vendredi 4 mai 2012

Belle Morisot

Berthe Morisot (1841-1895)    Musée Marmottan



"...la singularité de Berthe Morisot fut (...) de vivre sa peinture et de peindre sa vie "  Paul Valéry
in "Berthe Morisot et ses "confrères les impressionistes" de Sylvie Patin



autoportrait 1885      Berthe Morisot
Le Musée Marmottan consacre une magnifique rétrospective à Berthe Morisot, dont une bonne quantité d'oeuvres est déjà exposée en permanence dans cet endroit, aussi j'y vais parce que je l'adore, mais en me disant que je ne verrai peut-être pas grand chose de nouveau. Erreur !! Bien sûr mes "habituels" sont là, mais beaucoup d'autres tableaux que je n'ai jamais vus, aussi.


            Je suis toujours étonnée de lire, ici ou là, à propos de la peinture de Berthe Morisot, les adjectifs "charmant", "gracieux", "délicat", etc...car moi je lui trouve au moins autant de force et de violence qu'Artemisia Gentileschi. Certes, la Berthe peignait des femmes, des scènes quotidiennes, son entourage, des fleurs (pas tant que ça) mais bon sang, avec quelle "patte" !


branches d'oranger   1889
                                                        D'accord, sa palette est souvent plus suave que sombre, mais n'oublions pas que c'est une impressionniste, et pas la plus mauvaise, loin de là. Je vais de ce pas enfourcher un de mes chevaux de bataille favori, mais c'était une femme, et il lui a manqué, comme à toutes ses soeurs créatrices, la "femme du peintre", si utile à ses confrères (relisons un peu la vie des grands peintres (masculins).

la fable   1883

       Mademoiselle Morisot, épouse Manet, belle-soeur de, mère de famille (bon, un  seul enfant, mais tout de même) bourgeoise, jolie femme, votre peinture égale celle de Renoir (tiens lui n'est pas gracieux et délicat, juste "sensuel") de Degas, même de Monet (peut-être pas tout à fait...) bref de tous vos collègues impressionnistes plus célèbres que vous, et si vous n'étiez pas morte si jeune (54 ans ) vous auriez certainement été encore beaucoup plus loin dans la spontanéité de la touche et l' art de capter un instant fugace, un moment de la nature, l'art de la peinture vivante, en un mot.
    
      
le corsage rouge  1885 
jeune femme en gris étendue   1879

Admirez la touche large et décidée de la robe de soie ( avec une "tournure", années 1870 ) , la fine bordure de dentelle, la ravissante (ça y est, je m'y mets aussi !) harmonie de gris-bleu, une perfection...






 Certainement vous auriez avancé dans le chemin de la peinture pure vers ce qu'on appelle l'abstraction (à tort ) comme votre ami Monet, et votre lointain cousin du Nord Edvard Munch.





 
sous-bois à l'automne 1894





 Cette exposition est un enchantement.








enfants à la vasque   1886



Admirez le mouvement si juste des enfants qui jouent....avec la concentration de leur âge.

Berthe Morisot, digne descendante des grands maîtres du XVIIIè siècle français, Fragonard, Watteau, Chardin, Quentin de La Tour, dans la lignée de Hals et de Rubens, de la famille des peintres qui vivent physiquement leur art, et dont le seul "concept " est juste : PEINDRE .
                          ... et cela se voit sur la toile.
       Un petit (il l'est !) dernier :


paysage de Tours    1892


mardi 1 mai 2012

Portraits d'enfants, suite

L'anniversaire d'Ondine

                        Ma fille chérie, qui ne doute jamais de rien, me demande pour l'anniversaire d'Ondine, de me livrer à un petit jeu que je n'ai pas pratiqué depuis...belle lurette !    ( je suppose qu'elle a été marquée par une animation que j'avais acceptée pour la fête de son école primaire, je me revois dans la cour, sous un parasol, le défilé des "modèles" de tout acabit, même une petite fille handicapée   -je me souviens de son nom, Christine- et de son bonheur à la vue de son portrait,  qui justifiait tout mon travail !)
                    donc, allons-y, je sors les crayons de couleur, "ne bouge pas !"


Inès

Rouna




Maia

Michelle




Violette

Robin


                             En tous cas, les enfants étaient ravis !

lundi 16 avril 2012

Sur ce blog...

...Vous trouverez des images, des états d'âme, ce qui m'enthousiasme, ce qui m'énerve, un peu de mon travail, et puis des opinions qui n'engagent que moi, si vous n'êtes pas d'accord n'hésitez pas à le dire, et bien que je m'efforce de vérifier la plupart des dates et autres titres, pardon pour les éventuelles erreurs !
Quant à mes "critiques" de peintures ou d'expositions, encore une fois, ce n'est que mon opinion personnelle...J'attends la vôtre ! Bonne visite...

mercredi 28 mars 2012

Après Matisse

Le Centre Pompidou



portrait de jeune fille 1914   Pablo Picasso





Comme cela fait très longtemps que je n'ai pas traîné à "Beaubourg", et que finalement, j'ai "expédié" Matisse assez vite (et puis, bien sûr, il y avait foule...) l'envie d'un dialogue plus "solitaire" avec les oeuvres me prend et je descends deux étages (et d'ailleurs j'en remonte un aussitôt, et à pied, on ne peut pas accéder au "haut" par l'escalator, encore une bizarrerie architecturale..ou plutôt, vraisemblablement, encore une restriction budgétaire côté gardiens !) pour baguenauder à mon aise dans le "fonds".


