mercredi 31 mai 2023

Le portrait de mon gendre

Portrait d' Alexandre           Ac 30F   26/04/2023 


En décembre 2020, mon gendre adoré, voyant le portrait d'Ondine, émit le désir d'avoir également son portrait. Donc, je lui offris à Noël un "bon pour ", ce qui m'évita de chercher désespérément le cadeau idéal. Comme il souhaitait que le décor fut celui de mon jardin vauclusien qu'il aime plus que tout,  le travail ne commença qu'à l'été 2021. 

Fin Août, on attaque ! Première séance repoussée, vu que mes tubes de peinture ont souffert de la sécheresse...j'achète en catastrophe un set d'acryliques chez Leclerc, le magasin d'articles pour beaux-arts de Carpentras étant fermé en Août. Seconde séance, c'est bon ( à part qu'il bouge tout le temps )


état 15/9/2021

Ce n'est pas trop mal parti...mais le modèle se fait désirer, et il me faudra attendre Août 2022 pour continuer !


état 12/10/2022

L'automne passe, et je ne vois rien venir...ce ne sera (encore) pas le Père Noël 2022 ! 


Au début de cette année, je prends le mors aux dents : " Il FAUT que tu viennes ! " J'aurai droit à une (courte) séance de pose le 22 Février, et basta. Tant pis, je veux finir, et,  merci Nicéphore Niepce ( inventeur de la photographie né natif de Chalons sur Saône, l'autoroute me le dit chaque fois que je descends en Provence ), je n'aime pas trop ça mais comment faire ?


20/4/2023

24/4/2023

fini !!!

Voilà, le 26 Avril c'est terminé. On peut dire que j'en aurais bavé! 

 C'est toujours très difficile de faire le portrait des gens beaux, on a peur de les "abimer ", les visages qui ont du caractère, des rides, un grand nez, c'est plus facile de chopper la ressemblance...c'est pour ça que les enfants, ce n'est pas simple non plus.




Je ne sais pas s'il va lui plaire, mais en tous cas je ne suis pas mécontente du décor

 
Portrait d' Alexandre (détail)          



Et maintenant, " tâchez de lui ressembler " ! ( disait je ne sais plus quel peintre ? )
 

   
 
Portrait d' Alexandre (détail)     

"Ne vous rebutez pas si quelques personnes ne trouvent aucune ressemblance à vos portraits. Il y a grand nombre de gens qui ne savent point voir. "  

Elisabeth Vigée-Lebrun

 

dimanche 16 avril 2023

Sept Manet, un Degas...et un milliard de visiteurs



Manet 1875 Jambon                                                                 (un tableau de la collection de Degas)


Manet / Degas   Exposition au Musée d' Orsay


J'ai acheté 8 cartes postales, ne me demandez pas lequel je préfère ?  Si tant est qu'il faille choisir...
et...un milliard de visiteurs...c'est honteux de laisser entrer autant de gens en même temps, c'est le métro aux heures de pointe ( c'est-à dire tout le temps, maintenant ). On ne voit rien, les pièces sont relativement petites, on fait la queue dehors, on fait la queue dedans...fff, quelle époque !
D'abord, est-ce qu'on ne pourrait pas, au lieu d'écrire des trucs sur les murs, distribuer à chacun un petit papier avec les textes, ça éviterait déjà quelques bouchons. Ensuite, il faut d'urgence contingenter le nombre de personnes présentes, en réservant pour une heure ou une heure et demi, comme cela se fait à la Galerie Borghèse, par exemple.

Parce que voir des tableaux dans ces conditions là, c'est indigne. Et insupportable, nous ne sommes restés qu'une demi-heure.

Moi qui adore Manet...et qui ne déteste pas Degas.

