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jeudi 17 mars 2022

Les sept péchés capitaux

... de l'artiste contemporain

 

 

Jérôme Bosch, Les sept péchés capitaux c. 1500  Prado(dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir du centre bas : la colère, l'envie, l'avarice, la gourmandise, la paresse, la luxure et l'orgueil )

 

L'envie

 

          L'artiste contemporain enrage de voir toutes les idées que les autres lui ont piquées...Bricolages astucieux, installations grandioses, utilisation de matériel le plus trivial possible, il fait feu de tout bois, ou de tout plastique, mais il n'arrivera jamais à la hauteur de Marcel Duchamp et de son urinoir ( surtout si c'est une fille ).

 Revoyons un peu nos classiques :
 
Géricault, La monomane de l'envie 1822

 

La paresse

 

 Magmas, coulures, monochromes, copies ( pardon, "interprétations" ) le pire c'est qu'il sort peut-être des Beaux-Arts ( quoique...j'en doute ), il n'a pas appris à dessiner, ou alors on l'a convaincu que cela ne servait à rien. Mais il n'arrivera jamais à la hauteur de..., non, je n'ai trouvé AUCUN peintre célèbre qui ne sache pas dessiner. 

Revenons à l'essentiel :

Greuze, Le petit paresseux 1755 Musée Fabre

 

La luxure

 

L'imagination de l'artiste contemporain est sans limites, et le nombre de ses positions bien supérieur à 32. Sade est un petit joueur à côté de lui ! Toutes les provocations, tous les orifices, tous les assemblages sont possibles. Chattes et bites, mais il ne sera jamais à la hauteur de Fragonard, son escarpolette, son verrou et ses petits chiens.
 

Régalons-nous deux minutes :

Courbet, La Bacchante 1847 Fond. Rau Cologne

 

La colère


Destruction de matériel en tous genres, découpages, lacérations, et surtout, hélàs, bien pensance ( légitime, parfois...toutes ces floraisons jaune et bleu...). Mais l'artiste contemporain n'égalera jamais ni la colère froide de Guernica, ni les sanglants innocents massacrés de Rubens, ni Courbet qui déboulonna la Colonne Vendôme un jour qu'il était un peu énervé.
 

Sortons donc de nos gonds ( oui, il y du bleu et du jaune, mais aussi du rouge ) :

Bengt Lindstrõm, Colère 1994


 

La gourmandise

 

Le peintre contemporain ne peint QUE sur des GRANDS formats, utilise des litres de peinture, des kilos de pigments hors de prix et de ce fait enrichit grandement les Marin, Rougier et Plé et autres Géant des Beaux-Arts. Il a les moyens. Il en a sous le pied. Son appétit est incommensurable. Mais il n'arrivera jamais à la hauteur de Michel-Ange ( surtout quand il peignait le plafond de la Chapelle Sixtine ).

 
Après ça, prenons un repos bien mérité :

Brueghel L'Ancien, Le pays de Cocagne 1567 Alte P. Munich


L'orgueil


Etre artiste, de nos jours, c'est surtout se proclamer artiste. L'artiste se doit d'avoir un style dans son oeuvre, certes ( ce qui ne veut pas dire faire tout le temps la même chose ) mais surtout de mettre en scène ce personnage hors du vulgaire, extravagant, unique : L'ARTISTE. D'où toutes ces photos (de mode, surtout les femmes, qui posent fièrement devant leur oeuvre en sac Chanel assorti) (ou en pantalon Gucci maculé de peinture ) instagramesques. (  les hommes sont en général plus sobres, surtout les jeunes, se contentent d'être le plus crade possible...il n'y a que les vieux qui osent les lunettes roses. Ce sont parfois des génies...alors on leur pardonne, suivez mon regard, dear David.) Mais ils ne seront jamais à la hauteur de Picasso, qui disait : " Je ne cherche pas, je trouve ".
 
