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dimanche 13 novembre 2016

Un avant-goût

Monet 1901    Les mouettes, le parlement de Londres 






"Icônes de l'art moderne"  La collection Chtchoukine   Fondation Louis Vuitton



Un avant-goût, si l 'on peut dire, car justement, ces tableaux-là, nous ne les verrons pas au Musée de l'Hermitage ( bientôt, bientôt ! ) puisqu'ils sont ici jusqu'en Février.
Aussi, pour ne pas pâtir des "trous" que nous aurons là-bas, allons les voir ici.

Je dois dire que je n'ai pas regretté d'avoir fait la queue sous la pluie ( bon, pas trop, 1/4 d'heure) ( malgré résa Internet ) car cette exposition est véritablement époustouflante. Un must .Et puis, la Fondation Vuitton est suffisamment spacieuse pour accueillir des foules, et enfin, nous verrons les galeries ( qui étaient inaccessibles lors de notre première visite).

Dans la première salle, les autoportraits de ses "favoris", Cézanne (superbe!) Gauguin, Van Gogh ( humm..) Picasso etc..et son portrait, bon, il a plutôt une bonne tête.

Sa "première collection" est assez éclectique, mais  le romantique "Château enchanté" m'enchante...


James Paterson 1896   Le château enchanté          photo Solvej  

...et j'ai envie de mettre en "pendant" le paysage de Guillaumin, certes plus loin ( dans la collection) et plus moderne, mais il y a un air de famille certain


Armand Guillaumin 1897      Paysage aux ruines 

Evidemment dans un coin, un petit Gustave me fait de l'oeil :


Courbet 1874   Le châlet dans la montagne        photo Solvej


Bon, d'accord, il fait un peu chromo...mais la belle montagne !!


On passe aux impressionnistes. En majesté, le " Déjeuner sur l'herbe " de MOnet, ( et pas MAnet, comme c'était écrit (si, si ! ) dans le Paris-Match de la semaine dernière), dont nous connaissons bien les deux grands morceaux qui sont à Orsay. Admirable ! ( et ce n'était qu'une esquisse).Je remarque un petit détail rigolo :




Monet 1866     Le déjeuner sur l'herbe (détail)
photo Solvej

C'est qui ce P avec un coeur percé d'une flèche ?


Mais le tableau qui me sidère littéralement c'est le Parlement avec les mouettes, d'une subtilité, d'un culot, si j'avais ce tableau-là chez moi je crois que je le regarderais tous les jours et j'y trouverais à chaque fois quelque chose d'encore plus extraordinaire...




Monet 1901      Les mouettes, le parlement de Londres ( détail)           photo Solvej


Après ce grand choc, on continue : je ne suis pas fanatique de Cézanne, mais je dois dire que les Cézanne de Chtchoukine sont tous merveilleux, depuis l'homme à la pipe du début jusqu'à cette Ste Victoire, et ces arbres superbes ( même le Derain est bien), et la dame en bleu:



Paul Cézanne 1888   La dame en bleu        photo Solvej


 et puis, on arrive à Braque et Picasso.
Le cubisme, ce n'est pas ma grande passion, mais l'harmonie du Braque et des deux Picasso, c'est un régal



Braque 1909   Le château de la Roche-Guyon
photo Solvej

Picasso 1908      Maisonnettes dans un jardin photo Solvej
























Un étage au-dessus, ce qu'ils appellent " la grande iconostase" : une salle entière de Gauguin, que Chtchoukine avait rassemblés dans la salle à manger de son palais, et on peut regretter ( mais ils ont tellement de place chez Bernard! ) ( et puis cela ne se fait plus) que l'on n'aie pas jugé bon de les présenter à touche-touche, comme c'était. Mais je comprends la fascination de ce russe pour la peinture en aplats de Gauguin, qui, en effet, évoque l'art des icônes ( surtout quand le fond est jaune). Après la salle à manger, le salon, rose ( je préfère) et ses Matisse, très joli effet. Cela manque un peu de tapis, mais on imagine que l'effet déco était foudroyant. Ca irait très bien dans mon salon à la campagne.