Alors...je me suis précipitée sur les tableaux venant d' Amérique, que je n'avais donc jamais vus, en particulier ce merveilleux : 



Manet, Le Christ aux anges 1864               Met N-Y


et la tout aussi magnifique :



Manet 1866 La femme au perroquet  Met N-Y


Après...Qu'est-ce qu'on veut prouver dans cette expo ? Que Manet et Degas ont eu des inspirations similaires ?
 ( Je ne dirai pas "se sont copiés", comme Degas semblait le penser, paraît-il )



Degas, Portrait du peintre James
Tissot 1867/8                   Met N-Y
 
Manet, Portrait de M.Emile Zola
1868     Orsay



 


















déjà je vois dans les compositions une différence notable, celles de Degas sont plus agitées et celles de Manet plus statiques


Manet, La leçon de musique 1870              Boston

Degas, Violoniste et jeune femme
( Raoul Madier de Montjauet sa femme,
la cantatrice Emilie Fursch-Madier ) 1871 Detroit




















mais en revanche, Manet a une manière "enlevée " que Degas n'a pas


Degas, Edmond et Thérèse Morbilli
( détail) 1865                         Boston MFA

Manet, Portrait de Zacharie Astruc
( détail) 1866                   Brême KB





on sent chez ce dernier l'influence de l'art extrême oriental (traitement en aplats de couleurs ) 
 alors que Manet marque toujours beaucoup les ombres et les reliefs, et puis surtout, je pense que c'était deux caractères très différents, Edouard est un être solaire et amoureux des femmes et de la beauté, alors qu'Edgar semble plus tourmenté dans ses relations avec le beau sexe ( je l'avais déjà ressenti dans l'expo    
 " Degas et le nu   "  ). Cela est particulièrement notable dans le rapprochement entre    L'absinthe   ( ce douloureux chef-d'oeuvre de Degas  ) et le même thème chez Manet :



Manet, La prune 1877    Washington NGA

Degas peint l'alcoolisme et le désespoir et Manet une jolie fille qui attend ( un homme ? sans doute ! )

Il y a dans le regard que Manet porte sur les femmes une grande tendresse ( voire plus ! ), elle nous regarde, alors que l'oeil du père Degas est bien plus acerbe et clinique, c'est une (magnifique ) étude de viande, presqu' une nature morte  :

Manet, Femme dans un tub 1878    Orsay








Degas, Le tub 1886                                     Orsay
















Enfin, ce sont tous les deux de formidables dessinateurs ( mais on ne peut pas approcher des dessins ) je retiens tout de même celui-là, et son traitement pictural éblouissant :


Manet, Les courses 1865/72

Manet, Courses à Longchamp 1866    Chicago AI















Et en conclusion, je ne résiste pas à ce portrait de couple " en Rubens" ! Quel melon, cet Edouard...


Manet, La pêche (détail) 1862/3             Met N-Y



...et à ce chien !!!
Manet, L'artiste ( Portrait de Marcellin
Desboutin ) ( détail) 1875  Sao Paulo
 

dimanche 9 avril 2023

Bergman...mais ce n'est pas du cinéma...quoique


Fjord, 1967  vinylique et feuille de métal sur toile                               Fondation Hartung-Bergman 




Anna-Eva Bergman " Voyage vers l'intérieur"  Musée d' Art Moderne 


Voilà une exposition grandiose ( surtout par la majorité des formats  (géants ! ) présentés, et je pense, assez complète pour découvrir l'oeuvre de cette artiste norvégienne que je ne connaissais pas du tout.

Cela dit, je reste assez dubitative. Déjà le titre ( pompeux ) ne m'emballe pas.  C' est très intellectuel, très austère,  très froid, très très chic, tout en tons gustaviens :



Série " L'or de vivre" 1965  de gauche à droite et de haut en bas :
La vie, L'eau, Miroir, L'air, La mort, Feu, Terre, Mur 



très loin en somme de l'oeuvre de son époux Hartung, qui, tout en arrivant à des résultats esthétiques aussi beaux, y insuffle au moins une vie bouillonnante et une émotion que je peine à trouver dans les oeuvres de Madame. Oui, c'est parfois très beau, comme le fjord que j'ai mis en titre, mais la répétition du procédé  et l'usage intensif du fond métallique finit par produire une sorte de lassitude décorative, ce qui n'est pas le cas chez Hartung. Et le geste mathématique, l'emploi de formes arbitraires genre "caillou" ou " flèche " ( les arbres ) très cernées mais avec une certaine imprécision dans le rendu, ça, ça me déplait. Il y en a énormément dans le début de l'expo, et c'est assez ennuyeux. 