Admirons un de ces "prétennntieux " :

 


Raoul Dufy, Portrait de l'artiste 1898 C.Pompidou

 

L'avarice

 

Facilité de la " série" ( hé hé, j'en sais quelque chose ), mesquinerie d'idées, peur de s'aventurer hors de sa zone de confort...L'artiste contemporain tient tellement serrés les cordons de son art qu'il est aisé de le reconnaître. L'avantage, c'est que les amis chics peuvent s'extasier facilement au prochain dîner, car ils ont vu le même chez François Arnaud, ou Bernard Pinault, ou peut-être l'inverse. Mais il n'égalera jamais Cézanne qui n'a acheté que deux pommes et une seule montagne dans toute sa vie.
 
 
Ne soyons pas mesquins :

Mathias Stomer, L'avarice 17è s Musée de Grenoble


 
                                            Ceci dit, je m'aperçois, en me relisant, que je relève d'à peu près toutes les catégories, ha ha !! Donc, je suis un artiste contemporain. CQFD

dimanche 20 février 2022

Whistler ( du pipeau ! ) ( jeu de mot pour anglophones 😂 ) ...et les autres

James McNeill Whistler ( 1834-1903), Chefs-d'oeuvre de la Frick Collection, New-York



Whistler, Symphonie en gris et vert : l'Océan ( détail) 1866 Frick Coll New-York          photo Solvej

 
 
On ne regarde jamais assez les titres des expos, moi, je vois dans les médias "Whistler au Musée d'Orsay", j'adore tous ses Nocturnes en gris, en noir, de toutes les couleurs, je me précipite. J'avais tout de même remarqué, sur une vue de l'expo sur Instagram, le Portrait de sa mère ( et je m'étais étonnée auprès du VIP qui avait publié cette photo du vernissage : " Mais, celui-là, il n'était pas déjà à Orsay ? " ( bien sûr, ça fait des années que je l'adore ).

Donc, nous nous précipitons.

Mais...attend, c'est cette ( toute petite ) salle pompeuse, certes ...et bien remplie, de monde, en tous cas.
Mais de tableaux...en dehors du portrait bien connu précité, il y a trois grands portraits et une pauvre marine, plus une certaine quantité de gravures et trois minuscules pastels, absolument inabordables ( la foule ). De nocturnes, point.
 
 
Arrangement en noir et or : Le comte Robert de Montesquiou-Fezensac 1891/92

Arrangement en brun et noir : Portrait de Miss Rosa Corder 1876/78   photo Solvej

 
,

 

                                                 Bon, ces portraits sont indéniablement très beaux, et le jeu des noirs pourrait en redire à certain fameux peintre français...suivez mon regard ! La présence du corps vêtu de noir, sur fond noir, ça c'est fort. ( et difficile à réaliser sur les photos ).

 Quoique, je suis un peu déçue de la touche dans le grand portrait " nude", et surtout des fleurs du premier plan, franchement baclées.  

 

Symphonie en couleur chair et rose :Portrait de Mrs Frances Leyland 1873

Disons qu'elles sont faites avec trop de " chic" pour être autre chose que décoratives, et ça affadit un peu, je trouve. Pareil pour la petite branche sur le paysage marin, trop de chic !

 

Symphonie en couleur chair et rose :Portrait de Mrs Frances Leyland  (détail) 1873   photo Solvej

 Symphonie en gris et vert : l'Océan ( détail) 1866   photo Solvej


 
En revanche, la petite vague ( en haut ) me ravit.
 
 
 
Bon, ben voilà, c'est tout pour Whistler ! Ah non, j'oubliais, j'arrive en jouant des coudes à apercevoir les pastels, magnifiques, qui mériteraient une( grande ) exposition à eux tous seuls. ( avec d'autres, please ! ) 

Heureusement, Orsay, c'est grand, et il ne faut pas aller bien loin ( juste la sallle suivante ) pour tomber sur ce grandiose tableau de Cuno Amiet :



Cuno Amiet, Paysage de neige 1904

Alors là, c'est le jeu des blancs. Comment il fait pour rendre perceptible la trace sur la neige...Extraordinaire !! ( mais ça aussi, très dur à photographier ) :


Cuno Amiet, Paysage de neige ( détail )1904
  photo Solvej

Cette salle contient une donation Philippe Meyer ( non, pas lui, un autre ) et celui-là n'avait pas du tout mauvais goût, la preuve :