Terminer l'exposition par Picasso, c'est bien : contrairement à Matisse, ses oeuvres n'iraient pas forcément avec ma déco ( quoique) et comme disait Chtchoukine, quand il était largué, " c'est probablement lui qui a raison et pas moi"...mais quelle force, quel trait, quelle expressivité dans cette peinture ( que je n'"aime" pas toujours, je suis comme Chtchoukine ! )



Picasso 1908    Femme nue assise ( méditation)          photo Solvej



Oui Picasso est TOUJOURS expressif, quel que soit son "style" ou sa période ( d'ailleurs à mon avis c'est dans sa période bleue qu'il l'est le moins) ( c'est ça qui est magnifique (  le génie) il a progressé toute sa vie) n'est-ce pas cela la peinture, éprouver quelque chose en peignant et le faire partager aux spectateurs, et le reste, on s'en tape ! Ce n'est ni intellectuel, ni décoratif ( n'est-ce pas Mr Matisse )




Picasso 1908     Trois femmes


Je passe  ( très vite ) comme on est passés (très vite) sur les " modernes" et autres Malevitch de la dernière salle. Je suis désolée mais la subtilité du carré noir ( qui ne l'est même pas ) ( carré) sur fond blanc me laisse de marbre.

J'emporte un petit Picasso, une vanité, allez...et avec son cadre.



Picasso 1908          Composition à la tête de mort ( étude)
photo Solvej



A propos, les cadres sont tous splendides, c'est assez rare pour être noté.

Bref, une exposition MAGNIFIQUE, merci Bernard d'avoir réglé les assurances ( que nos pov' musées ne pouvaient pas payer ) avec les sous que les oligarques et leurs chéries t'ont donnés pour tes Dioreries et autres valises en carton siglées, mais ce n'est que justice !  Et encore bravo.

mardi 2 février 2016

Sissi face à son destin






Georg Raab   L'impératrice Elisabeth en Reine de Hongrie  1867

Lundi :  Hofburg, Albertina




Lundi matin, gros morceau : la Hofburg. Impressionnant dès l'entrée, le palais de Sissi et son cher Franz regorge de richesses, à tel point qu'on se sent rapidement au bord de la nausée, comme si on avait ingurgité dix portions de Sacher-torte ! Des tonnes d'argenterie, des kilomètres de vitrines remplies de porcelaines plus sublimes les unes que les autres, ah on savait recevoir, à la Hofburg ! Il y en a tant que l'on se lasse rapidement de s'extasier. Les appartements royaux, c'est un peu plus intéressant, surtout les pièces de l'impératrice, avec tout son petit matériel de gymnastique. Ensuite, on pénètre dans un espace presque entièrement noir ( et oui, la pauvre femme en a bavé, on le sait ) merci la muséographie chic, on ne voit rien, ( les explications en gris sur le noir...) en plus, on est loin d'être tous seuls, bref, au bout d'une heure on en a assez...Quelques robes et quelques jolis portraits, et voilà. Finalement le " gros morceau " a été vite avalé. Et si on allait voir la Bibliothèque ? Lundi, c'est fermé, tant pis.
Nous allons donc à l'Albertina, juste à côté.



"De Monet à Picasso", c'est une exposition permanente. Dès l'entrée, je suis emballée par ce musée, les murs sont élégamment bleu-gris ( sauf celui des "fauves" qui est mauve ), il n'y a que quelques tableaux par mur, c'est grand, aéré, beau. Et quelle collection ! 




Monet     Vue de Vétheuil  1881



D'emblée, ce superbe Monet me séduit, raffinement des couleurs, de la touche, subtilité des différents plans...accompagné du ravissant " maison dans les roses" de 1925, tout le génie du maître de Giverny me comble. Un somptueux faisan de Soutine, et un peu plus loin, un autre somptueux faisan...de Picasso !

