vendredi 28 mars 2025

Vent du Nord

A l'est du soleil et à l'ouest de la lune, avant 1887 Coll p



Exposition  Christian Krohg ( 1852-1925 ).  Le peuple du Nord       Musée d'Orsay 



Une belle exposition, pas encore trop fréquentée, sur un affilié " Skagen " qui ne manque pas de charme. Et puis bien sûr je me sens en terre connue, j'ai l'impression de sentir ce parfum  air froid/embruns/filets de harengs sucrés  qui caractérise l'arrivée au Danemark en venant d'Allemagne...

Et puis je reconnais  la famille danoise, ici ma tante Ruth :


Un adieu, 1876
Göteborg Kunst Museum

Krohg est un formidable portraitiste, mais aussi un virtuose capable d'évoquer aussi bien l'atmosphère enfumée d'un café intello  que le vent glacé sur la mer du Nord


Portrait du peintre Gerhard
Munthe, 1885  Oslo NMuseet
  
Les bohémiens ( dans mon atelier ), 1885 
Lillehammer Kunst Museum

à gauche son élève Edvard Munch






Le haut-fond ( détail), 1897
 Kode Bergen Art Museum

Dans la première salle, l'accent est mis sur la composition très moderne pour l'époque de ses toiles, vraisemblablement inspirée par son séjour à Paris ( en effet, il y a comme un air Caillebotte là-dedans) (et surtout la pluie ) la plupart du temps asymétrique. 

Rue de village à Grez, 1882
Bergen KBArt Museum






La matière est belle et le coup de pinceau fougueux. Mais c'est  aussi parce que c'est  un excellent dessinateur

La terrasse du café Engebrets, 1895
Oslo Museum

et cela lui permet d'évoquer avec une infinie justesse les expressions enfantines, comme dans la charmante scène de lecture du coucher ( en haut) l'attention des deux fillettes, ou la détermination de ce  jeune garçon, ou l'amour maternel :
 



Garçon de courses buvant du café, 1885
Göteborg KMuseum

Le tressage des cheveux, 1888
Oslo NMuseet























Et alors en plus, on nous apprend que Christian Krohg était un homme bien, un intellectuel "social" qui se préoccupait du sort des  plus démunis, et qui écrivit un roman intitulé "Albertine "  racontant l'histoire d'une prostituée qui fit scandale, et il y a toute une salle consacrée à cet événement :


L'avertissement ( détail), 1886
Kristiansand Kunstsilo


La lutte pour l'existence ( détail), 1889
Oslo NMuseet

 

















J'aime bien les harmonies de couleurs "sourdes" des vêtements des ouvrières ci-dessus, nettement moins les expressions implorantes de " La lutte pour l'existence" ou honteuse pour Albertine, ça me rappelle la dernière salle de la Galleria d'Arte Moderna à Milan, ces grandes machines sinistres et bien pensantes. Pourtant, les romans d'Emile Zola me font pleurer, alors comment se fait-il que je ne sois pas  plus émue ?
Je crois que c'est parce C.Krohg veut trop en dire, ( un peu comme Pelizza di Volpedo justement dans le " " Quarto stato " à Galleria d'Arte Moderna ) il montre plus qu'il ne suggère et de ce fait, peut-être détournons nous le regard, gênés ? Ou son discours est-il trop "militant" ? 
En fait je pense que c'est là que le bat blesse, on voit d'abord l'intention, et après la peinture. Or c'est le contraire chez tous les grands génies.

Et c'est peut-être pour cela que Krohg est seulement un bon peintre.

Mais c'est déjà pas mal !! 

On peut vérifier cette théorie sur le chemin de la sortie en passant par les salles Manet, Courbet qui sont sur le chemin. 


P.S. : Deux détails rigolos pour finir

 Quelle souris particulièrement
affamée a grignoté ce globe, ou quel
restaurateur amoureux et distrait ?



 Un ruban tue-mouches un peu plus chic que
ceux que j'utilise à la campagne qui
déplaisent tant à ma fille






















Toutes les photos  crédit ©Solvej

samedi 22 mars 2025

Un peu plus de frivolités

C.Dior J.Galliano 2004/5

Exposition Louvre Couture     Musée du Louvre 



C'est très tendance en ce moment de présenter en majesté la Haute Couture,    ( rien que le terme, ça fait musée !  ) ce n'est pas forcément un mal car la plupart des robes présentées sont d'authentiques oeuvres d'art, et puis le magasin Louvre a sans doute voulu "booster" son rayon "mobilier et objets d'art" qui était largement à l'écart des hordes Jocondo-selfiesques, donc c'est une réussite, je ne sais pas si ça a donné de l'air à Mona Lisa mais côté Rivoli il y a du monde, maintenant.

Bon, disons le tout net, rien à voir avec l'éblouissement D&G, mais ce n'est pas vraiment le même concept. Au Grand Palais, on plonge dans un univers unique, celui de deux créateurs inspirés par une mythologie personnelle ( que nous partageons intégralement),  alors qu'ici, le fil conducteur c'est plutôt un dialogue entre l'objet d'art et la création de mode, un peu comme l'épatante démarche de Matchwithart  que je suis sur Instagram avec grand intérêt.


Joseph Stella, Flores 1931 et la robe  
©Matchwithart ça serait pas
 D&G par hasard ?