La matière de cette montagne est quand même un peu fascinante :


La grande montagne,1957   huile et feuille de métal 

 

 




Et j'aime cette pyramide énorme pleine de mystère, et cela me remémore la montagne du Sinaï si déchiquetée en vrai mais dont l'ombre avait comme par magie cette forme parfaite :



Pyramide, 1960    huile et feuille de métal

 





En arrivant  aux gravures, on retrouve la pyramide  :


Pyramide,1958 tempera et feuille de métal sur papier

Mer de Norvège, 1963 lithographie
















avec dans le bas une sorte de paysage 
fantasmagorique très poétique.





J'aime beaucoup ses gravures : j'admire l'extrême virtuosité de la mer, j'adore ce paysage qui me fait penser à l'Islande :



Bois III, 1976 gravure sur bois




Mais il y a encore trois ou quatre salles,  remplies de formats, ou gigantesques :

Montagne en une ligne, 1978 acrylique sur toile ( on a dû lui faire un prix sur les tubes de blanc ! )

                                  

                                                                   ou minuscules


Rayon de lumière 1979


Tous les tableaux proviennent de la Fondation Hartung-Bergman, on n'est jamais si bien servi que par soi-même.

Non, décidément, c'est vraiment trop "pensé" pour m'émouvoir ...ou alors mon intérieur est trop simple pour comprendre . Et comme c'est Pâques, je vous offre pour finir un tableau ( de circonstances ) vu ce matin sur Instagram, véritablement émouvant :



Paula Rego, 2002 Descente de croix

 
                                                                  Joyeuses Pâques ! 🐣🥚🐰

vendredi 31 mars 2023

Art Paris Art Fair ...mais je n'y vais pas non plus !

 Art Paris Art Fair    Grand Palais éphémère 

 et Mai 68...




Solvej, La révolution    80X50  encre, pastels et colle sur papier   1968



Ce week-end il y a la " Paris Art Fair ", et donc Instagram propose quantité de reportages du vernissage, et entre autres quelques photos de la galerie Benichou qui présente des oeuvres de Yann Lacroix qui me paraissent  très belles et intéressantes et me donnent envie d'y aller.

        Mais ma radinerie congénitale s'émeut du prix des entrées, 30 €, presque deux fois le prix du Louvre, pour voir  ( en dehors de l'unique peintre sus nommé )  des séries de "créations" dignes du Concours Lépine ainsi que moult gribouillages ni faits ni à faire que je peux voir d'habitude gratuitement dans les galeries qui exposent ...Déjà l'an dernier le concept m'avait énervée, rebelote, donc je n'y vais encore pas .

Et puisque l'ambiance générale en ce moment a de forts relents soixantuitards, j'ai le plaisir de vous présenter une  création pompeusement intitulée " la révolution " que la jeune étudiante en dernière année des Métiers d'Art commit en ce doux mois de Mai 1968, heureuse qu'elle était de ne pas avoir à dessiner l'escalier de l'école en perspective ( l'actuel Musée Picasso, allez-y voir si c'est facile...) vu que le diplôme fit annulé eut égard aux événements, et dubitative concernant les 2/3  "Assemblées Générales  " auxquelles elle se rendit aux Beaux-Arts entre autres...et à vélo, voire même en stop, ce qui permit de joyeuses rencontres. 