Picasso     Le faisan 1938

Soutine    Le faisan 1924







































La dernière salle, celle des Picasso, est purement fascinante : quel type, ce Picasso !


Il y a un choix très complet de toutes ses " périodes", et lorsqu'on contemple cette créativité foisonnante, on ne peut nier que s'il y eut beaucoup de peintres au XXème siècle, Picasso restera certainement le premier. Deux tableaux d'Emil Nolde, ( ce peintre allemand à Berlin et danois à Copenhague) magnifiquement mis en valeur sur ces fonds gris-bleu, me ravissent:



Emil Nolde     Jardin avec fleurs d'automne   1934

Emil Nolde        Nuit au clair de lune  1914



J'ai du mal à expliquer la magie de cette nuit au clair de lune, la photo ne lui rend pas vraiment justice, c'est tellement troublant et simple à la fois, intraduisible...Un peu plus loin, mon oeil est attiré par une toute petite toile, si jolie, si fascinante, je m'en voudrais de l'oublier, même si après ces grands maîtres, elle semble un peu anodine. Elle dégage néanmoins un charme indéniable.



Marianne von Werefkin     Stormy night 1915/17


Donc, ce musée est passionnant, somptueux, mais nous n'en avons pas fini : à l'étage en-dessous, une formidable exposition " Love, death and loneliness" présente peut-être l'intégralité de l'oeuvre gravé de Munch ( et lui, c'est un de mes chouchous ). On va bien rester au moins une heure, même si on les a déjà vus, pour la plupart, du bouleversant "enfant malade" à la fascinante "Madonna ", de l'incontournable "cri" aux enfants sur le pont, vampires,angoisse et autre mélancolie, sans oublier bien sûr ses merveilleux autoportraits. J'ai une grande tendresse pour ces amants sur la plage, je ne sais pas, ce doit être l'atavisme, je sens l'odeur  de la mer du Nord...




Edvard Munch     Two human beings, the lonely ones 1899

Edvard Munch       Toward the forest 1915




Mais il y a encore une autre exposition ! " Lyonel Feininger et Alfred Kubin ". Le premier ne me dit carrément rien, le second...euh, vague souvenir. Non, décidément, après Munch, ce n'est pas possible. On parcourt ça au pas de course...C'est sans doute dommage, mais trop de dessin tue le dessin.


Et on n'a pas fini, car l'Albertina est aussi un palais, on  a failli l'oublier dans toute cette peinture plutôt moderne, et les salles " Habsbourg" et le ravissant cabinet doré ne manquent pas d'attraits.
Et puis surtout, à la fin, un petit florilège des trésors que conserve l'Albertina, des dessins de Raphael, oh ! Leonard, Michelange, ah !,  Rubens, aaaaaahhh !! et Durer, avec sa grosse touffe d'herbe, fff...





Albrecht Dürer     Das Grosse Rasenstück 




                                  J'adore ce dessin, c'est tellement rien...et tellement tout !


































dimanche 29 novembre 2015

Déco... chez Jacques et Yves

Exposition " Vivre pour l'Art "    Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent





Photo Luc Castel



Ce matin je décide de changer la déco de mon salon, je cherche des associations peinture -objets...au fond, exactement le thème de cette superbe exposition. C'est un véritable plaisir que d'admirer des associations aussi subtiles, et je le dis avec d'autant plus de force que chez Doucet, le style est nettement art-déco et ce n'est pas, loin de là, ma période préférée...mais je dois dire que les quelques meubles exposés sont d'une qualité absolument remarquable. Et je suis carrément enthousiaste devant le cadre signé Eileen Gray du merveilleux Manet, malheureusement devant, il y a aussi un cerbère impressionnant et il est interdit de photographier. Donc, vous n'aurez que le tableau, ( qui est à Orsay, maintenant, avec le cadre ? je ne sais pas ) sans le cadre :




