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lundi 22 janvier 2024

El Salvador et la baronne éclectique

Goya, El entierro de la sardina      1814


Madrid du 1 au 7 Janvier 2024                    Mardi : Le Museo de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando      La collection Carmen Thyssen 



Premier matin à Madrid : sur le chemin de la Puerta del Sol, petite halte ( que je crois ! ) au Musée des Beaux Arts. En fait nous allons y rester toute la matinée, car cet endroit regorge de merveilles...et il n'y a personne, mon rêve, comme l'on sait.

Première salle, premier bonheur :


Giovanni Bellini, El Salvador 1502

"C'est le tableau le plus ancien du Musée", me confie  la  gardienne qui s'ennuie et qui est tout à fait charmante.

Dans cette même salle, il y a aussi ce magnifique Guido Reni et cette ravissante Madonne, Juan de Juanes, inconnu de moi, on le reverra. 


Juan de Juanes, Sainte famille

 Guido Reni, Christ embrassant
 la croix  1621






















Puis, autres bonheurs, Rubens mon amour ... Le Christ avec St Augustin me rappelle furieusement le tableau " retrouvé" de Gênes l'an dernier.

 

Rubens, Suzanne et les vieillards
(détail) 1610

Rubens, St Augustin entre le Christ
 et la Vierge 1615





















Il est vraiment superbe, en revanche, la pauvre Suzanne est passée à la laverie, regardez cet horrible cerné noir ( le bras, le dos ) hélas, ce n'est qu'un début. Je vais vite constater que ces espagnols sont déchaînés comme leurs cousins british  ( voir demain, le Prado ).



 
"attribué à "Rubens, Hercule et
 Omphale (détail) 1625
Je trouve incroyable qu'on puisse
douter de cette attribution !

Rubens, St Augustin entre le Christ
 et la Vierge  ( détail) 1615



Au passage, je retrouve avec joie Ribera, le napolitain qu'en Italie on prénomme Giuseppe et ici... José !
Ce Carreño de Miranda,une belle découverte, est bien espagnol, lui.



Carreño de Miranda, Madeleine pénitente  1654

Ribera,St Jérôme pénitent 1650


J'adore cette vibrante Marie-Madeleine !


Dans les gloires ibériques, Zurbaran, bien sûr, des moines...et de merveilleuses natures mortes :


Francisco de Zurbarán, Agnus dei 1639

Juan de Zurbarán, Nature morte de citrons 1640


















ces citrons magiques, déclinés en toutes sortes d'aimants de frigo et autres marques-pages...mais ils ne sont pas de Francisco, mais de son fils, Juan ! On en apprend tous les jours...
Cette splendeur, elle, est bien de Pieter Claesz :



Pieter Claesz, Nature morte 1650


Et on arrive à Goya, dont le musée possède un bon nombre de chefs-d'oeuvres, c'est ce qui m'a attirée...Enfer et damnation !! La charmante à mes questions répond qu'ils sont en déplacement à Milan. 

On aura quand même de quoi se consoler avec le grandiose portrait de Godoy et la délicate beauté de la robe de la Tirana :



Goya,  La Tirana (détail) 1793


Nous quittons à regret ce havre de paix idyllique pour retrouver la ville et ses foules joyeuses, la Puerta del Sol, la Plaza Mayor, le Mercado de San Miguel et ses encombrements de tapas, le couvent des Descalzas Reales, eh bien non, c'est complet toute l'après-midi...tant pis ! Sur le chemin du retour, essayons le Musée Thyssen- Bornemisza, plus accessible.

