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dimanche 26 septembre 2021

Un petit couple de Grands

 

 

Exposition Chaïm Soutine Willem de Kooning " La peinture incarnée "

Musée de l'Orangerie

 

 

 

Soutine, Le boeuf écorché ( détail )  1925  Musée de Grenoble     photo Solvej

Ah, il y avait longtemps qu'on ne nous avait pas fait le coup du duo...Il est vrai que de Kooning a été très marqué par des Soutine vus à New-York, du moins c'est ce qu'on nous dit, donc, le couple s'impose. Et puis tous les deux nettoyaient leurs pinceaux soigneusement, ça c'est un point de convergence !
 
Je ne suis pas assez connaisseuse de l'oeuvre du hollando-américain pour savoir si sa peinture a vraiment subi cette influence, et d'ailleurs, honnêtement, je m'en fous.

Mais comme je me régale dans les deux premières salles, ce Soutine, tout de même...je pense à toi, ma chère Eve, qui l'adorait, à une époque où j'étais assez insensible à cet expressionnisme fougueux, mais heureusement, j'ai évolué. Les couleurs, la pâte, le geste, tout me ravit.
 
 
 
  Et puis au moins, en voilà un qui ne va pas chercher des titres abscons ( il n'aurait aucun succès aujourd'hui )

Soutine, Boeuf et tête de veau( dét) 1925 Orangerie photo Solvej

 

Soutine, Vue de Céret 1925  Princeton                photo Solvej

 
 
Une chose qui me frappe c'est le traitement des mains chez Soutine :
 
 

Soutine, Le petit pâtissier ( dét) 1922/23  Orangerie photo Solvej


Soutine, Enfant de choeur ( dét) 1927/28  Orangerie photo Solvej
  

 

 

Quelle simplicité, mais quelle justesse de dessin aussi...tout est dit, là. Presque encore plus que dans les visages, et pourtant...


                                                                      
Soutine, Portrait de Madeleine Castaing ( dét) 1929 Met N-Y photo Solvej
















 
 
Ne voit-on pas la fébrilité de la dame ? ( ou peut-être le fait qu'elle en a marre de poser !! 😉 )
 
 
 

Cela dit, pour l'expressivité, de Kooning n'est pas en reste. En témoigne l'extraordinaire portrait de Marilyn, est-ce qu'il lui a plu, ce n'est pas sûr ...
 
 

de Kooning,Marilyn Monroe 1954  Coll Neuberger N-Y photo Solvej

 

 

On est un peu frustré, je trouve, sur de Kooning. Il y a deux trois grands formats très décoratifs, et puis, basta, l'expo se termine ( comme souvent, pour les artistes contemporains ) par un petit film de très mauvaise qualité ( pourquoi ?) que l'on contemple béatement, assis sur des sortes de choses en métal extrêmement inconfortables  mais qui sont des zoeuvres, j'ai oublié le nom de la dame, mes fesses ne la remercient pas.

                            En somme une exposition agréable, mais assez succinte. 

 

Un dernier ( splendide )...et le petit détail rouge carmin...avant d'aller reprendre un petit bol de nymphéas pour le même prix, ça ne fait jamais de mal !

 


de Kooning, Woman in landscape III 1968 Whitney M of AA N-Y photo Solvej


de Kooning, Woman in landscape III ( détai) 1968 Whitney M of AA N-Y photo Solvej



mardi 2 février 2016

Sissi face à son destin






Georg Raab   L'impératrice Elisabeth en Reine de Hongrie  1867

Lundi :  Hofburg, Albertina




Lundi matin, gros morceau : la Hofburg. Impressionnant dès l'entrée, le palais de Sissi et son cher Franz regorge de richesses, à tel point qu'on se sent rapidement au bord de la nausée, comme si on avait ingurgité dix portions de Sacher-torte ! Des tonnes d'argenterie, des kilomètres de vitrines remplies de porcelaines plus sublimes les unes que les autres, ah on savait recevoir, à la Hofburg ! Il y en a tant que l'on se lasse rapidement de s'extasier. Les appartements royaux, c'est un peu plus intéressant, surtout les pièces de l'impératrice, avec tout son petit matériel de gymnastique. Ensuite, on pénètre dans un espace presque entièrement noir ( et oui, la pauvre femme en a bavé, on le sait ) merci la muséographie chic, on ne voit rien, ( les explications en gris sur le noir...) en plus, on est loin d'être tous seuls, bref, au bout d'une heure on en a assez...Quelques robes et quelques jolis portraits, et voilà. Finalement le " gros morceau " a été vite avalé. Et si on allait voir la Bibliothèque ? Lundi, c'est fermé, tant pis.
Nous allons donc à l'Albertina, juste à côté.



