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vendredi 3 février 2017

Le plus beau Musée du monde 3

Rembrandt 1668       Le retour du fils prodigue



Mercredi : L' Hermitage, la peinture hollandaise et flamande, et un peu espagnole



Après une bonne nuit douillette, nous voici à nouveau d'attaque devant le sublime et vert Palais d'Hiver . Je maîtrise (presque) enfin le plan, aussi nous fonçons directement chez les hollandais. Nous sommes seuls..., oui, seuls avec 32 Rembrandt..C'est une impression extraordinaire.

Accueillis par le génial "retour de l'enfant prodigue", quelle émotion, passer de la ravissante Saskia en Flore, déjà vue à Dijon, à la grandiose Danaé, je ne sais laquelle je préfère, de celle de Titien ou de celle-ci, sans oublier des portraits, des autoportraits, la tête me tourne. Au passage, j'ai envie de mettre un petit souvenir de ma première grande émotion picturale, celle qui a tout décidé :



Rembrandt  1636 Danaé (détail)                         photo Solvej



Cette pantoufle n'est pas de Delacroix, mais elle m'émeut autant que celle de l'esclave de Sardanapale !


A propos d'émotion, voici deux exquises qui me semblent se répondre :




Rubens 1620 Portrait d'une demoiselle d'honneur 
de l'infante Isabella ( Clara Serena Rubens ? )

Rembrandt 1654 Jeune femme aux boucles d'oreilles
 (souvenir de  Saskia ?)


























La collection hollandaise ne le cède en rien à la française, ils sont tous là, Pieter De Hooch, Ruisdael, et nos deux vieux potes d'Amsterdam :
Alors, Pieter Claesz ou Willem Heda ?




A gauche, Pieter Claesz 1636 Nature morte avec pipes en terre, à droite, Willem C. Heda 1648 Petit déjeuner avec un crabe.


En tous cas, Ruisdael est toujours Ruisdael, le maître des nuages sans nul doute, mais pour changer, j'ai envie de son formidable marais et ses arbres tortueux :




Jakob Ruisdael         Le marais                                                                                                                 photo Solvej


 Paulus Potter, je préfère ton chien...( il est un peu plus petit) à ton boeuf !



Paulus Potter 1651/2  Le chien-loup                  photo Solvej


Mais il faudrait un mois pour les regarder tous, on n'avance pas ! Surtout qu'après il y a les flamands...Le cher Jan Fabre s'est exprimé dans ces salles, avec un succès divers, certaines de ses installations me semblent bienvenues, d'autres moins. Ses familles de scarabées ne m'empêchent pas de préférer celle ( la famille) de Cornelis de Vos :



Cornelis de Vos 1630          
 Autoportrait de l'artiste avec sa femme Suzanne Cock et leurs enfants



Enfin, Rubens, Snyders, Jordaens et Van Dyck : extase...Evidemment, la descente de croix, presqu'aussi belle que celle de la Cathédrale d'Anvers,  évidemment l'union de la terre et de l'eau, Vénus et Adonis, le Christ à la couronne d'épines...bon, je les prends tous !

Mais pour illustrer, je vais en choisir un beaucoup moins connu :




Rubens 1617                   Hagar quitte la maison d' Abraham

et je ne quitterai pas les chères Flandres sans le jeune surdoué de service :




Van Dyck 1623                               Autoportrait


Si jeune ( 23 ans) et déjà si sûr de lui ( mais il y a de quoi ! )

La peinture espagnole n'est que peu représentée, dans ce musée, mais brillamment. Le déjeuner de Velasquez, Goya avec la belle actrice Antonia Sarate, Ribera et son St Sébastien, les beaux apôtres Pierre et Paul de Greco et le garçon au chien de Murillo, peu d'oeuvres de chacun des grands ibères mais de très belles. J'ai un petit faible pour la tendre petite Marie de Zurbaran:




Francisco de Zurbaran Enfance de la Vierge  photo Solvej



Mais la fatigue et la faim nous renvoient directement à la cafet' ( que je trouve sans problème, cette fois). Lui aussi, il a faim !                                                                                       


Snyders 1621  Marché aux poissons ( détail)
photo Solvej
                                                                                                                                                   ...à suivre

jeudi 4 décembre 2014

Cristal glacé

Exposition "Baccarat , la légende du cristal "           Petit-Palais


Baccarat, la légende du cristal



La ballade de la pauvre Soso ( et de son Jules)




Que sont mes musées devenus 
Que j’avais de si près connus
Et tant aimés
Ils ont été trop fréquentés
Je crois vraiment qu’ils sont bondés
L’amour est morte
Ce sont foules que vent apporte
On fait la queue devant  la porte
Pauvre de moi

