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mercredi 23 janvier 2019

Un cheval bleu

Rubens    La chute des damnés 1620





Munich du 26 au 30 Décembre 2018                  Mercredi : Alte Pinakothek, Lenbach Haus


               Dès l'entrée de la Alte Pinakothek, cet escalier monumental me replonge immédiatement des années en arrière ( pas mal !), et je me souviens de mon éblouissement devant " La chute des damnés", cet incroyable tableau presque abstrait, si on le regarde avec un peu de recul...peut-être est-ce de là que m'est venue cette passion- Rubens. Quoiqu'il en soit, j'ai de quoi me régaler, ici, car le maître flamand est particulièrement bien représenté : au début, avec les anciens flamands comme Brueghel ( l'épatant "pays de Cocagne" ), et un inconnu ( de moi ) Jan Van Kessel, et ses magnifiques "Quatre continents", et beaucoup d'autres, le superbe portrait de jeune homme est un merveilleux hors-d'oeuvre.



Rubens, Portrait de jeune homme    1615 
photo Solvej


Bien sûr,   les grands allemands, Cranach et son délicieux " Age d'or",  Grünewald avec " Le persiflage du Christ" qui me rappelle le Jérôme Bosch de Gand, Pacher, Holbein et d'autres et des quantités de retables beaux et un peu ennuyeux, disons-le...
Quelques grands coups de coeur au milieu de tout ça :




Hans Ballung, portrait du comte palatin 
Philippe le guerrier 1517    photo Solvej
Hans Memling, Jean le Baptiste 1470
 photo Solvej



et mes habituels énervements :

Hans Burgkmair l'ancien, Kreuzigungsaltar :
 Christ en croix ( détail) 1519      photo Solvej
                              mais qu'est-ce qui se passe avec les bras de cette pauvre Vierge ?




Bon, passons à l'étage supérieur et keep calm : l'ascenseur nous dépose juste en face de la 1ère salle PPR. Mon humeur retourne aussitôt au beau fixe. L'enlèvement des filles de Leucippe, scène pastorale, Hélène en robe de mariée, le Christ et les pêcheurs pénitents, Rubens et Isabella sous la tonnelle de chèvrefeuille, j'en oublie,  il y en a tant et tant...




Rubens,  Hélène Fourment
et son fils aîné Frans 1632
 photo Solvej



Je ne me lasse pas de la robe de la belle Hélène, du rendu des tissus. Cette facture si libre, si naturelle, on dirait que Rubens vient de le peindre, là, juste devant nous.   Quel éblouissant morceau ! Tout le bas de ce tableau est merveilleux. ( mais le haut également ) .


                                                   
                                                     J'adore l'accrochage de ces trois-là :

Rubens ,Portrait d'un frère franciscain, Le Christ sur la croix,
Portrait de Don Fernando, cardinal infant d'Espagne               photo Solvej
On dirait une image de l'église : à gauche le protestantisme, à droite le catholicisme !



Dans la salle d'à côté, l'élève Van Dyck :


Van Dyck,     Le repos pendant la fuite 
vers l'Egypte 1627/32                 photo Solvej
 

                                                           pas loin de dépasser le maître !



Un peu plus loin, un beau florilège italien : Titien, ( ah! Le couronnement d'épines !) Tintoret, Giorgione...et pas de florentins ( mais ce n'est pas grave, on a eu notre dose l'an dernier ) car ils sont dans l'expo temporaire " Florence".



Des français, ha ha, "petite filou !",  que ce coquin de Fragonard et sa gimblette, Hubert Robert, Nattier, Chardin, Boucher ( autre coquin ) et même un beau portrait de mon cher Quentin.

Mais naturellement, la star des stars du lieu, c'est le bel Albrecht et son incroyable "Autoportrait à l'habit garni de fourrure ", décliné dans la boutique sur tous les supports possibles et imaginables.


Albrecht Dürer,   Autoportrait à l'habit garni
de fourrure 1500


La comparaison s'impose avec deux autres autoportraits, Rembrandt et Van Dyck . A votre avis, lequel était le plus sûr de son génie ? Ce pourrait bien être le beau rouquin, 22 ans et une maîtrise déjà incroyable, une tranquille confiance dans son avenir glorieux ...Mais  ce Dürer, avec son attitude quasiment christique qui semble  dire : "mon talent ne me vient que de Dieu " ne se désigne-t'il pas ?
Et ce regard frontal, dominateur !!
Quant à Rembrandt, il se cache presque, lui, dans ce portrait minuscule ( j'ai failli le rater ! ) et extraordinairement émouvant, il y a tous les doutes et les questionnements de l'artiste, dans à peine 20 cms2...


