Exposition Walter Sickert, peindre et transgresser Petit Palais
L'ennui 1914 Tate Modern |
Il faut dire qu'en plus, le parti pris de la muséographie n'aide pas, les couleurs rabattues des murs ne flattant pas particulièrement la gamme de couleurs éminemment plombée de l'anglais.
Salle "des Music-halls " |
Ses tableaux de théâtres, cirques et autres music-halls , sur ce fond aubergine, sont déprimants au possible, bien qu'assez habiles, je l'admets.
Dans les petits paysages urbains, en voilà un qui me rappelle quelque chose :
The red shop 1888 Norwich Castle Museum |
Solvej, James Lewis de Ballydehob 1986 |
Ha ha, c'est peut-être pour cela que ce Sickert ne m'épate pas plus que ça !
En fait, je trouve que c'est surtout un bon dessinateur, avec un sens du cadrage assez bluffant, en somme je me demande pourquoi il n'a pas été illustrateur publicitaire ...il me semble qu'il aurait parfaitement réussi.
Aubrey Beardsley ca 1894 Tate Gallery |
Et alors, quand il se mêle de faire des portraits...( quand je pense qu'il était ami avec Jacques-Emile Blanche !! ) tu m'étonnes que ça n'ait pas trop marché et que les modèles étaient pas contents ...Ils sont tous plus affreux les uns que les autres.
A part celui-ci ( que j'ai cru autoportrait ! ) mais non, c'est de Whistler !
James McNeill Whistler, Sketch portrait of Walter Sickert 1886 Hugh Lane Gallery Dublin |
Les nus, c'est pareil, pas de chair, pas de vie.
Revenons au père Degas, ça c'est un beau morceau de viande, qui fait envie :
E.Degas, Après le bain, femme nue couchée 1855-1890 Coll D. et E. Nahmad |
Il y a aussi un Lucien Freud, moins sexy mais aussi beau.
Même ses crobards sont poussifs, quand ils ne sont pas faux ( ha ha, pas autant qu'un grand Bonnard à l'anatomie plus que discutable, mais très décoratif ).
Et quand Mister Sickert veut faire de la couleur, diable, ça décoiffe :
Brighton Pierrots 1915 Tate Gallery |
et encore, ma photo ne rend pas vraiment justice à cette harmonie d'une acidité à faire grincer des dents, on dirait des couleurs de jelly ! Son amour du vert malachite est plus heureux ici :
Nuit d'amour 1920 Manchester Art Gallery |
Celui-là je l'aime bien, le rayon de lumière oblique, la salle du caf' conc' derrière, il y a indubitablement une atmosphère.
Mais enfin, tout cela est assez anodin, assez morne et mort en somme, on a l'impression qu'il avait une idée grandiose et que très rapidement, cela l'ennuyait...et il passait à autre chose .
Moi aussi, je vais passer à autre chose...