Fantin-Latour Rêverie 1885   photo Solvej

Cézanne, Portrait de l'artiste au fond rose 1875   photo Solvej

Vuillard, La place Vintimille 1910   photo Solvej

Vlaminck, Restaurant de la Machine à Bougival 1905   photo Solvej


 
 
Voilà qui me rend ma bonne humeur ! Après, nous flânons dans le niveau bas du musée, beaucoup de tableaux ont changé de place depuis Gae Aulenti, mais il y a toujours mes chéris Manet, Courbet,Bazille et autres Barbizon...Depuis que l' "Atelier du peintre" a été restauré, je constate qu'il est resté là ( il était pas au Petit Palais, avant ? ) 
 

Courbet, Remise de chevreuils au ruisseau de Plaisir-Fontaine 1866   photo Solvej

 

Admirez la façon dont Courbet rend le soyeux du pelage des chevreuils, on les caresserait...et le contraste avec la végétation derrière !

Et cette merveilleuse nature morte ! Sur un tableau de 3m61 x 5m98 ... Ca me rappelle la pantoufle de "La mort de Sardanapale ".


Courbet, L'atelier du peintre ( détail ) 1855   photo Solvej

 

 


Monet, L'hôtel  des Roches Noires, Trouville 1870

Ici le vent de la Manche souffle, on sent l'air marin ( et avec quelle économie de moyens, regardez le drapeau ). Et là, c'est la lumière de la lune, si particulière, et encore de beaux noirs ...Manet.


Manet, Clair de lune sur le port de Boulogne 1869

 

 


Pour finir sur une note tendre, la magnifique statue du prince impérial avec son chien, trop mignon !


Carpeaux, Le prince impérial et le chien Néro ( détail) 1865    photo Solvej



mardi 2 avril 2019

Eugène, Edouard, Gustave...mais pas Vincent !



Van Gogh, Nuit étoilée sur le Rhône   1888          Musée d'Orsay

Musée Eugène Delacroix        Musée d' Orsay



                La charmante visite  de ma jeune nièce niçoise qui veut visiter le Musée Delacroix, et voir la "nuit étoilée" porte mes pas vers la place Furstenberg, délicieusement calme et baignée d'un exquis soleil de printemps. L'endroit est véritablement évocateur, et lui plaît beaucoup. Il y a une exposition assez "pointue", elle me pose des tas de questions, " c'est quoi une lithographie ?", damned, j' aurais dû écouter pendant les cours de d'Andon chez Penninghen !

                            ...quelques portraits, auto et pas, beaucoup de gravures ( lithos 😉 ! ), des palettes, je m'étonne que les couleurs soient si " propres", à quoi le sympathique ( et très motivé ) gardien me répond : " c'est un nuancier", ah, mais où diable ont-ils mis mon préféré ? " Il est dans l'atelier ".   Quelques marches plus loin :




Delacroix,  Madeleine dans le désert         1845  



              Mais quelle merveille ! J'en profite pour  raconter à ma nièce  comment je suis "tombée" dans la peinture à 13 ans, au Louvre devant " La mort de Sardanapale ", le nez à la hauteur de la pantoufle de l'esclave. Je lui explique qu'il faut regarder les tableaux de loin, bien sûr, pour la composition, le sujet, mais surtout de près, car on découvre alors le geste de l'artiste, particulièrement  quand c'est un fougueux comme Delacroix. Nous admirons aussi le très beau portrait de la chère George, et comment son ami Eugène a parfaitement portraituré sa grande âme romantique...




Delacroix,  Portrait de George Sand
 en costume d'homme               1834



                        Après une petite pause au soleil dans ce délectable jardin, direction Orsay.

On taille la route jusqu'aux impressionnistes, mais diable, VVG n'est plus là. Ah ?
Nouvelle installation en majesté, deux étages plus bas, avec quelques Gauguin et beaucoup de monde. Mais PAS de nuit étoilée ! Il est en déplacement à Londres...La petite est déçue.

Moralité : Il ne faut jamais aller exprès dans un musée pour voir un tableau précis, il est toujours en déplacement.