Rembrandt,   Autoportrait en jeune homme  1629
Van Dyck,   Autoportrait 1621/22























Après ce parcours intense, pour varier les plaisirs, j'ai programmé la Lenbach Haus, non loin de la Pinakothek. C'est un changement radical !! Un superbe endroit, clair, bien aménagé, qui a bénéficié de la donation par Gabrielle Münter de sa collection de Kandinsky. Ici, la vedette, c'est le fameux " Blaue reiter" , le cavalier ou plutôt le cheval bleu ( oui, pourquoi cavalier ? Il n'y a que l'animal) de Franz Marc qui a donné son nom à un mouvement assez révolutionnaire, envers lequel j'avais une sorte d'à priori négatif,  et au vu de ces tableaux flamboyants, je me demande bien pourquoi .


Franz Marc, Cheval bleu I  1911


Dans cette petite bande de potes, Marc n'était pas le moins bon, mais malheureusement il est mort assez jeune...et puis il y avait le terrible russe, ce Kandinsky dont les tableaux explosent et qui réduit les autres ( Münter, Jawlensky,Macke, Marianne Von Werefkin ) à une simple figuration. Ces premiers tableaux sont d'une force, d'une intensité..on comprend que jouer dans la  cour avec la petite bande n'était pas suffisant pour lui, et qu'il devait être,en somme le père de l'abstraction, le roi et non un petit cavalier, quelle que soit la couleur...



Kandinsky, Romantische Landschaft 1911






Sinon, il y'a aussi une collection assez intéressante début 20è siècle, de beaux portraits de " collègues"...il y aussi celui de Marianne von Werefkin que j'aime bien d'habitude, mais là, c'est carrément Halloween ! Donc, j'oublie. Et puis toute une suite de salles remplies de " sculptures", un bric-à-brac horrible d'un certain Joseph Beuys...Beeuu..rk !!


Anna Hillermann, Autoportrait dans l'atelier 1900
photo Solvej

Emilie von Hallavanya, Autoportrait dans l'atelier 1910
Kandinsky, Portrait de Gabrielle Münter 1905  photo Solvej
                                                                                  Merci Gabrielle pour cette éblouissante collection !









Pour finir nous passons rapidement sur les inévitables modernités aussi gigantesques que barbantes,
mais pour rester dans l'esprit bavarois, je ne résiste pas à une petite carte postale de circonstance :


Andy Warhol, Neuschwanstein 1987
photo Solvej



mardi 2 février 2016

Sissi face à son destin






Georg Raab   L'impératrice Elisabeth en Reine de Hongrie  1867

Lundi :  Hofburg, Albertina




Lundi matin, gros morceau : la Hofburg. Impressionnant dès l'entrée, le palais de Sissi et son cher Franz regorge de richesses, à tel point qu'on se sent rapidement au bord de la nausée, comme si on avait ingurgité dix portions de Sacher-torte ! Des tonnes d'argenterie, des kilomètres de vitrines remplies de porcelaines plus sublimes les unes que les autres, ah on savait recevoir, à la Hofburg ! Il y en a tant que l'on se lasse rapidement de s'extasier. Les appartements royaux, c'est un peu plus intéressant, surtout les pièces de l'impératrice, avec tout son petit matériel de gymnastique. Ensuite, on pénètre dans un espace presque entièrement noir ( et oui, la pauvre femme en a bavé, on le sait ) merci la muséographie chic, on ne voit rien, ( les explications en gris sur le noir...) en plus, on est loin d'être tous seuls, bref, au bout d'une heure on en a assez...Quelques robes et quelques jolis portraits, et voilà. Finalement le " gros morceau " a été vite avalé. Et si on allait voir la Bibliothèque ? Lundi, c'est fermé, tant pis.
Nous allons donc à l'Albertina, juste à côté.



"De Monet à Picasso", c'est une exposition permanente. Dès l'entrée, je suis emballée par ce musée, les murs sont élégamment bleu-gris ( sauf celui des "fauves" qui est mauve ), il n'y a que quelques tableaux par mur, c'est grand, aéré, beau. Et quelle collection ! 




Monet     Vue de Vétheuil  1881



D'emblée, ce superbe Monet me séduit, raffinement des couleurs, de la touche, subtilité des différents plans...accompagné du ravissant " maison dans les roses" de 1925, tout le génie du maître de Giverny me comble. Un somptueux faisan de Soutine, et un peu plus loin, un autre somptueux faisan...de Picasso !

Picasso     Le faisan 1938

Soutine    Le faisan 1924







































La dernière salle, celle des Picasso, est purement fascinante : quel type, ce Picasso !