Edouard Manet          Sur la plage 1873



Dans la première pièce un superbe Picasso cubiste dans une harmonie terre de Sienne est en majesté, entouré d'objets et de meubles parfaitement coordonnés. Dans la seconde pièce, en face de Manet, un Picabia aux tonalités sourdes ( avec un rappel du bleu de la mer ) et cela va tellement bien que moi qui ne suis pas fan de Picabia, j'adore.


Dans la troisième pièce, ( photo en haut ) il y a ce magnifique Modigliani qui me console de tous les " à la manière de " qui fleurissent sur l'Internet. Evidemment les sièges ne sont peut-être pas du dernier confortable ...!! mais le galuchat turquoise qui garnit le tabouret "africain" est une merveille.





Pablo Picasso         Instruments de musique sur un guéridon  1914/15



Chez Yves, ce n'est pas le même style...mais la même exacte attention aux échos entre les tableaux et les objets, j'imagine que la place de ceux-ci était calculée au mm près...comme chez moi ! Le petit éclat ivoire de la statuette sur la console noire devant le superbe Picasso, (dont le rose répond à celui du portrait d'YSL par Warhol, apparenté aussi à la ceinture de Goya )   ( mais moi je l'aurais décentrée )   ( j'avais envie de le faire...hé hé, je n'ai pas osé ! )   les moutons Lalanne en promenade sur un tapis magnifique ( humm...ils sont un peu défraîchis, je trouve, les bestiaux )  Goya et Andy Warhol, tout le monde cohabite dans la plus grande ( et subtile ) harmonie. Il y a même un genre de flamant rose ! ( chez le douanier Rousseau )


Au passage, je suis un peu déçue par le Goya, il a été bien ( !! mal) restauré. Dommage.




Goya   Portrait de Don Luis Maria de Cistue y Martinez 1781



Je passe sur un horrible Bernard Buffet ( la seule note discordante, à mon avis ...mais...quoique ? ) 

...je vais vite rentrer "oeuvrer " chez moi, pleine d'idées, et convaincue du bien-fondé artistique du mariage pour tous, association de talents qui se répondent, se complètent, en somme de " l'installation ", car on peut sans nul doute appeler cette démarche ainsi. 


Pour moi qui ai toujours pensé que le cadre était d'une grande importance, et aussi l'environnement, bien sûr, cette exposition délectable en est la parfaite démonstration.



jeudi 26 septembre 2013

Devoirs de vacances...


Nice " Pour Matisse "       Musée Masséna-Musée des Beaux-Arts


Un court séjour à Nice, un temps de rêve, profitons de la plage, de la Promenade et de l'agua-limon, sans oublier bien sûr les joies des retrouvailles familiales, tout cela laisse peu de temps pour les découvertes muséales...
                     "Un été pour Matisse", grande exposition dans tous les musées de Nice ( mais la ville est grande, et nous n'aurons le temps que de jeter un oeil dans les deux lieux les plus proches de chez nous)  (dommage pour le forfait 10 € pour tout, ça fait plus cher que d'habitude...et comment, les autres années c'était gratuit ! ) bref, foin de ces basses considérations, le superbe musée Masséna présente "palmes, palmiers et palmettes ", 2 (ou peut-être 3, je ne sais plus) Matisse, et le musée Chéret, "Gustave Moreau, maître de Matisse"..là,il n'y en avais que 2, et encore, à mon avis, des esquisses...
               Bon, je ne vais pas (encore) taper sur Matisse. Surtout qu'il y en a un que je trouve épatant :



tempête à Nice 1919/20   Henri Matisse


Tout de même, je trouve qu'ils exagèrent un peu de vous "vendre" ça pour "un grand hommage à Matisse, 4 tableaux, c'est peu, bon, je n'ai sans doute pas été aux bons endroits. Gustave Moreau...quand j'avais quinze ans, je l'adorais.Je ne sais pas si lui, il a vieilli, mais moi, oui...Heureusement, au musée Chéret, il y a aussi quelques "Barbizon", Dufy, Fragonard et "mon" petit Joseph Vernet.

