jeudi 12 mai 2016

Un petit pan de galet bleu

Marielle Guégan   2016




La dynamique de l'épure  :  Marielle Guégan, Tatjana Labossière 

Exposition Galerie Caroline Tresca





Ce titre éminemment Proustien m' est venu  à l'esprit en contemplant longuement le bleu à droite, en haut, dans ce tableau. On sait que je ne suis pas vraiment branchée " abstrait", mais la subtilité, le poli, la matière de cet aplat de couleur m'ont  enchantée.




Marielle Guégan   2016   ( détail)


Evidemment, la photo a beaucoup de mal à traduire ce raffinement. Aussi je vous suggère de faire un tour derrière l'église Saint Sulpice, dans la charmante rue Servandoni, au n° 14, vous trouverez la Galerie Caroline Tresca, et la belle exposition de Marielle Guégan.

Marielle est une artiste pure et dure, qui travaille la matière magnifiquement, qui fait de la gravure ( très technique ! ) et même une sculpture, assez monumentale, d'ailleurs, et qui poursuit tranquillement son chemin épuré, en quête sans doute d'un absolu pictural ( et aussi musical, je trouve qu'il y a là-dedans une mélodie impalpable et obstinée ).

J'ai sur mes murs une oeuvre plus ancienne, de sa première manière, qui m'enchante toujours autant.


Marielle Guégan  1996


C'est le premier tableau que j'ai acheté : je me souviens de mon bonheur, rentrant à la maison avec l'oeuvre sous le bras, j'éprouvai alors un sentiment extraordinaire, le plaisir de posséder un peu de l'âme d'un autre artiste...


J'ai rencontré Marielle sur le boulevard Edgar Quinet, à Montparnasse, un jour de vent en Mai 2000.
C'est une personne lumineuse et entière, au regard bleu...comme le galet.

Du coup, je n'ai pas vraiment d'opinion sur ce que présentait l'autre artiste, mais bon, je suis de parti pris...comme d'habitude !






samedi 2 avril 2016

Le géant poétique

Le langage des fleurs et des choses muettes ( ou Les fleurs du mal )



Anselm Kiefer    Centre Pompidou





J'ai toujours aimé, en reproduction, la peinture d' Anselm Kiefer, mais je ne l'avais jamais vue " en vrai", et j'appréhendais un peu une déception comme celle causée par Joan Mitchell, par exemple. Je le dis tout de suite : ce ne fut pas le cas.

Disons que la surprise...fut plutôt du côté des formats, je savais qu'il affectionnait les grands formats, mais je n'imaginais pas à quel point !




Une idée de l'échelle...



La première salle de l'exposition, bon, ce sont des oeuvres anciennes, truffées de symboles divers et variés qui, je dois dire, ne m'interpellent pas des masses. Mais déjà, il y a des fonds et des détails superbes, alors le sens...je laisse les autres lire avidement les laïus ( laïi ? ) ici et là. Dans la seconde salle, des aquarelles ( tiens, l'aquarelle gondolée, c'est tendance, ça tombe bien...pour mes pauvres petites qui ont pris une malencontreuse douche dans mon palais provençal )




Extase féminine

On fait son petit Egon Schiele ?
( ce n'est pas le titre ! )
























Ces fleurs m'enchantent, plus que les personnages incontestablement. Mais je n'ai encore rien vu...


Anselm Kiefer est un obsessionnel. Les trucs écrits ( très beau graphisme, d'ailleurs, les livres, les collages, les sillons...





Nuremberg    1980

Oh épis vous épis oh épis de la nuit     2012

Wege märkischer sand        photo R.Bayer

Siegfried oublie Brünnhilde       1975
.


















































..les ruines...



Les colonnes   1983      Louisiana Danemark



Oui, c'est monumental, certainement cela a un sens profond, mais honnêtement, je m'en fous.