  

J.C. de Castelbajac 2010/11


Mais on ne va pas bouder son plaisir, la plupart des "matchs" sont très réussis, et les robes somptueuses. Et puis, en effet, on peut aussi apprécier au passages quelques chef-d'oeuvres moins textiles

Ravissante table en "Vieux Paris"

Et cette marqueterie de pierres dures !

Passion verre

❤️

          





























Ah ! Ces verres...je me demande toujours comment
ils ont réussi à parvenir intacts jusqu'à nous.




Le problème avec cette exposition est que l'on fait des kilomètres entre chaque présentation ! Et qu'à la fin de l'après-midi, épuisée, on constate en prenant ( enfin) le plan ( ce qu'on aurait pu faire au début, cela aurait évité quelques errances dans l'argenterie et le buffet Henri II )  qu'on en a vu à peine la moitié...

Première visite :

J.P.Gaultier 2008/9

G.Valli 2018/19

Givenchy A.Mc Queen 1997

C.Dior M.G.Chiuri 2018/19

Chanel K.Lagerfeld 2012/13

Undercover J.Takahashi 2017/18

A.Mc Queen 2010










                                      



                                                                             et ma préférée




Seconde visite : 

Cette fois bien organisés, ah ah, on attaque dans le bon sens, et surtout dans l'esprit de l'exposition, qui est un dialogue entre l'objet d'art et l'objet mode ( dixit la brochure ) et en effet, on apprécie beaucoup plus et les uns et les autres. Et comme " L'exposition joue donc de ces échos, quelquefois exacts et précis, souvent fantasmés et oniriques" ( toujours la brochure ) voici mon choix perso, subjectif et tout à fait onirique :

Charles de Vilmorin 2024/25
prenons en de la graine 😂

Exquises et fragiles
floraisons

V. Westwood 2012/13 et une sublime 
marqueterie de nacre




 
 

Blanc d'abord...tout est dans les creux et les pleins, les jeux de 
lumière, subtil subtil ...










Puis un prisme de couleurs douces, les images de 
ce manteau me rappellent quelque chose ...qui n'est pas au Louvre


C. Dior  M.G. Chiuri 2017/18

Tarot en cours...

Une ravissante façon de présenter
une collection de tasses
 On ne voit pas très bien sur la photo,
 mais ce sont les cartes du Tarot 
Visconti di Modrone qui sont brodées sur le manteau




Or, il y en a à profusion, du bronze doré en veux-tu en voilà, du clinquant mais pas que, c'est tout de même bluffant et puis au milieu de toute cette richesse, la ravissante petite jeune fille florentine , sur fond or aussi. Je suis toujours éblouie par les faiences d'Andrea della Robia, si vivantes...quand on pense à la prouesse technique.

 




T.Mugler 1995/96

Andrea della Robia, buste de jeune
femme en médaillon 1465/70

L.Vuitton Marc Jacobs
 2009/10


Toujours dans le jaune, toujours affriolant mais plus citron





Versace Donatella Versace 2002/3

Atelier Fontana
 Ecuelle d'accouchée et son assiette
Le bain du nouveau-né

Cette galerie de grands hommes de Juste de Gand
et Berruguete fait son effet, mais difficile à admirer de près

Bleu baroque, bleu rococo, mais le plafond est 19è, je n'aurais pas cru

Chanel K.Lagerfeld 2019

Carolus-Duran,
Le triomphe de Marie de Médicis 
1878

Gucci A.Michele 2017





Le pantalon écossais avec le manteau à fleurs !😉


Rose Pompadour

A. Mc Queen 2007

François Boucher, Portrait de la 
marquise de Pompadour 1750

Viktor et Rolf 2021/22








Rouge sang-de-boeuf et grande élégance





Nécessaire en or ciselé
Angleterre 1770

Brummel et Madame

Un amour de petite
bouteille et deux délicieux
pots à fard






Un véritable régal que cette exposition, et qui nous a fait découvrir une ( toute ) petite partie des trésors
que renferme le musée, mais maintenant qu'on ne fait plus la queue ( quel piiiiieeeeddd !! ) nous reviendrons. Pour terminer, un petit jeu : cherchez l'intrus dans cette vitrine 

Dolce Gabbana 2016 

Toutes les photos crédit @Solvej

vendredi 14 mars 2025

Fragments...d'un discours assez flou

En cette fin d'hiver je ne sais quelle mouche me piqua, mais fatiguée de  trop de mont Ventoux et de cette vue lointaine , j'ai voulu revenir aux choses simples et proches, et à une idée très ancienne qui était de "faire des détails en gros plan qui deviendraient donc "abstraits", sans toutefois replonger dans la nature morte à laquelle je m'étais déjà beaucoup adonnée, et influencée de toutes parts, y compris par ma fréquentation maintenant hebdomadaire du Louvre, grâce à la carte magique, mais que n'y ai-je pensé plus tôt 🙄 , et mes souvenirs des merveilles milanaises, plus quelques relents d'expos de collègues de bureau plus imaginatifs et plus branchés que moi, et bien sûr l'inoubliable époustouflante exposition Dolce Gabbana au Grand Palais,

bref (ça se voit que mon écrivain préféré c'est Proust ?) 

en cette fin d'hiver j'ai pété un cable et voilà le résultat :

Fragments    Acryliques sur toile 40x40


636 FGT 1 La souillarde
  4/2/2025

637 FGT 2 La grange
11/2/2025

638 FGT 3 La piscine  
10/3/2025




639 FGT 4 Le salon
18/2/2025

 





































 
640 FGT 5 La cuisine
12/3/2025

642 FGT 6 L'entrée
30/4/2025