Avec le temps qu’arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n’aille à terre
Avec mon mari qui m’atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d’hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière

Que sont mes musées devenus
Qui m’avaient tant de fois reçue
Et réchauffée
Ils sont de ploucs toujours bourrés
Je crois je vais les oublier
L’amour est morte
Le froid ne me fait plus tenir
Dans mon foyer vais revenir
Par l’avenue

Et en scoot’  !! Gla-gla...


d'après Rutebeuf



Oui, ce premier dimanche de froidure, nous envisageons de faire un tour au Musée Picasso (retour aux sources pour moi, ah! ma chère vieille école...) ( en effet le dit- musée loge en l'Hôtel Salé, dans le Marais, qui avant d'abriter le Maître du XXème siècle était le siège de l'Ecole des Métiers d'Art, où je traînais mes mini-jupes Mary Quant, pour le plus grand bonheur du cher Mr Watkine, le prof de croquis de nu qui m'avait à la bonne ( tiens donc ) et où je fis mes brillantes ( euh...) premières armes artistiques.
 Or c'est " complet" jusqu'au 16 Décembre...


Bon, nous nous rabattons sur le  Petit- Palais, après une tentative du côté du Grand, Niki de St Phalle...2 h et 1/2 d'attente ! Là, ce sera seulement 3/4 d'heure ...
Dedans, il fait nettement plus chaud, et il y a foule...je suis sidérée de voir les gens regarder un par un TOUS les objets exposés, du plus petit verre aux gigantesques surtouts de table et autres patisseries étincelantes, surchargées de dorures, de bronzes, de facettes...C'est curieux parce que moi qui adore le "trop" en général, le rococo et l'opéra, et bien là, je trouve ça positivement affreux !
Bien sûr, ce sont des prouesses techniques, bien sûr, ça coûte très cher, mais quelle vulgarité !























Fuyons vite ces émerveillements de nouveaux riches, et avant de repartir, ( furieuse ! 3/4 d'heure de queue pour voir des verres !! )  jetons un petit coup d'oeil dans le bas du Musée,  Nantes a prêté la belle, très belle Madame de Senonnes du père Ingres, beau boulot, mais un peu tape-à-l'oeil aussi, non ?



Ingres  Portrait de Mme de Senonnes



Tiens, je suis sûre qu' elle avait des verres Baccarat...et qu'elle aurait adoré ce lampadaire !



Il y a tout de même un petit plaisir, un ravissant Corot, et puis sur le chemin de la sortie, mes vieux potes Pieter Claesz et Willem Heda ...On joue ?


1
2






Corot    Canteleu près de Rouen



 Allez, je ne vais pas vous faire languir...le 1, c'est Pieter Claesz " nature morte au jambon" et le 2, Willem Claesz Heda " nature morte à l'aiguière ".









vendredi 8 février 2013

Haarlem



Les régentes de l'Hospice de vieillards de Haarlem   Frans Hals  1664

Frans Hals le magnifique



Je trouve qu'il y a un côté " Bébel " chez Frans Hals, qui prend tout le temps des risques, qui impose avec faste sa vision " enlevée" ( et qui réussit au-delà de ses espérances ) à de grands bourgeois férus de peinture léchée, ( les clients de nos amis Claesz/Heda ) quel panache !!  Chapeau, l'artiste .
    Dans ce lieu délicieux qu'est le musée de Haarlem, passons rapidement sur l'exposition de Cornelis, le "Michelange néerlandais ", une compil d'immenses tableaux barbants, remplis de gens qui se tordent dans tous les sens ( et dans les plus bizarres ) ( les sens ) avec des couleurs affreuses. Survolons  quelques tableaux d'intérieurs très ravissants  entre  des faiences également ravissantes,  et allons droit à l'essentiel :



Portrait de Theodorus Schrevelius   1617

Frans Hals a peint beaucoup de portraits, mais celui-ci me semble être un des plus émouvants. La pure beauté de la matière, les différences de traitement ( la peau, la barbe, la fraise ) l'expression rêveuse et douce du modèle, toute intérieure, on n'a pas du tout le sentiment que celui-ci s'ennuyait en posant, peut-être que pendant le travail ils poursuivaient une discussion littéraire tous les deux ( je pense que Frans,  à l'instar de Rubens qui faisait sa comptabilité et réglait ses affaires domestiques et politiques en peignant,  en était tout à fait capable !).