Ce qui me fascine, chez cet artiste, c'est ...la peinture. Le corps à corps avec la matière, la générosité ( il y en a des couches ! et en plus, j'ai vu sur You Tube ( mais oui, il n'y a pas que des rappeurs déchaînés )  que parfois, il se livrait à des opérations de grattage compulsif, et en plus après il récupère les morceaux tombés...pour d'autres aventures ! ) le sens de la composition, bref, tout ce qui fait la peinture.


Une salle est dévolue à ce qu'il appelle des "vitrines",  installations de récupérations ( j'imagine son atelier ! 😊 ) d'objets divers, d'une beauté et d'une poésie extraordinaires. Un seul bémol : elles ne sont pas vraiment mises en valeur, ( en plus il y a foule ) toutes les unes à la queue-leu-leu dans un espace finalement restreint, dommage...





Daphné



Après la salle des vitrines, on sort des couleurs terre, des gris ( c'est un maître du gris, comme Goya ou Manet ) pour arriver à ma salle préférée, celle du " dormeur du val" et de deux sublimes compositions de fleurs ( en-tête  et ci-dessous )









Böse blumen




Détail de fleurs



Quittons Anselm Kiefer et sa "cuisine" monumentale avec un détail d'un tableau qui me parle particulièrement ...


 


Au peintre inconnu ( détail )    1982     BvB  Rotterdam




Margarethe ( détail)   1981   MMA San Francisco


et la magnifique ...et mystérieuse Margarethe, superbe composition agrémentée d' éléments végétaux.
Retrouver la réalité du Centre Pompidou, et son esthétique follement soixante-huitarde, après cette immersion poétique, c'est dur....

samedi 19 mars 2016

Ma Sainte Victoire...



...On le sait, c'est le Mont Ventoux, et le sujet de l'expo que je prépare pour l'hiver prochain à Paris ( fin Janvier). D'ailleurs, je voulais l'appeler " Mon Ventoux, ma Victoire " ...mais il paraît que ça fait prétentieux ! Bon, ce n'est pas que je me prenne pour Cézanne, pas du tout, c'était juste un petit clin -d'oeil au Maître d'Aix, et à sa montagne obsessionnelle, finalement ce sera " Mon " Ventoux, plus sobre !


Je ne sais pas si ma montagne va intéresser les parisiens, mais, en tous cas, elle apportera un peu de soleil dans la grisaille de la capitale. Naturellement j'ai déjà un bon " fonds " d'anciens que je n'ai jamais exposés ici, pour mémoire :  series Ventoux 1,2 et 3,   series Ventoux 4, 5 et 6, et  le mont Ventoux, mais d'ici là, je compte bien enrichir ma collection.




VTX 27 un rayon de soleil 606 Ac 6F 4/3/2016




VTX 28 nuages 607 Ac 6F  17/3/2016


Voici les deux derniers bébés, dans la " série 6 " des petits, commencés tous deux en Mai dernier ( et oui, il ne fait pas toujours un soleil radieux en Provence !! ) et terminés ce mois de Mars. Comme il fait encore frisquet, j'en ai commencé un avec le sommet enneigé ...et le ciel bleu, j'espère que ce sera comme ça la semaine prochaine pour le week-end de Pâques...




état ce samedi 19 Mars

mercredi 2 mars 2016

Une belle coquille ... vide ! ..ou presque

La fontaine        photo Solvej

Fondation Louis Vuitton      


Cela fait longtemps que nous voulions visiter la Fondation Vuitton, mais les interminables queues nous en avaient toujours dissuadé, jusqu'à présent, et l''Internet, on ne peut réserver pour le jour même. Tout cela étant fort contraignant, notre superbe indifférence à l'égard des grandioses efforts artistiques de Mr Bernard Arnauld pour rendre à Paris son statut de capitale mondiale de L'AAAArt dura  donc plus d'un an.