On se contentera donc du superbe autoportrait bleu, de la chambre à coucher ( je me demande vraiment ce qu'on trouve à ce moche petit tableau, dessin grossier, couleurs vulgaires...??? ) de l'église d'Auvers et autres vues d'Arles.

                     On se console en se promenant un peu en bas, tiens, mais c'est de qui, ça ?


Delacroix,  Chasse aux lions       1854



           Et oui, Delacroix, elle l'a reconnu. En revanche je peine à lui faire aimer Courbet, il n'y a que "l'origine du monde " ( hé hé ) qui l'intéresse cinq minutes. C'est vrai que cet enterrement est glaçant...




Courbet, Un enterrement à Ornans       1850



J'ai un peu plus de succès avec mon cher Manet, le superbe portrait de Berthe au balcon lui plaît beaucoup. Elle me fait remarquer que la jeune fille à droite est " moins gâtée", à cela je rétorque que celle-ci n'avait sans doute pas la magnifique personnalité de la sauvage Morisot, et puis, pour faire bon poids, je lui raconte  l'histoire du bouquet de violettes ( "amour caché" en language des fleurs ). Elle est ravie.




Manet, Le balcon       1868/9


Mais encore plus par la salle des orientalistes, ( ma foi...moi aussi j'ai un petit faible ), alors terminons avec son préféré :



Léon Belly, Pélerins allant à La Mecque       1861



Etonnant, non ? Et nous sommes chassées, car c'est l'heure, j'ai juste le temps d'un petit coup d'oeil au magnifique " Printemps" de Millet, important car je travaille sur " Arc-en-ciel "...à suivre !




Millet,  Le printemps      1868/73  

samedi 4 février 2017

Le plus beau Musée du monde 4

Van Dongen 1908       Printemps


Mercredi : L' Hermitage, la peinture moderne



Il faut donc traverser l'immense place du Palais pour se rendre à l'ancien Etat- Major, qui abrite les collections modernes de l'Hermitage. D'entrée, on est saisi par le formidable agencement moderne, merci Wladimir ( né natif de St Petersbourg, ceci explique sans doute cela...)



Entrée monumentale                    photo Solvej

Humour belge ( Jan Fabre )        photo Solvej























Vu la conséquente exposition de la collection Chtchoukine qui se tient en ce moment à Paris, je craignais de voir des murs constellés de carrés blancs ...pas du tout ! Il y avait des réserves...
Et l'après-midi ( "moderne" ) sera à la hauteur de la matinée ( " classique" ).

Nous commençons par le haut ( les " plus modernes " ). Je suis toujours bluffée par Chabaud, si personnel et si juste en même temps, on peut dire à peu près la même chose de Van Dongen ( le ravissant " Printemps " en ouverture est mon coup de coeur du jour ).



Auguste Chabaud 1910  Place dans un village de Provence        photo Solvej


Tiens, mais nous l'avons déjà vu, celui-là ! Oui, c'était à Amsterdam, comme le Musée Van Gogh était en travaux, nous fûmes à  la "succursale" de l' Hermitage qui abritait provisoirement Vincent ...et quelques autres.


Charles Hoffbauer 1907  A Londres                                            photo Solvej


Tous les plus plus beaux Picasso de Chtchoukine ne sont pas à Paris, ces deux-là sont magnifiques. Le portrait de Mme Matisse aussi, et encore une fois, c'est une superbe promenade au milieu de tous les grands noms de l'art moderne.

Au passage, une formidable exposition Boldini...mais la kapo de service me fait de grands signes : " No photo !! "




Pablo Picasso 1909              Vase avec fruits
 photo Solvej





Pablo Picasso 1912 Instruments de musique
 photo Solvej







Nous descendons un étage, Monet-Picasso, même constatation, tout n'est pas à Paris. Pas le moindre "trou", et le merveilleux dialogue entre les tableaux peut donc se poursuivre. On s'assoit sur un banc en face de ces deux-là ... quel bonheur !