Le banquet des officiers du Cluveniers     1627
ou "le banquet des Gardes Civiques " ?(traduction Internet )


Dans la plus grande salle du musée sont exposés les grands tableaux de " corporations ", ils sont tous plus beaux les uns que les autres, j'ai un faible pour le banquet des Cluveniers, peut-être le plus "vivant" de tous. ( il faut dire qu'ils sont tous en train de boire un bon coup !!)
Admirons la somptueuse composition en V, ( et dont le centre est ..un verre plein ! ) initiée par les étendards, poursuivie par les visages  et les écharpes jaunes et bleues, et les détails épatants, il y en a un dont le verre est vide et qui le fait savoir !!, un autre dont c'est l'assiette...et puis on a l'impression de connaître chacun d'entre eux, de comprendre en un clin d'oeil qui ils étaient. Les autres tableaux sont aussi beaux, et la grandeur austère de ces dames les Régentes dans leur superbe noir et blanc, 
( celui-là, il me semble me souvenir que c'est un de ses derniers) quel contraste avec les libations de ces messieurs...


Il y a aussi ici bien sûr deux Ruisdael, au milieu d'autres paysages, et le "théorème" marche toujours, ce sont les plus beaux, pas mal de petites scènes de genre intéressantes et une curiosité, un drôle de tableau très intrigant, il paraît que " le peintre s'est représenté derrière St Luc ", dixit l' affichette, c'est curieux moi j'aurais plutôt pensé qu'il s'était représenté en St Luc, mais bon...



St Luc peignant la Vierge et l'enfant Jésus   Maerten van Heemskerck 1532


Et enfin, n' oublions pas notre petit jeu, alors, Willem Heda...ou Pieter Claesz ?










Petit-déjeuner   Pieter Claesz  1636
Nature morte avec huitres, roemer, et citron   Willem Heda 1634
 
solution du jeu précédent:

mercredi 6 février 2013

Mauritshuis, Gemeente et Boijmans van Beuningen






La leçon d'anatomie du Dr Tulp      Rembrandt 1632


A la recherche du petit pan de mur jaune...


Troisième jour, vaste programme : La Haye et Rotterdam. C'est faisable car les trains sont nombreux et pratiques, mais tout de même " lourd" ...
Donc, nous ne verrons pas le Mauritshuis, en travaux, mais l'affreux (et immense ) Gemeente au plus pur style "Piscine Molitor ". Les "highlights" du M sont hébergés dans une multitude de petites salles , une grande pour le boeuf de P.Potter et la leçon d'anatomie du Dr Tulp de Rembrandt.
Il est intéressant de comtempler côte à côte ce magnifique témoignage du génie de Rembrandt, ( très jeune, alors) et ce boeuf qui brille surtout par ses dimensions (déjà, à cette époque, on est épaté par les grands formats)



Le boeuf     Paulus Potter 1647





Bon, mais il est OU, ce fameux petit pan de mur jaune ? se demande-t"on pendant un quart d'heure, plantés devant la vue de Delft . On finit par décider que le cher Marcel s'est trompé, et que son mur, c'est un toit à droite. De retour à Paris, en relisant le texte, je verrai que 1) c'est un "tout petit" pan de mur jaune et que 2) Bergotte se répète : petit pan de mur jaune " avec un auvent "...
Il faut que je retourne à La Haye...Finalement ce doit être le petit morceau en demi-lune derrière le pont basculant (qui ressemble à un auvent) à l'extrême droite.


Vue de Delft       Johannes Vermeer 1660/61 




                                                 Avec ou sans Proust, il se dégage de ce tableau une indéniable magie,  je ne sais pas d'où ça vient, l'eau calme, l'ombre fraîche, les nuages qui sont l'habituel ciel des Pays-Bas,
 et ce génial coup de soleil  ( jaune ! ) qui éclaire la ville...C'est aussi cet effet  de lumière que recherche souvent Jacob van Ruisdael, mais il y a plus de vent dans son tableau, celui de Vermeer a l'immobilité et le silence de l'éternité .


Vue de Haarlem avec étendages    Jacob van Ruisdael 1670/75

Il n'y a que des merveilles dans ce musée, et aussi des curiosités ;  mon oeil est attiré par ce tableau:




vieille femme et garçon à la chandelle PP Rubens 1616


                                      Mais non, ce n'est pas Georges de la Tour, c'est Rubens !