Mais aujourd'hui, il n' y a pas d'expo ( et en plus, c'est les soldes ! 4 € seulement ) donc peu de queue, c'est le moment ! Bon, on verra le "fonds". Direction le Bois de Boulogne.En fait de fonds, on ne verra rien du tout...Mais il la met où, sa collection, Bernard ? Tout ça pour ça !!! Des immenses murs blancs, complètement vides. Alors certes, c'est une prouesse architecturale, oui, un labyrinthe diabolique mais assez ludique, on se perd tout de suite, on monte, on descend, ah ! enfin une oeuvre : 




Enfin une oeuvre...       photo Solvej

Adrian Villar Rojas        Where the Slaves live 2014







Il y a une dame qui fait le tour de la chose en rigolant...Nous l'imitons. Cela s'appelle "Where the Slaves live ", bravo, Mr Villar Rojas ! Je serais bien tentée de reproduire l'intégralité du texte plus abscons-tu-meurs, mais je ne voudrais pas vous ennuyer...et je suis sûre que vous préférerez admirer ce détail :




Adrian Villar Rojas  Where the Slaves live 2014 (détail)


Cela dit, le personnel est fort aimable et un charmant auprès duquel je me plains de l'absence d'oeuvres à voir me conseille d'aller en bas dans le "grotto". En effet, là, il y a une superbe installation lumineuse d' Olafur Eliasson, et de quoi faire de très belles photos de la splendide fontaine



Baselitz ?      photo Solvej

Olafur Eliasson  Inside the horizon 2014


Olafur Eliasson  Inside the horizon 2014

L'oeuvre d'Eliasson, c'est exactement le contraire de la chose précédente : c'est beau, c'est parfaitement adapté au lieu ( et cela le magnifie, le lieu, et pas le contraire, comme certaines fameuses tôles versaillaises ) c'est subtil ( le jeu des espaces qui sont parfaitement calculés, pour un regard toujours différent, selon l'emplacement où l'on se trouve ) et ça ne délivre aucun message, ouf ! En somme, cela crée de la beauté, c'est tout, donc c'est une oeuvre d'art. Point.












Olafur Eliasson     Inside the horizon 2014



Sinon, il y a des détails intéressants en "déco", par exemple l'éclairage des escaliers par les rampes, et j'aime bien les poissons volants du restaurant. On peut aussi s'installer dans une petite " boîte" centrale pour regarder une vidéo de la construction très bien faite.



Les poissons volants         photo Solvej

Eclairage des escaliers            photo Solvej






















Comme l'exposition qui était en train de s'installer était de l'art chinois contemporain, ( j'ai sournoisement jeté un oeil derrière une porte pas bien fermée et j'ai vu une vidéo géante avec une dame immobile en boucle) pas de regrets pour les "oeuvres "...! La coquille vide est tout de même plutôt belle, en tous cas de l'intérieur, car pour apprécier vraiment l'architecture en tant que telle, de l'extérieur, il faudrait du recul, et c'est ce qui manque le plus, je trouve.

A y être, Mr Arnauld aurait bien pu subventionner la déviation de la route qui est juste devant son chef-d'oeuvre, et faire un grand beau terre-plein, au lieu d'avoir des moches bagnoles qui gâchent !

 Et on se serait lentement approché à pied, comme vers une cathédrale, ç'aurait été beaucoup plus BEAU.

samedi 6 février 2016

Egon et Léopold , sur un pas espagnol

Le portail de la Hofburg              photo Solvej

Mercredi : Spanische Hofreitschule, Österreichische Nationalbibliothek, Leopold Museum



           La Spanische Hofreitschule, qui égale en réputation le Cadre Noir de Saumur, est une attraction TRES prisée par les touristes, mais comment quitter Vienne sans avoir vu le fameux " pas espagnol " ?  Aussi, nous faisons bravement la queue en ce dernier matin. Le spectacle est assez pauvre ( il faut vraiment adorer les chevaux ! ) mais l'endroit est impressionnant.