C'est très grand. On commence par le bas ( en fait il fallait commencer par le deuxième étage, heureusement qu'en allant faire un tour à la boutique, j'ai vu plein de tableaux que nous n'avons pas vu...donc, on reviendra )

En bas c'est la collection Carmen Thyssen. Bien que la visite débute par le Paradis de Jan Brueghel, et 2,3 tableaux XVIIIè dont un joli Fragonard, la baronne affectionne plutôt le XIXè siècle et les beaux ciels romantiques :


Courbet, Les enfants du pêcheur 1867

Anton Mauve,Traversée de bruyère 1888

Théodore Rousseau, Vue de la plaine de
Montmartre   1848
 


mais elle a aussi une sacrée collection d'impressionnistes, et pas des moindres :


Gauguin, Le feu sur la berge de la rivière 1886

Monet, Marée basse à Varengeville  1882

Renoir,  Champ de blé ( détail ) 1879
Sisley, L'inondation à Port-Marly 1876


Lui aussi ? Ha, ha, perdu ! ( oui, moi aussi, de loin, j'ai cru que c'était Degas )

Forain,  Ballerines en rose  1905


Une salle entière d'américains très moches pour la plupart, puis quelques fauves bien apprivoisés :


Manguin  Le repos du modèle 1905

Vlaminck, Champs, Rueil      1907




















et pour finir des modernes épouvantables, la baronne était très éclectique !

Et donc, je vais à la boutique, je vois Rembrandt ...mais je l'ai déjà dit.

C'est riche pour un premier jour...

dimanche 24 octobre 2021

Emportés par la foule... qui nous traîne, nous entraîne 🎵 ...

La collection Morozov  Icones de l'art moderne 

Fondation Louis Vuitton

 

 

Sisley, La campagne de Veneux. Le printemps 1882    Herm St P  photo Solvej

                           
 
                             ...ça devient difficile d'apercevoir les tableaux, et encore plus de les photographier !! Bon, vous me direz, tu n'as qu'à y aller en nocturne en semaine, et pas le dimanche après-midi à 16h. Oui.

Donc, après queue et re-queue, on accède enfin au saint des saints. Tout de suite, passés les portraits de famille ( certains ne sont pas mal, d'ailleurs ) le bonheur Renoir, les merveilleux portraits de Jeanne Samary, celui-là qui s'appelle aussi " rêverie ", mais elle a l'air bien présente, au contraire :

 
 
Renoir, Portrait de Jeanne Samary Rêverie 1877  MP Moscou

 
 
et dans les salles suivantes, encombrées de Bonnard, ( bof ) et pas uniquement ! en plus de Renoir, encore, je découvre un petit russe inconnu qui ne me déplait pas :



Korovine, Un café à Paris 1890 Gal Tretiakov Moscou
photo Solvej
 
                                                     
                     
                                       
                   la composition avec cette tache rouge, et la lumière à travers les arbres, c'est bien.

 
Et alors j'ai un grand coup de coeur pour deux paysages de Sisley, je m'aperçois que je l'avais vraiment sous estimé ( surtout que le premier, celui en haut,  j'ai dû le voir à Saint-Pétersbourg ! )
 
 
 
Sisley, Lisière de la forêt de Fontainebleau 1885 MP Moscou photo Solvej

 


         C'est poétique, on sent le vent, le soleil, ça fait du bien. C'est digne de Corot ( c'est même mieux ! )



Corot, L'étang à Ville d'Avray 1874 MP Moscou
photo Solvej

 
 
A propos de Saint-Petersbourg, on ne se battra pas pour les deux grands Monet devant lesquels nous passâmes une heure délicieuse à l' Hermitage, tous seuls, et même assis. (  Monet Coin de jardin et mare à Montgeron   )
Sinon, en fendant la foule, j'arrive tout de même à apercevoir les fauves couleurs de Valtat, et la charmante baigneuse de Manguin. 
Manguin, La baigneuse 1906 MP Moscou

Valtat, Soleil sous les arbres 1909 Herm St P
Valtat, La mer à Antheor 1907  MP Moscou
photos Solvej

 

Certes, le traité "en applats" fait un tantinet "déco", mais on sent la mer miroiter dans la grande lumière de l'été méditerrannéen, et j'adore ces pins tordus, si justes. Un autre très beau pin :


Cézanne, Le grand pin 1895  Herm St P
photo Solvej


Dans ce premier niveau, il y a aussi des Marquet sublimes, les admirables jeunes filles sur le pont de Munch, un beau lac finlandais de Gallen-Kallela, tout cela est magnifique, une mer bleue de Van Gogh et au milieu une curiosité 


Serov, Sirène 1896   Gal Tretiakov Moscou
photo Solvej

 

Je lui trouve un charme certain, à cette sirène, il faudra aller voir cette galerie Tretiakov, à Moscou, l'an prochain peut-être ?