Monet 1876 Coin du jardin de Montgeron                                 Monet 1876 Mare à Montgeron                         photo Solvej


Je ne sais pas où j'avais lu " les impressionnistes sans Manet ", ce devait être uniquement pour Paris, car ici il y a le superbe portrait de la belle Isabelle, et une autre pin-up, à côté d'une salle remarquable de pastels, dans le noir comme d'hab.



Manet ca 1879 Portrait de Melle Isabelle Lemonnier                 photo Solvej



Manet 1880 Jeune fille au col retourné (pastel)
 photo Solvej



Renoir est très bien représenté, des paysages remarquables ( Marée basse à Yport, Paysage de Beaulieu ) je remarque aussi un très joli Sisley ( Jour venteux à Véneux) et deux splendides Cézanne, une Ste Victoire et un exceptionnel pin...que je ne mettrai pas pour ne pas me faire une concurrence déloyale !





Renoir 1881                                     Roses et jasmin dans un vase de Delft
(ce sont des chèvrefeuilles...)  photo Solvej

Courbet 1863                      Nature morte de fleurs
 ( camélias, tulipes, iris et autres fleurs 
jaillissant de deux pots rustiques) 








































Bien sûr l' incontournable Van Gogh, ses maisons de guingois et ses portraits idem, mais surtout le formidable buisson, magnifique !



Van Gogh 1889-5                   Le buisson de lilas




Regarder de très près ( si,si, c'est possible! )  le " Souvenir du jardin d'Etten", et ses épaisses couches de couleurs superposées ( au moins 5,6 ) me fait m'interroger une fois de plus : comment pouvait-il peindre tant de tableaux en un mois ( 20, parfois ) ( et avec un style si spontané !)  sachant que, pour rajouter une couche, il faut attendre que la première soit sèche ( au moins 24h) ?



Van Gogh 1888-11 Souvenir du jardin d'Etten (détail) photo Solvej



Au dernier étage ( ou plutôt au premier, car nous descendons ) une très intéressante collection de romantiques ( Delacroix, G.Doré, Corot et bien d'autres) et des souvenirs...de Napoléon !



Voilà, c'est fini l'Hermitage, j'espère que j'y reviendrai, oui, c'est vraiment le plus beau Musée du monde !


Le plus beau Musée du monde                                                                                                                            photo Solvej


et nous rentrons vite nous préparer pour le théâtre Mariinsky (autre délice ).


Clin d'oeil sur le trottoir             photo Solvej

dimanche 13 novembre 2016

Un avant-goût

Monet 1901    Les mouettes, le parlement de Londres 






"Icônes de l'art moderne"  La collection Chtchoukine   Fondation Louis Vuitton



Un avant-goût, si l 'on peut dire, car justement, ces tableaux-là, nous ne les verrons pas au Musée de l'Hermitage ( bientôt, bientôt ! ) puisqu'ils sont ici jusqu'en Février.
Aussi, pour ne pas pâtir des "trous" que nous aurons là-bas, allons les voir ici.

Je dois dire que je n'ai pas regretté d'avoir fait la queue sous la pluie ( bon, pas trop, 1/4 d'heure) ( malgré résa Internet ) car cette exposition est véritablement époustouflante. Un must .Et puis, la Fondation Vuitton est suffisamment spacieuse pour accueillir des foules, et enfin, nous verrons les galeries ( qui étaient inaccessibles lors de notre première visite).

Dans la première salle, les autoportraits de ses "favoris", Cézanne (superbe!) Gauguin, Van Gogh ( humm..) Picasso etc..et son portrait, bon, il a plutôt une bonne tête.

Sa "première collection" est assez éclectique, mais  le romantique "Château enchanté" m'enchante...


James Paterson 1896   Le château enchanté          photo Solvej  

...et j'ai envie de mettre en "pendant" le paysage de Guillaumin, certes plus loin ( dans la collection) et plus moderne, mais il y a un air de famille certain


Armand Guillaumin 1897      Paysage aux ruines 

Evidemment dans un coin, un petit Gustave me fait de l'oeil :


Courbet 1874   Le châlet dans la montagne        photo Solvej


Bon, d'accord, il fait un peu chromo...mais la belle montagne !!