Il y a un choix très complet de toutes ses " périodes", et lorsqu'on contemple cette créativité foisonnante, on ne peut nier que s'il y eut beaucoup de peintres au XXème siècle, Picasso restera certainement le premier. Deux tableaux d'Emil Nolde, ( ce peintre allemand à Berlin et danois à Copenhague) magnifiquement mis en valeur sur ces fonds gris-bleu, me ravissent:



Emil Nolde     Jardin avec fleurs d'automne   1934

Emil Nolde        Nuit au clair de lune  1914



J'ai du mal à expliquer la magie de cette nuit au clair de lune, la photo ne lui rend pas vraiment justice, c'est tellement troublant et simple à la fois, intraduisible...Un peu plus loin, mon oeil est attiré par une toute petite toile, si jolie, si fascinante, je m'en voudrais de l'oublier, même si après ces grands maîtres, elle semble un peu anodine. Elle dégage néanmoins un charme indéniable.



Marianne von Werefkin     Stormy night 1915/17


Donc, ce musée est passionnant, somptueux, mais nous n'en avons pas fini : à l'étage en-dessous, une formidable exposition " Love, death and loneliness" présente peut-être l'intégralité de l'oeuvre gravé de Munch ( et lui, c'est un de mes chouchous ). On va bien rester au moins une heure, même si on les a déjà vus, pour la plupart, du bouleversant "enfant malade" à la fascinante "Madonna ", de l'incontournable "cri" aux enfants sur le pont, vampires,angoisse et autre mélancolie, sans oublier bien sûr ses merveilleux autoportraits. J'ai une grande tendresse pour ces amants sur la plage, je ne sais pas, ce doit être l'atavisme, je sens l'odeur  de la mer du Nord...




Edvard Munch     Two human beings, the lonely ones 1899

Edvard Munch       Toward the forest 1915




Mais il y a encore une autre exposition ! " Lyonel Feininger et Alfred Kubin ". Le premier ne me dit carrément rien, le second...euh, vague souvenir. Non, décidément, après Munch, ce n'est pas possible. On parcourt ça au pas de course...C'est sans doute dommage, mais trop de dessin tue le dessin.


Et on n'a pas fini, car l'Albertina est aussi un palais, on  a failli l'oublier dans toute cette peinture plutôt moderne, et les salles " Habsbourg" et le ravissant cabinet doré ne manquent pas d'attraits.
Et puis surtout, à la fin, un petit florilège des trésors que conserve l'Albertina, des dessins de Raphael, oh ! Leonard, Michelange, ah !,  Rubens, aaaaaahhh !! et Durer, avec sa grosse touffe d'herbe, fff...





Albrecht Dürer     Das Grosse Rasenstück 




                                  J'adore ce dessin, c'est tellement rien...et tellement tout !


































vendredi 27 janvier 2012

Images de Berlin 2

La Gemäldegalerie

Images de Berlin 2

Jeudi 26 Janvier 2012

Deuxième jour, la Gemäldegalerie , un musée immense, un labyrinthe d’une richesse exceptionnelle, où nous errons un peu au hasard (ayant oublié de nous munir du plan à l’entrée) mais les “amis “ sont nombreux et familiers ...Tiens, le Cupidon de Caravage ,ahhh, le casque 
d’or de Rembrandt, ooohh, Giorgione..
Deuxième jour, la Gemäldegalerie , un musée immense, un labyrinthe d’une richesse exceptionnelle, où nous errons un peu au hasard (ayant oublié de nous munir du plan à l’entrée) mais les “amis “ sont nombreux et familiers ...Tiens, le Cupidon de Caravage ,ahhh, le casque 
d’or de Rembrandt, ooohh, Giorgione..

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mais non, nulle ! C’est “la jeune vénitienne” de Dürer, un portrait magnifique, le fond a été un peu trop “nettoyé”, mais tout de même...et puis l’autoportrait du  “vieux “Titien, le marchand de Holbein, une dame de Velasquez, la jeune femme au collier de perles de Vermeer,




la sensible “Présentation au Temple” de Mantegna, que je 
n’aime pas trop d’habitude (trop “dessiné”, pas assez “pictural”) mais...où ai-je déjà vu ce tableau ? Bien sûr, à Venise...mais...n’était-il pas de G.Bellini ?







Renseignements pris, Giovanni Bellini était le gendre de Mantegna .Il est passionnant de comparer les 2 oeuvres, à la fois jumelles et si différentes. A cette époque-là on ne se cassait pas la tête avec des notions de “concept” ou des problèmes de plagiat, on peignait, c’est tout, le mieux que l’on pouvait ! Dans le genre “bien fait”, je note aussi le superbe “portrait d’un couple”, de Gonzales Coques :


(peintre flamand qui m’était jusque là totalement inconnu, je l’avoue à ma grande honte)



Et cette “Proserpine”, à la technique parfaite, brillante, sur un fond quasiment symboliste, presque abstrait..Mais non, ce  n’est pas Gustave Moreau, ni Odilon Redon...c’est  Rembrandt !