Mais grimpons au deuxième étage...je ne dirai RIEN sur toute une salle Gauguin, quand je pense que je l'adorais, jeune fille, et maintenant je déteste ces taches de couleurs criardes et ces personnages laids, et toute une salle Matisse, avec Chtouchkine, ils faisaient un concours ces deux-là. Et quelques horreurs        " modernes " , d'où émerge la radieuse beauté d'un saltimbanque de Picasso. 


Et après cela...deux cent personnes au bas mot qui attendent de pouvoir pénétrer dans un réduit où loge la "ronde des prisonniers ", le fameux affreux Van Gogh ! Eh bien non, nous ne ferons pas cette queue là. Sorry, Vincent.

En résumé, oui, c'est une belle et grande exposition, oui, ce sont des chefs d'oeuvre que l'on ne voit pas tous les jours à Paris, mais je rêve d'un tête-à-tête tranquille, oui, je sais, je suis élitiste...snob !


                                                Restons sur une bonne impression...


Renoir, Baignade dans la Seine ou la Grenouillère 1868 MP Moscou

 
...et avec une petite foule !!!




dimanche 6 décembre 2015

Chez Arthur et Hedy, cette fois...

Henri Manguin         La sieste ou Le rocking-chair, Jeanne   1905

Exposition  " Villa Flora , les temps Enchantés "     Musée Marmottan-Monet






  Voilà une exposition un peu sur le même thème que la précédente, c'est-à dire la collection particulière, celle de Arthur et Hedy Hahnloser, de riches suisses qui ont rempli leur belle Villa Flora  à Winterthur d'oeuvres contemporaines, et se sont fait tirer le portrait par la fine fleur des pinceaux de l'époque, des mécènes, en somme. Mais les oeuvres sont présentées " en exposition", et pas en "reconstitution d'ambiance", comme chez St Laurent, et ça change tout...En plus, on commence par des artistes pour lesquels je n'ai pas une grande passion, Hodler, Valloton et Bonnard. Et je ne parle même pas de Giacometti ( le papa d'Alberto  et Diego ) qui me l'effet d'un barbouilleur de seconde zone...

Une mention tout de même, deux petits Valloton, à peu près sur le même sujet, qui me réconcilient un peu avec lui. Cela dit, je ne nie pas son remarquable sens de la composition, ainsi que son dessin soigné, c'est juste que je trouve sa peinture glaçante, et plus apparentée à l'art graphique.


Felix Valloton     Bois de Boulogne  1904

Felix Valloton     Lac St James   1918
















                      Un peu de bonheur, après Bonnard, avec Vuillard...La grande différence réside principalement dans la fermeté du dessin de ce dernier, chose qui fait cruellement défaut au premier, mais je ne vais pas ENCORE taper sur Bonnard !


Edouard Vuillard      Le vase bleu   ca 1932







Non, je me paierais bien Odilon Redon, dont les couleurs sont si photogéniques, et font la joie des internautes, alors qu' "en vrai"...  beurkh, il me semble revoir les compositions grandioses que je faisais pleine d'ambitions, à 12 ans et demi !
Arthur et Hedy ont aussi investi dans Van Gogh, un champ de blés à la fascinante composition horizontale, mais traité à grandes touches épaisses et vulgaires de peinture sortie du tube, dans Matisse, bon, bref, on n'a pas du tout les mêmes goûts !! Je n'ose imaginer ce qu'ils auraient acheté de nos jours, mais bon, pas de mauvais procès. Juste à la fin, il y a deux magnifiques Manguin, dont les couleurs me ravissent, celui d'en haut, et celui là :



Henri Manguin     Aloès à Cassis  1912










Et puis, ils ont eu un remord : je crois avoir lu que c'était leur dernier achat ( ?), et rien que pour celui-là,  ( leur seul point commun avec Yves )  je leur pardonne tout le reste !





Edouard Manet       Amazone 1882