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A l'est du soleil et à l'ouest de la lune, avant 1887 Coll p |
Exposition Christian Krohg ( 1852-1925 ). Le peuple du Nord Musée d'Orsay
Une belle exposition, pas encore trop fréquentée, sur un affilié " Skagen " qui ne manque pas de charme. Et puis bien sûr je me sens en terre connue, j'ai l'impression de sentir ce parfum air froid/embruns/filets de harengs sucrés qui caractérise l'arrivée au Danemark en venant d'Allemagne...
Et puis je reconnais la famille danoise, ici ma tante Ruth :
Krohg est un formidable portraitiste, mais aussi un virtuose capable d'évoquer aussi bien l'atmosphère enfumée d'un café intello que le vent glacé sur la mer du Nord
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Portrait du peintre Gerhard Munthe, 1885 Oslo NMuseet |
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Les bohémiens ( dans mon atelier ), 1885 Lillehammer Kunst Museum à gauche son élève Edvard Munch |
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Le haut-fond ( détail), 1897 Kode Bergen Art Museum |
Dans la première salle, l'accent est mis sur la composition très moderne pour l'époque de ses toiles, vraisemblablement inspirée par son séjour à Paris ( en effet, il y a comme un air Caillebotte là-dedans) (et surtout la pluie ) la plupart du temps asymétrique.
La matière est belle et le coup de pinceau fougueux. Mais c'est aussi parce que c'est un excellent dessinateur
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Garçon de courses buvant du café, 1885 Göteborg KMuseum |
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Le tressage des cheveux, 1888 Oslo NMuseet |
Et alors en plus, on nous apprend que Christian Krohg était un homme bien, un intellectuel "social" qui se préoccupait du sort des plus démunis, et qui écrivit un roman intitulé "Albertine " racontant l'histoire d'une prostituée qui fit scandale, et il y a toute une salle consacrée à cet événement :
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L'avertissement ( détail), 1886 Kristiansand Kunstsilo |
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La lutte pour l'existence ( détail), 1889 Oslo NMuseet |
J'aime bien les harmonies de couleurs "sourdes" des vêtements des ouvrières ci-dessus, nettement moins les expressions implorantes de " La lutte pour l'existence" ou honteuse pour Albertine, ça me rappelle la dernière salle de la Galleria d'Arte Moderna à Milan, ces grandes machines sinistres et bien pensantes. Pourtant, les romans d'Emile Zola me font pleurer, alors comment se fait-il que je ne sois pas plus émue ?
Je crois que c'est parce C.Krohg veut trop en dire, ( un peu comme Pelizza di Volpedo justement dans le " " Quarto stato " à Galleria d'Arte Moderna ) il montre plus qu'il ne suggère et de ce fait, peut-être détournons nous le regard, gênés ? Ou son discours est-il trop "militant" ?
En fait je pense que c'est là que le bat blesse, on voit d'abord l'intention, et après la peinture. Or c'est le contraire chez tous les grands génies.
Et c'est peut-être pour cela que Krohg est seulement un bon peintre.
Mais c'est déjà pas mal !!
On peut vérifier cette théorie sur le chemin de la sortie en passant par les salles Manet, Courbet qui sont sur le chemin.
P.S. : Deux détails rigolos pour finir
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Quelle souris particulièrement affamée a grignoté ce globe, ou quel restaurateur amoureux et distrait ? |
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Un ruban tue-mouches un peu plus chic que ceux que j'utilise à la campagne qui déplaisent tant à ma fille |
Toutes les photos crédit ©Solvej
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