       Une très grande nature morte de Braque me "cueille" dès l'entrée. Magnifique harmonie sourde, et ce trait faussement incertain, les différents traitements selon la matière...un régal !

fruits sur une nappe et compotier 1925 Georges Braque


Malheureusement, bien sûr il n'y a pas de carte postale reproduisant cette oeuvre, et je ne l'ai pas trouvée sur Internet. A la place je vous offre celle-ci qui lui ressemble beaucoup...





















 Au  détour d'une salle "cubiste", (pas vraiment ma passion, le cubisme...)  je vérifie le "théorème de Ruysdael (au milieu d'une foule de petits paysages hollandais, il y en a un qui est beaucoup plus beau que les autres : approchez, c'est Ruysdael (Jacob, attention, pas Salomon, il y en a 2) mais cette fois -ci c'est Picasso : la maîtrise du portrait de jeune fille, à la belle harmonie froide, et l'oeil ovale de la petite fille (qui semble poser telle une Gilberte aux Champs-Elysées)  m'enchantent.



fillette au cerceau 1912  Pablo Picasso
Il faut beaucoup de kilomètres  de compositions immenses et ennuyeuses ( à part quelques Kandinsky 1ère manière, aux
couleurs éclatantes et les projets d'un architecte fou dont j'ai oublié le nom qui envisageait de faire passer les voitures sous la Seine, bonne idée, dommage qu'il n'ait pas persisté....)
          pour arriver enfin à quelques bribes de rêve sensible, poésie de petits Klee, force expressive d'Eugène Leroy
 (quel dommage qu'il n'y ait que quelques croquis de nus)
 délires "bruts" de Dubuffet, et puis ce paysage de Bacon
(et aussi quelques portraits) dans lequel je me perds,
enchantée un long moment et qui sera décidémment mon préféré pour aujourd'hui.


Il n'y a pas Lucian Freud, il n'y a pas David Hockney .
(ou alors ça m'a échappé !)
Allons à Londres.
Van Gogh in a landscape  1957   Francis Bacon

Pourquoi je n'aime pas Matisse

Matisse, paires et séries    Centre Pompidou


                                           paysage marocain (Acanthus)   Henri Matisse 1911


                C'est la question que je me suis posée tout au long de cette exposition assez "bidon", je trouve, montrer deux (ou plusieurs) toiles avec un "air de famille", on peut faire ça avec quasiment n'importe quel peintre, tous les peintres font souvent une esquisse grandeur, et quand elle ne leur plaît pas recommencent, et les classiques usaient et abusaient du "modello", plus petit, pour mettre au point leur composition, je ne vois pas ce qu'il y a là de particulièrement novateur.


        Quant à ce qu'on nous montre, on a l'impression parfois que la deuxième version est moins bien que la première, il aurait dû s'arrêter...Au delà de cela, je m'interroge: pourquoi cette exposition, belles compositions, couleurs chatoyantes, m'ennuie-t'elle autant ? Je crois qu'au fond, les "recherches" de Matisse ne me touchent pas. Pourtant c'est un virtuose, rien à dire, ses couleurs sont souvent magnifiques ( ci-dessus) son trait est ô combien habile, mais devant cette peinture, je ne ressens rien, en fait elle m'indiffère...
               Je lui trouve un côté "décoratif" remarquable, mais pas de sensibilité. 
(et puis je me souviens du livre que j'ai lu, à l'époque des Métiers d'Art, où il expliquait gravement comment, quoi qu'il arrive, il travaillait tous les matins de 9h à 12h et l'après-midi de 14h à 18h (les horaires sont peut-être faux...) et ça, ça m'énerve !


Séville 2     Henri Matisse
  

jeudi 22 mars 2012

Bonjour à tous...et pardon pour ce "vide" prolongé. J'ai continué ce blog sur mon site, c'était plus facile, mais la " Pomme " nous abandonnant lâchement ( les "Mac" comprendront...) je reviens vers Blogger !
A très bientôt !

dimanche 18 mars 2012

Mais où est donc Artemisia ?

           Exposition "Artemisia, Pouvoir, gloire et passions d'une femme peintre "

 Musée Maillol



                                                  Judith et sa servante        Artemisia Gentileschi


Déjà, le titre m'énerve...A-t'on vu des expositions intitulées "Pablo", ou "Henri" ? Mais voilà, Artemisia Gentileschi est une femme, avec une passionnante vie de femme, (elle a été violée par un collègue ) et d' artiste, en plus, quel beau "produit" !! A la sortie on pourra vendre des crayons, gommes et carnets "Artemisia", et même des bougies parfumées (si,si) "Artemisia"...Je me souviens d'un très beau film, il y a longtemps, évidemment cela a ajouté à la légende d' "Artemisia". (c'était d'ailleurs le titre du film).