On passe aux impressionnistes. En majesté, le " Déjeuner sur l'herbe " de MOnet, ( et pas MAnet, comme c'était écrit (si, si ! ) dans le Paris-Match de la semaine dernière), dont nous connaissons bien les deux grands morceaux qui sont à Orsay. Admirable ! ( et ce n'était qu'une esquisse).Je remarque un petit détail rigolo :




Monet 1866     Le déjeuner sur l'herbe (détail)
photo Solvej

C'est qui ce P avec un coeur percé d'une flèche ?


Mais le tableau qui me sidère littéralement c'est le Parlement avec les mouettes, d'une subtilité, d'un culot, si j'avais ce tableau-là chez moi je crois que je le regarderais tous les jours et j'y trouverais à chaque fois quelque chose d'encore plus extraordinaire...




Monet 1901      Les mouettes, le parlement de Londres ( détail)           photo Solvej


Après ce grand choc, on continue : je ne suis pas fanatique de Cézanne, mais je dois dire que les Cézanne de Chtchoukine sont tous merveilleux, depuis l'homme à la pipe du début jusqu'à cette Ste Victoire, et ces arbres superbes ( même le Derain est bien), et la dame en bleu:



Paul Cézanne 1888   La dame en bleu        photo Solvej


 et puis, on arrive à Braque et Picasso.
Le cubisme, ce n'est pas ma grande passion, mais l'harmonie du Braque et des deux Picasso, c'est un régal



Braque 1909   Le château de la Roche-Guyon
photo Solvej

Picasso 1908      Maisonnettes dans un jardin photo Solvej
























Un étage au-dessus, ce qu'ils appellent " la grande iconostase" : une salle entière de Gauguin, que Chtchoukine avait rassemblés dans la salle à manger de son palais, et on peut regretter ( mais ils ont tellement de place chez Bernard! ) ( et puis cela ne se fait plus) que l'on n'aie pas jugé bon de les présenter à touche-touche, comme c'était. Mais je comprends la fascination de ce russe pour la peinture en aplats de Gauguin, qui, en effet, évoque l'art des icônes ( surtout quand le fond est jaune). Après la salle à manger, le salon, rose ( je préfère) et ses Matisse, très joli effet. Cela manque un peu de tapis, mais on imagine que l'effet déco était foudroyant. Ca irait très bien dans mon salon à la campagne.

Terminer l'exposition par Picasso, c'est bien : contrairement à Matisse, ses oeuvres n'iraient pas forcément avec ma déco ( quoique) et comme disait Chtchoukine, quand il était largué, " c'est probablement lui qui a raison et pas moi"...mais quelle force, quel trait, quelle expressivité dans cette peinture ( que je n'"aime" pas toujours, je suis comme Chtchoukine ! )



Picasso 1908    Femme nue assise ( méditation)          photo Solvej



Oui Picasso est TOUJOURS expressif, quel que soit son "style" ou sa période ( d'ailleurs à mon avis c'est dans sa période bleue qu'il l'est le moins) ( c'est ça qui est magnifique (  le génie) il a progressé toute sa vie) n'est-ce pas cela la peinture, éprouver quelque chose en peignant et le faire partager aux spectateurs, et le reste, on s'en tape ! Ce n'est ni intellectuel, ni décoratif ( n'est-ce pas Mr Matisse )




Picasso 1908     Trois femmes


Je passe  ( très vite ) comme on est passés (très vite) sur les " modernes" et autres Malevitch de la dernière salle. Je suis désolée mais la subtilité du carré noir ( qui ne l'est même pas ) ( carré) sur fond blanc me laisse de marbre.

J'emporte un petit Picasso, une vanité, allez...et avec son cadre.



Picasso 1908          Composition à la tête de mort ( étude)
photo Solvej



A propos, les cadres sont tous splendides, c'est assez rare pour être noté.

Bref, une exposition MAGNIFIQUE, merci Bernard d'avoir réglé les assurances ( que nos pov' musées ne pouvaient pas payer ) avec les sous que les oligarques et leurs chéries t'ont donnés pour tes Dioreries et autres valises en carton siglées, mais ce n'est que justice !  Et encore bravo.