 Et une fois terminé les "highlights" du Mauritshuis, il y a encore le musée Gemeente, Je note au passage un joli Van Gogh, "le jardin à Arles", un superbe Kandinsky de la bonne époque ( celle que j'aime...!!!) et naturellement, des kilomètres de salles de superbes et innovantes ( et encombrantes) créations plus ou moins  contemporaines. Il y a aussi plusieurs expos qui semblent magnifiques, mais nous sommes déjà épuisés et il reste Rotterdam...

        Avant de partir un petit tour dans le paysage hollandais "typique", pour le plaisir :


J.H.Weissenbruch 1887
Jacob Maris  1878
Willem Maris

  













Chez les Maris c'est comme chez Ruisdael, il y a Jacob...et...Willem ! Je renonce à mettre les titres des oeuvres, en hollandais sur les cartes, au secours !





Piet Mondriaan  1906





















Rotterdam : le musée Boijmans van Beuningen 



Dès l'entrée, on s'interroge : les vêtements qui pendent du plafond, est-ce le vestiaire ou une oeuvre ?
Je ne saurai pas, je garde mon manteau, et attaque décidée  (..euh, je commence à faiblir )
les  "collections anciennes"  ( plus le temps, ni le courage, pour les modernes)   car c'est encore un immense dédale, ( un plan genre Louvre, on prend la porte à droite ou à gauche, ah non, celle-là, déjà vue, ehh! on n'y a pas été, là, j'aurais jamais dû mettre ces chaussures-là ) 
               Soyons bref : pour ce musée, il faut au moins trois jours...Au hasard des salles, Jérôme Bosch, huuum !,  St Jérôme de Van Dyck, aaah !, une belle de Rubens,  et un somptueux paysage "la charrette", à propos de paysage, Théodore Rousseau, Jongkind et...Van Gogh, si, si (le charme triste de son "allée de peupliers à Nuenen"), un Titus de Rembrandt, et, oh! tiens, mon pote Paudiss (qui est classé dans les "élèves de Rembrandt ", tout s'explique ) ( et je comprends à présent, mais j'avais oublié, pourquoi j'ai découvert la première de ses natures mortes à Dijon, expo "Rembrandt et son école")



                             
 Nature morte avec bière, hareng et pipe   Christopher Paudiss  1660


                La modernité de sa facture m'étonnera toujours, la subtilité de ses harmonies, moins,
                                              il a eu un bon maître !!




Le champ de blé    Jacob van Ruisdael

Bien sûr, j'ai rendez-vous avec Ruisdael au détour d'une petite salle. La sublime composition asymétrique du "champ de blé" m'enchante. Prenez un peu de recul, clignez des yeux : vous avez là un magnifique tableau abstrait, parfaitement équilibré.

Et pour terminer, si vous n'êtes pas trop épuisés,  notre jeu : Pieter Claesz ou Willem Heda ? :














               solution dans notre prochain numéro !!

mercredi 9 janvier 2013

le Rijksmuseum et le Stedelijk






Arriver le soir de Noël à Amsterdam, c'est déjà en soi tout à fait magique : l'immense  sapin illuminé devant la gare, les canaux miroitants bordés de ces maisons étroites si particulières, les intérieurs doucement allumés comme dans les tableaux que je suis venue voir, la brise de la mer proche, un rêve...Mais le lendemain dès l'aube, on attaque. Pas vraiment l'aube, d'ailleurs, car en ce lendemain de Noël, les Pays-Bas font grasse mat'...Ce qui m'épate vraiment, de la part d'un peuple si magnifiquement rationnel et organisé, c'est qu'ils se soient débrouillés pour que les trois principaux musées du pays, le Rijk, le Van Gogh et le Mauritshuis, soient "en travaux" en même temps..Mais enfin, peut-être finalement est-ce une chance, comme ça, nous n'aurons pas à errer dans des kilomètres de salles à la recherche du petit pan de mur jaune !

             Et puis il y a sûrement moins de monde qu'il n'y en aura lors des réouvertures...

Au Rijk, presque pas de queue.Quelques salles de trésors divers et variés ( genre faience de Delft -très beau-, orfèvreries-bof, maquettes de bateaux-oh !, maisons de poupées pour princesses- aaahhh !!! ) passons aux choses sérieuses: les patineurs d' Avercamp, de très belles natures mortes : " Pieter Claesz !!". Je reconnais "son " verre. Et non, c'est Willem.


Pieter Claesz 1627
Il faut bien dire que ces deux chiens galeux font tout pour brouiller les pistes... Renseignement pris, il n'y a pas de lien de parenté entre eux, c'est juste que Willem copiait ( ah c'est pas joli joli ) sur Pieter, et qu'il a abrégé son prénom  "Claeszoon "  en "Claesz", mais son nom, c'est Heda. Nous verrons que j'ai eu amplement matière à comparer ...et que je n'ai pas vraiment résolu le problème de l'identification !


