jeudi 24 novembre 2022

L'ennui

Exposition  Walter Sickert, peindre et transgresser    Petit Palais 






L'ennui 1914      Tate Modern



C'est le titre du tableau le plus connu de ce Walter Sickert, et en effet, c'est bien le sentiment qui domine à la visite de cette (énorme) exposition.  Oui, je le dis, je me suis beaucoup ennuyée au Petit Palais ce dimanche. Les week-end se suivent...et ne se ressemblent pas. A la fraîcheur, l'innocence de Léon Bonvin succède cette accumulation de croutes truquées, dans lesquelles je n'ai vu ni transgression ( quel titre racoleur ! ) ni surtout émotion.

Il faut dire qu'en plus, le parti pris de  la muséographie n'aide pas, les couleurs rabattues des murs ne flattant pas particulièrement la gamme de couleurs  éminemment plombée de l'anglais.



Salle  "des Music-halls "

Ses tableaux de théâtres, cirques et autres music-halls , sur ce fond aubergine, sont déprimants au possible, bien qu'assez habiles, je l'admets.


 
                            Dans les petits paysages urbains, en voilà un qui me rappelle quelque chose :


The red shop   1888  Norwich Castle Museum




Solvej, James Lewis de Ballydehob 1986




















Ha ha, c'est peut-être pour cela que ce Sickert ne m'épate pas plus que ça !


En fait, je trouve que c'est surtout un bon dessinateur, avec un sens du cadrage assez bluffant, en somme je me demande pourquoi il n'a pas été illustrateur publicitaire ...il me semble qu'il aurait parfaitement réussi. 


Aubrey Beardsley
ca 1894 Tate Gallery



Et alors, quand il se mêle de faire des portraits...( quand je pense qu'il était ami avec Jacques-Emile Blanche !! ) tu m'étonnes que ça n'ait pas trop marché et que les modèles étaient pas contents ...Ils sont tous plus affreux les uns que les autres.


A part celui-ci ( que j'ai cru autoportrait ! ) mais non, c'est de Whistler !


James McNeill Whistler,
Sketch portrait of Walter Sickert  1886
Hugh Lane Gallery Dublin





Les nus, c'est pareil, pas de chair, pas de vie.


Revenons au père Degas, ça c'est un beau morceau de viande, qui fait envie :


E.Degas, Après le bain, femme nue couchée
1855-1890  Coll D. et E. Nahmad

                                   

                                          Il y a aussi un Lucien Freud, moins sexy mais aussi beau.
Même ses crobards sont poussifs, quand ils ne sont pas faux ( ha ha, pas autant qu'un grand Bonnard à l'anatomie plus que discutable, mais très décoratif ).  


Et quand Mister  Sickert veut faire de la couleur, diable, ça décoiffe :



Brighton Pierrots 1915 Tate Gallery

                                  
                                  et encore, ma photo ne rend pas vraiment justice à cette harmonie d'une acidité à faire grincer des dents,   on dirait des couleurs de jelly ! Son amour du vert malachite est plus heureux ici :



Nuit d'amour 1920  Manchester Art Gallery


Celui-là  je l'aime bien, le rayon de lumière oblique, la salle du caf' conc' derrière, il y a indubitablement une atmosphère. 

Mais enfin, tout cela est assez anodin, assez morne et mort en somme, on a l'impression qu'il avait une idée grandiose et que très rapidement, cela l'ennuyait...et il passait à autre chose .

Moi aussi, je vais passer à autre chose...


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