Eugène Leroy Galerie Nathalie Obadia
Noël 88 ( détail) |
Pousser la porte de la Galerie Nathalie Obadia, cet après-midi d'automne ensoleillé, c'est entrer dans un monde véritablement poétique, c'est un voyage en soi. Au départ, le parcours semble légèrement austère ( et puis, il règne le silence de cathédrale inhérent aux lieux de l' Art, saisissant contraste avec le brouhaha de ce quartier des Halles ).
Galerie Nathalie Obadia Exposition Eugène Leroy |
Il faut dire que la peinture d' Eugène Leroy n'est pas " facile", et au premier abord, on a plutôt une impression confuse d'effets de matière assez semblables. Mais, comme pour tout ce qui mérite vraiment d'être vu, il faut se donner le temps. Je fais un premier tour "rapide", j'admire, tout seul au fond d'une pièce, le grandiose calvaire vanté ( à juste titre ) par Olivier Cena dans Télérama.
Homme en croix 1990 |
Je regarde de plus près les dessins, mon Dieu, quel trait ! D'emblée, je suis prête à tout accepter d'un individu qui dessine comme ça...
croquis de nu fusain |
croquis de nu fusain |
Toutefois, l'ensemble des trois toiles " Lumière d'hiver " 1998, " Visage " 1997 et " Pour un corps de femme 2 " 1988, présenté dans une petite salle un peu sombre, qui ne valorise pas leur dominante de bruns un peu plombée, ne me convainct qu' à moitié.
Je prends racine devant " Noël 88 ", dont les couleurs m'attirent davantage. Et là, la magie opère ...
Noël 88 |
Mais bien sûr, il faut prendre le temps, reculer, avancer, rêver au bonheur que ce serait de contempler chaque jour ce " petit pan de mur jaune " ( plutôt rouge, ou vert , en l'occurrence! ) entrer en somme dans la peinture, et connaître le bonhomme ...
Et quel bonhomme !!
détail vert |
détail rouge |
Face à face, deux autres merveilles de délicatesse, de poésie, de force aussi, force de la matière, de la composition, qu'est-ce d'autre que de la Peinture, portée à son accomplissement...
Lumières sur double visage 1991 |
En ces temps de disette artistique, où plus personne n'ose dire tout simplement "c'est beau ", et bien, moi, je le dis, c'est beau, et cela me suffit, et cela me réjouit .
Merci Eugène Leroy !