Bon, je les aime tous les deux....

              





Willem Claesz Heda 1635

Quelque superbes Frans Hals plus loin, nous arrivons à la star Vermeer : pas de "ruelle" (déplacement),  pas de "femme en bleu lisant une lettre" (déplacement) (grrrr...) mais la laitière...
bien fraîche, bien pimpante,  d'un bleu agressif se détachant violemment sur un mur blanc.

                 Je ne reconnais pas mon pot de yaourt. Bon, quand vais-je VRAIMENT me décider à fonder une assoc' anti-restauration de tableaux ?

        Au passage je m'extasie devant un pélican de Melchior d'Hondecoeter, incroyable, ce plumage blanc,  mais enfin des virtuoses, il y en a partout ici ( et les asperges de Adrian Coorte ! ) et les charmantes "petites scènes de genre" de Jan Steen, ( mention spéciale pour " la famille heureuse ", que j'appellerais plutôt " les parents boivent et les enfants trinquent " !!) Ter Borch et Gabriel Metsu.


            

Nature morte avec asperges 1697 Adrian Coorte


Et puis, il y a Rembrandt. Et puis, il y a " la  ronde de nuit ", qui sans aucun doute (bon, je ne vais pas être originale, tant pis ) fait partie des tableaux pour lesquels on ferait bien  le voyage, comme le retable d'Issenheim par exemple,  la splendeur de ce tableau, on reste, on jouit,  d'accord lui aussi a été restauré ( mais je ne sais pas pourquoi, ça se voit moins) (sans doute juste "nettoyé").


la ronde de nuit Rembrandt 1642


Ce tableau est LA peinture, je n'hésite pas à le dire ...(encore une fois, je ne suis pas originale MAIS...) la beauté de la composition, ( le jeu subtil des diagonales ) reculons, clignons des yeux, la perfection du rendu, l'extrême sensibilité de la touche, ffff....incontestablement, il y a Rembrandt..ET les autres.

               Je m'endors dans le délicieux lit de l'exquis hotel Orlando en rêvant à LA beauté...

    Au Rijk, il y a aussi mon chéri Ruisdael, ( Jacob ) et ses merveilleux nuages, mais rien ne saurait dépasser Rembrandt...Encore un pour rêver :



le pont de pierre Rembrandt 1638

En sortant du Rijk, il se confirme que le Van Gogh est fermé et les tableaux "highlights" à l'Hermitage.
Consolons-nous avec le Stedelijk Museum, à l'audacieuse architecture, pas laide, ma foi. ( un immense auvent "jeté"(et qui tient comment ?) devant un ancien bâtiment de briques ).
        C'est le musée d' art moderne, qui recèle quelques merveilles et le lot habituel d'épate- gogos.  Dans les merveilles , entre deux Breitner, un très bon peintre hollandais (1857-1923) aux harmonies de bruns gris très raffinées, mon oeil est tout de suite attiré par un autre sombre, et bien mal éclairé, hélàs :



la grotte Gustave Courbet 1861


       Il y a aussi un boeuf de Soutine, quelque beaux Kandinsky,  Picasso, Pollock et Roberto Matta dans la même salle, cherchez l'erreur,  pas mal de "Cobra" ( Corneille, Atlan etc...) mais je ne suis pas toujours convaincue, et encore moins émue, et puis le lot habituel, les vidéos pourries, les Jeffkooneries, les rayures géantes, les trous dans la toile, les monochromes, les listes, chiffres, mots, les fluides corporels (jaune, rouge, marron..), y en a même un qui  s'est amusé ( !!?) à reproduire un tissu à carreaux bleu genre la vieille nappe de ma tante....ffff... toute cette place perdue !!!
     C'est à peu près tout ce que cela m'inspire. Dire qu'on pourrait en profiter pour faire des BEAUX accrochages artistiques, avec de l'espace autour des oeuvres, au lieu de coincer les formats moyens à 4 ou 5 sur le même mur, (voir plus haut sur Picasso ).  Parce que naturellement, tous ces gens-là ne font rien en-dessous de 5m x 3 ! Il y a   une salle entièrement vide  pour 15m94 x 4m38 de rayures de Sol Lewitt !!

                   Mais je m'énerve...pour finir en beauté, trois oeuvres que je mettrais bien chez moi
( il y en a quand même...) :


feast in Lappland Karen Appel 1958

le voyageur de Munich Asger Jorn 1959
singing women Willem De Kooning 1904