titien   Flora (détail )  1515


Pour moi le vrai bonheur s'appelle Titien, ah, le décolleté sublime de Flore, et ces cheveux blonds frisouillés, la délicatesse de sa chemise, ah, l'intensité du regard  du bel "homme malade", et l'éblouissement absolu : la Vénus d'Urbino. C'est un immense bonheur de revoir ce tableau sublime, de se délecter du moindre détail, du regard ambigu du modèle et de l'harmonie absolue de la composition. ❤️❤️❤️ !! LA définition de la beauté. Manet était de mon avis, il me semble...



Après cela, le Musée présente en grande pompe l'adoration des mages, un tableau inachevé  de Léonard de Vinci récemment restauré, avec moult explications et justifications, je ne suis pas sûr qu'il n'était pas mieux avant...


Vinci    L'adoration des mages restaurée 1481

Vinci    L'adoration des mages dessin préparatoire

Vinci      L'adoration des mages avant restauration.
Je persiste et signe, il était mieux avant.


L'après midi, nous retournons à Santa Croce, ouverte cette fois. C'est une immense église qui abrite les tombeaux de Michel-Ange, Galilée et Dante, rien que ça.Et des chapelles peintes par Giotto, Brunelleschi et de beaux et immenses Bronzino, ainsi qu'un crucifix de Cimabue qui m'a beaucoup impressionnée :



Le crucifix de Cimabue

Taddeo Gaddi   Arbre de vie et dernière cène 1350


et un inconnu ( pour moi ! ) Taddeo Gaddi, dont l'original arbre de vie m'emballe plus que l'ultima cena de Vasari, énorme et barbante.



C'est sous une pluie diluvienne que nous courons jusqu'au musée Zeffirelli, un palais somptueux ( cela ne m'étonne pas de lui ),  assez de fresques ! La première salle est dédiée à sa grande amie :



Musée Zeffirelli salle Maria Callas
Le costume du "Turc en Italie" de Rossini


et le souvenir de l'inoubliable Traviata de Visconti, au temps où c'était un bonheur d'aller à l'opéra
 (  " je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans 🎵 " etc...)



Lila de Nobili    Maquette pour la Traviata de Verdi 1955


mais toutes les autres sont largement aussi intéressantes, ce ne sont que décors, costumes, accessoires, magnifiques, plus quelques vidéos superbes, bref un must pour les amateurs de théâtre !


Retour au Duomo, tiens, encore la queue ...avec parapluies, ce soir.

Le baptistère sous la pluie    photo Solvej


Nous terminerons cette journées de  grandioses émotions artistiques avec la découverte de l'art remarquable des pickpockets locaux  dans un restaurant où la pizza va nous coûter très cher...



































jeudi 15 février 2018

Florence ,piano, pianissimo...

Florence du 26 au 30/12/2017                 Mardi : Duomo 1, Santa Croce 1, Museo dell Bargello




Duomo    Cathédrale Santa Maria del fiore   photo Solvej



                       Florence en gris ( le temps ), mais Florence en blanc et or, ma première impression...
En effet depuis la dernière fois, les monuments ont retrouvé leur splendeur initiale...Tiens, c'est quoi cette immense queue ? Ah, c'est pour entrer au Duomo. Bon, on verra plus tard. Le campanile, 414 marches, pas pour moi et mon genou fragile cette fois-ci, en plus la vue ne sera pas terrible avec le temps gris. Maledizione ! Mon appareil photo n'a plus de batterie, et j'ai laissé l'Ipad dans le coffre à l'hôtel...fff. Tant pis, on se promène le nez au vent dans les charmantes ruelles jusqu'à l'église Santa Croce, mon programme du jour. Mais si j'avais bien lu le guide, j'aurais vu que c'était fermé le 26 Décembre ! Il y a des jours comme ça, où rien ne fonctionne...donc, on continue la promenade " découverte" jusqu'aux quais de l'Arno, là, la vue est merveilleuse, avec un rayon de soleil en prime, grrr...


Enfin, un endroit ouvert : le Musée du Bargello, sculptures, bon, on y va. La cour, qui servait de prison, est impressionnante. 



Musée du Bargello, la cour




Les marbres de Michel-Ange aussi. Son "David" n'est pas ici, il est à l'Accademia, mais c'est un sujet qui a été apparemment très prisé, on fait un concours ?




Michel-Ange  David    marbre 1501/4
 (la  copie de la piazza della Signoria )

Donatello  David   marbre 1408

Verrochio  David    bronze 1466/9

Donatello  David   bronze 1440





En ce qui me concerne, j'ai un gros faible pour le bronze de Verrochio, tellement charmant.


Le musée regorge de merveilles de toutes sortes, je suis très vite totalement noyée dans toutes cette richesse, et puis complètement frustrée, je veux de la peinture !!
On attendra demain. Des remarquables terres cuites émaillées d'Andrea della Robbia, heu..ce n'est pas trop mon truc ( mais la maîtrise technique m'épate vraiment ) je retiens la délicieuse jeune fille au long cou mince :



Andrea della Robbia   Portrait d'une inconnue 1465/70



Nous repassons devant le Duomo, mais enfin, il est six heures du soir, il y a encore la queue  !!??

jeudi 21 décembre 2017

Cinq ans de solitude...




Isaac Israëls, Portret van een vrouw  1936
 Dordrechts Museum


                    ...qui m'ont paru cent ans, sans toi, mon amie chérie. J'ai trouvé, au hasard de Pinterest, ce beau "portrait de femme " d'Isaac Israëls, un peintre néerlandais que j'aime bien, qui te ressemble comme une soeur, n'est-ce pas ?


Solvej, Eve aux lunettes pastel 1997


Bien sûr, dans ta " famille", il y a aussi la fameuse Emilie Flöge de Klimt, avec une robe que tu aurais sûrement portée :




Klimt, Portrait d'Emilie Flöge 1902 Wien Museum


Accompagne-moi encore longtemps, très chérie...



Solvej, Eve au collier, aquarelle 1998