                Et puis, dans les palmes et palmettes, ce somptueux Picasso:


La baie de Cannes 1958   Pablo Picasso

samedi 30 mars 2013

Picasso over all




Le bar des Folies-Bergère        Edouard Manet  1881-82



Courtauld Gallery


Je n'étais jamais allée au Courtauld Institute, et pourtant j'avais le sentiment d'avoir visité ( en plusieurs voyages et différentes époques ) tous les musées de Londres, mais peut-être ai-je oublié...et puis, aux temps lointains du swinging London, si j'allais tout de même déjà dans les musées, je fréquentais surtout  mon adoré magasin "Biba" ( aaaaaahh ! celles qui ont connu cela me comprendront ) et Carnaby Street..Donc, c'est une découverte et un endroit tout à fait exquis, superbe cour intérieure ( et il y a même un rayon de soleil) (si, si ) splendide collection..et magnifique expo. Quelques tableaux anciens pour commencer, mais justement je commence à m'énerver ( voir mon récit "National Gallery") car je les trouve un peu bizarres...


Judith avec la tête d'Holopherne      Titien



...déjà, j'ai du mal à reconnaître mon bien-aimé Titien, encore celui-là, à la rigueur, mais il y a un "Andromède " affreux..( Pardon, mille pardons, Andromède est à la Wallace collection ! Et je ne me souviens plus de celui que j'ai trouvé "affreux". Honte...) et quelques Rubens étonnamment "léchés"...bizarre, oui, j'ai dit "bizarre"


Don Francisco de Saavedra    Goya  1778


En revanche, le superbe portrait de Goya, immédiatement repéré dans l'encadrement  d'une double porte, me comble. Il y a aussi une très belle collection d'impressionnistes, cocorico, et puis " le bar des Folies-Bergère " de Manet (voir en haut de la page) qui a lui seul vaut le voyage. En plus, devant ce tableau-là, on peut rester une heure et discuter à l'infini, ce que je ne me prive pas de faire avec mon amie anglaise. Les "explications officielles" ( à lire à côté du tableau) mettent longuement l'accent sur le reflet dans le miroir de la serveuse...mais je ne peux m'empêcher de trouver...encore un truc bizarre?( Décidément...) Le soi-disant reflet me semble penché en avant, vers son interlocuteur, alors que la jeune femme qui rêvasse face à nous est bien droite, sanglée dans son corset...et pourquoi n'y aurait-il pas deux serveuses, aux Folies-Bergère ? Et...la bouteille de bière à gauche n'est pas vraiment placée au même endroit dans le reflet, et, et, vous avez vu en haut à gauche les deux petits pieds verts ?
           Bref, c'est un régal et j'ignorais jusque là ( et oui! ) que ce célèbre chef-d'oeuvre était ici, à London.

      Au dernier étage, quelques beaux tableaux "XXème siècle " et l'exposition "Becoming Picasso", qui présente des oeuvres de ses débuts à Paris. Ce Picasso, c'est vraiment LE grand génie du siècle dernier, quelle force, quelle maîtrise, quelle émotion, enfin...quelle peinture !



Yo, Picasso      Pablo Picasso  1901



Oui, il peut fièrement intituler cet autoportrait de 1901 " Yo, Picasso ". Il se savait génial, et il l'était. Il maîtrisait totalement tout ce qui compte réellement dans la peinture, le dessin, la couleur, la composition, et en plus, comme dit le sage chinois ( lequel ? je ne sais plus..!!!) "ce qui ne peut pas s'apprendre " . Des valeurs qui par les temps qui courent semblent un tantinet obsolètes, et c'est bien dommage, mais bon. Il y en a tout de même encore quelques uns qui résistent...à la mode, à l'argent, au concept-à-la-con, berf, au non- art...