Juste à deux pas se trouve la Bibliothèque Nationale, un trésor baroque assez prisé lui aussi. Lorsqu'on pénètre dans cet antre extraordinaire, on est saisi dès l'abord par un parfum indescriptible, vieux papiers, poussière, cire...envoûtant !
Ce paradis du bibliophile vaut le détour, des vitrines exposent des chefs-d'oeuvres enluminés, on passerait des heures à les admirer tous un à un.


Enluminures           photo Solvej

Plus d'enluminures           photo Solvej

Dans la Bibliothèque        photo Solvej


















     















Après cette parenthèse équestre et littéraire, retour à la peinture. Dans le Museum Quartier, un projet très ambitieux ( à l'intérieur d'une ancienne et très belle caserne, en face du KHM, a été créé tout un centre d'art contemporain, musées, vitrines ( hum...une fois de plus, on se demande si c'est " en travaux" ou si c'est l'oeuvre...) cafés arty et toutes sortes de choses, qui sont certainement plus animées aux beaux jours.
Au milieu de ça, un grand cube blanc, c'est le Leopold Museum.  Ce musée, comme l'Albertina, me séduit d'emblée par ses dimensions confortables, ses grands  murs colorés qui magnifient une ou deux oeuvres, au maximum.

Ici Klimt est en majesté, il y a un  grand  " patchwork " mais je ne sais plus lequel , ( death  and life 1915 ) et trois superbes carrés...qui me font regretter..., mais je l'ai déjà dit.




Gustav Klimt         Le grand peuplier II   1902/3

Gustav Klimt         Lac Attersee  1900

Gustav Klimt         Un matin à l'étang 1899



Et je le redis encore, ce qui est frappant dans ces paysages, en dehors de la composition très "glamour" et du format carré qui leur confèrent un modernisme de bon aloi ( d'où leur succès, il faut voir tous les produits dérivés dans l'immense "Museum-shop" ) c'est  la sensibilité de la touche, impressionniste, peut-être, mais si juste aussi, tout en étant très " décorative" ( le lac Attersee ) que je trouve magnifique.

Mais c'est pas le tout, ce Leopold était le plus grand collectionneur de Schiele, donc la place d'honneur, c'est pour lui. On lira en écrasant une larme le récit de sa vie ( et surtout de sa fin ) tragique, évidemment disparaître à 28 ans ça fait de vous un auteur culte.  Mais aussi, après avoir vraiment laissé une oeuvre, c'est incontestable. Je circule au milieu de tous ces tableaux qui se ressemblent beaucoup, en me demandant comment il aurait évolué s'il n'était pas mort...



Egon Schiele      Soleil couchant   1913

Anton Kolig                Paysage d'hiver avec soleil couchant 1917
photo Solvej  ( désolée, je n'en ai pas trouvé de meilleure !)






















Ses premieres oeuvres démontrent déjà cette maîtrise graphique incroyable, ça s'appelle le talent, peut-être même le génie ( du dessin) que je n'enlèverai pas à ce pauvre Egon. Mais pour moi, la peinture, ce sera toujours davantage du côté de gens comme  Anton Kolig, par exemple, et son soleil couchant, c'est mon coup de coeur du Leopold.
Ce qui est amusant, c'est qu'au dernier étage, une immense baie vitrée toute hauteur entre deux murs donne l'illusion d'être un tableau : "coucher de soleil sur Vienne". C'est le plus beau !


Terminons avec un Schiele parfait :




Egon Schiele             Edith en robe rayée, assise   1915













Egon Schiele             Autoportrait au physalis  1912



                                et le dernier clin d'oeil de cet artiste singulier, unique.





Voilà, Vienne, c'est fini. Auf wiedersehen, ou plutôt, en pur viennois : " pfiat gott ! "


Combien pour ce chien, dans la vitrine ?            photo Solvej








vendredi 5 février 2016

J'ai deux amours ... la la la...