Je vous montrerai une autre fois les jolis dessins pour le diplôme "histoire de l'art", là j'avais presque fini.

En ce temps-là je me cherchais forcément, et puis c'était le temps des amours, et à la gloire de l'élu je concoctai ce bouleversant " technique mixte " ( des vis ? pourquoi des vis ? ):


 JJ n°1 3P mixte    14/11/1968



Heureusement les vacances arrivèrent et calmèrent les esprits, je partis avec ma mère en Espagne et à Madère, et retrouvai un style nettement plus classique !



Javea      huile sur toile15F      8/1968  

Madère- à C.P. huile sur toile  8F 16/8/1968  


vendredi 24 mars 2023

Salon du dessin...mais je n'y vais pas !


Mathieu Wehrmann, Voisin du "danseur" d'Alexandre  2022




Exposition " Le dedans du dehors " Maison de la Parole Meudon 


En ce moment se tient à Paris, entre deux Himalayas de détritus, au Palais Brogniart le Salon du dessin, j'ai vu ça sur Instagram. Je l'ai même d'ailleurs tellement vu que cela m'a ôté l'envie d'y aller...affronter la circulation parisienne, ses trottinettes et ses vélos...fff...et puis j'en ai tellement fait, des dessins, des plâtres, des croquis de nu, des anatomies, des perspectives sans parler des plans, puis des illustrations, enfin, je suppose que c'est cette accumulation qui fait que je ne vénère pas le dessin comme la peinture, quoique paradoxalement, il soit la base indispensable de quoi que ce soit de peint, à mon sens.

Je vais me faire mon petit Salon du Dessin perso.

Oui, du plus lointain qu'il m'en souvienne, j'ai toujours dessiné : surtout pendant les cours de maths, par exemple, et quand même en " dessin " ( qu'on appelle aujourd'hui "art plastique" ) option facultative qui me gratifia de quelques points de plus au bac, et qui, avec le soutien du professeur, décida de mon avenir.



  Serre d'Auteuil 1963


Chez Met de Penninghen, on avait des cours de plâtres, de nus, d'études documentaires, etc...et surtout on nous conseillait de faire beaucoup de dessin d'après nature , judicieux conseil  que je m'efforçai de suivre en mettant mon entourage immédiat à contribution , et d'ailleurs aux Métiers d'Art, même chanson :



Lady recto-verso  1965  
Papa se repose 1966  

















 
chaumière typique-Fyn  1967  


                          sans compter les autoportraits, exercice auquel je me livrai passionnément :



autoportrait au catogan   1967  


A la fin de mes études, j'ai donc continué, avec ma famille de jeune mariée :



JJ tire sur sa pipe  1972  

Tulipe  1972  le regard du chien
rappelle celui de la maîtresse...





















                                et de jeune maman :


Aurore -2 études   1973  



Tout ce travail m'a bien évidemment servi pour ma carrière d'illustratrice, mais nous verrons cela un autre jour...Je ne suis donc pas allée au Salon du Dessin, mais je suis allée enfin voir la formidable exposition de Vincent Bebert et cie à Meudon (pas de poubelles et pas de stress circulation ).


J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de cet artiste, un grand, vraiment, jugez-en :




Bebert,  Chêne au soir 2017

 
Bebert, Sardines et tasse à café  2020





Bebert,  Grandes baigneuses II 2020


Mais pour en revenir au dessin, j'ai fait la découverte éblouie du travail de Mathieu Wührmann,  qui m'a vraiment enthousiasmée. Je ne sais pas si on peut appeler ça du dessin ... "tempera et cire d'abeille " ? mais c'est vraiment BEAU, et tant qu'il y aura des jeunes comme Bebert et lui, tout n'est pas perdu !



2 oeuvres de Mathieu Wührmann, avec reflets !

Allez y vite, ça se termine vendredi prochain. Et en sortant, faîtes une petite pause spirituelle dans la charmante chapelle adjacente :



Détail d'un vitrail de la chapelle