La naine   Pablo Picasso  1901



On se régale de la superbe et hispanique gamme colorée de " la naine" à la composition asymétrique mais parfaitement en équilibre ( et le "rendu" des pointes de satin rose !), mais on peut aussi se souvenir que les grands maîtres espagnols, de Velasquez à Goya, sont des virtuoses du gris, et s'enchanter de cette magnifique "spanish woman" :




Femme espagnole     Pablo Picasso 1901

Enfin, on voit que le jeune Pablo, avant d'être le puissant centaure créatif ( il paraît qu'il disait "je ne cherche pas, je trouve "..est-ce-que c'est vrai ?)  qu'il allait devenir, savait rendre hommage à ses prédécesseurs, dans cet " enterrement ", non du Comte d'Orgaz, mais de son ami Casagemas ...


Evocation ( l'enterrement de Casagemas )  Pablo Picasso 1901




mercredi 28 mars 2012

Après Matisse

Le Centre Pompidou



portrait de jeune fille 1914   Pablo Picasso





Comme cela fait très longtemps que je n'ai pas traîné à "Beaubourg", et que finalement, j'ai "expédié" Matisse assez vite (et puis, bien sûr, il y avait foule...) l'envie d'un dialogue plus "solitaire" avec les oeuvres me prend et je descends deux étages (et d'ailleurs j'en remonte un aussitôt, et à pied, on ne peut pas accéder au "haut" par l'escalator, encore une bizarrerie architecturale..ou plutôt, vraisemblablement, encore une restriction budgétaire côté gardiens !) pour baguenauder à mon aise dans le "fonds".


       Une très grande nature morte de Braque me "cueille" dès l'entrée. Magnifique harmonie sourde, et ce trait faussement incertain, les différents traitements selon la matière...un régal !

fruits sur une nappe et compotier 1925 Georges Braque


Malheureusement, bien sûr il n'y a pas de carte postale reproduisant cette oeuvre, et je ne l'ai pas trouvée sur Internet. A la place je vous offre celle-ci qui lui ressemble beaucoup...





















 Au  détour d'une salle "cubiste", (pas vraiment ma passion, le cubisme...)  je vérifie le "théorème de Ruysdael (au milieu d'une foule de petits paysages hollandais, il y en a un qui est beaucoup plus beau que les autres : approchez, c'est Ruysdael (Jacob, attention, pas Salomon, il y en a 2) mais cette fois -ci c'est Picasso : la maîtrise du portrait de jeune fille, à la belle harmonie froide, et l'oeil ovale de la petite fille (qui semble poser telle une Gilberte aux Champs-Elysées)  m'enchantent.



fillette au cerceau 1912  Pablo Picasso
Il faut beaucoup de kilomètres  de compositions immenses et ennuyeuses ( à part quelques Kandinsky 1ère manière, aux
couleurs éclatantes et les projets d'un architecte fou dont j'ai oublié le nom qui envisageait de faire passer les voitures sous la Seine, bonne idée, dommage qu'il n'ait pas persisté....)
          pour arriver enfin à quelques bribes de rêve sensible, poésie de petits Klee, force expressive d'Eugène Leroy
 (quel dommage qu'il n'y ait que quelques croquis de nus)
 délires "bruts" de Dubuffet, et puis ce paysage de Bacon
(et aussi quelques portraits) dans lequel je me perds,
enchantée un long moment et qui sera décidémment mon préféré pour aujourd'hui.


Il n'y a pas Lucian Freud, il n'y a pas David Hockney .
(ou alors ça m'a échappé !)
Allons à Londres.
Van Gogh in a landscape  1957   Francis Bacon