Titien  Jeune femme à la fourrure  ca 1535

Rubens  La petite pelisse ( Hélène Fourment) 
( détail) 1636/38


 






 








Mardi : KunstHistorischesMuseum, Kunsthaus Wien







... On le sait, Rubens et Titien. Enfin, deux GRANDS amours, parce que j'en ai aussi plein d'autres. C'est dire si le KunsHistorischesMuseum, vulgairement appelé KHM, va me combler . A gauche, peinture "hollandaise-flamande", à droite peinture italienne. A gauche, la ravissante Hélène Fourment et sa petite pelisse, à droite la sublime inconnue à la fourrure: match nul. Et s'il n'y avait qu'elles deux ...mais le KHM est grand comme le Louvre, et tout aussi riche. Et en plus, il propose au visiteur exténué,  dans chaque salle,  de voluptueux canapés de velours bleu dont nous userons largement.
Nous commençons par la gauche, le " Nord". La salle Brueghel ( dont le KHM possède la plus grande collection au monde ) est le premier éblouissement. Je me perds dans les lointains du célèbre "Chasseurs dans la neige ",  j'adore la subtile harmonie du " Gloomy day" ( jour sombre ? ça le fait moins, je trouve ), je suis époustouflée par " La conversion de Paul", quelle extraordinaire composition, qui amène l'oeil juste sur la minuscule tache bleue du manteau de l'apôtre à terre.




Pieter Brueghel l'Ancien          La journée sombre  1565



Pieter Brueghel l'Ancien       La conversion de Paul     1567


Pieter Brueghel l'Ancien   La conversion de Paul
( détail )



La photo ne rend pas vraiment justice à la grande subtilité des couleurs, surtout la grande, le détail est plus juste. Mais quelle grande idée d'avoir installé un premier plan " important " ( le cavalier jaune) et d'avoir attiré l'attention sur le sujet ( Paul ) rien que par la composition et la couleur ! Génial .


On continue dans le génie ( mais je n'aurai bientôt plus aucun superlatif en magasin ! ) avec
" L'atelier du peintre", de Vermeer, quasiment aussi prenant que La vue de Delft. Pas de mur jaune, mais ces rayures noires...




Vermeer      L'atelier du peintre  ca 1666/68



Je ne voudrais pas oublier une belle de Van Dyck, qui me ravit



Anton Van Dyck     Portrait de jeune femme  1630



Et puis le voilà, le Maître, en plus ils ont eu la bonne idée de le laisser à côté de sa bien-aimée, le maître vieillissant  ( cet autoportrait date d'un an avant sa mort ) portant beau toujours, et ébloui, fou de la lumineuse beauté de sa jeune épouse...Je ne vais pas les séparer !




Rubens  La petite pelisse ( Hélène Fourment) 1636/38

Rubens          Autoportrait ca 1638/40






























On se perd dans cette chair éblouissante, ce doit être un des tableaux les jouissifs du monde, et on comprend pourquoi Rubens a légèrement triché sur la longueur du bras gauche, il voulait absolument traiter en gloire ce ventre chéri...Une vraie splendeur !



Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ...



Rubens        L'enfant Jésus avec Jean-Baptiste et deux anges  ca 1615/20



Retrouvons notre sérieux : l'admirable " Déploration du Christ ", les grandes compositions ( les fleuves, les miracles de St Ignace ( avec les modellos de la main de Rubens ) l'exquise Ste famille sous un pommier, etc..) je suis au paradis !




 Rubens        La déploration du Christ ca 1615



Bon, on a bien compris que TOUS les grands de la peinture du Nord étaient représentés dans les collections des Habsbourg, évidemment, j'allais oublier Rembrandt, Ruysdaël, Cranach, Dürer, Avercamp et, et tous les autres moins connus, aller, une petite halte, justement il y a une cafet' juste au milieu, dans une somptueuse rotonde, ouf !