      Mais ce qui est le plus frustrant, dans cette expo, c'est qu'en dehors de deux trois tableaux, dont "Judith et sa servante", "Judith et Holopherne"(celui de l'affiche, et encore, la bouche me paraît bizarre)
tous les tableaux sont tellement nettoyés, restaurés, arrangés pour plaire au public contemporain qui ne veut pas voir des oeuvres trop sombres qu'on ne sait vraiment plus ce qui a été réellement peint par Artemisia Gentileschi, d'où une impression d'un style peu homogène, en dépit de la violence passionnée que heureusement, on perçoit encore.
        Et aussi des erreurs de perspective absolument grossières, on ne me fera pas croire que cette virtuose du drapé, copine de Simon Vouet (autre virtuose),  dessinait des balustres avec 2 points de fuite, comme on voit dans certaines des oeuvres.("le bain de Bethsabée") (bon, cela dit, peut-être que ça ne l'intéressait pas, les balustres, je la comprends...) Au diable les maudits "réintégrateurs illusionnistes"! (c'est comme ça que ça s'appelle, quand on repeint sur les oeuvres..pardon, qu'on "restaure")

       Un autre truc qui m'amuse, de la part des "savants", qui ont étudié les oeuvres : il y a plusieurs autoportraits, et aussi plusieurs personnages féminins où l'on nous dit que c'est elle qui s'est représentée
(Suzanne et les vieillards, Ste Cécile jouant du luth, etc) et l'on voit une jeune femme blonde...or, l'autoportrait le plus connu (qui d'ailleurs n'est pas présenté ici) d'Artemisia Gentileschi en "allégorie de la Peinture" représente plutôt ce que j'appellerais une "brunette"...Mystère !
        Le plus émouvant, dans toute l'exposition, c'est peut-être les lettres manuscrites, dans une petite vitrine...Devant je rêve à la vraie Artemisia, une soeur de l'époque Baroque, belle et talentueuse.

vendredi 17 février 2012

A propos de "système"...

Pointillisme

         Expo “Henri-Edmond Cross et le néo-impressionisme” 
à Marmottan. Cross est un pointilliste, moins bon que Signac et moins connu que Seurat. Ca m’a toujours barbé, le pointillisme, comme tous les “systèmes” en général...
        Mais je dois reconnaître que sa “Plage de la Vignasse” est assez magnifique : c’est d’ailleurs une excellente démonstration de l’absurdité du système, car ce qui est  superbe, dans ce tableau, regardez bien, c’est le reflet du soleil  (au zénith)  sur la mer  (Méditerranée), et là,             le pointillisme est parfaitement justifié, c’est une technique idéale pour “rendre” le scintillement...en revanche pour la végétation, voilà une raideur qui ne convient pas.
Et je ne parle pas des multiples paysages colorés couverts de petites mosaïques qui m’ont toujours fait irrésistiblement penser aux dessins à colorier chiffrés de notre enfance !

Heureusement à Marmottan, on peut toujours aller saluer la Divine Morisot et admirer le père Monet au passage, voilà quelqu'un qui se fichait bien des écoles, des techniques et des systèmes ! Mais bon sang, quelle vérité, quelle justesse dans ces trois exemples (chacun d'entre eux traité complètement différemment):
                                                          Vétheuil dans le brouillard

Paysage de Norvège- les maisons bleues


Le printemps à travers les branches





Le 2ème et le 3ème portrait d'Ondine

Portraits d'enfants


 portrait d'Aurore 1978





               Le portrait d’enfant est un exercice très difficile, non seulement parce que le modèle a du mal à “garder la pose”, mais aussi parce que l’artiste souvent veut trop en dire,( ou trop montrer son art), et que sans doute la caractéristique de l’enfant est qu’il n’y a encore que peu de choses qui apparaissent, c’est l’être en devenir, et donc, ce qui important, c’est de ...savoir s’arrêter ! 


    La douce mélancolie de la petite princesse de Van Dyck, est-ce-qu’on sait, peut-être n’a-t-elle pas vécu très longtemps, la touche légère de Rubens , surprise, joie, l’oiseau s’envole (mais attention il est attaché avec une ficelle) et j’ ose   montrer mes oeuvres après  cela...je suis folle !




le 2ème portrait d'Ondine 26/1/2012







le 3ème portrait d'Ondine 16/2/2012


Pour rester dans les portraits d'enfants au pastel, en voici trois, un peu plus anciens :



 portrait de Charline 532-P 36x48 30/8/2006   vendu



 portrait de Lilou 533-P 36x48 13/9/2006   vendu




 portrait de Zoé 531-P 36x48 17/8/2006    vendu