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Le bar des Folies-Bergère Edouard Manet 1881-82 |
Courtauld Gallery
Je n'étais jamais allée au Courtauld Institute, et pourtant j'avais le sentiment d'avoir visité ( en plusieurs voyages et différentes époques ) tous les musées de Londres, mais peut-être ai-je oublié...et puis, aux temps lointains du swinging London, si j'allais tout de même déjà dans les musées, je fréquentais surtout mon adoré magasin "Biba" ( aaaaaahh ! celles qui ont connu cela me comprendront ) et Carnaby Street..Donc, c'est une découverte et un endroit tout à fait exquis, superbe cour intérieure ( et il y a même un rayon de soleil) (si, si ) splendide collection..et magnifique expo. Quelques tableaux anciens pour commencer, mais justement je commence à m'énerver ( voir mon récit "National Gallery") car je les trouve un peu bizarres...
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Judith avec la tête d'Holopherne Titien |
...déjà, j'ai du mal à reconnaître mon bien-aimé Titien, encore celui-là, à la rigueur, mais il y a un "Andromède " affreux..( Pardon, mille pardons, Andromède est à la Wallace collection ! Et je ne me souviens plus de celui que j'ai trouvé "affreux". Honte...) et quelques Rubens étonnamment "léchés"...bizarre, oui, j'ai dit "bizarre"
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Don Francisco de Saavedra Goya 1778 |
En revanche, le superbe portrait de Goya, immédiatement repéré dans l'encadrement d'une double porte, me comble. Il y a aussi une très belle collection d'impressionnistes, cocorico, et puis " le bar des Folies-Bergère " de Manet (voir en haut de la page) qui a lui seul vaut le voyage. En plus, devant ce tableau-là, on peut rester une heure et discuter à l'infini, ce que je ne me prive pas de faire avec mon amie anglaise. Les "explications officielles" ( à lire à côté du tableau) mettent longuement l'accent sur le reflet dans le miroir de la serveuse...mais je ne peux m'empêcher de trouver...encore un truc bizarre?( Décidément...) Le soi-disant reflet me semble penché en avant, vers son interlocuteur, alors que la jeune femme qui rêvasse face à nous est bien droite, sanglée dans son corset...et pourquoi n'y aurait-il pas deux serveuses, aux Folies-Bergère ? Et...la bouteille de bière à gauche n'est pas vraiment placée au même endroit dans le reflet, et, et, vous avez vu en haut à gauche les deux petits pieds verts ?
Bref, c'est un régal et j'ignorais jusque là ( et oui! ) que ce célèbre chef-d'oeuvre était ici, à London.
Au dernier étage, quelques beaux tableaux "XXème siècle " et l'exposition "Becoming Picasso", qui présente des oeuvres de ses débuts à Paris. Ce Picasso, c'est vraiment LE grand génie du siècle dernier, quelle force, quelle maîtrise, quelle émotion, enfin...quelle peinture !
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Yo, Picasso Pablo Picasso 1901 |
Oui, il peut fièrement intituler cet autoportrait de 1901 " Yo, Picasso ". Il se savait génial, et il l'était. Il maîtrisait totalement tout ce qui compte réellement dans la peinture, le dessin, la couleur, la composition, et en plus, comme dit le sage chinois ( lequel ? je ne sais plus..!!!) "ce qui ne peut pas s'apprendre " . Des valeurs qui par les temps qui courent semblent un tantinet obsolètes, et c'est bien dommage, mais bon. Il y en a tout de même encore quelques uns qui résistent...à la mode, à l'argent, au concept-à-la-con, berf, au non- art...
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La naine Pablo Picasso 1901 |
On se régale de la superbe et hispanique gamme colorée de " la naine" à la composition asymétrique mais parfaitement en équilibre ( et le "rendu" des pointes de satin rose !), mais on peut aussi se souvenir que les grands maîtres espagnols, de Velasquez à Goya, sont des virtuoses du gris, et s'enchanter de cette magnifique "spanish woman" :
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Femme espagnole Pablo Picasso 1901 |
Enfin, on voit que le jeune Pablo, avant d'être le puissant centaure créatif ( il paraît qu'il disait "je ne cherche pas, je trouve "..est-ce-que c'est vrai ?) qu'il allait devenir, savait rendre hommage à ses prédécesseurs, dans cet " enterrement ", non du Comte d'Orgaz, mais de son ami Casagemas ...
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Evocation ( l'enterrement de Casagemas ) Pablo Picasso 1901 |