         Une bière et une saucisse plus tard, on attaque l' Italie, non sans avoir jeté un oeil aux fresques de ...Klimt,   y avait longtemps. C'est loin ( il y a des jumelles ! )et pas très beau. ( mais ça fait riche ! ) Honneur au premier des premiers, Tiziano le grand, l'unique.


Titien         Il bravo ca 1520

Titien          Lucrèce et Lucius 
Tarquinius Collatinus        ca 1515








Le premier portrait qui retient mon attention, c'est le merveilleux " Bravo", ce mouvement, que l'on retrouve d'ailleurs un peu plus loin, dans  le " Lucrèce et Lucius Tarquinius", quel effet !
Mais peut-on vraiment ajouter des mots...est-ce utile ?



Titien          Portrait de Johann Friedrich de Saxe  1550/1


Et la composition grandiose du portrait de  J.F. de Saxe....Et les magnifiques Madonnes...



Titien           Madonne des bohémiens   ca 1510

Titien           Madonne aux cerises   ca 1516/18



Un enchantement. Notre préféré, je crois :




Titien             Le Christ et la femme adultère   1512/30 



Ce qui se passe dans ce tableau me laisse un long temps rêveuse devant...
Mais il faut continuer,  il y en a tant et tant, de Veronese  en Palma il vecchio, de Corregio en Lotto,  de Giorgione en Bellini ( mais la Suzanne de Tintoret, niet ? déplacement ? ) aussi une somptueuse salle Velasquez sur fond rose assorti  aux robes des infantes, aussi deux-trois peintures françaises, tiens, notre né-natif de Carpentras, Joseph Siffrein Duplessis, et enfin bien sûr le cher Caravage...





Palma il Vecchio       Jeune femme de profil ca 1512

Titien           Violante  1510/15


















Giovanni Bellini       Jeune femme à sa toilette (détail) 1515

Veronese             Lucrèce ( détail)  1580/3





























                   Concluons avec ces quatre belles vraiment belles cette visite si riche qu' elle nous laisse  dans les yeux un indéniable éblouissement,  mais aussi dans la tête ...une confusion certaine ! Il va falloir faire le tri. 

Pour nous changer les idées, nous prenons le tram ( qui nous donnera un bon aperçu  de la belle cité de Vienne) pour aller dans les fins fonds voir la maison-musée Hundertwasser, " KunstMuseum" Wien. Ce n'était peut-être pas une bonne idée, mon mari est resté à Titien et apprécie mollement les centaines de petits tableaux colorés qui se ressemblent tous un peu, il faut dire. Quant à moi, après l'épreuve KHM, je ne suis pas d'accord avec sa théorie du " sol pas plat", c'est un cauchemar pour les pieds  fatigués !



Kunsthaus Wien           photo Solvej

Friedrich Undertwasser          Le grand chemin 1955






















               

               Et je ne parlerai pas de l'exposition d' Eêêuvres dernier-cri à l'étage supérieur...

Mais enfin, j'aime bien cette " maison du Fada" locale, il en faut des imaginatifs dans son genre...




Friedrich Undertwasser     Immeuble écologique
« Je suis impatient
De devenir humus moi même
Enterré nu sans cercueil
Sous un hêtre planté par moi
Sur ma terre de Ao Tea Roa
La mise en terre devra se faire sans cercueil,
Enveloppé dans un suaire, dans une couche de terre
D’au moins 60 centimètres d’épaisseur.
Un arbre devra être planté sur la tombe
Afin de garantir que le défunt vivra
Symboliquement et réellement.
Une personne décédée est sujette à la réincarnation sous la forme
Par exemple d’un arbre qui pousse sur
Lui et à travers lui. Le résultat serait
Une forêt sacrée de morts-vivants.
Un Jardin de la mort joyeuse. »

                                                                F.Undertwasser