"De Monet à Picasso", c'est une exposition permanente. Dès l'entrée, je suis emballée par ce musée, les murs sont élégamment bleu-gris ( sauf celui des "fauves" qui est mauve ), il n'y a que quelques tableaux par mur, c'est grand, aéré, beau. Et quelle collection ! 




Monet     Vue de Vétheuil  1881



D'emblée, ce superbe Monet me séduit, raffinement des couleurs, de la touche, subtilité des différents plans...accompagné du ravissant " maison dans les roses" de 1925, tout le génie du maître de Giverny me comble. Un somptueux faisan de Soutine, et un peu plus loin, un autre somptueux faisan...de Picasso !

Picasso     Le faisan 1938

Soutine    Le faisan 1924







































La dernière salle, celle des Picasso, est purement fascinante : quel type, ce Picasso !


Il y a un choix très complet de toutes ses " périodes", et lorsqu'on contemple cette créativité foisonnante, on ne peut nier que s'il y eut beaucoup de peintres au XXème siècle, Picasso restera certainement le premier. Deux tableaux d'Emil Nolde, ( ce peintre allemand à Berlin et danois à Copenhague) magnifiquement mis en valeur sur ces fonds gris-bleu, me ravissent:



Emil Nolde     Jardin avec fleurs d'automne   1934

Emil Nolde        Nuit au clair de lune  1914



J'ai du mal à expliquer la magie de cette nuit au clair de lune, la photo ne lui rend pas vraiment justice, c'est tellement troublant et simple à la fois, intraduisible...Un peu plus loin, mon oeil est attiré par une toute petite toile, si jolie, si fascinante, je m'en voudrais de l'oublier, même si après ces grands maîtres, elle semble un peu anodine. Elle dégage néanmoins un charme indéniable.



Marianne von Werefkin     Stormy night 1915/17


Donc, ce musée est passionnant, somptueux, mais nous n'en avons pas fini : à l'étage en-dessous, une formidable exposition " Love, death and loneliness" présente peut-être l'intégralité de l'oeuvre gravé de Munch ( et lui, c'est un de mes chouchous ). On va bien rester au moins une heure, même si on les a déjà vus, pour la plupart, du bouleversant "enfant malade" à la fascinante "Madonna ", de l'incontournable "cri" aux enfants sur le pont, vampires,angoisse et autre mélancolie, sans oublier bien sûr ses merveilleux autoportraits. J'ai une grande tendresse pour ces amants sur la plage, je ne sais pas, ce doit être l'atavisme, je sens l'odeur  de la mer du Nord...




Edvard Munch     Two human beings, the lonely ones 1899

Edvard Munch       Toward the forest 1915




Mais il y a encore une autre exposition ! " Lyonel Feininger et Alfred Kubin ". Le premier ne me dit carrément rien, le second...euh, vague souvenir. Non, décidément, après Munch, ce n'est pas possible. On parcourt ça au pas de course...C'est sans doute dommage, mais trop de dessin tue le dessin.


Et on n'a pas fini, car l'Albertina est aussi un palais, on  a failli l'oublier dans toute cette peinture plutôt moderne, et les salles " Habsbourg" et le ravissant cabinet doré ne manquent pas d'attraits.
Et puis surtout, à la fin, un petit florilège des trésors que conserve l'Albertina, des dessins de Raphael, oh ! Leonard, Michelange, ah !,  Rubens, aaaaaahhh !! et Durer, avec sa grosse touffe d'herbe, fff...





Albrecht Dürer     Das Grosse Rasenstück 




                                  J'adore ce dessin, c'est tellement rien...et tellement tout !